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Critiques de Pierre Boulle (438)
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Le Pont de la rivière Kwaï

Pierre Boulle - Le Pont de la rivière Kwaï - 1952 : C’est toute l’absurdité de la raideur militaire qui est décrite dans ce livre, un monde brocardé dans de nombreuses œuvres antimilitaristes qui culmine ici dans l’opposition acrimonieuse entre deux officiers supérieur (un anglais et un japonais) plongés dans la jungle hostile malaise. L’enjeu primordial pour tout prisonnier pris au combat est normalement de chercher à s’évader et surtout de garder envers et contre tout cette dignité qui distingue l’être humain de l’animal. Mais la guerre en elle-même est-elle une preuve de l’avancée humaniste d’une société ? Étouffés par l’humidité et la nature luxuriante, les prisonniers anglais stagnent au pied d’un pont en construction déjouant par divers combines la surveillance de leurs gardiens japonais. Tout est fait pour que le chantier n’avance pas dans une résistance passive qui honore l’esprit ingénieux de ces hommes rompus pourtant par les fatigues d'une captivité éprouvante. L'arrivée d'un nouveau colonel britannique va changer la donne pour les prisonniers et pour les geôliers. Avec son amour du règlement militaire, son intransigeance aussi l'homme va mener son régiment à la baguette en tenant tête au commandement japonais et ceux malgré les mauvais traitements et les humiliations subis par ses hommes. Formaté par une carrière entièrement dédiée à la grandeur de l'armée britannique l'homme va s'engager à construire ce pont sur la rivière Kwai, ouvrage qui doit permettre aux japonais d'envahir d'autres territoires et de continuer la guerre. De façon totalement aberrante il va pour y parvenir en épuisant ses hommes mal nourris et malades dans des taches surhumaines uniquement pour démontrer la seule évidence à ses yeux : la supériorité de la couronne britannique sur le reste du monde. La réalisation de cet ouvrage devient pour lui la grande aventure de sa vie et s'identifiant totalement au projet il ira jusqu’à la trahison pour empêcher des commandos alliés de le détruire. Ce roman est captivant de bout en bout, tant dans la partie relatant les travaux et les souffrances endurées par les prisonniers que dans celle décrivant la préparation des opérations de sabotage. Pierre Boule avait combattu contre les japonais en Indochine dans les rangs de la France libre avant de passer deux ans dans un camp de prisonniers nippon expérimentant par lui-même le mépris viscéral ressenti par les officiers du soleil levant envers les vaincus. Emballé dans une écriture précise qui ne manquait pas de force et de lyrisme, «Le pont de la rivière Kwai» fait partie à jamais des œuvres phares racontant la deuxième guerre mondiale et ses vicissitudes... un grand roman
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La Planète des singes

La planète des singes ( apes ) est un petit roman de SF populaire qui gagne à être connu et lu .

Il est superbement bien ficelé . La trame narrative est souvent au bord ou en plein , tragique ou encore au bord du drame plus ou moins spectaculaire .

L'action est très bien amenée et elle est constamment au cœur de ce récit assez court qui trouvera encore le temps malgré tout , de nous parler un peu et utilement , d'amours impossibles .

La manière dont l'histoire globale de cet univers par exemple , est amenée dans ce bref récit exigeant et dans ce récit magistral est hallucinante d'éloquence , simplement de par la force brute et économe , de certaines des images employées .

Je prends la liberté d'en citer une ou deux , une poupée d'apparence humaine , usée par le temps , qui parle et qui est habillée , qui vient inopinément bousculer des certitudes , ou bien encore des milliers de singes anthropoïdes au bas d'une rampe d'atterrissages , qui calment et douche le lecteur , à point nommé .

Si une guenon , pas bête , courageuse , assez sensible à sa manière et femelle primate de son état , aux responsabilités appréciables en recherche ( d'éthologie , zoologie ) parvient à établir le contact avec un homme et à entretenir avec lui une relation privilégiée faite de compréhension mutuelle et d'amour impossible. Un amour avec lui , l'homme , qui est subtilement non déclaré , déclarable ( et presque réciproque ) .

Vous comprendrez alors le caractère encore plus scandaleux de ce texte , avec le parallèle qu'il tisse indirectement mais clairement , avec celui de la négation du droit au mariage , entre des noirs et blancs ( pourtant misérables humains supérieur de leur état ) . Ce qui évoque clairement la ségrégation aux states et l'apartheid en Afrique du Sud , mai qui développe aussi la vision trop idéaliste que l'on pouvait se faire des sociétés créoles , réputés à tort historiquement plus ouvertes .

Des découvertes archéologiques percutantes rendent très vivantes , la remémoration des évènements qui permirent la montée des singes et la mise en place d'une société simiesque assez créoles finalement , plusieurs castes , en fonction des espèces simiesques , qui sont dans cet univers enfermés dans une typologie qui assortie race et aptitudes professionnelles , ça encore c'est une idée qui planait chez d'autres grands anthropoïdes à l'époque où ce roman a paru , à savoir : les hommes , qui ne manquaient pas non plus de préjugés " simiesques "....

Bref , la planète des singes est un petit texte de qualité qui vient certes dénoncer ce monde de singes , imparfait , raciste , à la limite de l'obscurantisme et largement perfectible démocratie , imparfaite .

Tout vient mettre en lumière le fait que notre monde est lui aussi loin d'être le meilleur des mondes possibles .

Un petit bijou de roman populaire , une caractérisation parfaite , de l' action soutenue , des descriptions percutantes avec des moments poignants qui peuvent laisser des traces inoubliables sur les rétines du lecteur , tel que cette épique et époustouflante chasse à l'homme au début du roman , qui est un des sommets tragiques du genre et dont l'éloquence est aussi abrupte que la violence idéologique qu'elle sous-tend , et qui se déploie impitoyablement , intensément et spectaculairement , pendant et aussi bien que après la chasse .

Un roman à découvrir , car souvent , un texte que l'on croit à tort connaître , à cause de tous ces films qui sans véritablement le trahir , viennent , le trahir néanmoins .

