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Critiques de Pramoedya Ananta Toer (110)
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Gadis Pantai : La fille du rivage

C'est l'histoire d'une femme, une petite femme courageuse, indépendante, née dans un village de pêcheurs de la côte nord-est de Java ; c'est l'histoire de la grand-mère du narrateur. Elle a quatorze ans quand un homme de la ville, un "bendoro" (un noble) la demande en mariage : elle est très belle, avec une peau couleur de doukou ( fruit beige rosé). Pour ses parents, ses nombreux frères et soeurs, c'est l'assurance d'un autre destin que celui de misérable villageoise, mais pour elle, le bonheur c'est d'être avec les siens, au bord de la mer, là où elle est née. Elle s'appliquera pourtant, une fois arrivée dans la grande demeure, à donner satisfaction et à tenir son rôle; grâce à une vieille domestique elle apprendra les coutumes et surtout à n'être rien face à son mari tout puissant ! A leur arrivée, étonnés de voir un enfant de deux ans sans sa mère, ses parents ont questionné un domestique qui leur dit que, une fois l'enfant né, la mère avait été répudiée; la vieille domestique essaiera elle aussi de mettre "Mas Nganten" en garde ...



Cela se passe au début du XXème siècle, mais n'est-ce pas une histoire intemporelle ? Cela se passe en Indonésie, mais n'est-ce pas une histoire universelle ? Grâce au challenge "Destination / Voyages et vagabondages" une belle découverte de la littérature indonésienne !
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Pramoedya Ananta Toer (1925-2006) est né sur l’île de Java. Après avoir été emprisonné par le gouvernement colonial hollandais de 1947 à 1949, il est envoyé en 1965, sous la dictature de Suharto, au bagne de Buru, dont il sort en 1979 sous la pression internationale. Grand humaniste, fidèle à ses idéaux jusqu’à la fin de sa vie en 2006, il est surveillé et systématiquement censuré. Son œuvre est immense avec plus de cinquante romans, nouvelles et essais, traduits dans près de quarante langues. La Fille du Rivage, datant de 1962, traduit chez nous en 2004, vient d’être réédité en poche. Pour la petite histoire, ce roman qui s’étale sur plusieurs années, est inspiré de la vie de la grand-mère de l’écrivain.

A Java au début du XIXème siècle, colonie hollandaise. L’héroïne n’est jamais nommée, sauf par son surnom, Gadis Pantai (« La fille du rivage » en indonésien). Quatorze ans et fille d’un modeste pêcheur a été demandée en mariage par un riche chef de la région (un Bendoro). « Demandée » est une façon de parler car elle n’a pas vraiment le choix. Passer de son petit village où le minimum vital vous fait passer pour un rupin, au palais du Bendoro relève du changement de dimension. Une ascension sociale qui débute comme un conte de fée. Qui débute seulement…

La jeune fille va devoir s’acclimater à son nouvel environnement où elle doit tout apprendre. Le protocole, les prières (Coran) ou s’habituer à avoir une servante. Une vieille femme qui lui sera d’un grand secours tant qu’elle sera à ses côtés, une bonne âme qui comprend le désarroi de l’enfant et vient du même milieu social qu’elle. Il faut reconnaitre qu’en ce début de roman, le Bendoro n’est pas un méchant homme. Souvent absent pour ses affaires, il offre des cadeaux à son épouse et ne la rudoie pas. Au point qu’après cette période d’apprentissage, Gadis Pantai en vient à s’attacher à lui, presque jalouse quand il part plusieurs jours pour ses missions. Mais toujours, ses parents lui manquent, tout comme son village où la vie est si différente et si simple.

