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Citations de Pierre Rey (154)


On ne choisit pas grand chose.
Ni l'instant de naître, ni le nom qu'on porte, ni la couleur de ses yeux, ni ceux qui, plus tard, nous blesseront parce que nous les aurons aimés. Issus d'un désir qui nous restera à jamais étranger, marqués au fer par le langage et la place qui, avant même que nous fussions conçus, nous avait été dévolue comme nôtre par d'autres, un bandeau sur les yeux, nous crions liberté et mourons en aveugle.
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Il avait écrit (Sartre) :"On est ce qu'on fait."
J'avais la certitude absolue du contraire : on est ce qu'on ne fait pas.
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La culture, c'est la mémoire de l'intelligence des autres.
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Le bonheur n'a jamais rendu personne heureux.
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Au cours de son existence, l'être humain ne possède qu'une certitude, celle de sa mort.
Par syllogisme, il est facile d'en déduire le désir de mort inconscient métaphoriquement contenu dans toute recherche de certitude.
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On est ce qu'on désire.
Mais ce qu'on désire, on l'ignore. Et ce désir, dont nous ignorons en quoi il consiste, mais que nous subissons comme la frappe la plus singulière de notre "moi", nul d'entre nous n'a choisi qu'il nous habite. Il est "écrit". Il nous précède. Nous entrons dans son champ par le biais du langage.
Car ce désir qui nous structure n'est pas nôtre. Il est, par le biais du discours, désir de l'Autre, désir d'un Autre désirant.
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"La création ne vient jamais d'un bonheur. Elle résulte d'un manque. Contrepoids d'une angoisse, elle s'inscrit dans le vide à combler d'un désir dont on attend jouissance et de l'échec de son aboutissement. Autant dire qu'elle ne peut naître que d'un ratage, le manque à jouir.
J'en avais même déduit que depuis le début des temps, toute création était contenue dans les 10 cm séparant la main d'un homme du cul d'une femme. L'homme brûle de poser sa main sur ce cul. S'il va au bout de son geste, si la femme l'accepte, ils se retrouvent dans un lit et font l'amour. Il y a jouissance: rien n'est crée. S'il ne l'ose pas, fou de frustration, il rentre seul, compose la neuvième symphonie, peint l'homme au casque d'or, écrit la Divine comédie ou s'attaque au Penseur."
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23 février 1489

"Si ton ennemi est plus fort que toi, fais-en ton allié."
Conscients de la fragilité et de l'exiguïté de leur territoire, les Ponti avaient adopté pour ligne de conduite ce très ancien proverbe phénicien. Ils se gardaient donc bien de mécontenter un seul de leurs puissants voisins, français, espagnols, italiens, qui auraient pu les écraser d'une chiquenaude ou, pis, les annexer.
L'annexion était leur véritable cauchemar : si on leur enlevait leur rocher, à quoi s'accrocher ? A-t-on jamais vu quiconque s'épanouir si on le prive de sa base, de sa terre, de ses racines ? Certes, les géants qui écrasaient Roccadura de leur ombre professaient à l'égard de ses occupants une condescendance amusée. A leurs yeux, territorialement, politiquement ou militairement, les Ponti n'avaient pas plus d'importance que des nains. Mais paradoxalement, des nains avec lesquels il fallait compter. Sans atteindre l'entregent, les Ponti avaient une espèce de génie pour contracter les alliances, rendre des services et jouer avec bonheur les intermédiaires. Ils avaient de l'honneur, un grand courage physique, ne rechignaient jamais à voler au secours de leurs alliés et, au besoin, à verser leur propre sang pour tenir une parole. De tels mérites ne passent pas longtemps inaperçus.
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Mais à l'usage des gagneurs - dans le sens de "gagner son salut" - qui osera jamais écrire le traité de l'échec ?
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L'avouer aujourd'hui me fait sourire: je suis toujours aussi phobique. Mais, entre-temps, j'ai négocié avec mes phobies.
Ou je ne me mets plus en position d'avoir à les éprouver, ou, dussé- je, les considérant comme l'accident d'un temps vide, je les subis avec la résignation ennuyée qu'appellent les fatalités extérieures.
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Vivre masqué. Ne pas laisser la moindre prise. Être lisse.
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le mensonge de l'Autre est parfois nécessaire pour aboutir à sa propre vérité.
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Nos possessions nous possèdent.
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Les deux salons d'attente étaient toujours aussi encombrés de patients abîmés dans leurs réflexions. On ne peut décrire que ce qu'on imagine? J'étais là pour être ailleurs : même en faisant un effort, je ne me souviens de rien. Ni de la couleur des murs, ni du nombre de chaises, pas davantage que je me rappelle la position des lampes - y avait-il des lampes ? -, la teinte de la moquette ou l'emplacement des guéridons.
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Même l'ennui m'était devenu jouissance, l'ennui surtout, qui m'avait enseigné cette vérité : 'On est ce qu'on fait" pour le regard de l'Autre, pour le sien, "On est ce qu'on jouit"'.
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Un menteur dit : "Je mens."
En disant : "Je mens", il dit la vérité.
Donc, en la disant, il ne ment plus. Dans ces conditions, il ment encore, mais s'il ment, ce n'est que parce qu'il dit la vérité en avouant être un menteur.
Par conséquent, disant la vérité lorsqu'il reconnaît mentir, il redevient menteur en prétendant qu'il ment.
Conclusion : On peut mentir parce qu'on dit la vérité, et inversement, dire la vérité lorsqu'on ment.
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Quant à Italo, il avait appris avec stupéfaction qu'un mafioso pouvait mourir en tombant d'un escabeau !
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"J’ai appris depuis que la liberté, pour des raisons évidentes qui tiennent à la structure même de la langue, était au prix de l’ex-clusion. Et que l’on ne peut é-clore que lorsqu’on est éjecté de ce qui est clos".
(Une saison chez Lacan, Seuil collection POINTS 1990).
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Je n'avais qu'à m'installer dans le provisoire que j'avais construit.
Jusqu'à ce que la mort m'en chasse.
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Dans les premiers temps d'une immersion totale, l'analyse provoque un dangereux état de tension qui se traduit d'abord par une perte du sens d l'humour. Impossible de se dédoubler, d'établir entre les autres et soi l'indispensable distance du détachement où l'aumône d'un sourire vous décolle de l'absurde.
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