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Citations de Raphaël Glucksmann (188)


Les sociétés occidentales d'après-guerre avaient plus ou moins forgé un "homo democraticus" mesuré dans ses succès et soutenu par la collectivité dans ses déboires. Il laisse désormais place à un individu qui voit dans chacun de ses dollars une confirmation de son génie et dans la misère de son concitoyen la preuve de sa fainéantise. Un individu libéré du souci de l'autre et du commun.
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Pourquoi s'étonner des secousses populistes lorsque nos dirigeants s'alignent à ce point sur les intérêts des plus fortunés d'entre nous ? Pourquoi s'étonner du mépris grandissant pour l'autorité publique lorsqu'elle abandonne l'idée de réorganiser la société de façon plus juste, renonce à exercer le pouvoir que nous lui avions confié et se contente d'être une mise en scène d'elle-même ?
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Raphaël Glucksmann
J'accuse la communauté internationale de consentir à ce crime de mise esclavage des Ouïghours par son silence et sa passivité.
J'accuse les dirigeants de nombreux pays musulmans, du Pakistan à l'Arabie saoudite, qui brandissent d'un côté leur foi en étendard et de l'autre soutiennent la politique chinoise de destruction des mosquées.
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Raphaël Glucksmann
Le déni est un mécanisme d'autodéfense puissant. Il déréalise la réalité au nom du " réalisme " et permet de boire tranquillement son thé au salon alors que le feu gagne la chambre à coucher. Il fonctionne jusqu'à ce que la fuite devienne impossible.
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Les plus belles pages de la littérature française racontent l'éveil à un monde en ruines d'une conscience privée de boussole. Qu'y a-t-il de commun entre le romantisme désabusé de Musset, la colère révolutionnaire de Nizan et le rationalisme cartésien ? Cette expérience de la forêt qui reproduit l'acte de naissance renardien de notre identité. Notre littérature est une plongée sans cesse répétée dans notre trouble originel.
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Les autorités allemandes et pétainistes voulaient montrer que la résistance était le fait d'"étrangers" , ils mettaient en image sans le savoir le cœur même du récit national. Manouchian, Rajman, Alonso et les autres n'avaient pas une goutte de sang "français" et ils versèrent le leur pour la France. Pourquoi? Parce qu'elle était plus qu'un sol sur lequel ils avaient échoué, elle était une idée qu'ils avaient épousée, un livre ouvert qu'ils voulaient contribuer à écrire.
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(Tartuffe) porte une idéologie, développe une vision claire de l'obscurité des choses, propose une explication cohérente des incohérences du monde. Il offre des réponses. Il est efficace. Il nous hante tout autant que Renart. Il est son meilleur ennemi, la part de nous-mêmes qui entre en réaction face au "trouble" dans lequel nous évoluons, la part réactionnaire - au sens étymologique du terme- de notre être.
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Emmanuel Macron n'est que le dernier avatar de l'aveuglement des élites occidentales sur les causes de la crise que traversent nos démocraties. (...) Ne pas saisir les implications pour la démocratie de l'atomisation sociale, de l'explosion des inégalités, du délitement des liens civiques rend impossible toute résistance efficace à la déferlante populiste. Un lifting ne changera rien : une véritable révolution mentale et philosophique est nécessaire.
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Moins le pouvoir est grand, plus il doit se montrer et se dire.
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Contrôler les chômeurs apparaît comme essentiel. Lutter contre les systèmes ingénieux mis en place par les plus fortunés pour échapper à l'impôt semble moins urgent. (...) Pareil déséquilibre s'explique facilement : nos dirigeants fréquentent tout simplement plus de gens assujettis à l'ISF que de bénéficiaires du RSA. Lancer une croisade contre la fraude fiscale prendrait de front leur cercle de connaissances (et de leurs donateurs) alors que stigmatiser les pauvres ne leur coûte socialement rien.
Pareille interpénétration des hautes sphères économiques et politiques, voilà ce que Machiavel nomme "corruption". Sous sa plume, le terme désigne (...) la captation de l'espace commun par des groupes particuliers, la mise sous tutelle du pouvoir public par des puissances privées, l'intérêt de quelques uns devenant l'intérêt général. Autrement dit : la dégénérescence progressive de la démocratie en oligarchie.