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La Planète des singes

Qui n'a jamais entendu parler de la Planète des Singes ? Beaucoup ont vu des adaptations, un peu moins l'ont lu. Les différences, dit-on (car je ne l'ai pas vu en film), sont assez importantes entre les versions cinématographiques et littéraire. Je ne peux en juger.



Je m'en veux d'en rappeler brièvement le synopsis tant il doit être connu du plus grand nombre, mais sait-on jamais : un groupe de trois terriens, le professeur Antelle, son second et le journaliste Ulysse Mérou qui est notre narrateur abordent une exoplanète. Celle-ci gravite autour de la géante rouge de la constellation d'Orion, Bételgeuse.



Survolant la planète, que les trois terriens baptisent Soror, ils constatent qu'elle semble habitée, receler des villes et que, dans ses parties restées sauvages et boisées, on y trouve des êtres humains en tout point comparables à nous, sauf en ce qui concerne le langage et le mode de vie. Ils sont rigoureusement nus et grognants.



Ulysse Mérou s'en étonne alors qu'il admire une magnifique humaine sororienne au moment précis où, une gigantesque battue à l'homme est organisée. Beaucoup d'hommes indigènes sont tués, de même que le second de l'expédition. D'autres sont capturés, parmi lesquels, Antelle et Mérou.



Le sel de la chose, c'est que les chasseurs en question sont, vous vous en doutez, de grands singes anthopoïdes (gorilles, chimpanzés, orang-outangs). Les hommes capturés vont finir dans des cages et servir à des expérimentations animales… Et je n'en dirai pas davantage.



C'est un livre qui se lit très facilement, très rapidement et sans ennui. le style est sobre et efficace. Voilà, selon moi, les principales qualités de ce roman. Pour le reste, je ne vous cache pas que j'ai été globalement déçue.



J'ai principalement été désappointée par le manque d'imagination tout au long de la narration. La planète Soror, lieu principal de l'action, est une plus-que-jumelle de la Terre car tout y est " comme sur la Terre ". L'auteur s'est juste senti obligé, à un moment, pour faire " exotique ", de parler d'un chameau à trois bosses, ce que j'ai trouvé carrément pathétique d'un point de vue de l'imagination.



Quand on sait le foisonnement, l'inventivité, l'originalité de la nature elle-même, rien que sur la Terre sans aller chercher plus loin, c'en est presque affligeant. Si je puis me permettre, si vous voulez vraiment vous régaler quant à l'imagination et aux bestioles insolites, n'espérez rien de ce roman, allez plutôt directement lire l'essai de Stephen Jay Gould intitulé La Vie est Belle, où il nous présente quelques unes des innombrables solutions évolutives qui ont effectivement existé sur Terre dans les temps anciens et que les grandes extinctions ont fait disparaître à jamais.



Oui, car il est bien là le problème, cela manque cruellement d'originalité et d'inventivité. Finalement, tout le roman se résume à l'interrogation suivante : Et si les hommes étaient des singes et les singes des hommes ? Il ne s'agit, purement et simplement, que d'une inversion des rôles, ayant pour but de nous faire réfléchir sur la cruauté de nos comportements vis-à-vis des singes anthropoïdes (ou des animaux en général) et sur la fragilité de l'édifice qu'est notre civilisation.



Mais sorti de cela, rien de nouveau sous le soleil ni sous Bételgeuse. Moi qui ne lis quasiment jamais de SF mais par contre beaucoup de classiques, je puis vous affirmer que Pierre Boulle n'a fait que reprendre une formule extrêmement ancienne et qu'on peut faire remonter loin, loin, loin dans la littérature française, jusque chez Marivaux qui a produit exactement la même chose avec ses deux pièces La Colonie (où les femmes prenaient la place des hommes et réciproquement) ou L'Île des Esclaves (où les serviteurs prenaient la place des maîtres et réciproquement).



J'ai aussi été très déçue de constater que lorsque les singes prennent le pouvoir, ils essaient de " singer " le comportement et les buts des hommes. C'est d'une part, très hautement improbable, et d'autre part, c'est le décalage des fins et des moyens qui aurait été intéressant à développer, selon moi, pas la reproduction millimétrique de ce qu'on connaît déjà.



De même, comment être convaincue par la transformation subite du professeur Antelle en humain inférieur sitôt mis au contact des humains inférieurs ? Comment être convaincue par le fait que le fils du narrateur et de l'indigène Nova puisse former des mots aussi rapidement avec une mère qui ne parle pas ? Enfin bref, c'est tellement improbable, tellement bancal d'un simple point de vue logique et/ou psychologique que cela m'a empêchée d'être transportée par la narration.



Même chose, comment, à l'ère des voyages interstellaires et des conquêtes spatiales de grande envergure, peut-on imaginer que le protagoniste écrirait ses mémoires sur du papier et l'enfermerait dans une bouteille ?



C'est très surprenant car à plein d'endroits, l'auteur essaie de nous convaincre qu'il s'est abondamment documenté : sur la relativité, sur l'expérimentation animale, etc. et à d'autres, on lit de telles énormités que cela fragilise beaucoup la crédibilité de l'ensemble.



Certains me rétorqueront que le roman, ayant été écrit en 1963 doit souffrir mécaniquement de son " ancienneté ", même si à l'échelle de la littérature, qu'est-ce que c'est que 55 ans ? Eh bien, je réponds que si l'on compare ce livre à d'autres romans de science-fiction beaucoup plus anciens, je pense à Nous Autres de Evgueni Zamiatine (datant de 1920), par exemple, force est de constater qu'ils ont beaucoup mieux vieilli et qu'ils ne sombrent pas dans l'incohérence, malgré leur presque siècle d'âge.



En somme, un livre plutôt bien écrit, pas déplaisant à lire mais qui souffre de beaucoup de lacunes, notamment par le fait qu'il est souvent très prévisible, même par moi qui n'avais jamais vu au préalable aucune adaptation, et notamment lorsqu'il s'agit de " convaincre " le lecteur de l'évidence de son univers. Peu importe, selon moi, qu'un univers fictionnel soit réaliste ou fantaisiste, l'important est qu'il soit convaincant, qu'on soit embarqué dans cet univers et qu'à l'intérieur de celui-ci on ne constate pas de dissonance, ce qui est malheureusement le cas ici. Toutefois, gardez à l'esprit que ceci n'est que l'avis d'une vieille guenon, c'est-à-dire, sur Terre comme partout ailleurs dans la galaxie, pas grand-chose.



