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Critiques de Pierre-Jules Stahl (413)
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Les quatre filles du docteur March

"Les Quatre filles du docteur March" est un très beau roman. Il raconte la vie de la famille March, dont le père est parti comme médecin dans la Guerre de Sécession qui sévit à cette époque (au XIXème siècle donc) aux Etats-Unis. Nous suivons les aventures de quatre soeurs : Margaret, aussi appelée "Meg", une grande romantique, âgée de seize ans, elle est l'ainée de la famille; Joséphine ou "Jo", l'héroine de l'histoire, qui se décrit comme un garçon manqué mais qui est sans aucun doute le personnage le plus profond et le plus émouvant; Elisabeth "Beth" qui est une petite sainte, s'occupant sans cesse du bonheur de ceux qu'elle aime avant le sien; Amy, la dernière qui, malgré sa vanité et son égoïsme, découvrira le plaisir d'aider les autres. Le roman met également en scène Laurie, le meilleur ami de Jo (qui éprouve pour elle de l'amour) et un proche ami de la famille March; M. Laurence, le grand-père de Laurie, un vieil homme touchant et attentionné; M. Brooke, le précepteur de Laurie qui est amoureux de Meg; Mme March, une maman gentille, qui a transmis toutes ses qualités à ses filles;et encore bien d'autres personnages...



Même si ce roman est avant tout destiné aux enfants, je l'ai adoré : le style de l'auteure, Louisa May Alcott est simple mais j'ai été transporté dans l'univers parfois difficile mais qui connaît un dénouement heureux des "Quatre filles du docteur March".



A noter qu'il existe une suite à ce roman intitulée "Les Filles du docteur March se marient". Je recommande aussi le film sorti en 1995 avec Winona Ryder, Kirsten Dunst, Christian Bale et Claire Danes entre autres, qui offre au spectateur une fidèle adaptation de ce MERVEILLEUX roman.



A lire !!!
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Les quatre filles du docteur March

Classique parmi les classiques, ce roman palpitant (bien qu'ayant pour décor plutôt "pépère" une maison exclusivement habitée par des femmes) se différencie par la pureté juvénile de son récit liée à de beaux portraits psychologiques.



Si l'auteur avait choisi non pas 4 mais 1 seule héroïne, je suis persuadée que son roman aurait davantage lutté pour acquérir sa notoriété. La grande richesse de l'oeuvre, selon moi, est de faire cohabiter dans ses pages les destins croisés de quatre jeunes femmes au tempérament et aux aspirations totalement différents !



Déjà, s'intéresser aux pensées des femmes en littérature à cette époque est remarquable en soi ; mais permettre à ces femmes de s'épanouir dans des voies différentes voire marginale en ce qui concerne Joséphine, c'est inouï ! Là est la vraie force du roman.



La sage Meg, la frivole Amy, la douce Beth et la frondeuse Jo font des Quatre filles du Dr March une oeuvre unique en son genre, trépidante, poignante, résolument moderne et encore promise à un bel avenir auprès des lecteurs.





Challenge TOTEM
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Les quatre filles du docteur March

Avoir vu deux adaptations des Quatre Filles du Docteur March m'avait conforté dans l'idée que lire cet ouvrage semblait largement dispensable. Lorsque deux événements simultanés m'ont fait changer d'avis : l'échange avec un ami qui venait de le lire, et une citation de Cukor : « Quand je commençai à le lire, je n'en revins pas. En fait ce livre n'est ni mièvre ni sentimental, mais plein de force. C'est une fresque merveilleuse de la vie de famille en Nouvelle-Angleterre témoignant d'une admirable rigueur morale tout imprégnée de l'esprit de sacrifice et d'austérité propre à l'époque. »



J'ai été à deux doigts de faillir à ma mission, la faute à une traduction probablement datée. Entre autre, Meg est appelée Marguerite, et surtout les personnages (en particulier les filles entre elles) se vouvoient systématiquement. Même dans une famille très traditionnaliste, c'est assez particulier pour des enfants âgées entre onze et seize ans.



Remis dans le contexte, ce livre nous montre des enfants, même très jeunes, qui travaillent et ont par certains aspects des comportements adultes alors qu'ils ne comprennent pas toujours très exactement ce qui se trame autour d'eux. Deux mots pourraient résumer le livre : morale et bondieuserie. Mais pas que, et c'est en cela que ce roman mérite que l'on s'y arrête.



