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Citations de Philippe Lescarret (9)


De grands arbres, plantés au lendemain de la fermeture du camp, longent la D926. C’est bien pratique une forêt, pour faire disparaître les traces d’une sale histoire ; c’est aussi utile pour dissimuler des indices sur une scène de crime. Je garai ma moto à côté d’une guérite et pénétrai à pied par l’entrée sud, du côté où l’allée est bordée de colonnes en granit ; vingt-sept colonnes censées représenter les populations qui ont été entassées là.
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Quand un instit cherche le gamin coupable d’une connerie, il commence par le dernier rang, près du radiateur, où se cachent les cancres. Pour nous les flics, c’est la même chose. Après un braquage ou un vol important, on commence par fouiller les caves de ces deux fameux quartiers nord, l’Ousse-des-Bois et Saragosse. Mais les perquises menées au petit matin ne donnèrent pas grand-chose. Les gars de l’antiterrorisme mirent la main sur une dizaine de barrettes de shit et un vieux fusil à canon scié. Cette opération menée sous les feux des projecteurs ne parvint qu’à un seul résultat : montrer un peu plus du doigt les jeunes de ces quartiers, déjà stigmatisés.
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Sur le bureau seulement encombré de quelques dossiers, un téléphone se mit à sonner. L’homme s’en approcha. Les sourcils froncés, il se pencha et appuya sur un bouton. Une voix de femme grésilla dans le haut-parleur.
— Monsieur le maire, c’est Matignon.
— Dites-lui que je le rappelle.
— Ça fait déjà deux fois, monsieur le m...
— Je sais !
— Bien, monsieur le maire.
Il se tourna brusquement vers moi. Son teint était blafard et de larges cernes apparaissaient sous ses yeux. Je l’avais rencontré plusieurs fois, en campagne électorale, pendant ces longues périodes où il enchaînait les meetings, les allers-retours avec la capitale et les interviews. Mais jamais il n’était apparu aussi fatigué. Il me prit à témoin, en désignant l’appareil d’un signe de tête.
— Vous entendez ça ? Le mois dernier, les bureaucrates parisiens ne savaient même pas placer notre ville sur une carte. Maintenant, à les entendre, ils ne s’occupent plus que de nous !
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La discussion reprit, un peu plus tard, entre les membres de l’équipe.
– De toute façon, s’il n’y avait pas les prostituées, on aurait encore plus de crimes sexuels, affirma Pourtau en avalant un café.
– Non mais je rêve, coupa Rachel. Alors on devrait autoriser les maisons closes ?
– C’est pas ce que j’ai dit. Mais il y a des filles qui aiment ça…
– Parce que tu crois qu’il y a des filles qui aiment ça, se taper des gros dégueulasses à longueur de journée ? Et tout ça pour payer leur appart ou leur dose de came?
– T’énerve pas, Rach, la prostitution a toujours existé…
– Et alors c’est une raison ? hurla-t-elle. C’est facile, t’es un mec, t’as un boulot et un salaire. Tu te mets à la place d’une fille à la rue sans boulot et sans famille ?
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- Vous savez, on ne cultive pas la vigne comme on fait du foin. Il faut travailler le sol, tailler, soigner, retailler pendant des années avant d’espérer avoir une bonne récolte. Lui, il voulait laisser faire la nature... Mais bon, il ne méritait quand même pas de se faire tuer.
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Rosa se plaqua langoureusement contre mon torse et colla ses lèvres aux miennes. Elle entreprit de déboucler ma ceinture. Ses doigts longèrent ma taille et tombèrent sur mon Sig-pro, rangé dans son étui. Je lui arrachai le calibre des mains et le cachai sous mon sac à dos. Elle fronça les sourcils.
- Eres un bad boy, lança-t-elle.
- Y tu, una desvergonzada !
Elle rit. J’étais fier de mon vocabulaire, niveau terminale
LV 1.
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La plupart portaient des bretelles par dessus leur chemise
blanche. Ils parlaient fort, certains riaient. Visiblement, le
vino tinto coulait à flot. Le café venait d’être servi ; certains
tiraient sur des robustas en fermant les yeux. Dans tout ce
brouhaha, je ne captais que des bribes de conversation.
- ... hijo de puta... socialistos... España...
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Complètement hagard, il resta là, immobile. L’orgasme morphinique venait de commencer.
– Il vient tous les soirs celui-là, chuchota Christian. La semaine dernière, il se l’injectait dans le poignet. Maintenant, il doit avoir les veines complètement explosées. Alors il chasse le dragon...
Nous étions gênés tous les trois, voyeurs impuissants de la déchéance d’un homme. Ce type avait peut-être eu une famille, une maison, un boulot. Mais il venait là chercher sa dose. Injectée ou inhalée, l’héro est la pire des saloperies.
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Avant de parvenir au château des Quatre-Chênes, nous devions traverser un bois sombre, puis une vaste étendue de vignes, toutes orientées vers le sud. Les rangées de petit et de gros manseng suivaient les courbes du relief sur des centaines de mètres, comme les lignes d’une carte géographique.
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