Jusque là on pourrait dire que tout se passe relativement bien pour la jeune fille mais bien entendu elle va devoir déchanter et je vous laisse le découvrir en vous cachant un évènement très important. Le final est particulièrement déchirant autant pour Gadis Pantai que pour le lecteur ; la tradition locale associée au pouvoir des nobles sur les pauvres va laminer notre pauvre héroïne qui va se retrouver seule au monde : éjectée du palais car répudiée par son maître (elle n’était qu’une épouse de pacotille, un noble ne pouvant réellement se marier avec une femme de condition inférieure) et elle-même abandonnant sa famille pour ne pas rentrer humiliée au village.

Finalement, La Fille du Rivage n’aura jamais vécu. Par la faute involontaire de ses parents qui espéraient par ce mariage la sortir de sa condition de pauvre, par la faute des traditions du pays avec ces mariages arrangés où une enfant peut être « vendue » et servir d’épouse temporaire à un homme riche et puissant.

C’est bien écrit, agréable à lire, et même si ce n’est pas le type de romans que je préfère, il est plutôt réussi. Seule vraie critique ou remarque : la longue séquence du retour au village avec les pirates et le mariage entre un local et une jeune femme accompagnant Gadis Pantai m’a semblé assez farfelue !? Mais vous me connaissez, il faut toujours que je relève un truc négatif…



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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans ce roman d'un fameux auteur indonésien, on découvre le parcours de vie d'une jeune fille de 14 ans à laquelle on a organisé un voyage arrangé.

L'on découvre avec elle les vestiges de sa nouvelle vie. C'est avant tout un livre sur un mode de vie traditionnel, des coutûmes et la culture d'un pays et de sa religion. Au début, j'ai eu un peu de mal avec le style d'écriture de l'auteur, où bien était-ce la traduction qui laissait à désirer. Toujours est-il que je comprenais pas la tournure de certaines phrases et que donc certains passages m'ont quelque peu échappé. Hormis cela, le style est beau et fluide et c'est l'attrait de la nouveauté, de la découverte qui se pare de poésie et d'un charme exotique, sans oublier, un portrait de femme courageuse et attachante qu'est Gadis Pantai.

En conclusion, malgré quelques petits défauts de syntaxes, j'ai beaucoup aimé ce roman que je recommande si vous voulez en savoir plus sur l'Histoire de l'Indonésie et de ses traditions.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

La fille du rivage de Pramoedya Ananta Toer, parle d'une jeune fille mineure qui est « mariée » à un homme bien plus âgé qu'elle, et qui a eu déjà plusieurs concubines et plusieurs enfants.



Gadis Pantai, c'est son nom, âgée de 14 ans et venant d'un pauvre village de pêcheur, se retrouve donc du jour au lendemain prisonnière dans une maison riche de la ville, « mariée » à un homme qu'elle ne connaît pas et prisonnière d'une cage dorée où elle n'a plus qu'à subir sa situation.

Victime d'un con aux apparences bien noble, bien religieuse, bien propre, qui fait d'elle son esclave, sa chose, son rien… autant dire que sa vie n'est pas drôle et ne respire pas la joie de vivre. Mais comme elle n'a pas l'air de se plaindre, puisqu'elle tombe amoureuse de son bourreau, en tant que lecteur tu finis par vite passer sur cette situation immonde pour finalement péter un plomb devant la soumission de Gadis Pantai qui accepte son rôle de serpillière sans broncher.

Ok, l'époque ne s'y prête pas vraiment et le pays non plus probablement, mais putain ! les dialogues et certaines scènes donnent juste envie d'aller s'asseoir dans les orties parce que… parce que tu te sens obligée de trouver plus con que le livre pour te calmer.

Et oui ! Et c'est là le hic ! Car à part sur la fin - les dix dernières pages à peu près - ce livre ne parle pas du tout d'une fille luttant pour rester libre comme l'indique la quatrième couverture. (Ce que je recherchais, hélas.) En effet, vu qu'elle subit la situation de bout en bout sans trop broncher, voire pas du tout, je dois avouer que du coup j'ai lu ce livre déçue et énervée, cherchant ce chant de liberté promis, qui se limite ici au souvenir du chant de la mer… (On ne va pas se mentir, y a mieux comme liberté.)