Autofiction écrite en 1868 par une femme, c'est une succession de saynètes décrivant la vie civile dans une ville de Nouvelle-Angleterre durant une année, avec en toile de fond la Guerre de Sécession. Les cinq protagonistes principaux font à un moment le rêve d'un château en Espagne : l'amour, le voyage, la musique, l'écriture, la peinture. Mon exemplaire se termine au mariage de Meg. Et j'ai été frustrée de ne pas découvrir comment chacun va orienter sa vie pour réaliser ce rêve. (enjeu du tome 2). Toujours est-il que j'ai aimé suivre les aventures de la jeune Jo, exemple même de la féministe en herbe.



J'espère que ce livre, dont la quasi-totalité des critiques postées sont écrites par des femmes, saura attirer un lectorat masculin débarrassé de ses préjugés.

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Les quatre filles du docteur March

Un classique de la littérature jeunesse que je découvre seulement maintenant a l'âge de 25 ans (vous savez ce que l'on dit : mieux faut tard que jamais...).

Louisa May Alcott nous plonge dans un épisode tragique qui a marqué l'histoire des États-Unis : la Guerre de Sécession. Alors rassurez vous ici, pas de scène de combat car l’auteure nous invite a entrer dans le foyer de Madame March (dont le mari est parti a la guerre) et de ses quatre filles très attachantes.

Au fil des chapitres on découvre leur vie et chacun d'entre eux fini par une "morale" ou devrais-je dire leçon de vie (comme ne pas envier les autres, partager avec les plus démunis, ne pas être égoïste, travailler dur...)

C'est un roman touchant et sincère qui ne peut qu’être un coup de cœur.

J'ai d'ailleurs profité de ce week-end pluvieux et gris pour visionner une des nombreuses adaptations cinématographique. Ne sachant pas laquelle était la meilleure, j'ai choisi la plus récente : celle de 1994 signé par Gillian Armstrong et j'ai vraiment adoré et j'y ai retrouvé l'ambiance du roman.

Je vous conseille donc vraiment de lire ce roman si ce n'est pas encore fait et de voir le film qui est vraiment très bon.


Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Les quatre filles du docteur March

C’est le film de Greta Gerwig qui m’a poussé à lire ce classique américain. C’était mignon, quoi que bourré d’anachronismes ; Emma Watson s’était visiblement trompée de casting, mais Saoirse Ronan était rayonnante et donnait vraiment envie de passer plus de temps en compagnie de Jo. L’œuvre est intéressante à plus d’un titre, notamment car on peut y voir le début d’une littérature jeunesse spécifiquement destinée aux petites filles. On sait du reste que ses personnages forts ont marqué l’histoire du féminisme, et de nombreuses personnalités (dont Greta Gerwig) le redécouvrent aujourd’hui sous cet angle, en faisant bien sûr la part des choses.



Quand on grandit sans télévision ni jeux vidéo, il arrive qu’on s’ennuie. Beaucoup. Et il arrivait que, abdiquant toute fierté masculine, je me tourne les vieilles ‘Semaines de Suzette’ de ma grand-mère. Une lecture destinée aux petites filles modèles de la bonne bourgeoisie catholique, aujourd’hui tombée dans l’oubli, et bien moins niaise que ce qu’on pourrait imaginer. Certes ces histoires étaient d’une moralité à toute épreuve, bourrées de bons sentiments et de passages religieux. Mais on y trouvait aussi des interviews de Maryse Bastier, Hélène Boucher ou Jacqueline Auriole. Quelqu’un connait-il encore leurs noms ? Et d’ailleurs, quelqu’un sait-il encore qu’il y eût en France des femmes pilotes d’essais ?



Beaucoup de personnages rappelaient également Jo March. Récurrente aussi, la figure de la fillette luttant pour s’imposer dans un univers de garçon, et finissant par gagner leur estime et devenir partie-prenante de leurs jeux ou de leur organisation sociale par la seule force de son caractère et de ses qualités humaines. Les stéréotypes étaient bien entendus nombreux et conformes à l’époque ; mais on y trouvait aussi par exemple une histoire de fillette blanche orpheline élevée par une famille noire – de quoi voir les locaux du journal incendiés outre-Atlantique à la même époque. La qualité des histoires, elle, était assez variable. A l’apogée du journal, c’est-à-dire peu avant la seconde guerre mondiale, elle était souvent excellente. Le travail des illustrateurs était lui constant, et est encore reconnu de nos jours.



