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Citations de Ramon Sender (29)


No tiene el Amazonas en sus orillas
rosa como la rosa de tus mejillas
ni en sus laderas tienen nuestras montañas
roca como la roca de sus entrañas.
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Saila était conscient de la difficulté qu'il avait à se lier. Pas plus avec plusieurs êtres, qu'avec un seul. Il pensait que c'était dû à l'expérience encore récente de la guerre. Trois années de guerre vous changent un caractère. Il ignorait si c'était pour le durcir ou pour le rendre plus malléable; en tout cas la détérioration était certaine. (p; 17)
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Parfois, mon fils, Dieu permet la mort d'un innocent. Il a permis celle de son propre fils qui était plus innocent que vous trois
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"Il y a vingt ans, je suis né dans ce village. Pourquoi dans celui-ci et non dans un autre ? Pourquoi sur cette planète plutôt que sur Saturne ou Jupiter? Et pourquoi sous forme d'être humain plutôt que sous celle d'un végétal noble comme le pin ou le peuplier noir ? Et qui avait intérêt à ce que je vienne? " (p.371 / Laffont, 1970)
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Las manzanas de tu pecho
son más dulces a mis labios
que a las abejas la flor...
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Les murs sont blanchis. La cellule est un cube blanc, plein de vitrages,de plan de lumière. Naturellement, c'est une cellule payante. Deux pesetas par jour. Dans cette braderie qu'est la morale espagnole,on vend la liberté, la justice et - pourquoi pas? - la santé.
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--- Savez-vous où il se cache ? demandaient-ils tous les quatre en même temps.
Mosén Millàn répondit en baissant la tête. C'était une affirmation. Cela pouvait être une affirmation. Quand il s'en rendit compte, il était trop tard. Il leur demanda alors de promettre qu'ils ne le tueraient pas. Ils pourraient le juger et, s'il était coupable de quelque chose, le mettre en prison, mais pas commettre un crime de plus. Le centurion au doux visage promit. Alors Mosén Millàn révéla la cachette de Paco. Il voulut ensuite essayer encore de le sauver, mais ils ne l'écoutaient pas. Ils sortirent en bande et le curé resta seul. Epouvanté par lui-même, et en même temps avec un sentiment de libération, il se mit à prier.
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De su piel haremos un tambor,
con sus dientes, collares,
con sus huesos flautas
y beberemos en su cráneo vacío.
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J'éprouve pour eux un respect beaucoup plus profond que pour les journaliers et les petits bourgeois qui vivent dans une misère pacifique en disant qu'ils sont "pauvres, mais honnêtes".
-- C'est vrai, approuva le Journaliste. Ils ignorent qu'en disant "honnêtes", ils endossent la morale du riche. Pauvres au sens de l'honnêteté que le riche s'est forgée à sa mesure.
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Une paire de tenailles tombait et il fallait que ce soit quand il était dessous. Un coupeau de fer s’échappait et lui sautait au nez. Le patron ou le fils du patron se mettait en colère, et il prenait le marteau dans les jambes. Quand le contremaître prononçait la phrase sacramentelle, « des bras par ici », pour que tout le monde vienne lui soulever un poutre, il arrivait le dernier ; mais il arrivait toujours à temps pour recevoir un gnon de quelqu’un. Par plaisanterie, on commença à l’appeler « l’aimant ». Dans l’atelier, il n’y avait pas de morceau de fer qui n’eût cogné au moins une fois sa carcasse. De la raclée infligée par le sergent, une demi-douzaine de coups de bâton auraient donc dû être pour lui et il regrettât sincèrement de n’avoir pas reçu ceux qui étaient tombés sur le paludéen. Au fond, il y avait aussi une certaine satisfaction. Encore que… Qui sait si ce n’était pour tomber sous la cravache du commandant Ansuago ? De sa jeunesse, de sa force, de l’impétuosité et de la pureté de ses intuitions d’autrefois, il ne lui est resté que cette peur du bâton.
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C'était son meilleur souvenir de Paris. "Qu'est-ce que ce chien avait vu en moi, pour s'approcher ? " Saila n'en doutait pas : parmi toutes les personnes que l'animal avait rencontrées sur la route, lui seul répondait aux conditions suivantes; il était
a. un exilé volontaire, par désenchantement.
b. un homme de tempérament véritablement paysan.
