AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pierre Darkanian (55)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le rapport chinois

Je me suis amusée en suivant les péripéties de cet infréquentable Tugdual Laugier, qui déambule dans ce roman comme un chien fou traverserait une autoroute, centré sur lui-même, sans aucun souci de ce qui se passe au-dessus de sa tête. Aussi drôle qu’intelligent, Le rapport chinois est une satire grinçante sous couvert de bouffonnerie hilarante. La prouesse de ce rapport chinois (pas bon, pas très bon, excellent !) aura été, entre autres, d'enrichir des patrons et avocats sans scrupules, de mettre à genoux l'institution judiciaire et révéler l'amitié loufoque de deux imbéciles heureux. Servi par une écriture classique et pince-sans-rire, le monde loufoque de Tugdual Laugier est un ovni bienvenu dans la rentrée littéraire. L’une des meilleures dénonciations de notre système économique.
Commenter  J’apprécie          50
Le rapport chinois

Le voyage en Absurdie de Tugdual Laugier



Pierre Darkanian réussit une entrée remarquée en littérature. Si l’on rit – jaune – dans «Le rapport chinois», c’est que les tribulations d’un jeune cadre dressent un portrait féroce du capitalisme sauvage.



C'est après une batterie de tests assez bizarres que Tugdual Laugier a été recruté par un tout aussi bizarre cabinet conseil. Même s'il trouve les règles de fonctionnement de Michard & Associés aussi strictes qu’incompréhensibles, il accepte de s'y plier, car la rémunération est aussi attractive que la perspective de missions intéressantes. La suite ressemble plus à un chemin de croix qu'à une ascension fulgurante.

Pendant trois ans, il ne se verra confier aucune mission, passant de l'attente patiente au découragement. Il joue avec sa cravate et avec ses crayons de papier et peut mettre se permettre de tester ses flatulences. Après tout, ce métier ce n’est que du vent! Mais pourquoi chercherait-il un nouvel emploi? Il gagne bien sa vie, peut offrir une vie agréable à Mathilde, sa compagne et se voit même affublé d’une évaluation élogieuse!

Arrive alors le jour de la mise à l’épreuve. On lui demande de rédiger un rapport sur les perspectives de développement d’un client chinois sur le marché français. S’il ne sait pas trop par quel bout prendre cette mission, il va tout de même finir par rédiger un rapport de plus de mille pages, aidé par Mathilde qui va lui susurrer l'idée qui enthousiasmera ses clients. La mini-viennoiserie à la française peut partir à l'assaut du monde! Pour le reste, Wikipédia et internet, des listes de menus de restaurants chinois ou encore l’assortiment d’une boulangerie feront l’affaire.

Ce que Tugdual ignore, c'est que les activités du cabinet sont sous surveillance, la section financière soupçonnant des transactions illicites et un trafic de drogue à grande échelle. C'est pourquoi la commissaire Fratelli va élaborer un plan basé sur la collaboration du rédacteur du rapport chinois.

On l’aura compris, c’est le capitalisme sauvage dans toute sa splendeur que cette satire habilement construite dénonce au fil des pages. On y retrouve d’ailleurs des allusions à la crise des subprimes et à l’Affaire Madoff, aux sociétés offshore bien cloisonnées, aux travaux fictifs et aux rémunérations délirantes. Mais comment démanteler un monde qui ne repose sur rien?

Si ce voyage en Absurdie n’était pas aussi drôle, il en deviendrait presque inquiétant. Gageons que vous n’oublierez pas de sitôt Tugdual Laugier, mégalo autant que malhonnête. Il vient prendre place aux côtés de Ignatius J. Reilly, l’odieux personnage principal de La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, dans la galerie des paranos inoubliables, des imbéciles qui se prennent pour des génies et qui – comme le laisse suggérer la couverture du livre – finissent toujours par chuter.




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          431
Le rapport chinois

Quel livre ! et quel exploit littéraire : raconter le vide et intéresser le lecteur. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : du vide de nos civilisations fondées sur l’argent qui n’existe pas ! Comment résumer le vide et vous donner envie de vous y plonger alors que j’ai failli abandonner cette lecture. J’aurais vraiment eu tort, heureusement que je m’impose la règle des cinquante pages (je n’abandonne jamais un roman avant d’avoir lu la cinquantième page).

