Le monde regorgeait d’enfants qui méritaient de connaître la
paix, mais en cet instant, il ne pouvait rien y faire. Si Terence et Hughie n’avaient pas aperçu ce doigt, cette erreur absurde, avant qu’il ait pu l’enterrer – s’il avait trouvé le moyen de s’occuper d’eux avant qu’ils
parlent…
Il n’avait jamais rien vu de tel et
il n’y avait aucune raison pour que cette image l’affecte. Enfouissant ses maigres gains dans la poche de son pantalon informe, il enfila son sac à dos et
mit la foule entre lui et l’enfant évanoui.
Et puis il en avait assez de faire le lapin – avec la tête qu’il avait, il pouvait tenter des grimaces beaucoup plus amusantes. Il remit le miroir dans son sac et vit qu’une femme l’observait depuis le seuil de sa boutique, de l’autre côté de la rue.
Je croyais pourtant qu’on lui avait bien fait comprendre les méfaits du tabac. Ça sent mauvais, ça rend malade et il ne faut jamais commencer parce qu’il est très difficile de s’en passer ensuite.
S’ils avaient la patience
d’attendre. La seule chose qu’il n’avait pas prévue était qu’il allait l’entendre, lui aussi. Un bruit sourd, semblable au frottement d’un doigt enterré qui grattait le sol pour tenter d’attirer l’attention.
Les jeux des adultes le barbaient encore plus que leurs histoires et il se demandait toujours pourquoi ils s’attendaient à le voir
grandir alors qu’ils étaient pires que lui. Il répondit de plus en plus
laconiquement, jusqu’à ce que ses réponses franchissent à peine ses lèvres.
D’accord, il avait traîné avec Shaun, Stu et Baz presque tous les soirs. Mais il savait très bien qu’elle n’allait pas lui parler d’eux. Elle était persuadée que si elle cessait de les critiquer, il arrêterait de les fréquenter. Finalement, ce qu’elle avait à lui dire était peut-être intéressant
et il accepta, poussé par la curiosité.
Le meilleur moyen d’être ignoré n’était-il pas de harceler les gens ? Simuler la folie pour dissimuler un esprit sain ? Attirer
l’attention pour prouver que l’on n’avait rien à cacher ? Il touchait au but, mais il allait encore devoir se soustraire aux yeux du monde. Le temps de terminer sa métamorphose.
- "Je ne saurais décrire le regard de cette femme lorsque je lui avouai ce que j'avais fait croire en elle. Mais je savais que la force qu'il le donna n'était rien à côté de celle que je possédais, encore inutilisée."