La France possède une littérature entière similaire au ‘Quatre fille du docteur Marsh’, et intégralement tombée dans l’oubli. En leur temps, elle a ouvert un espace de réflexion et d’expression aux femmes. La redécouvrir, avec la contextualisation nécessaire, aurait un intérêt certain. Le féminisme, tout comme l’antiracisme, n’est pas sorti tout armé de la cuisse d’Athéna.
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Les quatre filles du docteur March

Un classique de la littérature américaine.

C'est gentillet, c'est d'une autre époque.

C'est à lire.

Cependant, ce n'est pas mon classique jeunesse préféré. Peut-être suis-je trop vieille !!

Cela reste le portrait d'une belle famille de 4 filles dont chacune a son propre caractère.

Ce qui m'a quelque peu dérangé, c'est le côté très moralisateur, la perfection que cherchent à atteindre des jeunes filles âgées de moins de quinze ans ! De vraies petites filles modèles !! Heureusement, Jo tente de se rebeller (gentiment) !!

Mais cela doit être dû à l'époque à laquelle l'auteur a écrit ce roman...
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Les quatre filles du docteur March

J'ai tellement aimé et j'aime tellement encore Les quatre filles du docteur March qu'il me semble difficile d'écrire quelque chose sur ce livre.



Il a bercé mon enfance et mon adolescence et c'est avec une grande joie que je l'ai relu pour la première fois depuis mes 11 ans. Il fait partie des livres qui me touchent profondément et je crois que cela tient à mon grand attachement pour ma soeur et mon frère. Cette relecture fut douce et me replongea dans mon enfance.



Je pense néanmoins que Les quatre filles du docteur March se lisent enfant mais ne se découvrent pas en étant adulte... Les aventures de ces jeunes filles bien élevées et parfois un peu trop gentilles peuvent paraître nunuches à un lecteur qui ne se serait pas attaché à ces quatre personnages lorsqu'il était enfant.



Les quatre filles du docteur March: Meg, Jo, Beth et Amy font presque partie de ma famille et j'ai l'impression de les connaître. J'ai une préférence pour Jo la téméraire et pour la nostalgique et tendre Beth. May Alcott se serait inspirée de sa vie et de sa famille pour écrire ce roman et elle prêterait ses traits à Jo qui rêve d'être écrivain.



Je crois que toutes les lectrices qui aiment ce livre sont une cinquième soeur qui attend le retour du docteur March de la guerre de Sécession, considère Teddy comme un frère, espionne les amours de Meg, enrage lorsque le professeur bat Amy, admire le geste de Jo qui décide généreusement de couper sa chevelure ou craint pour les jours en danger de Beth.



Même si ce roman est parfois un peu trop moralisateur, ces héroïnes sont tellement attachantes! Ce roman tendre a pour moi aujourd'hui le goût de la madeleine de Proust.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Les quatre filles du docteur March

On a été berçé par sa douce musique durant nos années de jeune lecteur: "Les 4 filles du docteur March" est un délicieux roman de Louisa May Alcott, un roman dit "nordiste", qui aura inspiré de nombreuses petites filles depuis plus d’un siècle ainsi qu'un délicieux portrait d’une formidable et belle famille Bostonienne de la classe moyenne.



Pour les rares amnésiques qui ont besoin d'une piqure de rappel, replantons un peu le décor : la guerre de Sécession fait rage, le père est au front et la mère s’occupe de leurs quatre « petites femmes », titre original de ce délicieux roman, et de non moins délicieux film sélectionné par Obama himself dans ses films préférés de 2019 (on imagine mal Macron faire une liste de ses meilleurs films, non?) .



Meg se rêve comédienne, Jo sera écrivaine, Beth n’aime que la musique et Amy ira à Paris pour apprendre la peinture, de beaux projets pour des jeunes filles dont l’avenir naturelle serait un beau mariage et des enfants.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les quatre filles du docteur March

Cela faisait des années que j'avais ce livre dans ma Pal, et comme une de mes intentions cette année est de m'avancer sérieusement dans le challenge BBC, je me suis enfin décidée à le prendre en main, ce livre !