Tugdual Laugier est recruté dans un prestigieux cabinet de conseil , Michard et associés, payé sept mille euros par mois pour occuper un bureau et ne rien faire. Trois années passent et il remplit ce vide sidéral à se nourrir, déféquer, et mépriser sa jeune fiancée qui est loin de gagner autant que lui en travaillant huit heures par jour. Il lui rappelle sans cesse que c’est grâce à ses sept mille euros par mois qu’elle peut vivre dans ce grand appartement et qu’ils peuvent sortir le soir : la scène au restaurant de « La Tour d’Argent » est un moment très réussi, drôle aussi, mais de cet humour grinçant parfois féroce qui est la marque de fabrique de l’auteur.



Enfin, « on » lui demande un rapport, et il fabrique donc un texte de mille quatre cent pages sur la relance de l’économie chinoise. Utilisant pour cela une seule idée qui lui a été soufflée par sa fiancée qu’il méprise tant, imaginer que les Chinois veuillent investir dans la boulangerie française, le reste de son rapport est une compilation de Wikipédia, et des descriptions de ses expériences gastronomiques dans les différents restaurants chinois de la capitale.



Mais la police française, toujours bien informée subodore un trafic de drogue, puis finalement comprend qu’il s’agit surtout de détournements d’argent .



Tout va maintenant reposer sur le rapport de Tugdual Laugier, s’il est vide, on aura à faire à des emplois fictifs et des rémunérations qui ne correspondent à aucun travail. Si ce rapport de mille quatre cent pages (je le rappelle) est un vrai rapport financier alors cette affaire qui aura mis trois ans avant d’être jugée sera vide, elle aussi, malgré les énormes dossiers empilés sur le bureau du juge. Il faut savoir aussi que tous ceux qui ont essayé de lire le rapport chinois s’y ennuient tellement qu’ils sont pris de vertiges et de dégoût à tel point que personne n’ose se prononcer sur sa validité.



Le regard de cet auteur sur notre monde actuel et terrible, je n’ai finalement pas mis cinq coquillages, que son talent mériterait largement car c’est une vision tellement triste. C’est un livre original, écrit par un écrivain de grand talent , mais qui donne le bourdon !
Lien : https://luocine.fr/?p=14285
Commenter  J’apprécie          60
Le rapport chinois

Un roman de l'absurde...

Le personnage central du roman, Tugdual Laugier, est recruté pour un job très mystérieux ou il lui sera demandé de rédiger des rapport dans le plus strict secret et selon des règles très établies. Se sentant mit en avant et complètement destiné à ce travail il va attendre et attendre et attendre de voir son premier rapport lui être demandé. Le fameux rapport chinois dont le nombre de pages ne vous échappera pas est un "monument" et lui ouvre de nouveau des perspectives mais pas forcément celles qu'il avait espéré...

Ce roman m'a fait beaucoup rire, m'a fait lever les yeux au ciel et une fois fini je ne sais pas trop quoi en penser... Je ne me suis pas ennuyée mais le rythme ne m'a pas tenue éveillée non plus. L'auteur joue avec les mots, avec les alternances de situations pour nous donner envie d'aller au bout et de savoir réellement ce qu'est ce fameux rapport chinois. Il nous interroge aussi sur le bien fondé de certains jobs et leur réel impact sur le monde.

Perso je ne suis pas sûre que j'aurai tenu aussi longtemps dans cette boite!!
Commenter  J’apprécie          00
Le rapport chinois

Le dossier est vide... des pages de lecture qui tournent en boucle. J'ai quand même souri une ou deux fois et lu ce livre jusqu'au bout. Il ne m'a pas rendu fou et sera vite oublié. Bravo à son auteur de m'avoir entrainé dans cette contrée absurde, dans le néant, l'interstice des mondes parallèles et des réalités désirables.

Commenter  J’apprécie          20
Le rapport chinois

1ère critique sur Babelio. J'aurais du me méfier au vu de la note attribuée par les internautes plutôt que de suivre les critiques du Monde etc...J'ai acheté le livre hier sur la foi de la petite fiche éloquente accrochée par le libraire, en me disant que j'allais passer un bon moment. J'ai lu 79 pages et ai décidé d'arrêter de perdre mon temps. Immense déception.



