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Citations de Pierre Siniac (197)


Gisors est une petite ville - petite et charmante - habituellement assez animée. Cependant, à cette heure-là, les rues étaient désertes. Même dans le centre et autour du château-fort datant du XIIe siècle. Et malgré les tièdes rayons de soleil de ce début de printemps. La raison en était simple : il allait être midi et c'était un jour sans marché.
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Le Schkemmer, appareil particulier, photographiant aussi un moment du passé. Et quel moment ! Et quel passé ! Un moment du passé- si ce passé comportait quelque tache- de la personne cadrée dans le viseur. (...) Le Schkemmer était donc un appareil de police absolument insensé, absolument redoutable. il suffirait à son utilisateur de prendre en photo des gens dans la rue, des inconnus,au hasard ., pour...
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Les minutes tombent. La nuit s'infiltre dans tous les recoins de la ville comme une bête énorme et fureteuse. Chacun se prépare à quelque chose. Au Dahlia-Club, un petit café chic sur le mail, un homme de 50 ans, maigre, au front bombé dégarni, aux longs cheveux grisâtres qui lui touchent les épaules, à l'air inquiet, au visage buriné dans lequel est planté un nez en bec d'aigle, boit un panaché, installé à une table. Il est en train d'écrire sur un bloc. Ses mains sont fines, noueuses, bronzées. Il trace les premières lignes de l'édito qui paraîtra demain dans le journal local.
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Se hisser au dessus de la tourbe et piétiner les minables, ce n'est pas faire chanter les gens qui ont fait des conneries ... on n'en sortirait pas, mon pauvre ami ! Non, le must, c'est de s'emparer des quatre sous qu'ils ont, honnêtement dans la légalité. Pas en faisant du chantage ! Nous ne sommes plus au temps des Mystères de Paris ou de Stavisky ! Vous n'aviez pas remarqué ? Vous ! Un ancien policier ! Les gens sont suffisamment bêtes pour qu'on leur soutire leur argent sans être obligé de les faire chanter, croyez-moi.
Page 164
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- On ne peut plus voler, Clod', je veux pas passer toute ma jeunesse à l'Ombre. La prison c'est pas pour des gens comme nous, à y (aïe) bien réfléchir. T'as vu toutes les crapules qui moisissent là-dedans?
- Tu parles des matons ou des politiques?
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"Si ce n'était que moi..., minauda Loctoum. J'ai vu à la télé les aventures de Jean Valjean. Tout homme -surtout s'il est français- a droit à sa chance, et le travail ne semble pas vous faire peur..."
Pas seulement con, il est aussi mirot. Le travail me fait encore plus peur que la syphilis ou le retour à la bougie.
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Les nuages étaient si sales. Ma parole, ils rentrent d'une campagne électorale
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A la une du Dailly, pas mal pour un début !Et on surnomme l'assassin Monsieur Cauchemar
Me donner un sobriquet dès mon premier crime, encourageant.
Ca va m'inciter à mériter vraiment ce surnom...
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Elle avait sur le crâne comme un bonnet de bain tirant sur l'orange. Chanfier ne tarda pas à réaliser — après avoir écarquillé les yeux — que ce n'était que les cheveux poil de carotte de la jeune femme qui avaient été tondus jusqu'à la racine, mode août 44, mais fait avec un peu plus de classe.
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« Je commence à y perdre mon latin, se dit Chanfier. Ce type doit être à moitié dingue. Vraiment, ce n’est pas ma tasse de vin chaud. »
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Chanfier enfila son imper molletonné vert olive, enfonça son chapeau gris souris sur ses yeux bridés et alla prendre sa vieille bagnole, un engin nain qui ne boulottait pas trop d’essence, le modèle juste au-dessus de la brouette.
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- Ici, c'est une ville calme. Si on nous enlevait de la carte de France, personne ne s'en apercevrait.
