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Critiques de Raphaël Eymery (26)
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Pornarina

Pour cette lecture, je crois que je suis passée à côté.



J’aime bien ce qui paraît un peu glauque, lugubre, étrange… sans que ce ne soit gore.

J’avais un peu peur en lisant son synopsis, mais ce n’était pas le cas. Aucune scène réellement choquante n’est détaillée pendant des lignes et des lignes.



Pornarina est un mythe, une prostituée serial killeur à tête de cheval qui sévie secrètement dans toute l’Europe. Elle fascine et interroge, à un point que ceux qui l’étudie de près se nomment « pornarinologues »



C’est une enquête décousue d’un père, le Dr. Blazek (qui est presque plus psychopathe que notre tueuse en série) et de sa fille, Antonie.



J’ai eu du mal à rentrer dedans, du mal à m’imaginer l’ambiance et toutes les questions philosophiques que le récit amène. Je ne me suis pas attachée aux personnages, je me suis parfois ennuyée sur certains passages qui traînent en longueur. Le développement de l’intrigue manquait d’un petit je ne sais quoi. J’ai eu du mal à le lire, et pourtant, il avait tout les ingrédients pour me plaire.
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Une série de nouvelles dans lesquelles les membres du Club de la Rue de Rome, écrivains et artistes, enquêtent sur des affaires surnaturelles. « L’autrice » entremêle réalité historique, vraies personnalités de l’époque et fantastique.



La première histoire est celle que j’ai trouvé la plus intéressante, elle avait une certaine poésie m’a-t-il semblé. Le plus gros point positif de ce livre est l’aspect féministe/dénonciation des violences physiques et psychologiques envers les femmes. Dans l’ensemble, les idées sont très originales, mais c’est aussi extrêmement glauque. La 2e nouvelle en particulier est écoeurante, même si elle dénonce catégoriquement certaines pratiques. Mon plus gros reproche est que j’ai trouvé l’ensemble très poussif. Le temps m’a semblé assez long malgré les bonnes idées.



Attention, ce n’est pas un livre pour les personnes sensibles ou les jeunes lecteurs.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Pornarina

« Pornarina » me fut prêté par un ami pensant que l’univers de son auteur me séduirait. En cela, il n’avait pas tort. Raphaël Eymery y développe un monde violent, glauque et décalé autour d’un concept (une sorte de chasse à une tueuse en série énigmatique et mi-légendaire) alléchant.





Pourtant, de tout cela, l’auteur n’en tire pas grand-chose d’intéressant et nous pond une intrigue basique, sans surprise et pas toujours intéressante. L’intrigue fait rapidement du surplace et, pire, l’ambiance gothico-sordide qui se mettait en place s’est évaporé petit à petit. Dommage, la base et les idées étaient bien présentes mais leurs développements moins convaincants. A noter toutefois l’effort de documentation de l’écrivain et les nombreuses références érudites parsemant son livre.





Un roman qui passe à côté de son essence mais dont l’idée de base reste suffisamment atypique pour nous interpeller.
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Voilà une aventure digne de la Volte : partir à la conquête des récits d'Adorée Floupette, globalement disparus. C'est la mission qu'ils se donnent : rassembler les extraits, les notes, les brouillons, tout ce qu'ils trouvent, et reconstituer les nouvelles qui bâtissent le Club de la rue de Rome. Et très franchement ? C'est une excellente idée.



Nous voici donc plongés dans quatre novellas qui se situent dans le Paris fin du XIXème siècle où l'on découvre des figures de l'art contemporain de l'époque dans les rôles d'enquêteurs hors pairs. Je ne les connais moi-même pas tous, mais comment se retenir de sourire de jubilation lorsqu'on voit les noms de Mallarmé, Wilde ou Rimbaud parcourir les pages et littéralement prendre vie dans ces enquêtes ?



Je crois que c’est le plus exaltant dans cette lecture : savoir que ces personnes qu'on connaît au moins de nom, si ce n'est pour leurs œuvres, sont des contemporains de Floupette, sans doute des personnes qu'elle a pu rencontrer, et qu'elle les met en scène dans ces récits.