Je ne trouve pas le style particulièrement élégant mais bien au contraire d'une narration poussive...à la manière d'un rapport justement, ce qui n'est pas particulièrement engageant. Je n'ai pas souri une seule fois et ce n'est pas le luxe de détail (ressorts assez basiques quand on y pense) concernant les scènes de défécation du "héros" qui m'y auront encouragée (je n'ai plus 4 ans). Enfin, le comique de répétition, c'est rigolo une fois, deux fois, mais très lassant sur 79 pages. Conclusion: je vais déposer le bouquin en bas de chez moi, il aura la vie qu'il mérite ensuite...aux toilettes?
Commenter  J’apprécie          20
Le rapport chinois

Une lecture courte, qui se lit avec gourmandise, simplement pour se délecter de l'absurdité du monde du travail.



Tugdual, le personne principal est un crétin qu'on adore détester : imbu de lui même, prétentieux, hautain, alors qu'il est d'une inutilité terrible et que sa vie professionnelle consiste à . Mais ce n'est pas qu'au travail, dans sa vie personnelle, il est aussi détestable, tellement détestable qu'on passe le roman à attendre avec hâte le moment ou ùtout va se retourner contre lui...et quel plaisir quand cela arrive enfin ! Même si les conséquences ne sont pas assez terribles à mon goût...



En bref, une lecture pour ceux qui ont envie d'un peu de légèreté, tout en se moquant des tâches parfois ridicules des employés de bureaux/cadres/consultants, qui produisent des rapports qui ne seront jamais lu ou pensent réinventer la poudre. Le roman prend une tournure un peu "enquête" sur sa seconde partie, qui peut redynamiser l'intrigue, même si personnellement j'étais déjà bien accrochée par tout le "train train" quotidien de notre cher Tugdual
Commenter  J’apprécie          00
Le rapport chinois

L'adjectif « kafkaïen »est l'un des plus employé à tort et à travers (comme « surréaliste » d'ailleurs) de la langue française :

-Tu imagines ! Vingt minutes au téléphone avec la compagnie d'assurances...

-C'est kafkaïen !

Mais ici on peut en faire usage à bon escient.

La situation de Tugdual Laugier lorsqu'il intègre le cabinet de conseil Michard rappelle celle de K, dans « le château », qui, lors de son arrivée au village, doit faire officialiser son statut d'arpenteur, mais ne peut accéder au Château où résident les Fonctionnaires.

Curieux cabinet, dont on ne rencontre jamais, ou presque, les salariés, et où Laugier n'est chargé d'acuun travail pendant trois ans ; il touche cependant régulièrement son salaire.

Curieux personnage aussi que Laugier, d'ailleurs, que je ne me résous pas à appeler héros du livre ; on pourrait dire « protagoniste » ; mais non, car il n'agit pas, il réagit tout au plus. Il est d'un crétinisme abyssal (c'est d'ailleurs pour cela qu'il a été recuté), mais cel ne l'excuse ni de son infatuation ni de sa muflerie.

Au bout de trois ans, il commence certes à trouver les choses un peu bizarres, mais sans plus.

Et puis il rencontre Relot, l'un des associés (y-en-a-t-il d'autres, d'ailleurs,) qui le charge d'établir un rapport sur...la Chine, sans autre précision.

Tugdual se met au travail et pond un monstre de plus de mille pages, le Rapport Chinois, mélange incohérent écrit au copier-coller sur Wikipédia, dont la principale proposition est de doper la croissance chinois en s'emparant du marché français des mini-viennoiseries.

L'interlocuteur chinois l'achète cependant cinq millions d'euros, pour l'oublier sur la table du restaurant.

Bizarre, non ?

On pourrait rester dans ce registre, mais en fait non. A ce moment le récit prend une autre tournure, et nous nous retrouvons dans les arcanes scélérates du capitalisme financier et de la crise des subprimes, tout aussi absurdes d'un certain point de vue, notamment de celui du personnage qui pense que l'argent n'existe que parce que l'on y croit (ce qui n'est pas faux quand on y réfléchit).

Bon, je ne vais quand même pas tout raconter. Je dirai seulement que les choses s'expliquent, qu'il y a enquête de police, qu'elle révèle un montage diabolique, et que, comme il est de règle dans notre système capitaliste, justice ne sera pas rendue.

Au cours de l'enquête, puis de l'instruction judiciaire, le Rapport Chinois se révèle être un véritable monstre, un livre maudit qui, à l'instar du Nécronomicon de Lovecraft, manque de rendre fou quiconque a l'imprudence de l'ouvrir, et ruine les vies et les carrières.

