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Critiques de Phillip Lewis (34)
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Les jours de silence

Le livre de mon père, dans la région pauvre du sud des Appalaches. Une grande maison gothique, lugubre demeure en haut de la colline. Harry junior, le narrateur raconte son enfance auprès d’un père fantasque, un avocat dilettante et perpétuel futur écrivain du grand roman américain.



Un père qui rêvait d’écrire une grande saga, Sudiste évidemment, dans la lignée de William Faulkner ou Mark Twain et que toute la famille attendait avec impatience.



Un père trop tôt disparu qui laisse un vide abyssale et fracture cette famille déjà fragile. Harry devra partir, quitter lui aussi le nid pour s’aguerrir, se renforcer et pouvoir revenir pour affronter sa vie.



Résultat de recherche d'images pour "sudiste américain"



Qu’est-ce qu’un roman Sudiste ? Simplifions les choses : une saga familiale très littéraire, poétique même, gothique et surtout très mélancolique.



Si en plus, le fils joue Mozart ou Chopin sur le grand piano à queue de la grande et sombre salle de musique, tandis que le père transpire sang et eaux sur sa vieille Remington et que la petite sœur assise sur l’escabeau de l’immense bibliothèque découvre Edgard Allan Poe sous l’œil attendri mais inquiet de la mère, nous avons là le grand roman américain qu’Harry sénior n’écrira jamais.



Sacrée mise en abyme littéraire qui fait se demander au chroniqueur : « bon sang ! comment donner envie de lire ce roman élégiaque formidablement triste et mélancolique ? ».



C’est simple, il est prouvé que la littérature mélancolique est un excellent remède à la mélancolie. Et croyez-moi je suis un expert en mélancolie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les jours de silence

Premier roman de l'auteur, Les jours de silence est une oeuvre complexe et rude sur laquelle plânent les ailes noires du malheur.



Henry junior, le narrateur, nous parle de son père, amoureux des livres et écrivain torturé, hanté par le désespoir.

Des heures passées en solitaire dans le bureau exigu de l'immense maison-corbeau perchée sur la colline d'Old Buckram dans les Appalaches, négligeant femme et enfants dont il est pourtant le centre de l'univers.

Une passion qui vire à l'obsession, le plongeant dans un constant état de prostration qu'il noie dans l'alcool.

À la fois fasciné et effrayé par cette personnalité hors du commun, le narrateur, enfant, cherche désespérément à créer un lien, à comprendre, à partager son délire.

La disparition soudaine et mystérieuse de ce père exceptionnel les plonge, lui et sa famille, dans le désarroi le plus total.

Désemparé de n'être jamais parvenu à percer l'âme paternelle, blessé d'avoir, en quelque sorte, été ignoré, il éprouve beaucoup de difficultés à se construire et à tisser des liens sociaux.

L'extravagante maison à flanc de colline, magistralement décrite, fait peser sur le récit l'ombre de son sinistre passé.

Avec sa gigantesque bibliothèque, ses couloirs interminables, ses pièces tout en hauteur, elle exerce une irrésistible attirance sur ses occupants malgré leur désir d'en fuir le souvenir.



C'est un roman d'ambiance qui, personnellement, m'a beaucoup plu.

La plume de Phillip Lewis est belle, intelligente, très descriptive.

À mon sens, la traduction pêche par quelques erreurs qui désservent parfois la tournure des phrases mais ça ne retire rien à l'intensité du récit.

Il y a beaucoup de références littéraires et musicales étayant la passion des livres et de la musique.

Sombre, il n'en est pas moins fort et immersif dans son propos.

Un bon livre, vraiment !

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Les jours de silence

Ce premier roman de Phillip Lewis est pour moi une belle découverte et une réussite. Je me suis laissée porter dès les premières pages par le narrateur, Henry Aster Junior, qui revient sur l'histoire de sa famille. Les origines de ses grand-parents, fermiers pauvres, pauvreté dont son père Henry, a pu s'extraire et lorsque sa mère Maddy montrera des signes de faiblesse, décidera d'acheter une sinistre maison là-bas, où il s' installe avec sa femme Eleonore, son fils Henry Junior et où naîtra, neuf ans plus tard, sa fille Threnody (Bird).



Depuis qu'un drame s'est déroulé dans cette bâtisse (maison-vautour), elle est  inhabitée, voir hantée et considérée par les villageois comme maudite, nous sommes dans l'Amérique profonde, rurale, mais elle possède une immense bibliothèque qui décidera Henry Aster à l'acquérir malgré tout. En effet celui-ci en dehors de son métier d'avocat se rêve écrivain, travaillant à l'écriture du Roman de sa vie, mais aussi un lecteur passionné. Il a presque lu tous les livres qu'elle abrite et est même capable d'identifier un roman à l'écoute d'un passage.