Récits, qui, d'ailleurs, brûlent de modernité. Des enquêtes fantastiques qui défient nos meilleurs écrivains actuels, allant dans le gore ou le burlesque, créant des situations invraisemblables et qu'on adore découvrir. Nos plus grands artistes qui partent sur les traces de sombres méfaits fantastiques, comment s'en priver ?! Bref, c'est à la fois amusant, attrayant, parfois ignoble, mais au final, on passe un très bon moment !
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Pornarina

Le titre n'a pas à rebuter ou à exciter outre mesure - vous ne trouverez de toute façon pas dans Pornarina ce à quoi vous vous attendez. L'écriture est magnifique, à la fois rigoureuse et aventureuse, la structure se révèle ultra originale, le rythme, fou et maîtrisé. Il y a de l'audace, de l'élégance, de l'expertise, des monstruosités inversées, de la pudeur. Un écrin noir virevoltant, des parfums d'encens et de sang exquis, une humanité en creux. Un premier roman - une vraie réussite. Prix Sade 2017 mérité.
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Osez 20 histoires de sexe à l'hôtel

Plutôt mignon et anodin mais agréable a lire et d'un style littéraire plus que convenable... Je suis une lectrice éclectique ...je lis aussi bien du Balzac, du Zola, du Mussi et j'aime aussi ces petites nouvelles érotiques sans prétention. La série est très bonne.
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Une fois n’est pas coutume, les éditions La Volte éditent durant cette année 2020 un recueil de nouvelles sous un pseudonyme collectif : Adorée Floupette. Elle nous présente ses Affaires du Club de la Rue de Rome.



Principe très méta

Les Affaires du Club de la Rue de Rome sont une aubaine. Tout d’abord pour quatre auteurs (Léo Henry, Raphaël Eymery, luvan et Johnny Tchekhova) qui ont l’occasion de réunir leur plume pour créer un univers commun, ensuite pour Adorée Floupette et ses disciples, car cette autrice méconnue du début du siècle dernier a, ô grand malheur, vu son œuvre être disséminée aux quatre vents par les hasards de l’histoire, c’est Léo Henry, grâce à bien d’autres hasards, qui a pu réunir quelques notes ça et là afin de reconstruire des récits malheureusement perdus. Enfin, c’est une aubaine pour de nombreux auteurs de la fin du XIXe siècle, car ils sont réunis en ces pages par le truchement de quelques aventures scabreuses : le Club de la Rue de Rome ressemble à une société secrète où Stéphane Mallarmé règne en Maître, recrutant comme il l’entend des enquêteurs de l’étrange qui ne sont autres que des écrivains bien connus (Oscar Wilde, Alphonse Allais, Octave Mirbeau, Arthur Rimbaud et bien d’autres à découvrir). Ces enquêtes sont l’occasion de fouiller le Paris de la fin du XIXe siècle et de plonger dans les affres du symbolisme et du décadentisme, français comme anglais.



Un recueil au goût étrange

Les quatre nouvelles qui se succèdent entre janvier et août 1891 sont très cohérentes, mais optent pour des thématiques assez rudes. « L’Étrange chorée du Pierrot blême », de Léo Henry, commence doucement en nous narrant l’enquête dans certains cabarets parisiens d’Alphonse Allais et surtout Jane Avril pour élucider le « mystère » d’un Pierrot qui inquiète fort le Maître du club de la rue de Rome ; l’enquête devient burlesque quand se mêlent les danses et les vapeurs d’absinthe. Puis « L’Effroyable affaire des souffreuses », de Raphaël Eymery, nous emmène dans une face sombre de certains écrivains, notamment britanniques : pour déjouer un mystère où de jeunes fillettes souffrent le martyr, le Maître fait appel à Oscar Wilde et à ses amis décadentistes.