Le tout est horriblement drôle et lucide à la fois. L'une des meilleures dénonciations de notre système économique et des horreurs et turpitudes du libéralisme mondialisé que j'aie lues , à faire pâlir Piketty ou Michéa.

Une observation sur la quatrième de couverture: elle est à la limite du hors sujet, et la comparaison avec "La conjuration des imbéciles" est inappropriée.





Commenter  J’apprécie          100
Le rapport chinois

Je n'avais pas lu la quatrième de couverture avant de commencer ce bouquin, et pourtant moi aussi j'ai pensé à la Conjuration des imbéciles (que j'ai lu dans la douleur il y a quelques années), force est donc de constater que le parallèle que l'éditeur fait entre ces deux ouvrages n'est pas anodin.

Comme dans le célèbre roman de John Kennedy Toole, on retrouve la stupidité notoire de (quasi) tous les personnages qu'il nous est donné de rencontrer, à commencer par les principaux protagonistes, mais aussi les phrases et tics de langage répétés à l'envi comme des mantras, y compris certaines onomatopées... ce qui a fini par m'agacer, tout comme ça m'avait bigrement agacé dans la Conjuration.

Ceci étant dit, Le rapport chinois est, selon moi, bien meilleur que la Conjuration, et ceci pour deux raisons :

- L'humour. Alors que la Conjuration m'avait vaguement amusé pendant les 50 premières pages avant de me faire sombrer dans la consternation, Le rapport chinois sait rester drôle jusqu'au bout, avec quelques passages vraiment hilarants.

- La profondeur du sujet. Alors que la Conjuration ne racontait finalement rien d'autre que l'insupportable bêtise de son protagoniste, Le rapport chinois est une satire sanglante à la fois du monde du travail (les "consultants" et autres "chargés de mission" et leurs bullshit jobs parfois surpayés), et des spéculations propres au capitalisme sauvage (l'histoire se déroule en 2008, lors de l'effondrement économique et de la crise des subprimes).

Alors certes, tout cela n'est sans doute pas très crédible, mais finalement ça n'a pas vraiment d'importance. Je pense qu'il faut le prendre comme une fable... avec la morale qui en découle.

Au final, un bouquin qui n'est sans doute pas exempt de défauts, mais qui fait preuve d'une vraie originalité et qui reste une belle performance pour un premier roman.
Commenter  J’apprécie          70
Le rapport chinois

Bon ! il va bien falloir que je m’y mettre à rédiger cette critique, mais je quitte ce livre en ayant vraiment l’impression d’être en vrac, d’essayer de me rassembler, parce que sérieusement, je me suis éparpillée dans ce roman et je ne sais plus qu’en penser.



Un peu par obligation, je me suis retrouvée dans la peau de cet idiot de Tugdual Laugier, (vous le constaterez par vous-même), obligé à écrire un rapport chinois après un bon moment d’inactivité, ou si, pardon ! Quelques années ou, par la force des choses, il devint chef des crayons à papier, des cravates avalées, virtuose des flatulences et avaleur de buchettes de sucre. Puis vint l'ordre de concocter un rapport, lui qui n'en avait jamais écrit, glanant les idées ici et là sans toutefois s’étaler, car il faut dire que la confidentialité est le maître mot de l’agence Michard, bien pratique pour taire quelques actions douteuses .



On prend alors conscience que ce récit est bien plus construit et rigoureux qu’il n’y paraît, grâce à un auteur maniant l’absurde en spécialiste, pour mon plus grand plaisir, et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que j’ai dévoré la première partie qui pouvait rappeler Boris Vian sans toutefois une once de surréalisme. C’est qu’on bosse chez Laugier, on ne rigole pas, on fait un rapport de mille quatre-vingt quatre pages, et on y laisse sa santé, sa vie sentimentale, voire sa dignité. On bosse avec du vent en brassant bien de l’air, mais on bosse pour pondre ce pavé qui collera la migraine aux policiers, magistrats et autres experts, car on suspecte, on suspecte, on ne sait pas quoi ... Mais on suspecte !



Première partie fort divertissante donc, la deuxième peut l’être aussi, si la finance et son jargon vous parlent... Personnellement, j’ai arrêté de sourire jusqu’aux oreilles dans cette deuxième partie parce que les finances, ce n’est pas mon truc.



et puis j'ai recommencé à sourire dans les cent dernière pages...



