Il avait pourtant beaucoup d’atouts ce joli petit livre des éditions Libretto ; court, 115 pages, en langue finlandaise à l’origine, parfait pour le voyage en train que j’avais à faire.
Et pourtant cela n’a pas matché…
La quatrième de couverture était pleine de promesses : ““La lune s’enfuit” a tout pour se transformer en livre-culte” ou encore “Rinnekangas, en faisant se heurter les contraires, provoque des éclairs de chaleur sensoriels dont on ne sort pas indemne”.
Et pourtant cela n’a pas matché…
Je ne suis pas entré dedans et n’ai pas ressenti ce qui pouvait faire le charme de cette littérature finnoise.
Je n’ai pas été passionné par cette histoire d’adolescents, peut-être suis-je aujourd’hui trop loin de la jeunesse !
Commenter  J’apprécie         331
C'est un roman très court mais quelle densité!
Que d'émotion et de peine en si peu de pages.
J'ai apprécié le style fluide et simple de l'auteur.
Le héros est un jeune garçon de treize ans. Il s'appelle Lassi et va rejoindre sa cousine Sonja et son cousin Léo dans une ferme de la campagne finlandaise, pour participer aux travaux de la moisson.
Tout semble ordinaire à première vue.
Pourtant la famille de Lassi n'est pas tout à fait comme les autres: le grand-père avait abandonné ses enfants à la suite du décès de sa femme et le père de Lassi ainsi que ses oncles et tantes ont été élevés comme des orphelins dans ce village de Latvala.
Plus tard le grand-père est revenu et habite une cabane à l'écart de la communauté.
Une communauté très religieuse et austère.
La cousine Sonja va initier les deux garçons son frère Leo et son cousin Lassi à des jeux sensuels, transgressifs.
Cette perte de l'innocence va aboutir à un drame.
Une très belle écriture et un tableau à la fois réaliste et poétique de plusieurs enfants qui arrivent à l'âge de l'adolescence et des premiers émois.
Commenter  J’apprécie         330
En épigraphe de «La lune s’enfuit» l’auteur a placé cette phrase tirée du film de Joseph Losey «Le Messager» : «Le passé est un lieu où les choses se passent différemment». Et le narrateur de cette histoire tragique va effectivement se retourner vers un épisode de son passé et nous faire traverser au cours des trois chapitres composant ce retour, «La joie», «Le chagrin» et L’expiation».
Le narrateur va comme les années précédentes, fin juin, à Latvala chez son Oncle Eino et sa tante Marjaana qui l’accueillent pour les vacances d’été. Il y retrouve ses deux cousins Léo et Sonja.
Au cours de cet été-là «nous courions tous trois avec frénésie vers quelque chose de très innocent, avec, au bout des doigts, la sensation des promesses redoutables de la vie.» p 18
Léo et Sonja étaient des créatures engendrées par quelque étrange vent de la nuit.(...) ils possédaient un univers qui n’appartenait qu’à eux, et où aucun adulte n’avait sa place.»
Léo idolâtrait sa soeur mais cet été-là leur cousin sent un changement dans le monde qu’ils lui avaient ouvert auparavant. Ils l’accueillent et l’enferment alors dans leur intimité.
Sonja est leur guide, elle les mène à la découverte d’un monde qu’elle crée et transforme au gré de sa fantaisie, un monde fait de rites païens où se mêlent pierres et arbres qu’elle sait emplir de mystères, de vie et de jeux érotiques. Sonja est en quelque sorte une déesse, une initiatrice pour les deux garçons.
«Sonja nous entraînait vers de mystérieuses ténèbres, fascinantes et brûlantes.» Elle les unit tous les trois dans un lien qu’ils souhaitent éternel.
Coupés du monde des adultes qu’ils rejettent et craignent mais auquel ils font habilement semblant d’obéir, leur monde est d’autant plus beau et fascinant qu’il est secret et doit le rester car leur union perdrait alors toute sa pureté. Un regard extérieur serait immédiatement accusateur, ne supporterait pas la transgression, la détruirait et la salirait.
Ils veulent tout, vivent sans le savoir dans l’excès, bravant les interdits le plus naturellement du monde.
Ils sont tous les trois avides de vie, captant et retenant avec grâce la moindre particule de joie. Ce récit est nimbé d’une grande pureté, d’un reste d’innocence venu de l’enfance, cette enfance qu’ils vont, contraints par les circonstances, devoir brutalement et tragiquement quitter. Les noms à consonnance nordique, la beauté sauvage de la nature environnante au solstice d’été ne font que renforcer la magie inquiétante de ce conte initiatique.
