Citations de Rachel Hausfater (229)
Si nous voulons l'un et l'autre nous en sortir, il va falloir y mettre du nôtre
Donna, jamais je n'oublierai ton regard bienveillant, ton écoute respectueuse et ta grande foi en moi. Merci de m'avoir sorti du camp, trouvé quand j'étais perdu nulle part, et redonné une maison et mon âme.
Pauvre petit funambule trébuchant sur un fil, retenu à un bout par les chers souvenirs, accroché à l'autre bout à mon fragile avenir.
et soudain, catastrophe ! Une pile de livres posés sur le rayonnage du haut me dégringole dessus ! Aïe ! Je suis attaqué par une bande de livres en furie ! Je savais bien que c'était dangereux la lecture...
Mme Wiener a entendu le boucan et s'inquiète d'une voix pressante . Je la rassure :
- C'est rien, madame, je voulais juste prendre un livre et ses copains me sont tombés dessus.
- Et comment s'appelle ce livre qui a tant d'amis ?
- C'est... c'est...
J'en ramasse un par terre, au hasard, et lit :
- ... L'attrape-coeurs de ... Sal... Sali... Salinger.
- Très bon choix, mon garçon, Je vous écoute.
« Je me retrouve devant des milliers, que dis-je, des millions, des milliards de livres ! J'ai la tête qui tourne et très envie de m'enfuir.
Je me tiens debout au pied des rayonnages qui couvrent trois murs de son salon. Il ne reste plus de place pour les DVD… mais que je suis bête ! Elle n'en regarde pas puisqu'elle est aveugle. Mes yeux parcourent affolés ces rangées bien rangées de livres de toutes sortes […] Il n'y en a pas un pareil, et pourtant, pour moi, ils sont tous pareils : ennuyeux, morts, nuls. » p.23
« Dès que je suis rentré chez Mme Wiener, j'ai eu l'impression d'être plus léger. Comme si j'avais laissé mes soucis et mon cœur lourd à la porte. Pour ne pas la déranger, j'ai éteint mon portable et je me suis senti libéré. Des filles, des copains, des rendez-vous ? Pff, pas besoin. Les seules nouvelles que j'attendais, c'étaient celles de Holden, le héros de L'Attrape-coeur, mon frère. » p.47
Apprendre c'est comme manger, comme boire des boissons avec des tas de goûts et qui sont toutes sucrées.
Voilà les douches, qui sont des vraies (pas celles qui mentaient et qui ont étouffé presque tous ceux qu'on aimait).
La musique c'est une folle sauvage , une très ma élevée, qui n'a aucune manière ni aucune pudeur. Elle ne respecte rien, elle piétine partout, ouvre portes et fenêtres et fouille sous les lits. Elle montre à tout le monde mon caché, elle crie mes secrets, elle raconte mon blessé. Comment elle sait tout ça de moi ? Comment elle arrive, sans mots, à dire le désespéré ?
Moi, le vieil enfant, je ne sais plus pleurer. Et je n'ai que onze ans...
Mais en vrai j'ai cent ans.
Ou bien je suis mort-vivant.
Car j'ai tout oublié, des larmes et de rires,
des jeux et de la vie.
"Je ne peu plus attendre. Écris-moi tout de suite s'il te plait "
Victoriane
(...) il ne faut rien accepter qui humilie, bafoue.
"Quand mes jours sont noirs, et que mes nuits sont blanches, j'ai l'impression terrible de n'avoir pas d'après.
Mais c'est pas vrai !
Un jour, mon demain viendra, après commencera, et j'habiterai chez moi."
Avec tous les mots nouveaux qu'on apprend, on frime ensemble dans la cour :
- Tu sens ce petit zéphyr ?
- Délicieux ! Je suis extatique.
- Moi, il me fait mal au pharynx...
On se traite d'"escogriffe", de "zombie", de "vieillard cacochyme", de "gourgandine" [...]
Mais, même noté, il oublie... Il a perdu le papier, ne trouve plus le bouton, et comment on allume, et où il faut cliquer, et effacer, comment on fait ? Et les photos ont disparu, et la musique je l'entends plus...
Qu'est-ce qu'il m'énerve !
Mais je recommence très patiemment, très gentiment, parce que quand ça marche, qu'il surfe comme un pro, il est content et fier comme Artaban.
Ça, c'est une expression typique de mon grand-père, je ne sais pas trop qui c'est, peut-être un des trois mousquetaires qu'il aime tant ?
"On reste toujours l'enfant que l'on a été."
Nous, on a été déportés, et on l'est toujours. Jamais vraiment rapportés, tout juste supportés. Personne n'est revenu entier, de ce voyage sans vrai retour.
Tu m'as fait une de ces peurs! J'ai eu l'impression que j'allais tomber dans un gouffre. Tu es la seule personne qui m'est tendu la main: j'ai besoin que tu me la tiennes encore un peu. Beaucoup. Longtemps. Toujours.
"A la maison, mon frère m'attend l'air mauvais, il veut de l'argent mon argent! Comment il sait que pour une fois j'en ai ? Je refuse alors il se met à me fouiller les poches, et tout d'un coup, je ne peux plus le supporter. Pour la première fois, c'est moi qui le frappe il se jette sur moi en gueulant et me tabassant." p74
(Annabelle)
- Tu vois, Sofiane, lui dis-je, dans ce cas de situation désespéré nous avons jamais que deux possibilités : soit sombrer, soit émerger.
- A quoi bon essayer d'émerger, puisque tout est sombre ?
- Avant de te connaître, j'aurais plutôt été tentée de dire comme toi. Mais ce n'est plus le cas.
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai réalisé, grâce à toi, que la vie pouvait être belle...
Je le sens alors se redresser imperceptiblement.
- ... si tant est que l'on y mette un peu du nôtre. Et c'est ce que nous devrions faire, toit et moi, y mettre un peu du nôtre. Et crois-moi, cela vaut bien la peine de faire quelques efforts pour décrocher le Graal qu'est le bonheur.
Les rêves un jour il faut cesser de les rêver et se mettre à les vivre.