P. S. : Je suis très surprise de la couverture de chez Pocket qui ne fait aucunement référence à quoi que ce soit du livre (Les États-Unis ou même La Statue de la Liberté n'est jamais mentionnée dans le texte. Lorsqu'on parle de la Terre, il n'est évoqué que la France et comme ville, que Paris.)
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La Planète des singes

Pierre Boulle - La Planète des singes - 1963 : Ce petit livre sans prétention mais captivant allait être le cordon détonnant d'une saga qui deviendra une des plus célèbre de l'histoire du cinéma. Même avec beaucoup d'imagination il était difficile de voir dans ce texte pseudo scientifique les prémices des films spectaculaires qui allaient suivre. Pierre Boule imaginait une humanité bestiale et soumise tandis que les singes eux devenaient la race dominante. Le voyage spatiale de trois terriens (deux scientifiques et un reporter) tournait mal quand ils atterrissaient sur la planète Bételgeuse ou ils se retrouvaient chassés comme de vulgaires renards par des gorilles et des orangs-outans portant habits humains. Pierre Boule était il un végan avant l'heure ? En substituant au gibier son voisin de palier il démontrait combien pour lui la chasse n'était qu'une vilaine tuerie qui devait autant révolter quand on massacrait comme dans ce livre des hommes et des femmes que dans la vie de tous les jours ou c'était des animaux qui étaient pourchassés et tués. Comble de l'horreur, des singes posaient devant des monceaux de cadavres fiers de leurs trophées morbides (les dénonçait on sur facebook comme on le fait maintenant pour ceux qui exposent leurs victimes à poils ou en fourrure ? ça l’auteur ne le dit pas). Fautes de cerfs, on pouvait supposer que la tête de quelques un de ces homo érectus victimes d'infidélité était accroché chez les chasseurs aux murs des habitations exposant ainsi aux yeux de tous les cornes ou les bois liées a leur cocufiage. Les voyageurs capturés se retrouvaient enfermés avec des humains craintifs et sauvages qui ne possédaient ni conscience ni langage. Bien que ravalé au rang de bête on en restait pas moins un homme et malgré l'angoisse lié à l'enfermement et à l'avenir la concupiscence prenait le dessus sur l'inquiétude devant les corps sculpturaux des jeunes sauvageonnes prises au piège avec eux. Le journaliste qui semblait être un cas intéressant était amené dans un laboratoire pour être étudié. A la surprise des savants simiesques, cet humain était doué de parole ce qui remettait en cause beaucoup des croyances scientifiques de ce peuple et engendrait une peur qui mettait sa vie en danger. Si effectivement les singes découvraient que les hommes avait habité leur planète avant eux, aucune trace de la statue de la liberté ne venait corroborer comme dans les films qui suivront que l'action se passait sur terre. Quelques chimpanzés plus sensibles et amicaux que les autres aideront le dernier homme intelligent à s'enfuir dans la navette intergalactique échouée sur la planète avec la femme et l'enfant né de leur accouplement en captivité. Mais n'était ce pas déjà trop tard ? le présent, l’avenir, l'univers lui même n'étaient ils pas déjà colonisés par les singes ?... un doux rêve pour les species
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La Planète des singes

Tout le monde connait la planète des singes. Comme beaucoup de gens, je connaissais le film (celui de 68 avec Charlton Heston, les autres n'existent pas) mais je n'avais pas lu le livre. Voilà enfin une lacune comblée.



J'ai passé un très bon moment. Le roman de Pierre Boulle est un divertissement intelligent, parfaitement mené, qui suscite autant d'émotion que de réflexion. Au cours du récit, de nombreuses thématiques sont abordées. L'auteur s'interroge sur le bienfondé de la propension de l'espèce dominante à s'arroger le droit de disposer des autres espèces selon ses besoins. A ce titre, l'inversion des rôles est un procédé toujours efficace. Pierre Boulle, anti-spéciste avant l'heure ?

Le roman est très fortement marqué par les travaux de Darwin. Il est beaucoup question d'évolution dans le récit. A mon sens, Boulle nous rappelle que nous nous devons de rester humble. L'humain, qui se pense si parfait, si abouti, n'a peut-être pas fini d'évoluer et qui sait d'ici quelques centaines de milliers d'années de quoi l'humain sera fait. L'Homo Sapiens n'est peut-être pas le stade ultime de notre évolution, nous ne sommes peut-être qu'un stade intermédiaire.

Le roman s'interroge sur ce qui ferait la spécificité d'une espèce et la mettrait à part des autres. Est-ce l'intelligence ? Est-ce la capacité d'abstraction ? Les capacités d'apprentissage et de progrès technique ? Le langage parlé ? Et qu'est-ce que cet esprit dont parle les singes et dont les hommes seraient dénués ? Ces interrogations m'ont beaucoup fait penser à la controverse de Valladolid.

D'autres réflexions sont encore amenées au cours de ce récit qui s'avère très profond et intellectuellement stimulant.



Toutes ces thématiques sont au cœur d'un récit trépidant, généreux en action. On ne s'ennuie pas une seconde. Les personnages sont bien campés et très attachants. Les sensations et les émotions sont aussi au rendez-vous avec des scènes intenses à divers niveaux : la scène de la chasse, "l'humanisation" de Nova lorsqu'elle devient mère, la relation Ulysse/Zira...



Bref, "la planète des singes" est un excellent roman qui n'a pas vieilli et a un fort impact sur le lecteur. Le seul bémol que j'évoquerais c'est que j'ai préféré la fin du film qui en une seule image, forte, chargée émotionnellement, marquait durablement l'imaginaire du spectateur. La fin du livre procure un moindre choc.



Challenge Multi-défis 2017 - 11 (item 69 : un livre dont le personnage principal est un animal)

Challenge 14-68 entre 2 points de bascule - 6 (1963)

Challenge Atout-prix 2016-2017 - 16 (grand prix de la société des gens de lettres pour l'ensemble de son œuvre)

Challenge ABC 2016-2017 - 16/26
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La Planète des singes

A chaque fois que sort un nouvel opus de la planète des singes, ma régulière déception m'amène à relire la version originale de Pierre Boulle.