(page 85)
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Cabillaud avait ouvert sa grande gueule à la mairie. Intervilles, le passage du Tour cheu-nous, une bouffe-surprise du président d'la Rép chez des ploucs méritants du coin, un match de foute télochisé, et même le Jake Hélias local qui avait vu son manuscrit refusé par tous les éditeurs de Paris ! tout ça lui était passé devant le nez, à Cabillaud, la frustration complète ! A la place on avait des crimes affreux, un sadique sans visage, du sang à la Une chaque vendredi, la honte.
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Le coiffeur était resté devant le poste de télé, rallumé pour regarder le dernier tiers de Marie Martine, où brille de ses mille feux, comme chacun sait, une des plus belles scènes du cinéma français, celle ou Saturnin Fabre (1883-1961) jette son immortel " Tiens ta bougie...droite !".
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L'inspecteur Frétillat s'approcha. Quèvre le détestait. C'était un foutriquet d'une quarantaine d'années, le genre fonctionnaire méticuleux, le cheveu olivâtre plat, une moustache à la Hitler, tout à fait le style donneur de tampons à la mairie ou à la préfecture et champion pour torturer mentalement les gens venus demander un papier officiel. Correct, soigneux, et à peu près autant d'humour qu'un couloir du Panthéon.
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Et plof ! voilà mon Lenôtre embarqué dans les emplois qui allaient faire sa gloire. Dès qu'il y avait une saleté, un crime abject, un infanticide, quelque chose de révoltant à commettre dans un drame on pensait tout de suite à Aurélien Lenôtre ... Des années comme ça... Il n'en sortait pas. Alors, ma foi, il prit le pli. Avec sa tête de méchant diable, c'était le chemin tout tracé. Impossible de changer de route. Le maître d'école criminel de La Boutiquière de Popincourt : Lenôtre. Le voleur, violeur et tueur de gamines du Calvaire d'une enfant trouvée : Lenôtre. L'aide-bourreau sadique des Trois secrets de Jeanne d'arc : Lenôtre. Le moine lubrique égorgeur de nonnes de l'Oratoire infernal, toujours papa. Sa binette de traite assoiffé de sang fut très vite connue partout, à Paris, sur le boulevard et sur les tréteaux de barrière, dans les grandes villes de provinces...Vous parlez si c'était le sujet de plaisanterie, à la maison ! Quand il y avait un gigot ou un chapon à découper, le dimanche, pour le repas en famille, maman plaisantait : "Prends ton couteau et découpe, Aurélien. C'est ton rôle..."
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Le dernier policier de France eut droit – faut pas croire – à sa petite médaille à titre posthume. Le seul à avoir gagné quelque chose dans ce foutoir, pensa Torgier en lisant la nouvelle – six lignes en bas de page – dans Franc-Tireur.
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Labeyrie ? Porté disparu. Nul n’avait su ce que le convoyeur était devenu. Labeyrie qui avait enfermé ses collègues dans une grange, à Bazoches. Grange incendiée par les bombes. Je dois en oublier, se dit Torgier. Ah oui, le petit type du Matériel. Qui les avait si bien couillonnés, emportant les explosifs. Lui s’en était sûrement tiré. Curieusement, Torgier n’en ressentait aucune amertume. Il préférait ça. Il y avait aussi le caporal Tricointe, du Service de Santé. Il avait été correct. Il s’était taillé mais il n’avait pas dû les dénoncer. Tous morts. Mais lui s’en était sorti. Vivant, nom de Dieu. Il hurla : – Vivant !!! Vivant !!! Il avait gagné sa petite guerre à lui.
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Au bout d’un long moment, Torgier se décida à descendre de l’automitrailleuse. Il marcha jusqu’à la petite gare de campagne. Il vit le cadavre de Ménard. Ils étaient donc tous morts. Cette course dingue en camion puis à bord d’une automitrailleuse, ç’avait été le convoi des morts, une aventure sanglante et amère. Tous morts.
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Le village semblait partagé entre deux tendances. On examinait les hommes nus à la nuque rasée avec de plus en plus de curiosité. – Comme ils sont propres ! s’extasia la buraliste. Si nos soldats s’étaient lavés aussi bien qu’eux, on aurait gagné la guerre !
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