Les livres et la musique vont tenir une place très importante dans la vie de cette famille, à la différence de la génération précédente, plus terrienne, mais où on se parle peu, où les sentiments sont peu évoqués, exprimés. Il y a toujours une certaine distance maintenue entre parents et enfants.



J'ai ressenti dès le début de ma lecture une souffrance portée par le narrateur. La disparition de ce père sans explication, sans motif apparent, qui était son modèle, son phare, son mentor, dont il admirait sa capacité de travail, sa culture, mais qui restait un mystère :



Il me manquera quand je lui aurai pardonné. (p154)

La maison deviendra le symbole de cette douleur et il n'aura qu'une envie c'est de s'en éloigner, malgré l'amour qu'il porte à sa mère et sa sœur. Il n'aura de cesse de se tenir éloigner de Old Buckram*



Il lui faudra pourtant y revenir, accompagné de Story, le jeune fille qu'il aime, afin d'être en paix avec cet absent, d'honorer la promesse faite à sa sœur et pour comprendre que l'on ne peut se construire qu'en comprenant son passé et celui de sa famille.



A la pensée de tout ce qui avait mal tourné, j'éprouvais une amertume mêlée de haine à cause de son absence dans ma vie, de mon incapacité à le comprendre et de son indifférence envers mon incapacité à le comprendre. (p161)

Dans ce récit les livres, l'écriture tiennent une grande place.



C’était une règle dans notre famille que nul ne se déplace jamais sans un livre.

J'ai été très touchée par ses trois générations :



- les grand-parents, couple très uni, très pauvre, dont un seul des cinq enfants ne travaillera pas la terre



- les parents (partie la plus captivante pour moi) dont la figure marquante est ce père sombre depuis la mort de sa mère, s'enfermant des nuits entière à lire ou écrire, buvant beaucoup, trop, dépressif, maniaque quand il s'agit des livres qui l'entourent, ne refusant pas la présence de son fils dans le lieu mais veillant à ce qu'il en fasse bon usage. Sa mère, passionnée par la nature, les fleurs, les animaux est discrète, effacée, attentive à son mari et ses enfants.



- le fils et sa quête de comprendre l'absence de son père, de se construire mais gardant en lui les préceptes de celui-ci, ce père, cet inconnu, si présent même dans l'absence.  Plus il cherche à s'éloigner de celui-ci plus il s'en rapproche et lui ressemble. Etudes similaires, difficulté à exprimer ses sentiments, retour vers la terre natale.



J'ai trouvé que le parallèle fait entre la recherche de son père biologique par Story, la petite amie de Henry Junior, et sa recherche personnelle de savoir qui était son père, que lui connaît était très intéressant. Lui a compris les évidences que Story ne voulait pas voir, mais se voilait sur ce qu'il avait vu ou était sous ses yeux.



La littérature est omniprésente dans ce récit : les livres, comme je l'ai dit, mais aussi l'ignorance, l'inculture, la peur en particulier à travers le personnage du prêtre, poussant à la haine et à l'autodafé des livres de Faulkner en place publique et contre lequel le père d'Henry entrera en révolte :



Avant de brûler des livres, ouvrez-les au moins, et jugez par vous-mêmes. 

C'est très bien écrit mais ce qui m'a le plus touchée c'est ce père, Henry, cet être tourmenté, taiseux, complexe, absent parmi les siens mais pouvant se révolter contre l'ignorance, l'injustice, lecteur passionné, initiant son fils à la littérature, à la musique mais incapable d'exprimer de l'amour à celui-ci.



Certains personnages sont assez caricaturaux en particulier les parents adoptifs de Story, le "beauf" riche et la poupée Barbie, mais tellement à l'opposé ce que le narrateur a pu connaître auparavant. Et pourquoi dans autant de romans est-il nécessaire de trouver la présence de l'alcool, jusqu'aux marques de bière, à presque toutes les pages....



Je pense qu'il y a peut être quelques problèmes au niveau de la traduction, la construction de certaines phrases nécessitant parfois d'y revenir, l'emploi à quelques pages de distance d'un même terme, peu usité (par exemple cryptique....), peut-être quelques longueurs mais sûrement représentant les tergiversations du narrateur en quête de réponse.



Mais j'ai passé malgré tout un joli moment de lecture dans cet univers familial où les mots sont moins dits que lus ou écrits.



J'ai pensé à plusieurs reprises que ce roman pouvait être en partie autobiographique....



*bruckram : grossière étoffe de lin ou de coton raidie à la colle ou une substance similaire, et notamment utilisée pour fabriquer des couvertures de livres.


Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Les jours de silence

Un roman que l'on m'a offert.

Il s'agit d'un premier roman qui se passe dans les Appalaches, plus précisément dans le petit village d'Old Buckram. Ce roman retrace l'histoire de la famille Aster sur une cinquantaine d'années.