Son récit démarre avec le plus gros manuscrit ayant pu contenir dans une bouteille en verre. Pensez donc ! Un manuscrit de 240 pages écrit à la première personne que trouveront Jinn et Phyllis deux riches oisifs en voyage interplanétaire,  et qui se révéleront,  en fin de livre, bien différents de ceux que l'on pensait.



Pauvre Pierre Boulle !  Son roman est sacrément   éloigné des films qui s'en sont inspirés depuis les années 70.



En 2500, deux scientifiques, un journaliste et ... un chimpanzé partent pour explorer Betelgeuse l'étoile géante.

Autour de cet astre une étoile les attire, c'est la planète Soror.

Une fois débarqué, Ulysse Mérou, le journaliste témoigne dans son manuscrit d'une évolution étonnante pour les hommes et pour les singes.

Celle-ci est inspirée des thèses de Charles Darwin, et inverse parallèlement  les paradigmes puisque l'homme, victime de sa dégénérescence intellectuelle, y a été déchu de sa prééminence.



Ce court et percutant petit roman, très bien écrit, donne ainsi résonance et  profondeur  aux théories évolutionnistes et dénonce aussi indirectement haut et fort  l'expérimentation animale.

Et rien que pour ça, ça me fait une raison supplémentaire de le sortir de la bibliothèque.
Lien : http://justelire.fr/la-plane..
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La Planète des singes

La planète des singes : comme beaucoup, j'ai vu le film avec Charlton Heston lorsque j'étais enfant. Puis, il y a quelques années, j'ai vu de nouvelles versions, plus moderne.

Jamais je n'avais lu le roman de Pierre Boulle. Ce manquement est réparé.

Au départ, 2 individus retrouvent une "bouteille à la mer" avec à l'intérieur un témoignage d'aventure vécue et racontée par Ulysse.

Ulysse, voyageur intersidéral...

Une nouvelle planète, des habitants, des singes et des humains dont les rôles sont complètement inversés.

Ce livre est un condensé de réflexions plus profondes, sur notre société, sur notre histoire passée et notre devenir, sur notre place en tant qu'humains sur Terre et sur notre responsabilité quant à l'avenir de notre planète.

Certains parallèles sont un peu simplistes, mais il faut parfois creusé un peu pour se rendre compte que l'auteur a peut être voulu nous responsabiliser sur nos actions. L'homme n'est pas forcément supérieur aux autres espèces terriennes !!! Chacun a sa place, et chaque place est importante...
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La Planète des singes

Vous êtes-vous déjà demandé ce que ressentent les animaux tenus en laisse, parqués dans des conteneurs, chassés, mis en cage et exhibés dans des zoos, observés et soumis à des expériences sondant leurs instincts, leur cerveau ou leur comportement sexuel ? L'un des arguments principaux mobilisés pour justifier ces pratiques met en avant une différence fondamentale entre humains et animaux qui seraient, contrairement à nous, dépourvus de dignité personnelle, de raison, voire de sensibilité. Mais qu'est-ce qui fonderait, précisément, cette démarcation ? Prenez par exemple nos cousins les plus proches, les singes : que leur manque-t-il, à part la parole (et encore…) pour accéder à la suprématie que les humains se sont octroyée sur les autres espèces ? Qu'adviendrait-il alors de nous ?



Ce roman célébrissime nous invite à explorer un tel scénario. En l'an 2500, trois humains explorant l'environnement de la supergéante rouge Bételgeuse découvrent une planète semblable en tout point à la nôtre, à un détail près : les singes y règnent en maîtres, tandis que les hommes sont réduits à la condition de bêtes. Les mésaventures sidérantes de l'explorateur Ulysse Mérou nous font découvrir une société simiesque avec ses normes, ses hiérarchies et même ses sociétés savantes - un monde qui nous tend un miroir sur le mode d'un conte voltairien.



C'est mon aîné qui m'a énergiquement pressée de lire ce roman (oui, c'est de plus en plus souvent le cas, je commence à avoir du mal à suivre le rythme des recommandations enthousiastes des deux fistons !). le récit est effectivement prenant et se dévore jusqu'à un final qui nous a laissés tous les deux abasourdis – chapeau ! Nous avons aussi apprécié l'ironie et l'autodérision du ton, ainsi que la réflexion à laquelle la fable nous invite. Certaines parties ont tout de même mal vieilli, comme la façon dont les explorateurs parlent des « peuplades primitives » de Nouvelle-Guinée et d'Afrique, qui évoque plus le 20ème siècle que l'an 2500 ; la trajectoire du professeur Antelle m'a également laissée un peu perplexe, je ne vois pas comment elle pourrait s'expliquer. Et surtout, j'ai été heurtée par l'invraisemblance avec laquelle la planète Soror ressemble à la Terre : à 300 années-lumière, mêmes villes, mêmes forêts, mêmes commerces, mêmes véhicules, mêmes vêtements, mêmes armes, mêmes pipes et mêmes montres. Avec un peu d'imagination, on aurait pu concevoir une société singulière qui susciterait des parallèles plus subtils avec la nôtre.



Malgré ces bémols, j'ai passé un très bon moment avec La planète des singes. L'occasion aussi de découvrir l'incroyable biographie de Pierre Boulle !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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La Planète des singes

Avalé en trois jours. Et croyez-moi, c'est très rapide pour moi.



J'ai baladé ce bouquin partout en vacances, de la Belgique à la Dordogne, avant de le lire… chez moi. Il méritait bien ça ; il était fatigué. Et enfin ça me permettait de commencer à combler mes immenses lacunes en classiques SF.

Évidemment j'avais en tête les multiples versions cinématographiques tirées du bouquin, et je cherchais en permanence les liens. Finalement, c'est le film avec Charlton Heston qui s'en rapproche le plus je dirais, tout en étant assez différent.



J'ai d'abord été épaté par le niveau scientifique développé par l'auteur, que ce soit sur les véhicules spatiaux à voile solaire ou les effets relativistes du voyage à la « vitesse de la lumière moins epsilon » comme il dit. C'est beau comme du Poul Anderson.