Oui, bon d'accord, ce livre cherche avant tout à mettre en avant ces histoires de vies volées des plus faibles par les plus forts et/ou les plus riches, ces vies parfois volées dans l'espoir d'une vie meilleure, mais c'était nécessaire de nous servir ce concept sans un minimum de révolte intérieure ? Avec une héroïne naïve et faible ? Et c'était nécessaire de devoir attendre la fin du roman pour voir une révolte de notre pitoyable héroïne ?, qui franchement aurait gagné à être moins pathétique pour le coup. D'accord elle est triste, mais quand même, un minimum de force n'aurait pas été mauvais, car là je l'ai trouvé pitoyable et sans caractère. Honnêtement, c'était vraiment un discours et des idées dignes d'une personne faible, qui en fin de compte va partir se cacher loin de son village pour ne pas subir le regard des autres...

Bref ! Ce livre ne raconte pas l'histoire d'une fille qui lutte pour rester libre jusqu'au bout.



Outre cela, et même si je suis contente d'avoir découvert un auteur indonésien, j'avoue que je n'ai pas été fan de l'écriture. C'est très simple, banal, rien de bien recherché. En résumé, un livre, vite lu, vite oublié. Pas extraordinaire.



Merci à Babelio et Folio.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Gadis Pantai, la fille du rivage, est l'histoire d'une jeune fille à peine pubère qui se retrouve arrachée du jour au lendemain de sa vie auprès des siens dans un petit village de pêcheurs pour devenir la concubine d'un riche homme dans une maison cossue de la ville. Une poupée, une femme objet qui doit juste vivre pour être au service de son époux et surtout assouvir tous ses désirs.



Avec ce roman, Pramoedya Ananta Toer rend un hommage à sa grand-mère. Les concubines étaient une pratique au temps des Indes Néerlandaises - ceux qui se prenaient des concubines étaient des fonctionnaires Hollandais. Un sujet souvent repris par Pramoedya Ananta Toer dans ses romans. Certes l'écriture est simple, comparée à sa trilogie du Buru Quartet et sa lecture très rapide. Pourtant, le lecteur ne peut qu'être touché par le destin tragique de Gadis Pantai.


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Gadis Pantai : La fille du rivage

Je vous avoue que j’ai déjà été assez surprise que ce roman ait tout d’abord été publié dans son pays d’origine en 1962, mais le récit étant comme un conte, j’ai trouvé que cela donnait un côté intemporel à l’histoire.



Le roman se lit très rapidement et on a très vite l’impression de rentrer dans une histoire hors du temps comme un conte ou une histoire de village racontée autour du feu. Cette impression est renforcée par le fait que le personnage principal n’a pas de nom mais est appelé Gadis Pantai ce qui veut dire la fille du rivage. Alors qu’elle est mariée à un riche noble, la jeune fille est arrachée à sa famille et doit s’adapter à sa nouvelle vie. On découvre avec elle son quotidien et on suit son point de vue. Elle se retrouve un peu dans une prison dorée bien qu’on ne lui ait jamais interdit de sortir.



J’ai été un peu déroutée par la forme du récit qui passe pourtant très bien. Il y a cependant des épisodes qui m’ont laissés assez perplexe ne savant pas si je devais prendre les mots comme une métaphore ou si cela se voulait être de vrais événements.



J’ai aimé découvre une partie de la culture indonésienne et notamment on entraperçoit l’influence des hollandais et l’organisation très particulière de la noblesse. J’aurais bien aimé en savoir plus mais ce récit simple ne rentre pas dans les détails. On est loin d’un roman historique.