Le personnage le plus important est Henry, le père. Depuis tout petit, il lit énormément, achète et collectionne les livres ( parfois des éditions rares) et connaît par coeur les romans classiques. Il est avocat mais espère aussi écrire un très grand roman. Comme il met la barre très haut, il n'est pas satisfait et réécrit toujours. Sa passion occupe toute la place dans sa vie et il délaisse sa famille, sa femme Eleonore son fils Henry et sa fille Thredany.

Henry junior est fasciné par son père et essaie d'attirer son attention.

Un jour, très déprimé, Henry disparaît.

La suite du roman est consacrée à la vie d'Henry junior, ses années d'études de droit à l'université, sa rencontre avec Story. Un peu malgré lui, il va retourner dans la vieille demeure que l'on dit hantée à Old Buckram.

C'est un roman que j'ai trouvé très touchant, juste et émouvant qui traite de la famille, de la paternité et où la littérature et les romans tiennent une place essentielle.



Un gros coup de coeur.

Je le recommande vivement.
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Les jours de silence

J'aime ce titre : Les jours de silence.

Comme une chape de plomb sur les non-dits.

Comme une grande maison vide au passé chargé.

Comme un adolescent qui n'a plus de mots pour exprimer le manque et l'absence.

Comme une petite fille qui ne peut plus sourire.

Et pourtant, les liens sont forts et plein d'affection, la musique est présente et les livres sont partout. Les parents s'aiment et aiment leurs enfants.

Puis arrivent ces jours de silence, portés par une écriture délicate, qui exprime si bien cette ambiance parfois légère puis si lourde, qui exprime si bien l'admiration d'un fils pour son père, qui exprime si bien l'impuissance et la solitude.
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Les jours de silence

« Je suppose que j’ai de la chance que mes parents se soient rencontrés et aient éprouvé suffisamment d’attirance l’un envers l’autre pour avoir des enfants. Je me rends pourtant compte aujourd’hui qu’il eût mieux valu pour eux que ce ne soit jamais arrivé. » En Caroline du Nord, une famille vit et tente de s’éloigner, sans y parvenir, de la ville d’Old Buckram et d’une vieille et grande maison maudite. Henry Aster fils raconte son enfance et l’abandon de son père, puis sa jeunesse étudiante loin des siens, avec un remords persistant. À l’université, il s’éprend de Story dont le passé est plutôt flou. Il leur faudra un long chemin pour apaiser leur cœur, résoudre leur histoire familiale et se tourner résolument vers le futur en embrassant pleinement le passé. « J’ignore pourquoi diable je suis revenu. Je sais à présent que l’on ne peut jamais complètement partir. »

À Old Buckram, il règne une ignorance butée et bornée qui va jusqu’à l’autodafé. « Tu ne l’as pas lu ? […] / Non, je ne l’ai pas lu, […] et je n’en ai pas l’intention. […] Mais je sais ce qu’il y a dedans ! » Quant à la mélancolie lourde et noire qui pèse sur la famille Aster, elle découle d’une impossibilité à exprimer ses sentiments, et ce alors que chacun a été nourri de littérature et est parfaitement capable de sonder son âme. « J’écris […] parce que c’est l’une des seules choses qui me semblent réelles. »

Les jours de silence est un premier roman d’une immense qualité, très bien écrit et dans la droite ligne de grands auteurs classiques du sud des États-Unis. C’est brutal, âpre et poussiéreux, et forcément très beau et délicat. Je serai très étonnée que ce roman passe inaperçu au sein de la rentrée littéraire 2018. « Avant de brûler des livres, ouvrez-les au moins, et jugez par vous-mêmes. »

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Les jours de silence

LC avec Bellonzo :-)





Je repère certains livres dès leur sortie à leur couverture ..inutile de dire que la couverture de celui-là m'a aimantée.

Ce livre est paru en grand format en 2018 et en poche il y a quelques semaines. Les chevaux ne sont pas l'élément principal de l'histoire …



L'histoire se passe dans les Appalaches dans un coin perdu des Etats-Unis.

Tout d'bord, Henry Astier nous raconte son enfance avec ses parents et ses soeurs.

A la fac, il rencontre Eléonore. Il souhaite devenir écrivain. Comme sa mère tombe malade, le jeune couple, accompagné d'un bébé, Henry Junior, retourne dans les Appalaches, ils y resteront toute leur vie. Henry Senior devient avocat, frustré de ne pas réussir à écrire le roman qui le hante.

Le lecteur suit alors plus Harry Junior de ses 10 ans jusqu'à ses 25 ans.

La grand mère meurt ; Henry senior tombe dans une dépression et abandonne sa famille. Eléonore se retrouve seule avec Henry junior, 15 ans et une petite fille Threnody. La suite du livre se concentre sur les études d'Henry Junior avec en filigrane ce vide que le père a laissé en s'enfuyant, il y rencontre une jeune fille, Story, qui semble elle aussi se chercher …



Voici pour l'histoire.