Tout en dévorant les courts chapitres, je tiquais quand même sur le fait que l'auteur développe une pure interversion entre homme et singe, les deux sociétés se ressemblant comme deux gouttes d'eau pour tout alors que trois cent années lumières sont censées les séparer. Je trouvais qu'une telle similarité était peu crédible, et puis je me suis dit que c'était volontaire. Cela permet de mettre en relief certains comportements humains sujets à débat, comme le capitalisme boursier d'avant l'informatique ou l'utilisation d'animaux de laboratoire pour la recherche.

Et puis Pierre Boulle développe sa théorie de l'imitation, qui rapproche (un peu) du film de 1968 (seul truc qui m'a vraiment gêné : ce concept de mémoire collective qui offre pourtant un moment de lecture très captivant). Soit, mais comment expliquer l'évolution si similaire des êtres vivants sur deux planètes si éloignées ?



J'ai senti venir la première révélation de fin et pourtant elle a gardé toute sa force quand je l'ai lue. Quant à la deuxième… malheureusement je la connaissais, l'ayant malencontreusement entendue quelque part et jamais oubliée (alors que j'ai une mémoire de poisson rouge vif).

C'est en discutant du sujet avec une amie qu'elle m'a donné sa propre interprétation (ATTENTION ! ne pas lire si vous n'avez pas lu le roman). .

Même si je considère que l'auteur laisse l'interprétation assez libre, je dois avouer que celle de mon amie élimine de fait mes interrogations mentionnées plus haut.



Quoi qu'il en soit, le plaisir de lecture est réel. N'hésitez pas à vous lancer même si vous avez vu les films.

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La Planète des singes

C'est durant leurs vacances interplanétaires que Jinn et Phyllis recueillent une bouteille contenant un récit étrange qui pourrait s'avérer comme un appel à l'aide. Ils découvrent alors l'épopée d'une expédition partie de la Terre pour explorer Bételgeuse, menée par trois hommes, le Professeur Antelle, Arthur Levain, un physicien prometteur et enfin Ulysse Mérou, un journaliste auteur du récit. Arrivés sur une planète qui ressemble comme une soeur à la Terre, et qu'ils baptisent Soror, ils découvrent des créatures humaines, dénuées de paroles, entièrement nues, et qui semblent effrayées, difficiles à approcher...Mais très rapidement les trois hommes sont attaqués par les habitants dominants à Soror des singes. Lors de la capture, le professeur disparait et le jeune physicien est assassiné. Seul Ulysse Mérou est ramené et devient captif, enfermé dans une cage. Il reçoit bientôt la visite de plusieurs singes, doués de parole, vêtus avec élégance, faisant preuve d'une intelligence remarquable. La société de Soror est très hiérarchisée, dominée par les gorilles, disciplinés et responsables de l'ordre, les orangs-outans qui s'approprient le savoir et la science et les chimpanzés, organisateurs et particulièrement intelligents...,



La planète des singes, un grand classique du roman d'anticipation, nous entraîne dans un récit qui remet en cause le modèle civilisationnel des humains. Comme le négatif d'une photo, il propose une société où l'homme est considéré comme un animal sans intelligence et ce sont les singes qui dirigent la société et, en appliquant une totale inversion dans le fonctionnement de cette civilisation, c'est une réflexion sur la supériorité de l'homme et un questionnement de cette supériorité de la race humaine sur le règne animal, qui, sur Soror est complètement inversée, l'homme étant utilisé comme rat de laboratoire.

Une découverte intéressante et une vision du monde qui, même si elle date un peu, m'a entraînée dans cette civilisation simienne, grâce à un récit intelligent de Pierre Boulle qui fait réfléchir sur la pseudo supériorité de l'homme sur le monde.
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La Planète des singes

Jinn et Phylis sont en vacances, ils profitent de ce congé pour voyager dans l'espace. Ils croisent un objet qui s'avère être une bouteille qui flotte dans l'espace, comme un bouteille qu'on envoyait, il y a fort longtemps, à la mer avec un message dedans. Ils vont la récupérer et lire les feuilles qu'elle contient, c'est à dire le récit d'un explorateur qui s'est embarqué en 2500 dans un vaisseau cosmique qui avait pour destination Dételgeuse, ou Alpha d'Orion, comme les appelaient es astronomes. Elle se situe à environ 330 années lumières de la Terre. Il faut deux ans pour y aller.



C'est l'histoire de trois explorateurs qui vont arriver sur cette nouvelle planète. Parmi eu, Ulysse Mérou, journaliste et auteur de ce billet dans cette bouteille, va lui donner un nom « Soror » puisque cette planète ressemble en tout point à la Terre.

Très rapidement, je retrace l'histoire que tout le monde connait : Ulysse fut capturé lors d'une chasse. Mais les chasseurs sont des signes et le gibier, sont les hommes. Après l'histoire est presque identique au film, Ylysse rencontre Zira...



Ce qui est intéressant ce sont les déductions d'Ylysse, surtout quand il explique que ce monde n'est pas divisé en nation, comme sur la Terre qu'il connaît, mais la planète entière est administrée par un conseil de ministres. A coté de ce gouvernement, il y a un parlement composé de trois chambres avec La chambre des Gorilles, celle des Orangs-outans et celle des Chimpanzés. Chacune veille aux intérêts des siens.



-> Les Gorilles : Ils ont gardé le goût de l'autorité et forment encore la classe la plus puissante. Ce sont eux qui administrent les grandes entreprises. Ils peuvent aussi avoir des emplois subalternes nécessitant de la vigueur ou pour rétablir l'ordre quand c'est nécessaire. Si non se sont des chasseurs, ils capturent des bêtes sauvages en particulier des hommes.



-> Les Orangs-outans : Ils sont beaucoup moins nombreux. Ils sont la science officielle. Pompeux, solennels, pédants, dépourvus d'originalité et de sens critique, acharnés à maintenir la tradition, aveugles et sourds à toute nouveauté, doué d'une grande mémoire, ils apprennent énormément de matières par cœur dans des livres. En suite, ils écrivent même des livres où ils répètent ce qu'ils ont lu, ce qui leur attire de la considération. Ils sont méprisé par les Gorilles parce que tous les orangs-outans ont derrière eux un Gorille ou un conseil de Gorilles qui les poussent et les maintiennent à un poste honorifique, s’occupent de leur faire obtenir des décorations dont ils raffolent.