Alors, comme beaucoup de monde, je connaissais l'histoire, pour avoir vu et beaucoup aimé la version ciné datant de 1994 avec Susan Sarandon , Winona Ryder et Gabriel Byrne dans les rôles titres. J'avoue que je n'ai pas eu l'occasion de voir la dernière mouture qui date de l'année dernière.

Je me rappelle aussi vaguement une série télévisée qui date de 1978…C'était surtout l'apparition du capitaine Kirk ( alias William Shatner )en professeur Baehr qui m'avait marquée ….

Je ne raconterais pas l'histoire, donc, comme tout le monde la connait…même si moi-même, j'avais quelques lacunes à partir du moment où Meg se marie …

Mais c'est vrai que ce livre marque du fait du caractère et de la personnalité de ces quatre soeurs et c'est cela qui fait le charme et la force du roman. Le caractère haut en couleur de Jo et celui assez affirmé de Amy sont contrebalancés par Meg et surtout l'adorable et douce Beth…..Elles sont complémentaires et on ne peut s'empêcher de toutes les aimer…

Alors, oui, il y a des parties un peu « moralisatrices » qui peuvent un peu agacer, mais cela n'a pour ma part aucunement gêné la lecture….

Je réalise, à l'issue de ma lecture, que j'ai eu de la chance avec ma version papier ( elle date un peu, je le précise ), car il s'agit d'une version non édulcorée, avec les anciennes illustrations, contrairement à ce que l'on trouve actuellement dans le commerce….

Une belle lecture…





Challenge BBC

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Maroussia

Il y a toujours quelque chose de bizarre à se replonger dans de la littérature de propagande destinée à la jeunesse. D’un côté, le message de fond n’est pas trop compliqué à démêler pour nos yeux entrainés, qui ont tôt fait de détecter une tranchée pleine de cadavres et de boue derrière les sentiments héroïques. De l’autre, on ne peut nier que certaines œuvres gardent de grandes qualités littéraires, et qu’il est peut-être possible de les relire avec une autre clé.



Tel est le cas de ‘’Maroussia’’, petite œuvre charmante et fort émouvante qui figurait en bonne place dans la bibliothèque de nombre d’enfants des années 1900, aux côtés du ‘Tour de France par deux enfants’. Elle raconte la vie héroïque d’une fillette ukrainienne ayant rejoint la lutte pour l’indépendance contre les Russes. Au côté d’un géant cosaque, elle mène de périlleuses missions pour délivrer des messages aux quatre coins du pays, afin de préparer l’insurrection générale qui devra leur apporter la liberté.



Publiée en France au lendemain de la défaite de 1870, l’histoire n’était pas difficile à transposer à l’Alsace – Lorraine. La fillette ukrainienne rappelait celle de ‘la strasbourgeoise’, chanson patriotique où une petite alsacienne orpheline refuse l’aumône d’un soldat allemand. C’était un appel à la liberté, à la lutte contre un adversaire impitoyable… Aujourd’hui cependant, le livre résonne avec l’histoire tragique de l’Ukraine au XXème siècle.



Au cours de la guerre civile russe cette nation tenta une première fois de prendre son indépendance, sans succès. Peut-être pour punir ces tentatives indépendantistes, elle fut traitée particulièrement durement par les bolchéviques. Une famine gigantesque y fit trois à sept millions de morts sur une population d’une vingtaine de millions d’habitants. Appelée Holodomore, il semble (mais tous les historiens ne sont pas d’accord là-dessus) qu’elle fut délibérément organisée, ou tout au moins aggravée, pour punir les visées indépendantistes de l’Ukraine. Ce fut également l’une des régions où l’occupation nazie fut la plus cruelle. Les nationalistes n’en parvinrent pas moins à mettre en place une véritable armée, qui tint tête aux nazis dans les Carpates et poursuivi la résistance contre les soviétiques jusqu’en 1947 (et parvint même à tuer le maréchal favori de Staline), mais commit également des massacres contre les minorités polonaises.



Vous avez peut-être suivi l’actualité plus récente. Espérons qu’un jour ces terres troublées retrouvent la paix, et que les petites Maroussias n’aient plus à grandir au milieu des coups de feu.

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Entre le jour et la nuit

Ce roman d'Henriette -Yvonne Stahl a été publié pour la première fois en 1942, en roumain, puis traduit par l'auteure elle-même en français seulement en 1969. C'est un roman crépusculaire, très influencé par la guerre, mais dont le sujet n'est pas celle-ci.