Les personnages sont convaincants, j'ai eu plusieurs fois l'impression de basculer dans le fantastique avec la maison qu'habitent Henry et sa famille. Dans cette maison, toute biscornue et comme hantée, un crime a eu lieu il y a de nombreuses années et c'est pour cela que le jeune couple peut l'acheter pour un bouchée de pain. C'est à partir de l'achat de cette maison que tout semble mal se dérouler pour eux, mais peut-être n'est ce qu'une impression…juste la vie qui coule et les rêves de jeunesse qui semblent inatteignables…



Un premier roman qui est très dense et une fin qui m'a estomaquée : ou comment un secret pour protéger un enfant peut finalement le détruire …

Ce livre me laisse un sentiment de tristesse, de mélancolie…j'ai eu à un moment envie de secouer les personnages pour qu'ils se sortent un peu de leur situation respective…(léthargie) mais peut être que je projette ma mélancolie et léthargie sur les personnages …Allons lire l'avis de Bellonzo ...



Quant au titre magnifique, il peut avoir plusieurs interprétations car il semble dans cette histoire que le silence soit prédominant : que ce soient Henry senior, Henry junior, Eleonor, la famille de Story, tout ce petit monde est bien silencieux…
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Les jours de silence

« Les jours de silence » est un roman d’apprentissage. Il se déroule dans les Appalaches, en Caroline du Nord, dans les années 1950 à 2000.



Henry Senior Aster revient à Old Buckram car sa mère, Madeline, est gravement malade.



« Old Buckram, où débute cette histoire, est une petite ville de montagne achromatique, nichée très haut au coeur des Appalaches. Elle se situe en position précaire, aussi loin que l’on puisse aller au nord et à l’ouest tout en restant à l’intérieur des frontières officielles de la Caroline du Nord. En 1799, la ville comptait 125 habitants, et, en 1939, le nombre avait grimpé jusqu’à 400. C’est une ville aux rues et trottoirs solitaires, rarement empruntés. Ses quelques misérables commerces - une quincaillerie désuète, un comptoir d’aliments pour bétail, un cordonnier, une boutique de vêtements dégriffés, un café et un tailleur de pierres tombales…. C’est une ancienne ville ferroviaire, où le train ne passe plus depuis des années…… C’est une ville de fantômes et de superstitions. » (pages 15 - 16).



Avec sa femme, Eleonore, ils ont eu trois enfants : Henry Junior, Threnody, la cadette, et Maddy qui est morte dans sa prime jeunesse.



Henry Senior tombe sous le charme d’une maison incroyable, faite de verre et d’acier. Les habitants du coin la prétendent hantée. Mais il en faut plus pour faire peur aux Aster.



« Sur un contrefort élevé, à demi cachée par une rangée d’arbres fantomatiques et vieux comme le temps, se dressait une immense demeure tout en verre et fer forgé. De jour, c’était une étrange curiosité architecturale. Par un jeu subtil des arêtes et des plissements de la montagne, elle semblait toujours être dans l’ombre, même quand le soleil brillait dans un ciel sans nuages….. De nuit, elle ressemblait à un oiseau de proie à l’oeil d’ambre, tapi dans le noir au bord du plateau… Elle avait vu le jour en 1918 à la demande d’un vice président de la compagnie du tabac RJ Reynolds…. (pages 47 - 48).



Le père est avocat mais il passe surtout ses nuits à écrire le roman de sa vie, avec toujours à la main un verre d’alcool fort.



« Mon père avait quitté Old Buckram avec des plans ambitieux. Il croyait disposer du matériau brut (l’intellect, l’instinct, l’oreille) qui lui permettrait, avec le temps, de devenir un auteur américain adulé de tous. Il allait lire tout ce qui avait été produit jusqu’à ce jour et, comme il le comprenait en profondeur, ferait avancer l’art d’écrire d’une façon dont lui seul était capable, pour un jour s’élever jusqu’au rang de Wolfe, Faulkner, Fitzgerald. Il écrirait une oeuvre de fiction sans égale, qui tenterait de redéfinir la nature même du langage. » (page 42).



A la mort de sa mère, Henry Senior est désemparé, complètement détruit. Un jour, noyé par son chagrin, il s’évanouit dans la nature avec son manuscrit. Il ne donnera plus jamais signe de vie.



Henry junior est, lui aussi, déboussolé par le vide laissé par la disparition de son père. Ce dernier était tout pour lui : il a été son guide en littérature et dans la vie. Il perd son identité et la famille avec.

Cette famille n’est jamais arrivée à travers les mots à définir leurs sentiments les uns envers les autres, incapables aussi de verbaliser leurs grandes joies comme leurs douleurs.