-> Les Chimpanzés : Ils représentent l'élément intellectuel de la planète. Ils écrivent la plus part des livres intéressant dans les domaines les plus divers. Ils paraissent animés par un puissant esprit de recherche. Ils ont un esprit critique. Cet esprit critique, il faut encore souligner, qu'il est principalement axé dans la direction des sciences biologiques et en particulier l’étude du singe, l'homme étant l'instrument dont ils se servent pour ce but.



Soror : Elle est probablement un peu plus ancienne que la Terre, il est clair que les habitants de cette planète sont en retard sur ceux de la Terre. Ils ont l'électricité, des indistries, des automobiles, des avions, mais en ce qui concerne la conquête de l'espace, ils en sont seulement au stade des satellites artificiels.

Bételgeuse (α Orionis) est une étoile variable semi-régulière, une supergéante rouge de la constellation d’Orion, située entre 430 et 640 années-lumière. C’est la 9e plus brillante étoile du ciel. Bien qu'ayant la désignation de « alpha » dans la Désignation de Bayer, elle n'est souvent que la deuxième de la constellation d'Orion, derrière Rigel1. Elle forme l'un des angles du triangle d'hiver avec Sirius et Procyon.

Bételgeuse est une supergéante rouge, l'une des plus grandes étoiles connues. Si Bételgeuse était au centre du système solaire, son rayon s'étendrait entre l'orbite de Mars et celle de Jupiter. Si celle-ci explose en supernova, selon les scientifiques, elle devrait être visible en matinée jusqu'en soirée pendant plusieurs jours. Si celle-ci explose, il faudra au moins 640 ans avant de le savoir. ( Wikipédia)



Quand j'ai abordé ce livre, j'ai été très surprise du début, je ne me souvient pas que dans le premier film on y parle de cette bouteille à la mer. Passé cette phase, j'ai vraiment aimé le récit de Pierre Boulle et ma lecture m'a replongé dans cette série cult des années 70. Au début de cette lecture, je m'étais dit que je ne ferai pas de comparaison avec le film ou la série... mais c'est obligé en fin de compte..

Évidement, j'aime Zira, qui ne l'aimerait pas... mais je suis resté sur les doutes et le pressentiment de Cornelius, il s’interroge... quelque chose le trouble. En effet les premiers souvenirs témoignent d'une civilisation déjà très avancées à peu près semblable à celle qu'ils ont à leur époque. Des documents vieux de dis mille ans apportaient la preuve d'une connaissance générale. Il semblerait que cette civilisation simienne eût fait une apparition miraculeuse, d'un coup, dix mille ans auparavant.



Les doutes de Cornelius seront presque pas mis en lumière, je regrette que dans cette partie de l'histoire l'auteur n'ai pas été plus loin dans la découverte de cette cité que les archéologues ont mis à jour. Une ville ensevelie sous les sables d'un désert dont il ne reste que des ruines. Mais ces ruines détiennent un secret prodigieux. En effet, les Chimpanzés ont des notions approfondies de chimie, de physique et de géologie... Mais on sait toutes et tous que cette ville à bien plus de dix mille ans et qu'il y a eut quelque chose avant cette ère actuelle....



En fait, j'ai adoré les films, la série TV et maintenant ce livre que je n'avais encore jamais lu... je regrette juste qu'il soit si petit, peut-être la faute à la TV qui à beaucoup brodé dessus et qui nous a emporté si loin dans cette histoire fantasque, mais de toute façon je suis fan !!!

Je regrette aussi que sur la couv de certain livres, il y apparaisse la statue de la liberté... alors qu'on en parle pas ici, c'est juste une image venue de la télévision ! Je trouve aussi dérangent que dans mon souvenir il n'y avait pas de voiture ni d'avion... pourquoi les avoir remplacés par des chevaux pour les films et la série TV ?
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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La Planète des singes

Qui n’a jamais entendu parler de La planète des singes (soit le film, soit le roman) ? Peu de monde. J’ai été un tout petit peu, juste un tout petit peu déçue. Pas parce que j’ai grand-chose à reprocher à ce roman, de bonne facture, facile à lire, etc...mais il n’est pas du tout à la hauteur de sa célébrité. Sans spoiler le début, ainsi que la fin, qui donnent le contexte général, sont absolument excellents, et en plus très différents du film, ce qui fait que le lecteur reste surpris, même si la fin du film est plus forte encore. C’est plein d’humour, y compris l’improbable éprouvette pour ramasser les messages jetés dans l’espace !

Par contre la partie centrale, le coeur du récit, le message cueillie par l’éprouvette, est terriblement vieillotte, j’ai eu l’impression de lire un texte écrit au XIXème siècle, tant par le style, que par la mentalité du narrateur. Les similitudes entre l’univers simiesque et l’univers terrestre d’Ulysse sont caricaturales et invraisemblables, l’évolution du professeur Antelle est une caricature tout aussi invraisemblable, la condescendance d’Ulysse pour les humains de la planète des singes est imbuvable. Pourtant il y a aussi des trouvailles : la découverte d’une poupée à l’image d’un humain, les parallèles, nombreux, avec la ségrégation raciale chez les hommes. Au moins cela a-t-il l’intérêt d’obliger le lecteur à déplacer son regard : les débats entre singes ont des airs de controverse de Valladolid simiesque, les expérimentations animales sont remises en question. Mais quelle écriture vieillotte, à un point que je me suis demandée si c’était volontaire, pour rendre compte du décalage temporel entre émission et réception du message. C’est possible, mais cet aspect a plutôt mal vieilli.

Evidemment on peut y voir juste (c'est déjà pas mal) une critique de notre univers, façon Voltaire ou Montesquieu, très réussie, mais en même temps, il cherche à être encore plus que cela. Peut-être que c'était trop ambitieux pour un livre si court.