Chez le dentiste Ana Stavri « fillette timide et obstinée » de dix-sept ans fait la connaissance de Zoé Mihalcéa-Vrincéanu, « un être fort curieux et original » âgé de vingt-trois ans. Le premier chapitre présente les deux familles respectives. Bogdan Stavri le père d'Anna, parti au front (on est pendant la Première Guerre mondiale) n'a plus donné des nouvelles depuis deux ans. Lucia Stavri, la mère d'Ana semble très proche de celle-ci. Quant aux parents de Zoé, si l'auteure indique pour commencer simplement que la mère est « la fille d'un prêtre de province », elle est bien plus prolixe concernant le père, « un homme d'affaires de grande envergure ».

L'action se déroule à Bucarest avec des références topographiques fréquentes telles que le quartier de Cotroceni qui existe toujours, ainsi que le légendaire jardin de Cișmigiu ou les quais de la Dâmbovița.

L'amitié entre les deux jeunes filles apparaît aussitôt « miraculeuse » aux yeux d'Ana qui n'a encore jamais eu d'amie. Elle juge les débuts de cette amitié comme une libération : « il lui sembla qu'elle venait de rompre les liens qu'il avait jusqu'alors tenues prisonnières, qu'une force nouvelle s'emparait de son être » (p. 15). Pourtant, pour Lucia Stavri « cette amitié n'a aucun sens ».

La maison des Mihalcéa-Vrincéanu s'apparente à un « capharnaüm cauchemardesque », tout y est étrange, « une maison de fous ». Elena Mihalcéa n'est qu'un être vulgaire aux yeux cupides. Ana est comme envoûtée par Zoé qu'elle ne se lasse pas de contempler : « ses yeux limpides, la ligne des sourcils, la pâleur du visage, la tristesse du sourire qui paraissait inscrite dans la chair ». Mais assez vite Ana va éprouver une « crainte indéfinissable ».

Le professeur Vasile Macovei, non mobilisé pour des problèmes de coeur, est lui aussi « certain que cette amitié ne [...] vaudra rien de bon » à Ana. Ils sont donc trois (avec le dentiste et sa mère) à l'avoir mise en garde. Cependant, Ana est heureuse en compagnie de Zoé. Si Zoé a abandonné ses études de piano à l'étranger pour devenir médecin, Ana rêve quant à elle d'écrire plus tard.

Heureuse de revoir son père Ana éprouve cependant un nouveau sentiment d'effroi : « si la guerre était finie, la paix n'avait rien apporté de plus que l'attente incertaine de millions d'êtres »(p. 64).

Maltraitée par son père, Dumitru Vrincéanu, lui aussi de retour de la guerre, Zoé tombe malade. le portrait de celui-ci est à lui seul de nature à laisser entrevoir la maltraitance. Il est réalisé toujours à travers le regard d'Ana qui « se rappela ses yeux glauques, semblables à ceux de son fils, inquiétants et lubriques. Oui, elle savait cet homme capable des pires monstruosités »(p. 127).

Pour secourir Zoé et la prendre à sa charge, Ana propose à son voisin Stéfan Banéa un mariage de raison. Non seulement elle ne l'aime pas, mais elle est convaincue de ne jamais pouvoir aimer personne. « La façon d'aimer des hommes me suffit pas » dit-elle (p. 114), car « il y a de la tristesse et de la mort dans l'amour des hommes ». Ana s'obstine, car « Zoé doit absolument quitter la maison de ses parents sinon elle est perdue », mais hélas (ou fort heureusement) Stéfan Banéa refuse ce mariage, même s'il aime Ana.

Pour décrire le lien qui s'établit entre Zoé et Ana l'auteur use d'une comparaison : « autant [Ana] éprouvait pour ses parents et ses proches une affection paisible et stable, autant elle se sentait attirée vers Zoé par une force impérieuse » (p. 118).

Zoé pense que son salut (et même celui d'Ana) ne peut venir que de la réussite à leurs examens, c'est pourquoi elle souhaite reprendre au plus vite le travail et assure bannir désormais toute idée de suicide. Mais hélas, une lente (puis assez rapide) descente aux enfers s'amorce avec l'entrée de la morphine dans sa vie et la malédiction de la maison des Mihalcéa-Vrincéanu qui voit mourir tour à tour tous ses occupants. Par rapport à la drogue, le ton se veut didactique plutôt que moralisateur.