Bien que l’on se doute assez vite de là où nous entraîne le récit, j’ai aimé suivre cette histoire et m’attacher à cette jeune fille qui se pose beaucoup de questions et qui ne sait pas dans quoi elle est tombée. La fin reste assez ouverte d’où le côté conte qui est renforcé sans qu’il y ait pour autant une morale.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Un roman fort et cruel qui renverse les codes du conte : la fille de pêcheurs devient princesse, mais pour le pire. Isolée, enfermée dans une cage dorée, peinant à entrer dans le nouveau rôle qu'on lui assigne, elle souffre, se languit des siens. Une quête de liberté qui aboutira dans la douleur. Un hommage de l'auteur à sa grand-mère, une critique sociale et une allégorie de l'Indonésie coloniale.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

L'auteur raconte l'histoire de sa grand-mère, Gadis Pantai, née au début du 20ème siècle sur l'île de Java. Jeune fille de quatorze ans, élevée dans un village de pêcheurs, elle est amenée par ses parents à un Bendoro. Il est un homme riche, respecté, très pieux …. et il l'épouse en la violant !

Elle est plongée dans un isolement total du jour au lendemain, elle qui a grandi au bord de la mer. Non seulement elle est privée de liberté, mais on tente de lui changer sa personnalité. Une vieille servante la guide dans son nouveau rôle de maitresse. Gadis Pantai n'a pas le droit de s'exprimer, de contester et même de pleurer. On la console avec des parfums et des bijoux, cela lui est égal. Elle veut retrouver sa cabane au bord de la mer, les autres, la vie.

Le style est superbe, la lecture est fluide, imagée, on suit la jeune fille dans son malheur. Difficile à lâcher … car on voudrait comprendre ce qui se passe. En toile de fond, il y a la répression hollandaise et son régime colonial. Les autres n'ont pas dû faire mieux mais les Pays Bas ont occupé cette partie du monde pendant des siècles, affectant la société sur plusieurs générations.

A un moment, le Bendoro, le maître, dit à Gadis Pantai qu'elle est intelligente. Est-ce que cela pouvait la sauver de son destin de reproductrice ? Ou au contraire, lui nuire, car une femme intelligente est évidemment dangereuse et déstabilise l'ordre établi par le Bendoro, sous couvert d'appliquer les principes de la religion musulmane. Celle-ci fait partie de la vie, comme le soleil se lève et se couche. Voilà aussi un intérêt pour le roman car le lecteur peut mesurer l'ancrage social de la religion qui définit les places, les rôles de chacun dès sa naissance. Il ne peut y avoir de surprise dans cet univers ordonné par Dieu. Un siècle plus tard, comment cela se passe ?

Dès qu'elle s'est insurgée contre sa condition, Gadis Pantai est seule, sans qu'elle en soit consciente tout de suite. Ses parents ne l'ont pas préparée à ce destin, sans doute pour la préserver, aussi par fatalisme. Ils sont résignés parce qu'écrasés par ces règles impossibles.

La solitude de Gadis Pantai est semblable à celle de migrants, qui ont dû partir, rejetés de là où ils viennent et rejetés où qu'ils aillent. C'est un livre cruel car il raconte le malheur subi par des gens candides, ayant pour valeur la beauté de la nature, la gentillesse et la confiance envers les autres.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans le prologue, l’auteur nous présente une vielle femme pauvre et courageuse, et nous dit qu’il s’agit de sa grand-mère. Et qu’à la place du vêtement promis, il lui offre ce livre, ce récit de son histoire.

Avec une telle présentation, je m’attendais à traverser le siècle en suivant la vie de cette femme. Ce n’est pas ça. Le récit se cantonne à une période d’une durée de 3 ans, celui où cette très jolie jeune fille, vivant dans un village de pêcheurs, plaît à un noble de la ville qui la prend comme concubine et l’enferme dans sa grande maison, où elle doit apprendre des codes sociaux qu’elle ignore totalement.