Mais avec la disparition du père tout se désagrège, se délite et chacun part de son côté, en sachant qu’ils ne reviendront plus jamais dans cette demeure, peut-être, en effet, maudite.



Dans la première partie de son livre, Phillip Lewis, laisse une large part à la littérature. Mais peut-elle régler tous les problèmes, être une solution que l’on puiserait dans tel ou tel livre ? Peut-on vivre qu’à travers elle ?

La littérature, certes, peut nous aider à mieux nous comprendre, à mieux comprendre les autres.

Elle peut nous soulager dans la vie de tous les jours.

Elle est une joie, un bonheur.

Mais c’est à nous de vivre notre propre vie. Les romans ne le feront pas à notre place.

Le livre est un vecteur. Mais il ne doit pas nous submerger.

Ce qui a été le cas d’Henry Senior. Il a cru pouvoir dompter la littérature et donc sa vie mais il s’y est perdu.



Cette première partie du livre est, aussi, très intéressante car elle nous raconte la vie de famille des Aster.

Les moments de tendresse, de complicité entre le frère et la soeur. Les échanges entre le père et le fils sur tout et n’importe quoi.



Personnellement, à partir du moment où Henry Senior disparaît de l’histoire, la lecture de « Les jours de silence » s’essouffle : Henry Junior part à la faculté. Il y rencontre son premier amour (Story), sa mère, Eleonore et sa soeur, Threnody déménagent à Charlotte.

On s’éloigne de la littérature et donc d’un sujet majeur traité dans ce roman qui m’a le plus fait vibrer.
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Les jours de silence

Premier livre en France pour Phillip Lewis, Les jours de silence est une oeuvre majeure. Je crois avoir deviné que ma colistière Valentyne sera de mon avis. On verra. Nos lectures communes, régulières, nous ont conduit scette fois à une découverte importante dans la déjà prolifique et souvent talentueuse littérature américaine. Phillip Lewis vit en Caroline du Nord et y a situé son roman dans lequel on ne peut s'empêcher de trouver des relents autobiographiques.



Comme souvent il faut citer le titre orginal qui éclaire un peu la lanterne du lecteur car les traductions sont souvent des tractations. The Barrowfields, ce sont les contreforts des Appalaches, ces montagnes de l'Est américain, tout en mousses grises, éminences rocheuses et souches pétrifiées. Une bourgade, Old Buckram, où le narrateur Henry a vécu avec sa famille, dans une grande bâtisse maudite, famille dont le père, Henry lui aussi, a un jour disparu sans laisser de traces. Henry le père était un intellectuel autodidacte qui admrait Thomas Wolfe, Faulkner ou Fitzgerald, et se livrait lui-même à l'écriture se rêvant l'auteur d'un roman-somme, le grand roman de l'Amérique. Ils sont quelques millers depuis deux siècles à avoir espéré cela. De Twain à Roth, de Dos Passos à Styron, and so on...



Le dernier en date pourrait être Phillip Lewis tant son exploration des rapports familiaux, un père et son fils essentiellement, mais aussi frère et soeur, est aigüe et précise. Ces relations se développent dans l'immense maison sur les hauteurs, quasiment hantée, un quintuple meurtre-suicide y aurait été jadis perpétré. Confiné dans son immense bibliothèque, le père, avocat peu argenté et beaucoup alcoolisé, aime sa femme qu'il va quitter, respecte ses enfants qu'il va abandonner. Henry le fils, en quelque sorte suivra ses traces. Mais ce roman est si riche et profond qu'il faut s'y investir sans en savoir plus.



La passion pour la littérature, la difficile existence d'une famille, la relative misanthropie du père, les racines et les dévoiements, autant de pistes sinueuses et labyrinthique quelquefois, qui donnent toute sa valeur à ce grand roman américain.



(Le fils, parlant du père) Jusqu'à ce moment une part de moi avait voulu croire en lui sans réserve. A présent la façade soigneusement entretenue se dissolvait sous mes yeux, et j'en étais profondément blessé, car je voyais sur son visage éteint la tristesse entendue de qui sait que ceux qui croyaient en lui n'y croient plus.



(Idem) Je pensais à lui, là, sous l'herbe mourante, lui que le temps implacable avait réduit au silence avant qu'il ait pu donner voix au chaos qui bouillonnait et rugissait en lui.
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Les jours de silence

Le narrateur Henry Junior livre une histoire en deux temps. Il nous parle d'abord de son étrange famille. Son père Henry Senior est né dans une ville de Caroline du Nord où son goût pour la lecture et l'écriture a peu de place. Il devient tout de même un érudit et a du mal à trouver sa place dans la communauté. Sa mère est elle aussi un peu étrange, mais je trouve que bien peu de place lui est laissé dans ce roman au contraire de ce que pourrait laisser penser la 4ème de couverture.

Cette étrange vie de famille est la première partie du roman, celle que j'ai apprécié, où on se laisse porter.