Admirable et surprenant premier roman vivant, ô combien vivant avec son écriture énergique qui laisse le lecteur sans répit du début à la fin.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          783
Le rapport chinois

Un livre divertissant, très amusant par moments, avec Tugdual Laugier, au prénom improbable qui en fait déjà un être à part, donc, notre héros, si l'on peut dire, se retrouve à 25 ans obtenir un travail où il est payé à ne rien faire pendant trois ans sans que cela ne l'affecte, on suit ses pensées d'une prétention et d'une muflerie cocasses ( principalement à l'égard de la "pauvre" Mathilde, sa compagne). Tugdual aurait dû se méfier lors de l'entretien d'embauche où il est resté sans rien faire dégustant d'excellentes chouquettes, seul souvenir pour lui de ce moment. Bref, on est plutôt au début dans un roman de l'absurde , dans les bureaux, il n'y a guère qu'un autre consultant, fonction pour laquelle Tugdual a été embauché. Mais un jour, un "chef" dont il n'a entendu que la voix, Relot, vient lui confier un rapport, qui doit porter sur la présence économique de la Chine en Europe, et encore je clarifie car en fait le personnage principal ne sait pas vraiment sur quoi doit porter sur rapport. En discutant avec Mathilde qu'il écrase de son mépris grotesque (mais c'est drôle), il trouve un début d'idée ; grâce à des notes de bas de page et Wikipédia il pond un rapport de 1080 pages, indigestes et illisibles, des passages nous sont proposés plus loin dans le livre.

Sans dévoiler l'intrigue, la partie centrale du livre déçoit car on quitte cette fable au trait très appuyé pour glisser vers autre chose dont le ton, même s'il reste caustique, devient plus grave comme si on retournait vers une réalité sordide : les sociétés écrans, dont les explications appesantissent grandement le roman et ce n'est plus drôle du tout, d'ailleurs notre héros disparaît du récit à ce moment-là. La fin revient dans la verve du début heureusement.

Le récit incite à réfléchir au vide abyssal de tous ces agissements, le rapport devenant un objet maudit qui renvoie à l'inanité de tout, mais cet aspect n'est pas vraiment en accord avec le ton du début et de la fin du livre avec des scènes vraiment très amusantes comme devant le juge avec l'avocat Zorreau ( qui s'annonce en chantant "Zorro est arrivé") qui se met à réciter le Bateau ivre de Rimbaud au grand dam de tous.

Un roman qui laisse une impression contrastée et on se demande pourquoi l'auteur a éprouvé le besoin de rendre son récit pesant en le raccrochant à des préoccupations économiques énoncées de façon technique et rébarbatives. Dommage !
Commenter  J’apprécie          60
Le rapport chinois

Cela commence par une scène de recrutement particulièrement absurde que je ne vous raconterai pas. Le jeune Tugdual Laugier n'a pas vraiment compris ce qu'il sera censé faire dans le cadre du poste obtenu après cet entretien, si ce n'est qu'il doit respecter la plus grande confidentialité, et ne pas rien évoquer des dossiers qu'il traitera, ni sympathiser avec ses collègues.

Mais de dossiers à traiter, on ne lui en propose aucun ! Quant aux collègues, ils sont presque invisibles, et les journées sont longues à ne rien faire !

Ce roman s'avère la plupart du temps amusant, oui, mais pas au point de rire aux éclats tout du long comme l'annoncent certaines critiques dans la presse. On peut le rapprocher de L'hôtel de verre, d'Emily St John Mandel, il se déroule aussi en 2008 et le système dénoncé ressemble fort à celui de l'affaire Madoff ou d'autres citées en passant au cours du roman. On peut estimer que la quatrième de couverture ne parle pas vraiment du roman, elle n'en montre qu'une facette, mais pourquoi pas ? Sinon, les deux idiots engagés par le cabinet Michard se comportent comme des Bouvard et Pécuchet contemporains, il est difficile de ne pas sourire à leur balourdise, et de passer finalement un bon moment en leur compagnie.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          130
Le rapport chinois