Le propos consiste essentiellement en l’opposition des deux modes de vie, antagonistes, insistant sur les notions de richesse, de liberté, de bonheur. Dans le village de pêcheurs, l’or est source de convoitise donc de malheur. L’auteur nous relate également l’étanchéité entre les classes sociales, qui fait que cette épouse non noble n’en sera jamais une, juste une servante de son mari et maître, épouse en trompe-l’œil.

Avec ses dialogues étoffés et sa morale, le roman prend des allures de conte qui pourrait être adapté en pièce de théâtre. Dans le roman cela donne du réalisme, mais aussi quelques longueurs. Mais c’est indéniablement dépaysant et instructif.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans un village de pêcheurs d'Indonésie, des parents donnent leur fille en mariage à un homme riche et puissant, espèrent ainsi assurer l'avenir de leur enfant loin de la pauvreté.



L'assiette est pleine, les bracelets en or tintent à ses bras, elle apprend de nouveaux usages mais surtout elle vit recluse dans la maison , attendant le maître devant qui elle se prosterne à qui elle doit obéir aveuglément.



Le choc entre les deux mondes est difficile pour cette gamine qui s'appuie, heureusement, sur une vieille servante qui l'initie à cette nouvelle vie.



C'est un beau récit, pas très réjouissant mais très dépaysant et émouvant .
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans une courte introduction, Toer nous explique que ce roman est basé sur la vie de sa grand-mère,un peu inventée, à qui il le dédie.



Gadis Pantai est une fille de pauvres pêcheurs, mais un jour un Bendoro, un seigneur noble, décide de l'épouser, alors qu'elle a à peine 14 ans. Elle n'est pas la première épouse du Bendoro, d'autres jeunes femmes sont déjà passées par la maison, des enfants issus de ces unions sont présents. Une vieille servante aide Gadis Pantai à remplir son nouveau rôle, qui s'attache beaucoup à elle, se sentant très seule, entre les parents de son mari qui la méprise, et ce dernier qui est souvent absent et qui la traite plus en servante qu'en épouse. Elle rend visite à ses parents au village, mais son nouveau statut social ne permet plus la moindre familiarité même avec les plus proches. Gadis Pantai finira chassée par son mari, après avoir donné naissance à une petite fille, qu'elle ne pourra ni élever, ni même revoir, et devra se faire une autre vie toute seule.



Un beau personnage, même si le déroulement du livre est assez prévisible dès le début. Pramoedya Ananta Toer se place complètement du côté de sa jeune héroïne, le monde de la noblesse n'est pas vraiment exploré, encore moins les sentiments et les pensées des personnages qui en font partie. Ils restent aussi mystérieux pour nous qu'ils doivent l'avoir été pour elle. Gadis Pantai est très malheureuse dans la maison de son mari, mais encore plus lorsqu'elle doit se séparer de sa fille. Il y a une recherche du pathétique touchante souvent, mais peut être un peu chargée quand même. Certains éléments doivent sûrement être plus faciles à appréhender si on connaît cette culture particulière, loin de nous.



L'écriture est d'apparence simple, il y a beaucoup de dialogues, pas tellement de longues descriptions, ni de lieux, ni des sentiments et pensées des personnages. Mais c'est indéniablement efficace, c'est un livre qui se lit facilement et rapidement.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Voici le récit d'une jeune fille de 14 ans issue d'un pauvre village de pêcheurs qui est mariée de force à un noble de la ville. On découvre le quotidien de cette jeune fille entre les murs de sa prison dorée, qui ne rêve que de retourner sur la plage pour contempler la mer. Sa condition de femme dans ce pays n'est guère enviable bien qu'elle devienne la femme d'un notable, car là-bas une fille de pêcheur restera toujours fille de pêcheur : une pauvre, et en tant que femme : la propriété de son mari et sa servante... L'écriture est simple, le rythme lent, la destinée de Gadis Pentaï s'écoule comme un fleuve d'injustice grossit par les larmes de toutes ses soeurs de peine et dont la frêle créature ne peut infléchir la course.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Au début du 20ème siècle, une jeune fille de 14 ans, fille d'un modeste pêcheur de la côte nord-est de Java est demandée en mariage par un aristocrate local, le bendoro. Elle n'a pas d'autre choix que d'accepter et quitter les siens pour vivre en ville.