Au final un roman psychologique, voire initiatique, qui se lit facilement et qui ménage même un peu de suspens.
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Les quatre filles du docteur March

Quel plaisir de retrouver Meg, Jo, Beth et Amy ! Je regardais avec délice la série de dessins animés et j'ai vu aussi des adaptations. J'en gardais un bon souvenir et en même temps je n'ai jamais été tentée de lire le roman car je le pensais bien trop triste. Et en lisant finalement ce roman bien des années plus tard, voilà que je découvre que le livre est bien moins triste que ce que j'avais imaginé !

Le père est parti à la guerre (de Sécession) et a eu un revers de fortune. Les filles, âgées de 16 à 12 ans attendent son retour pendant un an avec leur mère, le jeune voisin Laurie avec qui elles vont se lier d'amitié et la bonne.

Pendant longtemps Jo a été mon personnage préféré. Garçon manqué, franc parlé, générosité incroyable (l'épisode des cheveux m'a traumatisée lorsque j'étais petite et je pleure encore aujourd'hui à ce passage), Jo veut devenir écrivain. Elle tient compagnie à une vieille tante pas marrante !

Beth est un ange tombé du ciel. A cette lecture, mon coeur a fondu pour elle. Toute douce, timide à l'extrême, la bonté incarnée, joueuse de piano. Beth à la santé fragile. Beth qui rend les autres meilleurs. Beth et ses petits chats et son hôpital de poupées.

Amy la jolie petite fille et Meg l'aînée la romantique.

L'auteure a su rendre tellement attachantes ces 4 soeurs fort différentes !

J'ai adoré vivre avec elles leurs joies et leurs chagrins.

Un grand classique à découvrir ou à redécouvrir !

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Les quatre filles du docteur March

Quand on demande d’énumérer des classiques de la littérature américaine, Les Quatre filles du docteur March ne mets jamais bien longtemps à être cité. Louisa May Alcott a beaucoup apporté à la littérature pour jeunes adolescentes. Aujourd’hui remis sur le devant de la scène avec la sortie d’une nouvelle adaptation en début d’année (à l’époque où des films sortaient encore au cinéma), je suis très heureuse d’enfin découvrir ce classique à travers la nouvelle traduction de chez Gallmeister.



Petit pavé de plus de 450 pages, Les Quatre filles du docteur March nous propose de rencontrer la famille March. Ayant perdu une grande partie de leur fortune et avec le pilier de la maison parti à la guerre, les quatre jeunes adolescentes profitent de la vie comme elles le peuvent. Bien que leur vie soit assez différente de celle qu’elles imaginaient et de celles qu’elles rêvent, les jeunes filles savent qu’elles peuvent compter les unes sur les autres malgré leurs caractères très différents ainsi que sur leur mère qui saura toujours les remettre dans le bon chemin. Bien qu’assez daté et plutôt moralisateur, le roman nous propose une palette de personnages attachants et que l’on a beaucoup de plaisir à voir évoluer. Ce fût assez déchirant de tourner la dernière page tant les personnages sont palpables et crédibles.



Meg m’a attendri par ce qu’elle abandonne par amour, Jo m’a agacé mais en même temps envoûté, Amy m’a conquis par la passion et l’envie de vivre sa passion et Beth m’a émue.



Je remercie Babelio et les éditions Gallmeister pour l’envoi de ce roman et surtout pour m’avoir enfin permis de découvrir ce classique.
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Les quatre filles du docteur March

Voici un livre que j’adorais quand j’étais gamine, je me sentais beaucoup d’affinités avec Jo et j’admirais ses sœurs qui étaient si calmes et gentilles sans effort !



J’ai eu beaucoup de plaisir à replonger dedans et même en m’apercevant que je n’avais pas oublié grand-chose du livre je n’ai pas eu de déception.



Parfois les bondieuseries m’ont parues bien longues mais elles sont toujours positives et non pas répressives donc plus faciles à assimiler et puis il ne faut pas oublier de replacer le tout dans le contexte de l’époque.



La version Domaine Public que j’ai lue est celle de 1880 et certaines coquilles ont résisté au passage du temps mais il fait partie de ces livres pour qui j’aurai toujours un peu de complaisance !