Un livre intéressant, très riche, mais pas un coup de coeur, ni, j’en ai peur, un vrai classique. Je lui souhaite quand même de rester toujours aussi populaire, et lu, il le mérite.
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La Planète des singes

Une idée sans conteste très originale, sur le fond, rien à dire.



Sur la forme, j'ai découvert un style un peu trop lapidaire pour moi, et chose que je regrette dès que le cas se présente, un dénouement beaucoup trop précipité et sans surprise (d'autant que j'avais senti venir le twist final depuis un bon moment).



Ce best-seller de SF me semble très représentatif d'une époque, qui apparaît un peu surannée à la néophyte que je suis dans le domaine.



Je peux dire que je me suis plus attachée aux personnages qu'à l'intrigue. Sans doute parce que j'ai été gênée par ce que je qualifie d'incohérences. Exemples : nos explorateurs baptisent la planète des singes Soror et ce nom n'est jamais remis en question dans le roman, même lorsque notre héros a pris langue avec les autochtones, l'un d'eux et pas des moindres - Cornélius - allant même jusqu'à réutiliser ce nom pour parler de sa planète natale ; de même, la religion est étonnement absente de la société simienne et pourtant, un singe scientifique s'exclame "par le diable !" ; enfin, la référence antique des singes, évoquant irrésistiblement Aristote, se nommait... Haristas.



En fait, si ce bref roman est plutôt agréable à découvrir, je crois que ce qui m'a le plus gênée (voire agacée), c'est que Soror soit l'exacte réplique de la Terre. Je sais que les singes sont les rois de l'imitation et qu'ils ont tout pompé aux humains mais j'aurais voulu de plus grandes différences entre les deux civilisations. Or, ici, mêmes avions, voitures, télévisions, auditoriums, oeuvres d'art, zoos, redingotes, fusils, chapeaux et j'en passe, vous me suivez ? Et j'ai le sentiment que je ne suis pas la seule à avoir soupiré après plus de contrastes entre humains et singes puisque, à en croire les très nombreuses adaptations, les réalisateurs s'en sont donnés à coeur joie.



Je suis quand même satisfaite d'avoir découvert ce grand classique.





Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge 1914-1968 2017
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Le Pont de la rivière Kwaï

Excellent !

Oui. Excellent. C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en lisant le mot fin …

« Le pont de la rivière Kwaï » : un roman présent dans ma bibliothèque depuis quelques années, au moins ; à la lecture remise à demain tant de fois que cette fois j’attaque… et je finis en deux séances de lecture…

Nous sommes en 1942, après un sérieux revers des Anglais en Malaisie : un camp de prisonniers anglais se voit contraint de bâtir un pont sur la rivière Kwaï, afin de permettre aux japonais d’acheminer par rail troupes, matériel et munitions de Bangkok à Rangoon. Un pont qui sera la cible d’un commando des forces spéciales anglaises, la Force 316, dont la devise est en quelque sorte : « Ne jamais considérer une opération comme complétement terminée ; ne jamais s’estimer satisfait, tant qu’il reste encore une possibilité de causer un ennui, si minime soit-il, à l’ennemi. » Ça promet…

« Le pont de la rivière Kwaï », un roman de guerre…

Composé de trois parties, on assiste dans la première à la construction du pont mais aussi et surtout à la lutte pour le pouvoir sur le chantier entre le Colonel anglais Nicholson, pur produit de l’élégance anglaise, et le colonel nippon Saïto, une brute épaisse, de surcroit alcoolique.

La deuxième partie nous montre la préparation par la Force 316 du « grand coup » contre le pont, pour se terminer en troisième partie, par « le grand coup », justement… Sachant, que même minutieusement préparée, ce genre d’opération ne se déroule jamais de façon nominale…

Ayant combattu en Asie pendant la seconde guerre mondiale, Pierre Boulle est complétement légitime à nous faire toucher du doigt la difficulté de combattre dans un milieu hostile : la jungle, les insectes, les sangsues, la chaleur…

Un excellent roman d’aventures à recommander néanmoins aux amateurs du genre « roman de guerre ».

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La Planète des singes

Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur "La planète des singes" et lisez le livre. Rien à voir avec les films. Et il faut les oublier avant de tourner la 1ere page pour ne pas être pollué par les images et les interprétations libres des différents scenarii.

C'est en fait un livre qui se déguste. Une vraie réussite pour l'époque à laquelle il a été écrit. Bien-sur, il y a des points critiquables comme la technologie décrite pour les voyages interstellaires ou les réflexions du héros qui sont parfois trop ancrées dans l'époque de l'écriture. Mais si on fait abstraction de cela, on peut dire que c'est une véritable réussite.

L'aventure est particulièrement originale, les scènes d'action et les plus calmes s'enchainent parfaitement, les rebondissements sont à couper le souffle. Ce qui est troublant surtout, c'est que cette lecture fait vraiment réfléchir sur la condition animale.

Je ne peux donc qu'encourager à lire ce livre original et assez dérangeant au final. Un très bon livre de SF français !
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La Planète des singes

Génial



Pendant un long moment, durant ma lecture, j'ai cru que la notoriété de La planète des singes était surfaite. J'y voyais trop d'incohérences et de facilités. J'ai même abandonné pendant un moment.

Mais la fin, cette fin magistrale, m'a fait basculer du côté des admirateurs. Deux twist en deux chapitres (le dernier étant franchement génial), tout mon scepticisme et mes objections qui volent en éclats.



Génial



Le tout servi par une langue belle et recherchée.



Génial



J'avais un a priori négatif, mais je comprends maintenant pourquoi cette œuvre a longtemps fait partie des programmes scolaires. On pourrait en discuter des heures en se triturant l'esprit.



Génial.
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Le Pont de la rivière Kwaï

L'humour anglais m'avait toujours paru indépassable. Mais ça, c'était avant. Je viens de m'apercevoir que le plus caustique des humours britanniques était manié de main de maître par (My Goodness!) un Français. Roman hilarant, cinglant et jouissif, "Le Pont de la rivière Kwaï " fait valser les baudruches de nos idéaux et les vieilles badernes toutes corsetées de suffisance dans un chamboulle-tout réjouissant (Non, ce n'est pas une faute d'orthographe, c'est un jeu de mots).