C'est un roman dans lequel l'héroïne n'a pas de nom, "Gadis Pantai" signifie "la fille du rivage" en indonésien. Tout au long du roman, elle est nommée ainsi. C'est sans doute la volonté de l'auteur de rendre son destin plus universel.



La vie des pêcheurs et de leur famille est saisie dans leur quotidien. Le roman décrit une vie rude mais également saine, et au grand air qui contraste avec la vie solitaire et étouffante que la jeune fille va mener dans le palais. Le rythme est lent et j'ai aimé la plume délicate de l'auteur avec laquelle il aborde les thèmes comme le mariage arrangé, la hiérarchie dans les rapports humains, la découverte et l'adaptation à un nouveau milieu, le regard des autres qui changent, les contraintes de la vie d'épouse d'un aristocrate qui a des devoirs mais si peu de droits...



Si vous voulez le lire, ne lisez pas le 4ème de couverture qui en révèle trop.



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Gadis Pantai : La fille du rivage

Tout ce que veut Gandis Pantai c’est rester vivre chez ses parents dans son village de pécheurs, mais du haut de ses 14 ans elle a tapé dans l’œil du Bendoro et lui est marié de force. D’abord intimidée et malheureuse, elle va devoir s’accoutumer de sa nouvelle vie, elle, encore enfant, habitué à la pauvreté et la rudesse de sa vie passée, va désormais vivre dans l’opulence dans la vaste demeure de son époux. Aidé par une vieille servante, elle va apprendre à se comporter en maitresse de maison et à satisfaire son époux même si elle ne comprend pas vraiment son rôle et ce qui est attendu d’elle. Marié trop jeune, séparé de ses parents trop jeune, déjà soumise à un homme bien plus âgé qu’elle, qu’elle va pourtant vénérer, elle va souffrir de la jalousie des servantes qui envient sa position et de la menace d’être répudié par son mari quand il sera lassé d’elle.

C’est un récit choquant, dans lequel on découvre la vie de ces femmes, soumises à leur mari qui ne sont rien tant qu’elles ne sont pas mariées et peuvent tout perdre si elles sont répudiées. Gandis Pantai c’est l’histoire d’une enfance volée, de la perte de liberté et de la maitrise de son destin. Elle va apprendre petit à petit la cruauté du monde et la dureté des hommes. Un récit brut et touchant qui nous fait découvrir la condition des femmes en Indonésie sous domination Hollandaise du début du 20ème siècle. On y découvre la hiérarchie des classes sociales mais aussi le fossé qu’il peut exister entre vie modeste mais libre des pêcheurs sur la côte nord-est de Java et la vie opulente et solitaire de la ville.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Un roman touchant qui nous emporte dans une Indonésie du début du vingtième siècle aux côtés d’une toute jeune fille vendue à un homme riche.



L’auteur précise dans la préface qu’il s’est inspiré de la vie de sa grand-mère « une personnalité, un caractère ».

À quatorze ans, fille de pêcheurs, elle mène une vie simple et libre. Puis un messager vient la chercher un jour et l’emmener en ville : elle a été mariée à un noble qu’elle n’a jamais vu. Ses parents l’accompagnent et la rassurent : tu vas vivre dans une belle maison, tu ne seras plus obligée de travailler. La petite a peur et pleure. C’est un homme pieux et un chef puissant lui dit son père.

La jeune fille sera obligée de s’habituer à sa nouvelle vie et de tout faire pour que son époux soit satisfait de ce mariage. Sa servante va l’aider en lui donnant des indications sur le comportement qu’elle doit avoir. Se souvenir qu’elle n’est plus une fille pauvre mais la maîtresse de maison dorénavant.