Absurde, loufoque, décalé, ironique, sarcastique et j’en passe, ce roman ne manquera pas d’adjectifs pour le résumer. Si vous avez apprécié la série TV « Au service de la France », dégustez le Rapport chinois. Bien que l’époque, l’environnement et l’histoire elle-même n’aient rien en commun, le même humour corrosif fait feu de tout bois. Plus pertinent encore que cette série, plus proche de Madoff que des Services secrets, ce livre propose deux grilles de lecture. Une première, évidente, poursuit le but de faire rire le lecteur, aux éclats si possible et c’est d’ailleurs assez souvent le cas. La seconde, tout en finesse, nous interroge sur l’absurdité de notre monde actuel et là aussi, c’est plutôt bien vu. On se dit qu’un des deux protagonistes principaux, voire les deux, nous rappelle quelqu’un ou une situation vécue. Qui n’a jamais évoqué un Laugier ou un Relot dans son entourage professionnel ou dans la sphère médiatique ? Que penser d’une administration fiscale, par exemple, qui vous réclame un arriéré d’impôts de 1€ par le biais d’une enveloppe timbrée à 1,20€ ? Que valent vraiment toutes ces soi-disant expertises accouchant d’un rapport toujours brillamment commenté et parfois jamais lu ? Un peu comme ces critiques professionnels qui s’épanchent sur un sujet, film ou livre par exemple sans l’avoir vu ou lu pour autant et qui se font grassement rémunérer. Sur un plan plus technique, l’écriture est fluide, les termes et expressions soupesés et surtout le vocabulaire employé se révèle d’une grande richesse. Avec ce rapport chinois, son tout premier roman, Pierre Darkanian réussit une entrée remarquable dans le monde de la littérature. Il signe ici un ouvrage que n’aurait sans doute pas renié Boris Vian, entre autres. Une merveille de drôlerie ! Je découvre avec plaisir ce tout nouvel auteur et espère le voir persister dans cette voie.
Commenter  J’apprécie          40
Le rapport chinois

Magistrale critique de notre société de cons avec et sans sommation. Laugier et Relot, les "cadors" du cabinet de conseil Michard et Associés, nous plongent dans l'absurde et le surréalisme de la finance mondiale. Fable finalement réaliste même si elle nage souvent dans l'humour burlesque.

Original et bien écrit.
Commenter  J’apprécie          50
Le rapport chinois

Un roman original, décalé : quand le jubilatoire flirte avec l’existentiel….

Une fable philosophique et surréaliste.



L’histoire :

Tugdual Laugier, un crétin « pur sucre » est embauché dans un cabinet d’affaires international ( quelles affaires ? ) : Michard et Associés, pour un salaire faramineux de 7000 € mensuel.

L’essentiel, il l’a compris et le répète d’ailleurs, à longueur de journée : « la stricte confidentialité ». Ne rien dire des dossiers en cours. Et cela tombe bien, car Laugier brassera du vide durant trois longues années.

Si Laugier est stupide, inconsistant en général, c’est aussi un insupportable donneur de leçons envers sa femme Mathilde qui l’aime sincèrement et l’admire.

Oui, oui, on sait, l’amour est aveugle….



Tout se corse quand son patron, un illuminé puissance 10, lui demande un rapport pour un gros client chinois qui souhaite investir en France. Sans plus d’explications…



Complètement à l’aveugle, Laugier se lance et « pond » un rapport de 1084 pages, en majorité, « pompé » sur internet… Persuadé d’avoir réalisé le document du siècle.

Le seul problème, c’est que ce rapport vide de sens questionne ceux qui le parcourent, le feuillettent. Personne n’arrive à le lire en totalité et à comprendre l’objectif de ce rapport volumineux …. Quel en est le sens caché ? La justice et la police s’en mêlent… En tous cas, c’est du lourd…

Et Laugier va se retrouver dans le tumulte. Aussi nul dans la tempête que dans une mer d’huile.



Bien sûr, les traits sont caricaturaux, bien sûr l’auteur s’est amusé à forcer les traits. Comme dans une bande dessinée.



Mais sous la farce, apparaissent des thèmes philosophiques essentiels.

- La nature a horreur du vide, il faut trouver un sens. Quitte à se torturer le cerveau, quitte à imaginer le pire, le sensationnel. C’est arrivé dans quelques affaires judiciaires, un dossier vide, que le juge remplit à charge. Cela arrive aussi et fréquemment dans les médias : quelques infos vides de sens, et le journaliste brode dessus pendant 3 heures…. Dans des spectacles, dans des séries… Et… le spectateur reste scotché.