Commenter  J’apprécie         280
La culpabilité et la responsabilité peuvent elles se résoudre dans l'amour ?
Un écrivain se lance dans la rédaction d'un roman dont le personnage principal est un photographe qui finalise un vaste projet d'exposition de photos d'art portant sur les camps d'Auschwitz et de Birkenau. Cette exposition est inspirée de l’œuvre d'Imre Kertezs auteur hongrois rescapé des camps.
Mais le photographe est hanté à la fois par ses origines juives et par le remords d'avoir abandonné son fils il y a quinze ans. Lorsqu'il croise cette femme espagnole dans la rue, cette femme en pleurs qui va l'émouvoir, il sent que le destin bascule. Il la rejoint en Espagne. Cette rencontre va t-elle lui permettre de vaincre ses démons ? Et s'il s'agissait des démons de l'auteur lui-même qui est dépositaire d'un secret familial lié à l'histoire de la communauté juive dans son pays pendant la seconde guerre mondiale ?
Servi par une belle écriture, la tension est palpable dans cette réflexion sur la culpabilité, la responsabilité individuelle et collective et au final sur l'amour comme catharsis. Mais la lecture est par moment laborieuse du fait d'une focale axée essentiellement sur le religieux, qu'il soit chrétien ou juif, comme un déterminant du caractère profond des hommes.
Merci à Masse Critique et aux Editions Phébus pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie         110
Ce court roman est un condenser de sentiments qui vous explosent à chaque page ...Cette campagne Finlandaise dévoile ses charmes et ses douleurs avec ses coutumes et ses traditions qui s'opposent ....La chaleur estivale réchauffe ses paysages ou courent l 'innocence de ses trois enfants vers l 'inéluctable tragédie que l 'auteur laisse pressentir tout le long de ce souvenir d'enfance ...La beauté de ce livre brille de la narration si sensible si tendre et mélancolique de cet été riche en événements...Le témoignage de cet enfant devenu adulte caresse les sentiments de cet été ......
Superbe livre ....
Commenter  J’apprécie         80
Bouleversant !! Que dire ? ... peut-être, c'est l'été, trois enfants... et voilà... en dire plus, serait déjà trop en dire ! Pendant quelques jours, je n'ai pas ouvrir un nouveau livre ... et aujourd'hui encore, je ne peux regarder cette couverture, sans que tout ressurgisse ... waouh !
Commenter  J’apprécie         70
Ce court roman bouleversant aborde le sujet délicat de la perte de l'innocence, de la prise de conscience brutale du mal chez de jeunes adolescents.
Sonja, petite elfe finlandaise , Léo, son frère, ainsi que Lassi leur cousin vivent dans une Finlande reculée où la religion, le travail et le devoir sont les règles de vie .
Ces adolescents, qui se retrouvent chaque été dans la ferme familiale vivent en vase clos leur univers onirique qui va rapidement basculer dans une fusion charnelle qui les dépasse.
L'arrivée d' un drame obligera les personnages à entrer brutalement dans la réalité et perdre les dernière traces de leur enfance.
L'écriture, précise et assez peu poétique en fait, décrit assez bien les conditions de vie de cette campagne finlandaise.
Les bouleversements adolescentes sont évoqués avec une sobriété qui m'a empêchée d'être complètement emportée émotionnellement par cette histoire.
Un livre qui me laisse un peu sur ma faim...
Commenter  J’apprécie         50
Étrange et dérangeant roman. Des adolescents passent l'été ensemble, et tissent des liens... Jusqu'à un drame, nœud du roman, mais pas seulement... Secrets de famille, sentiments complexes à l'adolescence, pratiques religieuses, tout ceci donne une atmosphère pesante mais c'est un bon roman, qui ne laisse pas indifférent, et dont l'écriture est très belle.
Commenter  J’apprécie         40
Ce roman nous plonge dans la chaleur de l'été d'un petit village finlandais. Trois enfants étouffés par l'autorité et les croyances des adultes s'inventent un monde à eux, avec leurs jeux et leurs propres règles. Cet été va les changer à jamais, leur apportant tour à tour joie, bonheur, plaisir, découverte et finalement douleur et chagrin. C'est un récit très particulier qui oscille sans cesse entre le bien et le mal, un passage brutal de l'adolescence à l'âge adulte. On assiste à l'éveil de ces jeunes adolescents et à leur apprentissage de l'amour et de la sexualité.. Si tout est mis en place par l'auteur pour que tout nous semble pur, innocent et naturel, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un certain malaise et de trouver ce récit dérangeant. La relation que les personnages entretiennent ne me plaisait vraiment pas. Et puis peu à peu, on oublie, la joie laisse place à la souffrance et on assiste impuissant à la douleur de ces enfants.