Le « Coquillages et crustacés », de luvan, aborde la fascination de sociétés secrètes pour l’obscur et le grandiloquent, ici en lien avec l’univers marin. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, misent sur les mésaventures de Judith Gautier dans un Paris hanté par les morts grotesques et monstrueuses de poètes en détresse.



Ressenti

Clairement, nous sommes, avec ce recueil, dans un exercice de style très marqué. Le symbolisme est parfois difficile à comprendre, tant il mise sur l’abscons, notamment cette obsession pour le personnage de Stéphane Mallarmé qu’on peut à peine cerner, malgré quatre récits dans son giron. Le premier récit, celui de Léo Henry, est probablement le plus abouti ; le deuxième récit, de Raphaël Eymery, a lui aussi des qualités littéraires certaines, par contre le propos, l’intrigue monopolisent l’attention. Ainsi, le fait de suivre des écrivains aimant s’entourer constamment de petites filles pour leur faire le thé et leur raconter des histoires trouble un brin, mais les entendre rabâcher, sans vis-à-vis, que les femmes ne sont que flétrissures passé 12 ans, bon… Voilà. Même en sachant pertinemment que les autrices et auteurs de ce recueil ne sont pas débauchés comme leurs personnages, ça fait quand même rude à lire. D’ailleurs, je crois bien que la lecture de cette deuxième nouvelle m’a tellement gêné par moments, qu’enchaîner sur les deux suivantes leur en a coûté. « Coquillages et crustacés », de luvan, ne me laisse pas un souvenir impérissable, loin de là ; comme dans Susto, l’autrice m’a malheureusement perdu avec son style ; ses idées ont l’air captivantes, mais sa façon de les placer me les rendent cryptiques, c’est dommage. Enfin, « Les Plaies du ciel », de Johnny Tchekhova, semble un premier texte publié tout aussi intéressant mais qui ne gagne pas forcément à se trouver en dernier dans ce quatuor. D’une façon générale, les idées qui surnagent me transportent plutôt : les conditions de vie des classes populaires dans un Paris déshumanisé et embourgeoisé, la dureté du XIXe siècle en matière d’inégalités femmes-hommes, la corruption morale et physique de nombreux écrivains de l’époque donnant lieu à des écrits troublants (le fameux C.L.D.), etc. Mais, pour les apprécier, il est nécessaire de surpasser une écriture volontairement chargée, misant sur le cru et le grotesque jusqu’à l’écœurement (les vomissures de toutes les parties du corps sont légion). J’imagine très bien que ces récits montrent les abus du décadentisme (du peu que j’en connais en tout cas), mais qu’il est difficile de trouver un contrepoint à ces abus dans ces récits ! Anecdotique sûrement, mais intéressant quand même : les rares moments positifs sont ceux où c’est une protagoniste (Judith Gautier ou Jane Avril par exemple) qui vit l’action.



Ces écrits « retrouvés » d’Adorée Floupette pourront fasciner autant que lamenter, tant ils veulent amener le lecteur à l’hermétisme bien connu du poète Mallarmé ; malheureusement, cela peut être le lecteur qui peut se sentir à hermétique à cette littérature quand c’est poussé à l’extrême, c’est dommage.

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Pornarina

Lecture assez dérangeante dont je ne sais toujours pas quoi en penser. A la fois roman gothique et initiatique, l'histoire n'a cependant ni queue ni tête à moins d'en faire une analyse poussée afin de décrypter les intentions de l'auteur.



Que dire de ces descriptions macabres de la monstruosité humaine. De la fascination qu'exerce les tueurs en série sur un groupe "'experts" en la matière.

Sans début et sans fin, cette histoire n'en est pas vraiment une.

Violence gratuite ? Autopsie des actes ? En tant que lectrice, j'ai eu du mal à m'accrocher aux dire de l'auteur car sans fil conducteur, il ne s'agit ici que d'une suite de faits à la poursuite d'une chimère.

