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Citations de Rauda Jamis (66)


Frida, appuyée contre le mur, les paupières à demi closes, écoutait son père jouer derrière la porte. Indistinctement, les sons lui parvenaient telles des couleurs : noir, bleu, jaune... Ou des éléments en désordre : arbre, route, feu, hamac. Il y avait aussi des transparences, de l'eau d'un ruisseau jusqu'aux cascades, des vagues, la pluie. Une note isolée pouvait avoir la consistance d'une larme ou se déployer comme un sourire. Parfois, les accords devenaient des caresses que Frida recevait dans la pénombre, devant le salon, au milieu des guéridons de différentes hauteurs sur lesquels s'entassaient des pots de plantes vertes, fournies et verdoyantes, et un bouquet de grosses marguerites ou d'oeillets d'Espagne. Frida se laissait emporter loin, très loin.
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Un rêve sans espoir est un rêve qui tue.
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Chaque larme est une fragmentation de la vie.
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Sous les hourras, les pleurs, les mains et les mouchoirs agités, le bateau se détacha enfin du quai. Sur le pont, au milieu de la cohue, Wilhelm n'eut soudain plus aucune pensée, toute la tension qui avait précédé le départ d'un coup tomba. tel un étendard, seule la dernière phrase que lui avait dite son père tremblait dans le brouillard de sa tête vidée :
"Ich bin bei dir. " (Je suis avec toi.)
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Il y a notre mémoire. Et la mémoire transmise. Celle qui depuis nos débuts nous suit, et celle de ceux qui nous ont précédés. Les deux, chaque jour, diffusent leurs traces en nous, doux trésors ou lot de souffrances et de peines, qui elles aussi balisent nos chemins et ouvrent des voies.
Un jour, j'ai découvert le visage de Marina. L'expression un peu triste de ses traits et ses yeux qui me regardaient bien en face m'ont guidée vers ses mots.
(Préambule à "L'espérance est violente, évocation de Marina Tsvetaïeva)
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Frida était résolue à peindre son univers, réel ou symbolique, sans qu’aucune contrainte morale ou esthétique vînt l’entraver. Dans sa douleur, Frida était libre.
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Après l'accident, elle avait eu si peur de mourir. Puis elle avait espéré, de toutes ses forces, elle avait lutté. Elle vivait ses quarante ans comme un fardeau, n'ayant même plus envie d'aimer, n'espérant plus.
A plusieurs reprises, les médecins lui avaient laissé entendre qu'une part de ses souffrances physiques, elle les avait surtout psychosomatisées. Les séquelles de la poliomyélite étaient certaines, tout comme celles de l'accident, mais elles trouvaient en Frida un écho anormal. Elle essayait de comprendre. Qu'avait-elle amplifié ? Pourquoi ? Elle sentait, indistinctement, comment son état pouvait être une pression affective vis-à-vis des autres. Combien, au départ, elle l'avait vécu de façon alarmante, allant jusqu'à se convaincre d'une fatalité dont elle n'avait plus pu ensuite se défaire. Cette douleur, cette angoisse permanente avait contribué, bizarrement, à ce qu'elle se sentît toujours en vie. Ne rien sentir, après avoir frôlé la mort, c'eût été comme mourir.
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La peinture a rempli ma vie. J’ai perdu trois enfants et une autre série de choses qui auraient pu remplir mon horrible vie. Tout cela a été remplacé par la peinture. Je crois qu’il n’y a rien de mieux que le travail. (p. 306, Frida Kahlo, citée en exergue du chapitre 47, “L’Attachement”).
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C'est du fond d'elle que la peinture lui vint. Elle coulait de ses eaux mentales, de sa mémoire, de son imagerie intérieure, des images extérieures que son histoire avait intégrées. De son corps, par ses plaies ouvertes, la peinture débordait, sortait de Frida.
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J’espère que la sortie sera joyeuse et j’espère ne jamais revenir. (p. 394, Frida Kahlo parlant de sa mort, citée au chapitre 59, “Le Dernier mot”).
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L'art de Frida Kahlo de Rivera est un ruban autour d'une bombe.
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De cette agonie sans fin qu'a été ma vie, je dirais : j'ai été comme un oiseau qui aurait voulu voler et qui ne pouvait pas.