La deuxième partie, la vie de Henry à l'université, son histoire d'amour avec Story, est celle que j'ai le moins apprécié. Je l'ai trouvé un longue et sans originalité.



Heureusement l'écriture est une valeur sûre sur l'ensemble du roman, mais pour ma part, je passe loin du coup de coeur.



Merci à Babelio et Belfond pour cette lecture dans le cadre d'une masse critique.
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Les jours de silence

C'est l'un de ces livres où l’on sait dès la première ligne - en fait dès les premiers mots - que l’on va se sentir bien entre ses pages. Subtil, calme, juste, avec une écriture qui vous amène immédiatement dans cette petite ville appelée Old Buckram et dans cette maison à flanc de montagne. Une maison géante, personnage à part entière du roman, une maison incroyable, gothique, couveuse, sombre, grinçante et extravagante. En fermant les yeux, j’imaginais les coins et les recoins, les pièces, l’immense bibliothèque, les rayonnages interminables de livres et les événements se déroulant dans ses murs. Une famille est morte dans cette maison mais ce n’est pas de cette tragédie qu’il est question - ce sont les tragédies de la famille Aster qui viennent s’y installer que nous allons suivre.



En 1939, Henry Aster est né dans ce coin des Appalaches sans intérêt, et il s’en rend compte dès qu’il apprend à lire, très jeune. Tous les livres de Old Buckram ne suffisent pas à contenir la curiosité d’Henry. Il attend le jour où il pourra partir et devenir un grand écrivain.

Henry part et Henry écrit, mais son vœu de ne jamais retourner chez lui est brisé lorsque sa mère est malade. Avec femme enceinte et diplôme de droit en poche, Henry retourne à Old Buckram, achète une grande maison sur la colline où l'ironie de sa vie, sa carrière juridique et surtout son livre inachevé commencent lentement à le consommer.

Pendant ce temps, le fils d’Henry, - également appelé Henry - grandit. En admiration devant son père, il grandit en aimant les mêmes choses: la musique classique, le piano, les livres. Et tout comme son père, lui aussi est incapable d’échapper à ses démons intérieurs...



Une histoire de liens familiaux et de liens rompus, de rêves jamais pleinement réalisés. Une histoire sur l'acceptation de son passé, sur l'amour fraternel, sur l’impact tragique de la dépression.



Pas d’immense coup de cœur cependant car la partie sur les années de fac d’Henry junior m’a semblé en dessous du reste, mais ce livre est à mon avis le début brillant d'un romancier talentueux. A découvrir.
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Les jours de silence

Je pense souvent que la vie nous ramène toujours vers notre enfance et ce roman me le confirme avec cette histoire douloureuse d’une relation père-fils. Bouleversant, profond, poétique, ce récit est une belle découverte pour moi. Ce premier livre de Phillip Lewis est un vrai coup de cœur ! ( J’oubliais la si belle couverture et ce si touchant cheval, crinière blanche et tête baissée )
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Les jours de silence

L'intrigue n'est pas si intéressante que ça mais on se laisse prendre au jeu car les personnages sont attachants. On s'agace parfois de la réaction de certains (en particulier celle du fils qui semble un peu égoïste) mais n'est-ce pas la preuve qu'ils nous semblent vivants. J'aime beaucoup l'univers du début, on se plait à imaginer la maison de la famille qui ressemble un peu à une bâtisse à la Poe ou bien à la Lovecraft. Les dialogues sont assez réussis rendant les personnages encore un peu plus vivants. Un roman qui se laisse lire.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour l'envoi de se livre.
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Les jours de silence

UN GRAND ÉCRIVAIN EST NÉ



Mon deuxième partenariat avec le Picabo River Book Club et la chance d'avoir été sélectionnée pour un petit déjeuner avec l'auteur dans le cadre de Festival America.

Je me suis lancée un peu à l'aveuglette pour postuler à ce partenariat car je ne connaissais pas du tout l'auteur (ce qui est fort logique car c'est son premier roman !).

J'ai du me le rappeler au fil de ma lecture tant le livre est abouti et l'écriture vraiment remarquable. Une lecture relativement complexe, nous ne sommes pas ici dans un "page turner" mais dans une œuvre littéraire

(tant mieux !) .

Nous sommes aussi dans les Appalaches, terre de naissance de l'auteur (nous le sentons vraiment) dont la rudesse et la beauté imprègnent toute l'histoire.



L'histoire donc : une famille du Vieux Sud, trois générations, avec des personnages forts, profonds, totalement inoubliables.

Deux figurent occupent l'espace :

Le père, Henry senior, lecteur insatiable, bibliophile ou bibliovore compulsif, capable de réciter des paragraphes entiers des centaines (milliers ?) de livres qu'il a aimés, non par ostentation mais car il peine à les quitter.