Une lecture sans avis donc mais qui mérite une seconde chance.
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

*** Comment vous dites ? Adorée Floupette ? ***





Quel drôle de nom qu'est Adorée Floupette ! Mais qui est Adorée Floupette ? Jamais entendu parlé de cette auteure (?) ce qui m'a valu la curiosité de sélectionner ce livre lors de la Masse Critique de ... Février ! ... Crise sanitaire oblige, je remercie les éditions La Volte pour l'envoi il y a quelques jours.



Revenons donc à Adorée Floupette. Après quelques recherches sur le net j'ai enfin compris qui était Adorée Floupette, mais chuuut .... Ma petite idée reste chez moi ...



Les Affaires du Club de la rue Rome : janvier-août 1891, se déroulent dans le tout Paris à l'époque où les fiacres filaient sur les pavés des rues Parisiennes. Monsieur "M" avait alors crée le Club des "mardistes" où écrivains, artistes et grands peintres se réunissent pour combattre les actes sataniques qui se multiplient dans la capitale.

Ces personnalités sont au service de "M" afin d'enquêter sur les meurtres atroces, horrifiques, très étranges et pour le moins surnaturels.



Quatre nouvelles où les auteurs nous font découvrir Paris avec ses personnages artistiques et connues d'une manière insatiable. Les enquêtes font leur chemin, on découvre des lieux, avec un vocabulaire du 19ème qui amuse et qui choque !



Personnellement j'ai eu un coup de cœur pour L'Affaire des Souffreuses de Raphaël Eymery.



Quand l'aspect sordide rencontre le loufoque on ne peut qu'aimer le livre.



Merci à Babelio pour l'obtention de ce livre dans le cadre de Masse Critique ... et d'avoir pu découvrir Adorée Floupette !!!





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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Quel étrange livre, mystérieux, cynique, effroyable parfois, il y a un passage ou l'énumération sordide dans les souffreuses ressemble à des textes de Céline du voyage au bout de la nuit...c'est bien cela que nous propose cet auteur inconnu Adorée Floupette (les nouvelles sont reprises et réécrites par 4 auteurs différents) , un voyage aux rivages du fantastique et de l'horreur; 4 nouvelles dont ma préférence va à l'étrange chorée du Pierrot blême et à l'effroyable Affaire des souffreuses, la nouvelle Coquillages et crustacés est à rien n'y comprendre, et pour finir, une intéressante nouvelle Les Plaies du ciel.

Mêlant personnages connus du Club de la rue de Rome, écrivains, peintres, sculpteurs, c'est un Paris inquiétant, où rôde d'inquiétantes créatures maléfiques, à l'ambiance d'Edgard Allan Poe qui n'aurait pas renié ces histoires fantastiques...
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Je ne sais pas si Les Affaires du Club de la Rue de Rome relève d’une supercherie littéraire ou d’une véritable entreprise d’exhumation de l’œuvre d’une autrice injustement oubliée (à vrai dire, j’ai ma petite idée). En revanche, ce que je peux vous dire, c’est que ce recueil comporte de formidables novellas.

Léo Henry, luvan, Raphaël Eymery et Johnny Tchekova puisent dans le style et le macabre des artistes décadents de la fin qu 19ème siècle pour proposer des récits marqués par un style mettant en valeur le surnaturel grotesque et sordide, mais également les troubles d’une société qui évoquent ceux qui secouent la nôtre.

La lecture de ce recueil m’a permis de découvrir la plume de ces auteurs, et je pense m’attarder sur leurs œuvres respectives !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

A la lecture de ces quatre novellas, je retiens surtout la générosité de leurs auteurs. Ils partagent leur amour de la fin de siècle à Paris d'une manière insatiable: un défilé des figures artistiques de l'époque, les visites des lieux infâmes, cabarets et souterrains, le vocabulaire ancien, qui amuse et choque. Le genre populaire avec ses cultes sataniques, ses rebondissements improbables, est à l'honneur. Léo Henry fait preuve de la plus grande maestria, avec son approche ludique et son style, à la limite de l'hystérie littéraire. Eymery régale avec sa morbidité sensuelle. Luvan organise un combat entre des créatures du folklore slave. Tchekhova opte pour un classicisme qui s'accorde à l'ensemble. Bref un plaisir à déguster. le projet n'est pas sans rappeler le club Diogène, déjà à son cinquième tome chez les éditions Malpertuis. le 1er démarre un peu plus tôt, lors de la Commune
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Pornarina

Découvert en flânant dans une librairie il y a quelques mois, je ne suis pas un habitué de ce genre de récit, donc j'appréhendais un peu le côté gore, mais c'est léger donc ça me va.

