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Citations de Raymond Chandler (443)


Les premières phrases : Il était à peu près onze heures du matin, on arrivait à la mi-octobre et, sous le soleil voilé, l'horizon limpide des collines semblait prêt à accueillir une averse carabinée. Je portais mon complet bleu poudre, une chemise bleu foncé, une cravate et une pochette assorties, des souliers noirs et des chaussettes de laine noire à baguettes bleu foncé. J'étais correct, propre, rasé, à jeun et je m'en souciais comme d'une guigne. J'étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé. J'avais rendez-vous avec quatre millions de dollars.
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Sa voix se perdit dans un soupir de tristesse, comme celle d’un entrepreneur de pompes funèbres réclamant un acompte.
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« L’endroit était plein à craquer de mâles avec veston d’été et haleine alcoolisée et de femelles aux rires suraigus, aux ongles sang de bœuf et aux mains sales. Le patron de l’endroit, un dur de dur de bas étage, en bras de chemise, avec un cigare mâchonné, surveillait la salle, l’œil inquisiteur. À la caisse, un homme aux cheveux clairs se battait avec un poste de radio miniature pour tâcher d’avoir le dernier communiqué, mais le poste était aussi riche en parasites que la purée de patates en eau. Dans un coin, au fond de la pièce, un orchestre genre cow-boy de cinq musiciens, vêtus de vestes blanches mal coupées et de chemises pourpres, essayait de dominer le vacarme du bar ; ils souriaient sans joie parmi le nuage de fumée de cigarettes et le grondement des voix avinées. À Puma Point, l’été, cette si charmante saison, battait son plein. »
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Le salon était vide. Il était plein de silence et du souvenir d'un parfum de grande classe. Un de ces parfums qu'on remarque seulement au moment où il finit de se dissiper, comme la dernière feuille d'un arbre.
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Les flics ne sont pas affectueux quand on a du retard pour les prévenir d’un meurtre.
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Sous mes lèvres, son visage était glacé. Elle leva les mains, prit ma tête et m'embrassa violemment sur les lèvres. Sa bouche aussi était glacée.
Je sortis et la porte se ferma derrière moi, sans bruit ; la pluie pénétrait sous le porche, moins froide que ses lèvres.
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Eh bien ! fis-je. Du temps de ma jeunesse, on s'y prenait à plusieurs fois pour déshabiller une femme. Aujourd'hui, elle est déjà au lit qu'on se bat encore avec son bouton de col.
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- J’ai une idée formidable, chéri, dit-elle avec un sourire enjôleur. Si on ramenait la voiture chez toi ? On prendrait ta décapotable à la place. (...)
- Désolé, dit avec courtoisie le type aux cheveux blancs, mais je ne l’ai plus. J’ai été forcé de la vendre. (...)
- Vendu ? Comment ça, chéri ?
Elle s’écarta de lui sur le siège, mais sa voix était encore beaucoup plus distante.
- Comment ça, dit-il. Pour pouvoir manger.
- Oh ! je vois, fit-elle d’un ton glacial.
On lui aurait posé une tranche napolitaine sur les cuisses qu’elle n’aurait pas fondu.
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Chaque fois que je ne peux respirer du whisky sans frissonner, c’est que ça va mal.
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- Tu t'es encore fourré dans le pétrin, à ce que je vois, dit-il, jovial. Pourquoi n'essaierais-tu pas un petit boulot tranquille : embaumeur, par exemple.
- C'est trop long à apprendre.
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Elle tomba dans mes bras à la renverse. Il fallait la retenir ou elle allait se fracturer le crâne sur le carrelage. Je l'attrapai sous les bras et elle me fit immédiatement le coup des jambes en caoutchouc. Il me fallut la serrer contre moi pour l'empêcher de choir. Quand sa tête toucha ma poitrine, elle la tourna vers moi et gloussa :
- Vous êtes chou, dit-elle. Moi aussi, je suis chou.
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Elle eut un sourire radieux et acquiesça.
- Naturellement, Mildred Haviland. Vous ne vous en souvenez pas, Eustache ?
Il ne s'en souvenait pas. Il nous regardait avec l'air d'un cheval qui s'est trompé de box.
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(traduction de Nicolas Richard)
Je rangeais la bouteille d’alcool et allai au lavabo rincer le verre. Quand ce fut fait, je me lavai les mains, me passai la figure à l’eau froide et me regardai. La rougeur à la joue gauche avait disparu mais ça m’avait l’air un peu enflé. Pas beaucoup mais suffisamment pour que je me crispe à nouveau. Je me brossai et regardai le gris dans mes cheveux. Il commençait à y en avoir beaucoup. Le visage sous les cheveux avait un regard malsain. Je n’aimais pas du tout ce visage.
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Il raccrocha brutalement. Je reposai l'écouteur tout en me disant qu'un flic honnête qui a quelque chose à se reprocher se montre toujours agressif. Un flic malhonnête aussi. D'ailleurs, à peu près tout le monde en général, moi y compris.
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PAS SI VILAIN QUE ÇA