Pour éviter les guerres, une seule solution: renoncer à l'héroïsme, ses œuvres, ses pompes et ses serviteurs!
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La Planète des singes

Après avoir visionné de nombreuses adaptations cinématographiques, j'ai découvert avec intérêt cet ouvrage originel de 1963, écrit par un auteur français : Pierre Boulle. L'auteur utilise avec brio la science-fiction comme prétexte pour apporter une réflexion sur la condition humaine. Notre prédominance dans l'évolution a marqué nos relations avec les singes. Qu'adviendrait-il de l'espèce humaine si ce rapport hégémonique était inversé ? Qui n'a jamais été frappé par la ressemblance ou le mimétisme du singe par rapport à l'homme ? Les expériences sur les animaux en laboratoire sont-elles légitimes dans une société qui se veut civilisée ?

Ces thèmes, et bien d'autres, sont subtilement abordés dans ce livre. Pierre Boulle apporte finalement par ce récit distrayant l'aperçu romancé d'un déclin inéluctable de l'humanité. Un classique, à lire absolument.
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Le Pont de la rivière Kwaï

Le film est célèbre. On ne peut pas oublier la scène où les rangées de soldats pieds nus, vêtus de loques mais toujours parfaitement disciplinés, arrivent en rangs impeccables en sifflant l’ air devenu emblématique. On connaît la suite. La lutte morale entre deux codes d'honneurs, celui de l'officier anglais voyant le vaincu comme un rival à traiter avec respect, et celui de l'officier japonais considérant que la défaite est un déshonneur privant un homme de toute dignité. Le compromis trouvé – d'accord nous construirons votre pont, mais laissez-nous le construire comme nous l'entendons.



On décrit souvent cette histoire comme une illustration de l'absurdité de la guerre. Ou du syndrome de Stockholm. On y trouve aussi la lutte entre besoin de créer et besoin de détruire. La dureté inhumaine des camps de prisonniers japonais, mais aussi la vie sans but du captif telle qu'en parle Raymond Guérin. La jungle de l'Asie du sud-est, ses bêtes venimeuses et ses maladies qui vous fauchent les hommes par centaine. Et puis la guerre, là et encore là, au début du pont et à sa fin. Rien de bien original, en somme...



Et tout se joue dans les dernières minutes. Sans le geste du colonel anglais trahissant sa patrie pour sauver « son » pont, l'histoire n'est qu'un épisode de la guerre. Mais en une seconde, tout bascule. L'homme qui a enduré les pires tortures pour défendre ses principes abandonne brutalement tout pour sauver quelques troncs de bois par où transiteront les soldats ennemis. Mais chacune de ces poutres a été arrosé par le sang et la sueur de ses hommes. Ce pont, c'est sa patrie...
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La Planète des singes

À quelques mois de la sortie en salles de La Planète des Singes : L'Affrontement, je me suis dit qu'il était plus que temps de lire le roman de Pierre Boulle qui est à l'origine de tous ces films simiesques plus ou moins réussis que l'on découvre périodiquement sur nos écrans depuis plus de quarante ans.



La Planète des singes débute par une bouteille jetée dans l'espace contenant le manuscrit de Ulysse Mérou, journaliste de son état, ayant participé à une expédition scientifique. Véritable appel au secours pour sauver la race humaine, le manuscrit relate la terrible aventure vécue par Ulysse et ses compagnons d'infortune. Accompagné par le professeur Antelle et par Arthur Levain, Ulysse part en expédition afin de trouver des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie. Ils débarquent sur une planète faisant partie du système de Bételgeuse qu'ils baptisent Soror. Rapidement, ils découvrent que la planète est habitée par des êtres intelligents : des singes. Devenu captif de ces créatures, Ulysse devra se battre pour prouver son humanité et son intelligence.



L'histoire de La Planète des singes est culte mais davantage pour les adaptations cinématographiques que pour le livre et je trouve cela bien dommage. Même si j'aime ces films (et surtout celui de Franklin J. Schaffner avec Charlton Heston), il faut reconnaître qu'ils dénaturent complètement le récit de Pierre Boulle.



Reposant sur les thèses darwinistes, le roman n'est rien d'autre que l'analyse de notre société par la voie de la décalcomanie. En plaçant un homme dans un univers où les singes dominent le monde et où les hommes sont des animaux asservis, Pierre Boulle nous renvoie une image peu glorieuse de l'Humanité.



En effet, Ulysse découvre des singes vivant comme des Hommes et aux mœurs semblables. Les singes sont sûrs de leur supériorité, traitent les hommes comme du menu fretin, régissent leur société en fonction de leurs origines (chimpanzé, orang-outan, gorille), utilisent les hommes pour leurs expériences scientifiques... Ulysse est choqué par ces comportements qu'il trouve ignoble. C'est hilarant puisque c'est ainsi que les Hommes agissent sur Terre ! Ils sont arrogants, méprisent la Nature, occultent leur nature animale, martyrisent les animaux, n’interagissent entre eux qu'en fonction de leur classe sociale, etc. Grâce à la société simienne, Pierre Boulle pointe du doigts les défauts de l'espèce humaine.



L'auteur traite ici de plusieurs sujets majeurs : le respect des classes sociales, le racisme, la religion, l'imperfection des systèmes démocratiques, l'éthique scientifique (ou en l’occurrence le manque d'éthique), l'évolution humaine, la civilisation... Des thématiques denses traitées de façon intelligente dans cette brève histoire à mi-chemin entre le conte philosophique et le roman d'anticipation.



J'ai trouvé la lecture agréable car le style de l'auteur est vif et le vocabulaire recherché sans être pompeux. Les thèses évoquées sont très intéressantes et habilement construites. En outre, il y a suffisamment de rebondissements et de scènes grandioses comme celle de la chasse pour tenir en haleine. Pour autant La Planète des singes n'est pas qu'un roman d'aventures mais un récit poignant dont la fin dramatique ne peut laisser indifférent.



Avec La Planète des singes, Pierre Boulle signe un roman populaire qui donne autant à se distraire qu'à réfléchir.

À mettre entre toutes les mains des amateurs du genre.
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