Un peu de violence et quelques descriptions macabres, mais pas de scène insoutenable. Pas de scène de sexe non plus : la tueuse en série / prostituée que tout le monde cherche n'est pas ancrée dans la réalité, aucune scène n'est écrite de son point de vue ni ne la montre directement, et les autres personnages sont tout entiers tournés vers cette quête.

Le récit est prenant et les personnages à la fois très étranges mais crédibles. La mythologie créée est bien ficelée, avec cette société secrète des "pornarinologues", très ambigus car chacun a ses motivations propres (elles sont globalement douteuses quand même ...), et l'exhumation de Sherlock Holmes même si elle n'apporte pas grand chose est un clin d’œil amusant au Détective que l'on a l'habitude de voir mis en scène dans diverses œuvres.
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Les Affaires du Club de la rue de Rome : Ja..

Quatre affaires horrifiques dans le Paris décadent de 1891, des enquêtrices et enquêteurs rares, une reconstitution mémorielle hors du commun.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/02/06/note-de-lecture-les-affaires-du-club-de-la-rue-de-rome-janvier-aout-1891-adoree-floupette/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Pornarina

Je n'aurais jamais lu ce livre si je ne l'avais pas aperçu à la médiathèque du coin, placé bien en évidence sur le présentoir des suggestions de lecture. Pourquoi pas, me suis-je dit.



Et j'ai été agréablement surpris. Raphael Eymery joue malicieusement avec les codes du gothique. C'est noir et sanguinolent mais juste ce qu'il faut. On retrouve les incontournables historiques du genre : le château et son donjon, les souterrains où forcément croupissent des prisonniers en état d'agonie plus ou moins avancée, les lieux labyrinthiques dans lesquels il est si facile de se perdre, l’hiver, les ténèbres, les personnages monstrueux..., avec les mises à jour contemporaines lorsque l’auteur fait écouter à un de ses personnage du doom metal, un rock à glacer le sang, ou le fait évoluer dans une architecture de béton.



Mais ce qui est intéressant, c’est qu’Eymeri écrit avec un certain recul et une certaine variété. Il ouvre des perspectives plus larges que le simple récit et ses conventions classiques. Son roman utilise des références historiques de personnages réels. Eymeri insère des passages encyclopédiques consacrés par exemple aux sœurs siamoises Rosa et Josepha Blazek, mère(s) du personnage du docteur tératologue dans le roman, à Ed Gein, un tueur en série américain, ou encore à Carl Tänzler, un homme qui avait déterré le cadavre de la femme qu’il aimait pour vivre à ses côtés. Et surtout, on voit apparaître dans le roman l’écrivain William T Vollmann, célèbre notamment pour son roman sur la prostitution à San Francisco. Eymeri en fait un portrait hilarant, pas si éloigné que cela de la réalité ! Le roman résonne aussi d’échos avec le récit biblique de Judith et Holopherne, ou avec la culture féodale japonaise avec la référence aux mercenaires (les shinobi ou ninja).

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Pornarina

Paradoxalement sur Diane, titre le moins âpre du concis EP Metal Circus, Hüsker Dü narrait la ballade du serial killer, Joseph Ture, conduisant sa victime Diane Edwards, une homonyme d'une girlfriend d'un autre serial killer, Ted Bundy, dans sa camionnette pour la violer puis la tuer :



« Hey little girl, do you need a ride?