- C’est aussi un des aspects les plus marquants de notre société qui est démonté ici, avec beaucoup d’humour : le souci de l’apparence, la forme au détriment du fond. Les belles phrases ronflantes dépourvues de sens et bien évidemment de sincérité. Les rapports en tous sens, les réunions de pseudo concertation pour définir des pseudos objectifs…

- Et bien sûr, un roman sur la stupidité, où il est vital de se croire intelligent, débordé de travail, en un mot, supérieur aux autres. Servile envers les supérieurs, méprisants et autoritaires envers ceux que l’on considère comme des subordonnés. On en connait tous, dans la vie courante, dans les médias, la politique…



Quelques longueurs, mais on s’amuse en comprenant très vite que l’humour est grinçant et qu’il nous renvoie à notre miroir…


Lien : https://commelaplume.blogspo..
Commenter  J’apprécie          60
Le rapport chinois

Le premier roman de Pierre Darkanian, Le rapport chinois est une corde tendue par-dessus l'absurdité du monde moderne.
Lien : https://actualitte.com/artic..
Commenter  J’apprécie          20
Le rapport chinois

«Le rapport chinois», un premier roman à mourir de rire.
Lien : https://www.tdg.ch/vol-au-de..
Commenter  J’apprécie          00
Le rapport chinois

De cette histoire un rien kafkaïenne, et tellement d’aujourd’hui, Pierre Darkanian tisse la trame d’un premier roman plutôt piquant dans sa satire du monde de la finance.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          00
Le rapport chinois

Une histoire qui mêle agréablement le fantasque jubilatoire le plus débridé à des réalités sociétales contemporaines pour en dénoncer la vacuité.

Tugdual Laugier, le héros de cette aventure, auteur du fameux rapport chinois de mille quatre vingt quatre pages est embarqué à son corps défendant dans une arnaque financière assimilable à l’affaire des subprimes, à une pyramide de Ponzi, à un blanchiment d’argent…Mâle dominant profitant de sa situation pécuniaire privilégiée, il exerce, avec une goujaterie incommensurable son emprise sur sa compagne Mathilde.

Le comique de répétition pouvant paraître exagéré, renforce astucieusement et avec une dérision délectable les travers de nos institutions et les situations grotesques et excessives constituent les ressorts de la drôlerie du texte.

Un sommet d’humour est atteint lors de l’examen du rapport de 1084 pages par plusieurs intervenants successifs de l’institution judiciaire qui se passent la patate chaude pour savoir qui prendra la responsabilité d’en apprécier l’inanité ou le bien fondé !

L’auteur, avec une grande maîtrise de la narration et une imagination remarquable signe là un superbe premier roman.
Commenter  J’apprécie          80
Le rapport chinois

Difficile de présenter ce livre mais je peux au moins démarrer en disant qu'il a été couronné par plusieurs prix (Prix transfuge du premier roman, Prix Maison Rouge...) et fut sélectionné pour le Renaudot et le Renaudot des lycéens.

Je peux aussi dire que c'est un roman loufoque sur le monde de l'entreprise, sur l'absurdité voire la vacuité de notre société, qui met en scène Tugdual Laugier, personnage haut en couleurs, naïf et complètement stupide, mais dans le fond, pas un mauvais bougre.



Après un processus de recrutement difficile où il a dû rédiger un mémoire sur le thème du rouleau, Tugdual est embauché par un cabinet de conseil prestigieux, Michard & Associés, pour un salaire mirobolant. La règle d'or du cabinet est la confidentialité : on ne parle pas des dossiers en cours, on ne fraternise pas avec ses collègues. Tugdual est motivé à mort et pourtant aucun travail ne lui est confié pendant 3 ans. Et un beau jour, un associé lui tombe dessus, il a 48h pour rédiger un rapport sur la Chine, sans plus d'instructions 🤔. Il finit par pondre un rapport de 1084 pages et l'enjeu autour de celui-ci va devenir si complexe que la deuxième partie du livre vire au thriller.



"Le rapport chinois" fait partie de ces romans qui démarrent fort mais qui s'effondrent souvent au milieu. Ce n'est pas le cas ici, on se demande souvent où l'on va, mais au final cela tient la route et on rigole bien. Pierre Darkanian a indéniablement un talent de plume, un talent pour croquer des personnages et nous emmener là où il veut. Un premier roman très réussi !


Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Pierre Darkanian (244)Voir plus

Quiz Voir plus

Quizz Harry Potter pour pro en 15 questions

Quelle forme prend Poudlard aux yeux des moldus ?

Maison en ruine
une paire de bottes
Un château délabré
Ils ne peuvent pas la voir

15 questions
930 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter : Coffret, Tomes 1 à 7 de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}