S'il est dérangeant, ce récit est aussi touchant et plein d'humanité. L'auteur arrive à nous faire ressentir la douleur des personnages. Il aborde avec beaucoup de justesse le deuil et la souffrance et j'ai aimé le regard extérieur que porte les enfants sur leurs parents, leur incompréhension face aux traditions religieuses qu'ils trouvent souvent absurdes. La description des moeurs des paysans finlandais est également très intéressante et j'ai aimé me plonger dans un univers inconnu. Si la première partie m'a dérangé, j'ai beaucoup aimé le reste du livre, sombre et mélancolique. La brièveté du roman est à l'image de cette histoire, après un court instant de bonheur, pur, intense, fort et ennivrant, la mort arrive et laisse un goût amer, dévastant tout sur son passage et modifiant les vies de ceux qui restent, à jamais. L'été est passé, les enfants n'en sont plus et il faut continuer à vivre, malgré tout...
Commenter  J’apprécie         40
Reçu par Masse Critique.
Le roman est assez particulier: un écrivain, qui a vécu toute sa vie avec le poids de la culpabilité de son père pour un geste qu'il avait commis, s'isole pour écrire un roman.
Le personnage principal est un photographe à moitié juif, qui prépare une exposition sur la Shoah, et tente de fuir la culpabilité qu'il éprouve pour avoir abandonné son fils. Son chemin croise celui d'une jeune femme espagnole bouleversée par le drame récent qu'elle vient de vivre, et c'est ensemble qu'ils auront une chance de vaincre leurs démons, en s'apprivoisant petit à petit.
L'écriture est assez fluide, ça se lit vite, même si j'y ai trouvé des longueurs vers les 3/4 du roman.
Les deux principaux reproches que je pourrais faire sont:
- tout d'abord le suspense raté: jusqu'au trois-quart du roman, le drame vécut par l'espagnole n'est pas révelé et toujours évoqué à demi-mots. Or il est très facile de deviner du premier coup de quoi il s'agit et l'effet de suspens voulu retombe comme un soufflé à chaque fois.
- la religion est un personnage à part entière du roman mais elle est parfois trop mentionnée à mauvais escient.
Cela reste un bon roman sur le thème de la culpabilité et la rédemption, qui fait réfléchir.
Commenter  J’apprécie         30
J’ai été décontenancée par ce. Kurt roman intense, tragique mais dérangeant. Une découverte du passage des livres encore une fois. À tenter, il se lit d’une traite et l'écriture est habile et aiguisée.
Commenter  J’apprécie         20
Trois pré-adolescents, une soeur, un frère et un cousin. Un monde rural, une pratique religieuse intense de la part des adultes. Des relations sexuelles entre les trois jeunes, bravant les interdits. Un grand-père, ancien légionnaire, parti et revenu. Un accident mortel, la soeur meurt en raison d'un acte maladroit du frère. De la tristesse, des doutes et de la suspicion. La mort d'un adulte provoquée par l'un des garçons. De beaux paysages. De belles phrases. Tous les ingrédients éventuels pour faire un roman captivant. Mais voilà ça ne prend pas, trop anecdoctique, pas vraiment poétique, l'interdit exprimé de manière trop banale, les liens entre les personnages trop plats. Tout cela manque d'expression. La fièvre romanesque n'est pas au rendez-vous.
Commenter  J’apprécie         20
Il ne faut pas trop en dire sur ce livre pour ne pas tout dévoiler... Il y a Lauri, son cousin Léo et surtout sa cousine Sonja, la soeur de Léo. Ils sont jeunes, découvrent la beauté de la nature, l'amour, la passion, s'éloignent des adultes et de ces croyances religieuses qui rythment leur vie, ils sont bien tous les trois, seuls contre tous, dans leur monde à eux. Un monde où l'amour n'a pas de limite. Mais leur joie laisse bien vite place à un immense chagrin un beau jour d'été, un trou béant se forme alors dans le coeur de Lauri et cet étrange homme, Lotvonen n'y est pas étranger. Léo est quant à lui inconsolable, ce qui était ne sera plus jamais. Un roman très fort, très particulier tant les sentiments qui animent les personnages sont étranges, une atmosphère chaude en cet été finlandais, une ambiance lourde de secrets... Un court moment très intense mais quelque peu dérangeant...
Commenter  J’apprécie         20
Rax Rinnekangas a la bonne idée de s'être laisser inspirer par Camus, le résultat est remarquable...
Commenter  J’apprécie         10
Les tourments de l'adolescence superbement retranscris....
Commenter  J’apprécie         10