Well, I've got room in my wagon why don't you hop inside

We could cruise down Robert Street all night long

But I think I'll just rape you and kill you instead



Diane, Diane, Diane



I heard there's a party down at Lake Cove

It would be so much easier if I drove

We could check it out, we could go and see

Oh won't you come and take a ride with me



We could lay in the weeds for a little while

I'll put your clothes in a nice, neat little pile

You're the cutest girl I've ever seen in my life

It's all over now, and with my knife ».



Les protagonistes de Pornarina n'écoutent pas Hüsker Dü mais Marylin Manson, Antony and the Johnsons ou Sunn O))). Et c'est bien dommage car cela aurait évité un ou deux clichés - notamment sur Marilyn Manson - que l'on trouve dans les romans traitant des mêmes thèmes que Pornarina.



Pornarina la-prostituée-à-tête-de-cheval, une serial killer émasculant ses victimes, est l'objet d'un mythe auprès des pornarinologues - ils sont à Pornarina ce que sont à Jack L'Éventreur les ripperlogues - qui la traquent à travers toute l'Europe et organisent des conférences à son sujet. Précisément, le livre suit l'un d'entre eux, le Dr Franz Blazek, et sa fille adoptive et bras armé, Antonie/Antonia - tous les deux sont des freaks. Vers la fin du roman, le romancier américain, William T. Vollmann, auteur d'une trilogie sur la prostitution et dont les prostituées sont souvent des personnages de ses livres, se mêle à l'histoire. Cette présence de William T. Vollmann fait du livre de Raphaël Eymery un livre à la Vollmann où personnages réels - Stéphane Bourgoin est par exemple cité - et fictifs - Sherlock Holmes (du moins son fantôme) fait par exemple son apparition - se croisent.



Premier livre de Raphaël Eymery pour lequel il a obtenu le Prix Sade du premier roman 2017, Pornarina s'intéresse à la question d'un certain attrait - entre fascination et répulsion - pour les serial killers en mobilisant une représentante féminine de cette population singulière, à la question de la parenté et à d'autres thèmes. Texte rythmé, parsemé ici et là de quelques (micro) fulgurances d'écriture et d'idées et de nombreuses références à Thomas Harris, David Cronenberg, Bram Stoker, Edgar Allan Poe ou Mary Shelley, ce premier roman propose une lecture plutôt « plaisante » même si certaines idées aurait mérité d'être davantage développées - a priori, il n'y aura pas de suite sur les pornarinologues et la pornarinologie.
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Pornarina

Je rejoins la critique de FungiLumini et vous transmets le lien vers ma chronique de Pornarina sur mon blog littéraire. Ce roman me semble mal aimé et je trouve cela dommage car il mérite d'être lu :



https://lechatseraphique.wordpress.com/2019/03/03/pornarina/
Lien : https://lechatseraphique.wor..
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Pornarina

Pour résumer, Pornarina est un roman qui sort des sentiers battus et n’est pas à mettre entre toutes les mains. Ses indéniables qualités stylistiques et philosophiques se heurteront aux valeurs traditionnelles des lecteurs et ne pourra pas le laisser indifférent. Au lecteur à garder l’esprit ouvert ! Les thématiques de déviance et de différence développées tout au long du texte ont vraiment su me plaire et je recommande ce titre aux lecteurs avertis.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Pornarina

je pense que la quatrième de couverture n'est pas adapté et induit le lecteur en erreur sur ce qu'il va lire. Je pensais suivre Pornarina dans sa vie, ses meurtres et en fait a aucun moment elle n'apparait. On suis en réalité des personnes qui s'intéresse au mythe de Pornarina.

Tous les personnages sont aussi glauque les uns que les autres et j'ai gâché ma lecture à attendre l'arrivée de Pornarina. Quand je me suis rendu à l'évidence j'ai pu enfin prendre plaisir à découvrir chaque personnage et me concentrer sur l'histoire réel et j'ai bien aimé ce mélange de famille Adams et Sherlock holme. c'est assez inattendu.
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