(...)
d. un vagabond des routes et des chemins, comme il y en avait autrefois, quand les chiens étaient de vrais chiens.
e. un individu contenant en lui la nature toute entière et propice et, avec elle, son dieu rayonnant.
f. une personnalité double, suicidaire, à la fois bourreau et condamné, ce qui permettait au chien de sentir le plus naturellement du monde la présence de cette double fatalité (...)
h. un homme du Midi ensoleillé, un homme tellement à la dérive qu'il était peut-être capable de prendre , contre les humains, le parti des chiens,
i. quelqu'un qui parlait à Dieu et aux bêtes un langage humain, qu'il refusait d'utiliser avec les hommes. (p. 20)
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Ces garçons rasés de près et élégants comme des femmes, on les appelait, au carasol, petites bites, mais la première chose qu’ils firent fut de passer une formidable raclée au cordonnier, sans que sa neutralité lui serve à quoi que ce soit. Puis ils abattirent six paysans, dont quatre de ceux qui vivaient dans les grottes, et ils laissèrent leurs corps dans les fossés de la route qui menait au carasol.
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Tomaser lui demanda si les derniers orages avaient fait des dégâts ; il répondit qu’il n’y avait pour tout « labeur » dans le coin que quelques carrés d’orge de don Manuel et deux chaumes « pour les perdrix ». Mais plus de cinquante éclairs étaient tombés. Et il ajouta tranquillement, montrant l’enclos de la paridera :
- Je les ai mis là.
Quand il y avait un violent orage, il surveillait le point de chute des éclairs pour aller les chercher et les porter à la paridera. « Eteints, naturellement », expliqua-t-il.
On lui demanda d’en montrer et il alla les chercher. Il revint avec une douzaine de pointes de flèches en métal au creux de ses mains. Don Ricardo regardait cela avec un sourire vide sous sa barbiche. Ce sourire signifiait que le berger était un pauvre ignorant.
- Ne croyez pas qu’ils soient faciles à trouver, ajouta le berger, parce qu’ils se fichent dans le sol.


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Il trouvait les Français aimables, civilisés, trop verbeux, toutefois. La France était le pays des mots. Les Français avaient besoin de parler de tout pour avoir l'impression d'avoir tout fait, et cela, aussi bien dans la vie courante que dans l'Histoire. Ils avaient proclamé un jour : "Liberté, Egalité, Fraternité", et puis s'étaient couchés tranquilles, pour dormir pendant que les tyrans, les évêques, les généraux assidus des salons littéraires fortifiaient leurs positions. (p. 11)
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Auparavant, j’étais aussi prisonnier qu’un scarabée dans une poubelle. Aujourd’hui, je le suis autant que la terre sur son orbite.
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Raccommoder les uniformes, se couper les cheveux pour laisser de la place à la casquette carcérale et battre les prisonniers après les avoir fouillés et ligotés, sont des devoirs qu’aucun règlement ne définit de façon concrète, mais qu’imposent l’esprit de corps et la conscience de sa propre autorité. Frappez, frappez les prisonniers aux mains entravées ! Votre devoir est de semer les haines et de les féconder dans le sang. Ce sang vivant et rouge qui vous noiera un jour. Nous apporterons la République, et alors ? La République n’efface pas le sang des cours des prisons, des pavés de la rue, de la chaux des murs où on fusille. Semez, semez les haines. C’est votre mission inconsciente, comme celle du torrent est d’éroder la roche et celle du fleuve de féconder ses rives. Frappez, frappez les prisonniers menottés et ligotés ! Vous êtes le bras d’un destin fatal qui joue son rôle de son mieux et qui pousse les hommes à grande vitesse vers leur conscience assoupie.
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...et que ce jeunot croyait que seule sa science valait quelque chose, mais...dis-moi de quoi tu te vante, et je te dirai ce qui te manque. (dime de que presumes y te diré de qué careces)
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Que dites-vous, bourgeois ? Que si on veut voir le soleil, s'édresser à un autre homme, faire plus de six pas dans la même direction, il faut convoquer le tribunal dans la prison ? Et quoi, encore ? Qu'il enregistre la déposition et prenne une décision après de graves réflexions ? D'accord, d'accord. Mais moi – le Vent –, qui suis né libre et ai grandi dans la générosité, je pourrai rire autant que je le voudrai quand je saurai que je suis condamné à l'isolement, n'est-ce pas ? Ce n'est pas un ricanement. Je n'ai ni mépris, ni sarcasme. Ma liberté est dans mon cœur, et vous me faites rire, braves bourgeois, esclaves de vous-mêmes, prisonniers du monde.
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Il se demanda s'il avait un réel talent poétique. On sort d'une guerre assassin, chien ou poète. Et s'il était un poète chien ? Pas mal , cela. (p. 20)
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Le couteau avait jailli tout seul de sa ceinture et avait frappé, comme mû par un destin indépendant, cet automatisme homicide qu'on les couteaux pointus.
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