CHALLENGE XIXème SIECLE 2020

CHALLENGE BBC

CHALLENGE RECU 5/5
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Les quatre filles du docteur March

Je ne vais pas épiloguer sur l’ancêtre de la petite maison dans la prairie.

Les quatre filles du Dr March est une référence littéraire et à créer des accro à la lecture.

On est dans la famille parfaite. Une moralité parfaite. Une image idéalisée de l’Amérique Puritaine. Une lecture moraliste simple et efficace.

Le roman parfait pour l’éducation nationale. Pas trop compliqué à lire. Une histoire gentille. Plus un roman de petite fille bien sûr. Chaque fille peut se reconnaitre pas une des sœur March. 4 filles. 4 personnalités. 4 stéréotypes.

C’est un grand classique américain et il est une référence pour plus d’un auteur.

Je suis contente d’être retournée en enfance.

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Les quatre filles du docteur March

Les éditions Gallmeister non contentes de faire découvrir aux lecteurs des pépites méconnues de notre vieille Europe entreprennent aussi de rééditer des grands classiques américains en en proposant de nouvelles traductions.

Cerise sur le gâteau et plume sur le chapeau, leurs sublimes couvertures qui chatoient et attirent le chaland comme les sirènes Ulysse et ses compagnons.



C'est ainsi que j'ai succombé et acheté mon troisième exemplaire des « Quatre Filles du Docteur March » (j'avais hérité le premier d'une cousine, c'était un vieil exemplaire de la bibliothèque verte dans lequel il ne se passait pas... ce qui se passe vraiment : Jo y épousait Laurie et Beth guérissait de sa longue maladie et retrouvait toute sa vigueur pour toujours. Le second je me l'étais offert, fidèle à l’œuvre originale, avec mon argent de poche, après avoir découvert le film avec Winona Ryder et Susan Sarandon).

Il était si beau, et j'aime tellement cette histoire au point de la connaître presque par cœur, qu'il me le fallait absolument. Question de vie ou de mort. Si, si.



Je me suis replongée dans le roman avec délectation et j'y ai retrouvé avec joie les délices de l'enfance, le confort moelleux de ma couette et du feu dans la cheminée, le bonheur d'une histoire doudou, tant aimée et tant répétée.



Le roman n'a pas changé et je le trouve toujours aussi bon, même du haut de mes 32 ans, je suis même surprise de lui trouver plus de profondeur encore que je ne le croyais ou que je ne l'avais perçu.



Jo est toujours ma préférée et celle à laquelle je m'identifie le plus.

Amy m'agace toujours autant, surtout quand elle brûle le manuscrit de Jo où qu'elle me donne des envies de citrons confits au vinaigre (je rêverai d'y goûter...mais je n'ai pas trouvé de confiseur compatissant).

Beth me touche encore et de plus en plus même si je la voudrais un peu moins douce parfois.

Quant à Meg que je trouvais parfois pimbêche, je l'apprécie davantage aujourd'hui.

Oh et Laurie !.. Il a été des années durant le grand frère que je n'ai pas eu. C'est encore le cas même si je conçois qu'on puisse avoir pour lui un léger béguin...



Bien sûr, on pourra m'objecter que l'intrigue est un peu plan-plan et moralisatrice ; que le roman a vieilli et qu'il est désuet. Ce n'est pas complètement faux, mais pour être honnête, ces défauts-là pour moi n'existent pas : je suis trop attachée à ce livre pour en percevoir les limites.



Et puis, « Les Quatre Filles du Docteur March », c'est aussi une fresque familiale ambitieuse avec pour toile de fond la Guerre de Sécession dont elle discute et montre les conséquences, c'est un instantané de la vie en Nouvelle-Angleterre à cette époque et c'est précieux. C'est encore le récit d'apprentissage de quatre jeunes filles qui sont confrontées aux difficultés de l'existence et qui vont devoir faire des chois parfois cornéliens. Ce sont enfin de fines analyses psychologiques de quatre personnages féminins construits avec clairvoyance.

Et c'est une histoire avec laquelle je crois que nous sommes nombreuses à nous être construites : nous avons toutes eu une sœur totem et nous avons toutes analysé nos relation avec nos copains de cours de récréation à l'aune de notre rapport à Laurie.