Qu'importait l'endroit où l'on reposait une fois qu'on était mort ? Dans une fosse de drainage crasseuse ou dans une tour de marbre au sommet d'une haute colline ?

On était mort, on dormait du grand sommeil, on ne se préoccupait pas de ce genre de choses. Du pétrole et de l'eau, ou du vent et de l'air, c'était pareil.

On dormait du grand sommeil, c'est tout, on se fichait de savoir de quelle vilaine manière on était mort ou dans quel vilain lieu on était tombé.

Moi, je faisais partie de ces vilaines choses maintenant.




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EXTRAIT DE LA PREFACE ECRITE PAR LE NOUVEAU TRADUCTEUR

(...)
La traduction de Boris Vian, la seule disponible jusqu'à aujourd'hui, est de son temps.

Elle est historiquement importante, même si elle est plus sage que ce qu'on aurait pu attendre de l'auteur de L'écume des jours.

Elle est supérieure à celles des romans ultérieurs de Chandler, en particulier The Little Sister et The Long Goodbye, sauvagement coupés, trahis jusque dans leurs titres (respectivement Fais pas ta rosière !, n° 64, et Sur un air de navaja, n° 221).

Elle n'est cependant pas exempte d'inexactitudes et ne respecte pas toujours le style et la syntaxe de Chandler, auxquels celui-ci tenait par-dessus tout.

Il nous a semblé qu'une nouvelle traduction, tirant parti de la consécration littéraire de Chandler et de la connaissance plus fine que l'on a aujourd'hui de ses intentions, devait mettre en valeur certains aspects de son style qui avaient été émoussés dans la traduction de Vian.

(...)

En somme, si la version de Vian reste classique, on espère que celle-ci permettra au lecteur de découvrir certains aspects cachés du Grand sommeil qui étaient restés dans l'ombre depuis 1948.



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« Je retirai mes lunettes noires et en tapotai délicatement l’intérieur de mon poignet gauche. Si on peut jouer les libellules quand on pèse quatre-vingt-cinq kilos, je crois que je faisais de mon mieux. »
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Etant un flic je préfère que la loi triomphe. J'aimerais voir de belles canailles bien habillées comme Eddie Mars s'abîmer les ongles dans des carrières de cailloux à Folsom, côte à côte avec de petits minables des faubourgs sous-alimentés qui se sont fait pincer à leur premier casse et n'ont jamais eu de chance depuis. C'est ça que je voudrais. Vous et moi, nous avons vécu assez longtemps pour savoir que jamais je ne verrai ce jour-là. Ni dans cette ville, ni dans une ville moitié moins grande, ni dans le moindre recoin des florissants, vastes et verdoyants Etats-Unis d'Amérique. Nous ne dirigeons pas notre pays de cette façon-là.
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Je suis sorti deux fois avec elle et je suis allé deux fois la voir chez elle, à boire son whisky. C'était agréable, mais je n'avais ni l'argent, ni les costumes, ni le temps, ni les bonnes manières qu'il aurait fallu. Un jour, on m'a dit qu'elle était partie pour New-York.
J'étais content qu'elle parte - bien qu'elle n'ait pas pris la peine de me dire au-revoir.
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Bien sûr, dit-il. Je ne suis qu'un crétin de flic. N'importe qui pourrait me voler mes oreilles sans que je m'en aperçoive.
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