Une nouvelle vie comme une prison dorée, avec ces peines et des joies aussi.

Un livre dépaysant, émouvant qui se lit avec plaisir.

Une écriture fluide, beaucoup de dialogues et une ambiance parfaitement restituée : je suis partie en Indonésie avec tous ces personnages. Un lexique à la fin de l’ouvrage complète le récit.



Une lecture que je vous recommande pour partir à la découverte de l’Indonésie.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Une promenade, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. L'auteur nous emmène dans un monde peu connu et nous raconte l'histoire de sa grand-mère, fille de pécheur, mariée à 14 ans à un noble seigneur. On se retrouve à suivre le parcours de cette jeune femme qui apprend petit à petit la dureté du monde et des hommes. Pas de grandes émotions, pas d’ascenseurs émotionnels dans cet ouvrage, mais une agréable échappée tout en douceur.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Comme vous le savez peut-être, je suis une grande amatrice de livres sur les destinées féminines et j’étais donc très curieuse de découvrir ce roman indonésien. Si je n’avais jamais entendu parler de l’auteur, j’ai pourtant appris qu’il était reconnu comme l’un des écrivains majeurs de son pays, autant pour la qualité de ses écrits que pour son insurrection politique. La Fille du Rivage s’inspire de la vie de la grand-mère de Pramoedya Ananta Toer et lui est dédié.



Le récit commence alors que l’héroïne, qui n’est jamais nommée, n’a que quatorze ans. Issue d’un pauvre village de pêcheurs, elle est mariée de force à un noble attiré par sa beauté. Les parents de la jeune fille pensent ainsi pouvoir la sauver d’une vie de labeur et de misère. Mais la fille du rivage comprend vite que son avenir s’annonce bien terne : enfermée dans une prison dorée, délaissée par un mari peu présent qui se contente de quelques visites nocturnes occasionnelles, elle s’ennuie. Humiliée dans un milieu dont elle ne maîtrise pas les codes, elle est contrainte d’attendre patiemment et se morfond, seule. Sa servante tente alors de la mettre en garde contre la terrible issue qui l’attend ; mais l’héroïne, naïve et trop jeune, ne semble pas saisir le message.



C’est une œuvre très éclairante sur la condition des femmes indonésiennes en plein contexte de colonialisme hollandais. Elle illustre parfaitement la soumission de celles-ci, simplement relayées au rang d’épouses, sans personnalités propres. La protagoniste reste absolument passive pendant tout le roman, et le lecteur ne peut qu’assister impuissant à sa chute irrémédiable. Il s’agit aussi d’une œuvre sur la lutte des classes et sur l’oppression exercée par les puissants. S’il m’a manqué un peu d’actions pour apprécier ce récit à sa juste valeur, j’ai aimé cette plongée à l’autre bout du monde, tout en étant horrifiée du traitement inhumain réservé à certains individus.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

A 14 ans, Gadis Pantai se voit abandonner son village de pêcheur afin de devenir l'épouse d'un riche aristocrate : le Bendoro. Elle va devoir s'adapter à sa nouvelle vie et passer du statut de pauvre à une vie de luxe mais cloitrée dans la demeure de son époux. Va-t-elle réussir à rester libre malgré tout ?



J'ai tout de suite remarqué la très jolie couverture et le résumé qui dénonce une pratique encore malheureusement d'actualité dans certaines régions du monde : le mariage forcé.



Nous faisons la connaissance de Gadis Pantai, une jeune fille de 14 ans qui voit sa vie basculé à jamais. En effet, le chef du village et ses parents lui ont arrangé un mariage avec le célèbre Bendoro. Fille de pêcheur, elle n'a connu que travail et pauvreté. Son nouveau titre lui fera découvrir la ville et le luxe. Mais la liberté d'aller où bon lui semble lui manque car elle reste cloitrée dans la maison. Il faut également qu'elle acquiert les coutumes de son nouveau milieu...