Un vrai classique en somme, pour ce qu'il raconte et ce qu'il invente et pour ce qu'il apporte à ses lecteurs et lectrices depuis des années, comme si tout ce que chacun y avait puisé lui offrait un petit supplément d'âme et d'éternité.
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Maroussia

Maroussia , fillette ukrainienne, amie des Cosaques qui veulent libérer le pays écartelé entre les emprises polonaises et russes, va combattre auprès du "Lion" Tchetchevik, fier guerrier , prêt à tout pour sauver sa patrie. Le peuple ukrainien est fier et courageux, peuple pour qui la famille, l'honneur et la patrie sont essentiels.



Maroussia est une emblème de l'engagement des femmes , leur combat pour la liberté, la défense des opprimés.



Le style est un peu suranné et mélodramatique, il glorifie un peu trop les bons sentiments et le patriotisme. La petite fille pense un peu trop comme une adulte et ce roman n'est peut-être pas seulement un roman jeunesse, il va plus loin.



L’auteure est Mariya mais son nom d’épouse, Markovitcha, deviendra Marko Vovtchok, , ce qui lui permettra de publier plus facilement ce roman. D'abord écrit en ukrainien, il sera traduit en russe . Edité par Stahl-Hetzel, ce dernier remaniera l'histoire et la fera sienne. Ce fut un véritable plagiat. Quelques années plus tard, les rééditions feront amende honorable et Stahl rendra honneur à « Markowovtchok".





Belles descriptions de la campagne ukrainienne ,de ses paysans et de ses guerriers héroïques. La nature continue son bel ouvrage pendant que les hommes s'étripent pour s'accaparer un petit bout de terre . Et l'histoire continue...



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Les quatre filles du docteur March

C’est du classicisme dans ce qu'il a de mieux, de beau, d'élégant et d'émouvant !



Une très belle histoire qui montre bien les liens entre sœurs aux caractères différents : Meg la raisonnable, Beth la douce, Amy la malicieuse et Jo la rebelle. Et c’est ces différences de personnalités qui permettent aux lectrices de s’identifier à l’une ou à l’autre. En fait, je dirais que ces jeunes filles sont nos propres miroirs.



Ce roman retrace le parcours de cette famille pendant la guerre de sécession et nous décrit la vie avec un nouveau regard. Souvent drôle, sans jamais sombrer dans le mélo, l'histoire est extrêmement touchante, car la vie des personnages est ponctuée de beaucoup de joie mais aussi de grands moments d'angoisse. On suit avec plaisir les péripéties quotidiennes de leur existence, leur évolution aussi, puisque les quatre jeunes filles ne seront pas tout à fait les mêmes à la fin du roman.



Les Quatre Filles du docteur March est une chronique familiale féminine, pleine de vérité et de beauté, de bons sentiments et d'émotions.
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Les quatre filles du docteur March

Comme tout le monde, je connais cette histoire grâce aux innombrables diffusions télé qui reviennent tous les ans au moment de Noel. Mais je n'avais jamais lu ce classique et je me disais qu'il fallait absolument que je comble ce manque.

Malheureusement, ça n'a pas été une réussite.

J'ai trouvé ce livre mièvre et dégoulinant de guimauve. Tout le monde est beau et gentil. Un petit défaut chez une personne ? Mais non, regardez, il a vite disparu.

Le Papa est à la guerre ? On lache quelques larmes et on est fier parce qu'il fait son devoir.

Tout passe comme ça dans ce monde là. Mais au lieu de trouver ça apaisant, cela m'a lassée. La vertu, c'est chi... quand il n'y a pas son opposé pour la mettre en valeur.

Bref, une lecture décevante pour moi mais je pense que je ne l'ai pas lu au bon moment. Si je l'avais lu plus jeune, peut-être que cela serait passé.



Pioche de février 2022 choisie par Myriam3
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Les quatre filles du docteur March

Un roman qui sent bon ma jeunesse pour l'avoir lu, relu et visionné de nombreuses fois... J'ai pris plaisir à relire ce roman qui, sur une année, retrace les péripéties des soeurs March. La narration est fluide et les chapitres se dévorent rapidement, les uns après les autres. Avec un soupçon de moralité à chaque chapitre (à croire que Louisa May Alcott veut faire notre éducation comme Mme March le fait pour ses filles) on découvre les qualités et les défauts de chaque sœurs et on s'attache à elles. Ma préférée reste de loin la petite Beth.
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