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Lorsque la nouvelle République sera établie , il n'y aura plus d'armée au Mexique . L'armée , c'est le plus grand appui de la tyrannie . Sans armée , pas de dictateur. Nous mettrons l'armée au travail . On établira dans toute la République des colonies militaires , formées de militants de la révolution . Ils travailleront trois jours par semaine , et durement , car le travail honnête est plus important que la guerre , et seul celui-ci peut former de bons citoyens . les autres jours ils recevront une instruction militaire qu'ils diffuseront à leur tour au sein du peuple pour lui apprendre à se battre . De sorte que , en cas d'invasion , en quelques heures , le peuple mexicain , soit sur pied de guerre dans les champs et les usines , armé , équipé et bien organisé pour défendre femmes et enfants . PANCHO VILLA , cité par John Reed .
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Quand Rembrandt a peint "La Leçon d'anatomie", il nous a réduits à ce que nous sommes et nous ne l'avons par supporté. Une telle véracité blesse le regard. L'outrage.
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Le petit train n'allait pas vite, le bus avait peut-être le temps de passer.
Peut-être pas.
...
Il est faux de dire qu'on se rend compte du choc, faux de dire qu'on pleure. Je n'eus aucune larme. Le choc nous déporta vers l'avant et la main courante me traversa comme l'épée le taureau.
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Qu'est-ce que j'ai pu rire ! ils n'ont jamais su que faire de ma date de naissance . Est-elle née le 6 juillet 1907 ? Ou bien le 7 juillet 1910 ? Je me suis bien amusée à les regarder se dépatouiller .
Tous , prétendus biographes , universitaires , journalistes , étudiants , amis , se confondaient , se sentaient obligés de justifier . Tantôt ils se plaisaient à imaginer que ma vie , racontée ou non par ma bouche , ne pouvait être que fable ou mythe . Ils avaient besoin de se persuader à tout instant que chacun de mes actes , chaque événement survenu devait participer du " personnage Frida Kalho " . D'autres s’angoissaient , leur besoin d’honnêteté effarouché , de ne pouvoir se saisir de la " vérité " . A ceux-là , il fallait la date exacte , sans quoi leur conscience éprouvait des malaises d'almanach , drôle de vertige ! Ou l'on s’accordait , une manière de résoudre la question , à me taxer d'un peu folle , ce qui avait l'avantage de ne faire de mal à personne et de rassurer tout le monde .........
Comme ils oublient tous , sans cesse , que dans ce pays plus de la moitié de la population ne connaît pas sa date de naissance , pas par pure ignorance ou parce que tout le monde jongle allègrement au gré des intérêts administratifs ...... et que j'en suis , de ce pays d'anarchistes de circonstance , d'énigmatiques , de sorciers , d'illuminés , d'escrocs violents .........
Comme ils négligent , bizarrement , que la plupart des gens rêvent de changer de prénom , de tête , quand ce n'est pas de peau , de vie ......
Je suis née avec une révolution .Qu'on se le dise . C'est dans ce feu-là que je suis née , portée par l'élan de la révolte jusqu'au moment de voir le jour ......
je suis bien fille d'une révolution , cela ne fait aucun doute , et d'un vieux dieu du feu qu'adoraient mes ancêtres .
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Moi, je dis que Frida Kahlo, être humain, a dû prendre conscience, par les faits de la vie, de la pleine existence de son corps. Je dis que Frida Kahlo, femme, a ouvert son corps et a exprimé ce qu'elle y sentait. Ce qu'elle ressentait a été tellement violent que si elle n'avait pas essayé de le cerner, de l'identifier, de l'ordonner ensuite, je dis qu'elle aurait pu devenir folle, submergée par des choses et des douleurs qu'elle n'aurait pas comprises , et nullement domptées. Moi, je dis qu'emmurer sa souffrance c'est risquer de se laisser dévorer par elle, de l'intérieur, et par des chemins troubles et insensés. Que la force de ce qu'on n'exprime pas est implosive, ravageante, autodestructrice. Qu'exprimer, c'est commencer à se libérer.
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Durant l'été 1922,Frida avait eu quinze ans. Un âge, en Amérique latine, considéré comme capital pour les femmes. Les "fêtes des quinze ans " sont répandues,qui consacrent,tel un baptême, l'entrée en religion et en vie, l'"entrée en femme".
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Un rêve sans espoir est un rêve qui tue.
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Il n'y a que les bords de mer pour éveiller la nostalgie et en même temps délivrer des tourments.
...
Je sais, Diego, vous êtes napolitain et vous n'êtes pas peintre. Mais regarder la beauté vaut toujours la peine.
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