Je dois dire que la première moitié du bouquin m'a beaucoup plu. Cela concerne l'arrivée de Gadis Pantai chez son époux, ses doutes et ses pensées. La dernière moitié du roman m'a paru un peu étrange. Mais cela correspond au changement opéré chez Gadis Pantai. J'ai également quelques questionnements qui n'ont pas trouvé de réponses. Et cela m'a un peu frustrée lors de ma lecture.



Cependant, j'ai apprécié découvrir que l'auteur s'est inspiré de la vie de sa grand-mère pour écrire cette histoire. Cela m'a également permis d'en apprendre un peu plus sur les coutumes du peuple indonésien.



Bref, une belle découverte malgré un petit bémol concernant la seconde moitié du roman !
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Gadis Pantai : La fille du rivage

La fille du rivage est une toute jeune fille, presque encore une enfant. Elle a 14 ans quand on la marie à un riche aristocrate. Bye bye la pauvreté et le travail acharné pour subsister, hello l'opulence et l'oisiveté.

Oui, sauf que ce n'est pas si simple. Parce que ce mariage la fait moyennement vibrer la demoiselle. Au final, elle aurait préféré demeurer dans sa famille, réparer les filets de pêche dans son village et moudre les crevettes. Donc oui, c'est l'histoire d'un mariage forcé. Et dans cette histoire, personne ne comprend pourquoi la jeune fille n'est pas heureuse de son sort, ni pourquoi la séparation d'avec sa famille et l'environnement qu'elle a toujours connu lui est si difficile à digérer.

Ni pourquoi elle ne comprend rien à ce que l'on attend d'elle, aux us et coutumes de son nouveau rang social. Sa seule alliée dans ce nouveau monde sera une vieille servante aux idées bien arrêtées parfois, mais qui lui sera souvent d'un précieux secours.

Cette jeune fille à qui on vole sa jeunesse et sa liberté pourrait être l'histoire de beaucoup d'autres, et l'anonymat qu'elle garde tout au long du récit (elle est nommée Gadis Pentai, ce qui veut littéralement dire "la fille du rivage") donne non seulement un côté intemporel au texte mais aussi une impression d'universalité.

Elle va apprendre à se comporter comme on l'attend d'elle, à poursuivre un unique but : continuer à distraire son mari distant afin qu'il ne se lasse pas et ne la répudie pas. La différence de statut social entre les deux et l'importance d'un bon mariage laisse peu de doutes quant à la réussite de son entreprise, mais c'est au final pour elle la seule façon qu'elle envisage de ne pas jeter l'opprobre sur sa famille.

Mais, à l'aide de sa servante et des quelques propos que son mari lui adresse, sans compter les situations qu'elle va pouvoir observer, elle va surtout apprendre à réfléchir. La justice à plusieurs vitesses, le statut des femmes qui sont la propriété exclusive de leurs époux, le sort des riches et des pauvres, etc.

Bref, enfermée dans sa cage dorée, loin de ceux qui comptent vraiment pour elle, elle va apprendre la dureté du monde et sa cruauté.

C'est donc finalement bien plus que l'histoire d'une enfant mariée de force parce qu'il le faut, c'est aussi l'histoire d'un passage de l'enfance à l'âge adulte et surtout de la perte de l'innocence. Cette évolution se fait dans la souffrance et les larmes et là encore, c'est la cruauté d'une société qui est mise en cause.

Et au final, malgré les épreuves et sûrement un peu grâce à elles, elle va essayer de trouver une autre voie. Elle va se dresser. Et c'est le moins qu'on espère pour elle.

On va retrouver beaucoup de situations quasi oniriques, qui laissent planer une douce odeur de conte un brin cruel sur ce roman que j'ai beaucoup aimé et auquel je ne rends clairement pas justice dans cette chronique.
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