Un lecteur qui amasse des livres pour les lire "au bon moment" (toute ressemblance avec l'auteur, Phillip Lewis lui-même donc, ou avec les membres du Picabo River Book Club n'est absolument pas fortuite).

Un avocat également (comme l'auteur là encore) engagé et bienveillant.

Un écrivain surtout ou plutôt un homme qui s'efforce d'écrire un livre à nul autre pareil et qui respecte tant le livre qu'il se montre envers lui même d'une discipline et d'une exigence terrible voire terrifiante.

Toutes ses facettes - surtout son aspiration dévorante à écrire - l'accaparent et l'empêchent d'être un père au sens plein du terme. Il est pourtant le centre obscur et lumineux de la famille, objet (sujet ?) d'amour pour sa femme (tout sauf mièvre et effacée), et ses enfants, la touchante Threnody (qui porte le prénom d'une nouvelle qu'il a écrite ) et l'aîné, le narrateur, Henry junior (il porte le prénom de son père, ce qui n'est pas anecdotique), qui passe des soirées dans le bureau-bibliothèque de son père à l'observer écrire sans faire aucun bruit.



Le fils, Henry junior, donc, écrasé par la personnalité du père et par l'admiration inconditionnelle qu'il lui porte, qui peine à se reconstruire, lorsque arrive l'absence aussi soudaine que mystérieuse du père.

Phillip Lewis excelle car déboussolée par la disparition du père du roman, inattendue, et dont la personnalité illuminait ma lecture, je me suis très vite tout autant intéressée au parcours de vie du fils. L'auteur évite toute simplification. Le fils a des facettes dérangeantes, agaçantes : sa faiblesse, son incapacité à assumer son passé et à tisser des relations avec les autres, sa froideur fréquente. Cela lui donne une vraie épaisseur.

Et les personnages féminins, même s'ils n'occupent pas le devant de la scène, sont tout aussi travaillés. Ils ne sont pas là pour "faire déco" : la mère toujours forte, la petite Threnody qui peine à trouver ses marques, Story (quel prénom magnifique !), l'amour d'Henry junior (qui porte elle aussi un prénom très fort). Même les personnages secondaires - les parents de Story - sont incroyablement présents.

Et il y a la maison Les Barrowfields (titre anglais) remarquablement décrite et qui imprègne l'œuvre de Phillip Lewis.

Et il y a l'écriture, juste magnifique, ciselée, poétique, quasi musicale (une traduction totalement éblouissante d'Anne-Laure Tissut).

Je ne voudrais pas donner l'impression que c'est un livre contemplatif. Le rythme est parfois lent, parfois rapide mais l'histoire est construite, la narration progresse et le lecteur ne s'ennuie nullement.



Un livre BEAU et exigeant car il évite toute facilité. Il demande de la concentration. Il se démarque (volontairement nous a dit l'auteur qui a refusé le travail de"lissage" marketing) des "codes" actuels et quel bonheur car c'est ce qui le rend unique et incomparable. Que je n'avais pas envie de le refermer... La bonne nouvelle est que Phillip Lewis - qui a failli perdre son job d'avocat tant l'écriture dévorait ses journées comme Henry senior et qui a vu son salaire réduit par ses associés, n'étant "pas assez productif" ! - écrit un nouveau roman. Qu'il me tarde...
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Les jours de silence

C’est un premier roman et il se déroule en Caroline du Nord, un état fascinant, un peu hors du temps, qui correspond bien au ton général du roman. On y suit Henry Junior Aster, aîné d’une famille atypique. Le père, Henry Senior, est né à Old Buckram dans une famille simple et travailleuse. Il a toujours été différent, amoureux des livres et empli du désir d’écrire à son tour « le » Grand Roman Américain. Il rencontre Éléonore, la convainc on ne sait trop comment de revenir s’installer à Old Buckram et choisit pour y vivre une gigantesque demeure gothique très isolée dans les hauteurs. Naissent Henry Junior, sa petite soeur Threnody puis une petite dernière. Deux drames se produisent, Henry Junior s’échappe à la fac, tombe amoureux (mais c’est compliqué) et finit par revenir pétri de culpabilité d’avoir laissé tomber sa petite soeur. Je spoile un peu parce que ça n’a pas d’importance, l’intrigue étant d’une facture non seulement extrêmement classique mais surtout parfaitement attendue de bout en bout. On a un peu l’impression de voir assemblés des thèmes empruntés ici et là à la littérature. La construction, de plus, est pour le moins bancale, avec quatre parties pas très bien découpées et un épilogue qui se voudrait lyrique. Et pourtant on le lit en entier. parce que d’évidence il y a quelque chose, des promesses dans les façons d’évoquer le psychisme des personnages, une vérité sur le monde rural un peu reculé, une évidente envie dans la plume qui est communicative. On espère beaucoup du prochain roman.

