Les Japonais disent souvent d'eux-mêmes qu'ils sont un peuple homogène.Du point de vue ethnique,il ne fait pas de doute que la société japonaise l'est plutôt.Mais, pour originale qu'elle soit,la civilisation nippone est comme toutes les autres le produit de métissages,d'hybridations,de mélanges.
"Bourreaux de travail" logés dans des clapiers". Avec "l'emploi à vie" et la "mort par excés de travail",voilà, à en croire la vulgate occidentale sur le Japon,les attributs incontournables de la "Japanese way of life".
Les peuples sont rarement ce que l'on dit qu'ils sont.
Les dernières décennies du règne des Tokugawa furent marquées par des révoltes, des émeutes urbaines et des déplacements en masse de foules comparables, par leur ampleur et leurs aspirations aux mouvements millénaristes du Moyen Age occidental.
Le dragon était particulièrement prisé, comme nous l’avons vu, par les pompiers de l’époque Edo. Contrôlant le vent et la pluie, soufflant le feu et vivant dans l’eau, il symbolise la synthèse des extrêmes, la destruction et la renaissance.
La Japonaise: un fantasme?
L'originalité de la civilisation japonaise s'explique en partie par son insularité:à l'extrême du continent asiatique,l'archipel fut protégé par la mer sans toutefois que celle-ci l'isole.
Cet esthétisme du plaisir teinté de désespérance, celui de l’amour-goût opposé à l’amour-passion qui autrefois conduisait les amants au double suicide, eut pour pendant dans le petit peuple l’attirance pour le tatouage, expression d’une bravoure plébéienne, d’un dandysme du gagne-petit se donnant fière allure en décorant son seul bien : sa peau.
Le système de la discrimination à l'époque Edo doit, à notre sens, être pensé en termes de contrôle social et de mesures d’assujettissement des couches flottantes de la population, les rationalisations par les interdits traditionnels d'ordre religieux n'intervenant que comme justification
Bien qu’il fasse partie de l’héritage culturel national, l’art du tatouage est dédaigné, sinon rejeté par le Japon officiel.