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Il ne peut y avoir de démocratie stable sans capacité d'appréhender l'autre comme un alter ego : un système politique dans lequel chacun codécide de l'avenir de tous suppose que nous nous reconnaissions comme des égaux par-delà nos différences sociales et culturelles. L'empathie est un préalable éthique à la citoyenneté.Tout despotisme oeuvre à son éradication pour atomiser et soumettre. En reproduisant une telle logique, la société de solitude contemporaine ne met-elle pas en cause la possibilité même de la démocratie ?
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Nous sommes le 3 juillet 1315. Louis X proclame dans un édit royal que "le sol de France affranchit celui qui le touche". (...)Peu importe d'où il vient, peu nous chaut si dans son pays de provenance la servitude fait loi ou non, sans égard ni regard pour son génome, l'étranger en"touchant"notre terre, est automatiquement "affranchi". Il devient "franc", nom qui désigne à la fois un peuple et une "condition" juridico-politique (la "condition" d'être libre), pas un lignage ou un groupe sanguin. La grande aventure française du droit du sol vient d'être lancée.
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Pierre Mendès France proclamait en 1957 : « La République se construit sans cesse, elle ne peut qu’être éternellement révolutionnaire, à l’encontre de l’inégalité, de l’oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu’il reste des progrès à accomplir. » Comme il reste toujours des « progrès à accomplir », la République est consubstantiellement « inachevée » et « révolutionnaire ». Elle est un projet d’émancipation sans début ni fin, un chantier permanent. Quel message correspond plus à notre monde horizontal que cette « éternelle » révolution républicaine ? En se figeant dans le marbre, notre République meurt. En se pensant, se disant, se vivant comme un perpétuel devenir, elle est la réponse que nous cherchons aux défis du temps.
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Michel de l'Hospital, "le plus grand homme de France" selon Voltaire, appelle, pour éviter le pire, à remplacer la politique des religions, qui mène à la guerre civile, par la religion du politique, condition de la paix sociale.Son plaidoyer va bien au-delà d'une simple exhortation à la tolérance et à la coexistence religieuse, il appelle à libérer la politique de ses chaînes théologiques, à soumettre les dogmes religieux aux lois civiles et à la raison d'Etat.
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Le réactionnaire fleurit dans les périodes de crise. Seule la déchéance des clercs permet l'essor de Zemmour. Si les professeurs d'université avaient encore voix au chapitre, ses approximations historiques n'auraient jamais rencontré un tel écho.
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Raphaël Glucksmann
Quand vous traitez avec des régimes idéologiquement hostiles, il faut toujours avoir en tête cette vieille phrase de Lénine : " Les capitalistes nous vendrons la corde pour les pendre."

Dans le journal "Le Soir" du 28 avril 2023.
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Nous allons bientôt mourir. Nous le sentons, la savons, le répétons jusqu'à la nausée. Notre scène publique ressemble au mur des Lamentations. Intellectuels, politiques et journalistes nous distribuent l'extrême-onction et organisent nos funérailles. Ci-gît la France, vieille et grande nation morte de ne plus savoir comment ni pourquoi vivre.
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Dans tout affrontement, la première règle est de ne pas épouser les grilles de lecture de l'ennemi. (page 136)
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Rien n'arrête une idée quand son temps est venu.
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Il n'y a pas de continuité harmonieuse entre l'homme privé et le citoyen. Au contraire, le passage de l'un à l'autre suppose une rupture nette, "un changement prodigieux", violent, à l'image de celui provoqué en Brutus par le suicide de Lucrèce. L'homme privé, en devenant citoyen, bascule dans une autre sphère, dans laquelle il appartient à la chose commune avant de s'appartenir à lui-même.
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Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

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