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Les jours de silence

Les jours de silence est un roman qui porte bien son titre. C'est solitaire, triste et angoissé.

Le narrateur est Henry fils qui va nous emmener tour à tour dans le passé et dans le présent à la rencontre de sa famille ( de ses grands parents jusqu'à ses soeurs).

Dans cette famille on parle peu.

Henry père est retourné auprès de ses parents quand l'arrivée de son premier enfant (Henry fils) s'est annoncé. Dans une maison hostile présumée hantée.

Il s'y est installé afin d'écrire l'oeuvre de sa vie mais au décès de sa mère c'est dans le silence, la solitude et l'alcool qu'il s'est réfugié.

Henry fils est alors le témoin de la chute et de la fuite de son père.

Fuite qu'il choisira une fois adulte pour faire des études de droit mais surtout pour échapper à son passé familial.

J'ai apprécié l'écriture de ce roman assez fluide et en va et vient constant entre passé et présent et surtout avec Henry fils comme narrateur.

J'aime l'idée que les angoisses et espoirs du père se perpétuent sur la génération d'après.

En revanche les références musicales m'ont été un peu lourdes.

Une belle découverte.

#picaboriverbookclub

#rentreelitteraire2018

#mercilea

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Les jours de silence

Où il est question d’une famille du sud, et d’une lignée d’hommes éduqués, lettrés mais passablement handicapés de la communication et de l’expression des sentiments…



Cela donne un ensemble particulièrement mou, lent et brouillon.

Le thème avait tout pour me plaire…seulement dans ce texte un peu "mou du genou", je me suis très vite ennuyée. J’ai longtemps cherché où l’auteur voulait en venir, sans l’avoir vraiment trouvé.

Sur la forme, je n’ai pas plus été séduite par la construction, assez quelconque, il faut le dire ; ni par l’écriture indigne d’un candidat à un prix littéraire.



Tout cela manque de souffle et d’ambition. Et parce qu’il s’agit d’un premier roman, il ne donne vraiment pas envie d’y revenir, ni de persister !

Je reste perplexe devant l’avalanche d’excellents retours de la part des lecteurs et de la presse anglophones….
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Les jours de silence

Faites un voyage dans les Appalaches, dans un manoir au 10000 livres.

Où vous suivrez l’évolution de Henri, fils d’un père brillant, en course avec le temps pour écrire son œuvre.

Ce roman est une ode à l’acceptation de son passé et à l’amour fraternel. Offrant beaucoup de références musicales et littéraires.

Mes sentiments sur ce livre sont assez incertains, car l histoire a du mal à se mettre en place .

Après on s’ y accroche pour connaître le déroulement et les leçons a en tirer .
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Les jours de silence

Un très beau premier roman, même si, pour moi la quatrième de couverture peut en donner une fausse idée. Car finalement la plus grande partie du roman porte sur Henri Junior et la façon dont il gère les drames qui ont conduit à la disparition mystérieuse de son père. Ses remords, ses regrets, sa difficulté à tracer sa voie malgré le vide creusé par cette absence.

Un livre qui nous parle des blessures de l'enfance et des difficultés à quitter les lieux de son enfance si détestés soient-ils, car si loin que l'on soit, si peu qu'on y revienne, ces lieux sont en nous et la "maison-corbeau" est avant tout dans notre âme.

Une belle découverte pour laquelle je remercie Babelio et les Editions Belfond; la naissance d'un écrivain qui a l'envergure pour devenir un "classique" de la littérature américaine.



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Les jours de silence

*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*



Voilà encore un autre premier roman que j'attendais avec impatience pour cette rentrée littéraire, un premier roman qui signe les débuts d'un auteur à suivre : Phillip Lewis !



Ce roman est très intéressant parce qu'il est à contre-courant des titres américains qui se déroulent dans les Appalaches. En effet en général ces romans s'inscrivent profondément dans le genre du country/rural noir. Ici c'est bien le cas mais il y a une forme de scission entre le quotidien des habitants et celui de la famille qui va faire l'objet de ce livre. Il y a ainsi une séparation entre un rural noir américain et une forme de roman gothique à l'anglaise du fait de cette demeure réputée maudite dans laquelle vivent les Aster.



Par ailleurs les protagonistes sont aussi très différents de ceux que nous pouvons retrouver dans ce type de roman. Des personnages en décalage, des personnages atypiques qui paraissent très différents des habitants d'Old Buckram.



Entre les souvenirs et le présent, Phillip Lewis nous conte une histoire fascinante au travers d'une écriture poétique et sensible. Si certains passages se révèlent assez lents et si certaines parties sont plus passionnantes que d'autres, j'ai pris grand plaisir à lire ce premier roman et à découvrir les secrets et les pensées de cette famille au travers du regard d'Henry Junior.



En définitive, un très bon premier roman qui impose son propre rythme et qui se dévoile au fur et à mesure.


Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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