Citations de Raphaël Haroche (107)
« Il n’y a rien à craindre que la crainte elle - même ... »
Décidément l’Homme avilit tout, emprisonne et humilie des dauphins devant la mer, alcoolise les Indiens, exhibe des ours polaires par quarante degrés à l’ombre.
Big Bang, il n'y a rien d'autre que ça, nous et les étoiles, rien d'autre à espérer, quand on comprend ça, on a fait une bonne partie du chemin.
[p35]
- Moi quand je regarde le ciel je me sens protégé.
- Moi je crois qu'il n'y a rien, et quand je regarde le ciel je ne vois que des morceaux de pierre qui dérivent dans le noir et je ne crois pas à ta résurrection des morts, tu imagines la surpopulation ? Soixante-dix milliards de spectres, des momies en bandelettes entassées dans des barres d'immeubles, avec le quartier des Romains et celui des Wisigoths, le pavillon nazi et celui des enfants gazés d'Auschwitz, les découpés du Rwanda, et maman, perdue dans tout ça, cherchant un endroit où acheter de la langue de bœuf bon marché pour son dîner, non, c'est plus rassurant de penser qu'il n'y a rien, crois-moi !
Tu es sorti jouer
La ville était neuve
Dans la rue les enfants hurlaient de bonheur et tu tenais la neige fraiche dans tes mains, cette neige qui t'avait guéri, tu la tenais comme si c'était de la possuière martienne
Des congères s'étaient formées sur le bord des routes on aurait dit que la ville avait été transportée sous d'autres lattitudes pendant la nuit"
(tirée de la nouvelle Aida)
Dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De ta première ride, de nos mauvais choix
De la vie qui nous baise, de tous ces marchands d'armes
Des types qui votent les lois, là-bas au gouvernement
De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie
Du temps qui avance, de la mélancolie
La chaleur des baisers, et cette pluie qui coule
Et de l'amour blessé, et de tout c’qu'on nous roule
Alors souris
Dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De la vieillesse qui prend, de leurs signes de croix
De l'enfant qui se meurt, des vallées du tiers-monde
Du salaud de chasseur qui descend la colombe
De ce que t'étais belle, et des rives arrachées
Des années sans sommeil, cent millions d'affamés
Des portes qui se referment de t'avoir vu pleurer
De la course solennelle qui condamne sans ciller
Alors souris
Et dans 150 ans, on n'y pensera même plus
À ceux qu'on a aimés, à ceux qu'on a perdus,
Allez, vidons nos bières pour les voleurs des rues
Finir tous dans la terre, mon Dieu, quelle déconvenue
Et regarde ces squelettes nous regardent de travers
Mais ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre
Il ne restera rien de nous, pas plus que d'eux
J'en mettrais bien ma main à couper ou au feu
Alors souris
Et dans 150 ans, mon amour, toi et moi
On sera doucement, dansant, deux oiseaux sur la croix
Dans ce bal déclassé, et encore je vois large
Peut-être qu'on sera repassés dans un très prochain naufrage
Mais y a rien d'autre à dire et veux rien te faire croire
Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi
Mais y a rien d'autre à dire, je veux rien te faire croire
Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi
Mais que veux-tu ?
Comment pouvaient-elles avoir la moindre idée de ce qui les attendait ? Aucune vache n'était jamais sortie vivante d'un abattoir pour raconter à ses semblables le sens de leurs vies et ce à quoi elles étaient destinées.
[p12]
Dieu c'est un mot que l'on colle quand on ne comprend rien, si un ver de terre voit passer un avion à réaction il doit se dire que c'est Dieu, les poules pensent que c'est le coq qui fait lever le soleil, les croyants appellent ça Dieu.
P.105
Je ferme les yeux pour faire disparaître le monde.
Il s'arrête, brandissant son pied de micro au-dessus de sa tête, d'un œil qu'il voudrait messianique, bouche ouverte, haletant, ces dix secondes d'effort ayant manifestement déjà bien entamé sa résistance physique.
Nic ne répond toujours pas, il continue à tisser des portées imaginaires de ses mains, je peux presque entendre le monde qu'il dessine, un monde qui disparaîtra avec lui comme une planète s'éteint.
Elle ferma les yeux et se mit à songer à la vitesse foudroyante de l'existence et aux espaces infinis qui la séparaient de son enfance.
(La réserve)
Le monde n'a rien de parfait, il y a des millions de créatures qui attendent notre extinction dans les fissures, sans dents, rampant, enchevêtrées dans le noir. Le monde n'a rien de parfait, des virus et des prisons ne cherchent qu'à nous coloniser avant de s'autodétruire faute de combattants, chacun ne cherche qu'à bouffer son prochain.
Elle avait dû vendre la maison de ses parents l'hiver dernier, elle était la personne la plus âgée de sa famille, il n'y avait plus aucun obstacle entre elle et la mort.
(La réserve)
Au-dessous, tout est calme à nouveau, l'avalanche s'est figée, la neige s'est remise en place, compacte comme du béton, peut-être quelqu'un a-t-il été emporté, peut-être essaie-t-il de creuser, sans savoir s'il se dirige vers la lumière ou s'il plonge vers l'obscurité.
Parfois j’ai l’impression que le monde est un piège qui se referme sur nous, la seule liberté est d’en sortir …
Est-ce qu'on ne devrait pas avoir pitié pour les enfants des bourreaux ?
Je ne crois pas qu'on s'intéresse beaucoup à notre liberté, j'ai parfois l'impression que le monde est un piège qui se referme sur nous, la seule liberté est d'en sortir...
Tu dois être un mensch, c'est ce que maman aurait voulu, tu ne vois pas qu'ici nous sommes dans le ventre de l'ennemi, tous ces gosses de riches n'attendent qu'un signe de faiblesse pour nous tailler en pièces, tu as vu comment ils appellent les pauvres ? Les suceurs de glace ! Tu as vu leur mépris lorsqu'ils descendent au camping pour trousser les filles, c'est encore le droit de cuissage qui s'applique, tu dois comprendre les règles sinon tu ne vas pas t'en sortir, arrête de te morfondre, pense à Harrison Ford, ce qu'il ferait à ta place ? Et Stallone ? Il foutrait le feu à tout l'internat, il ferait exploser la ville.
Je balaie du regard la cour de l'internat, enfants d'oligarques, de généraux, de marchands d'armes ou de pétrole, de financiers apatrides, corrompus à tous les étages, corrompus en famille, corrompus dans la solitude, jusque dans leur sommeil. Une réunion des parents d'élèves, si elle avait lieu, ressemblerait à une audience préliminaire de la Cour Pénale internationale.