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Citations de Raymond Chandler (445)


La voix au téléphone semblait coupante et péremptoire, mais je n'entendais pas trop bien ce qu'elle disait - d'abord, parce que je n'étais qu'à moitié réveillé, et ensuite, parce que je tenais le récepteur à l'envers. L'ayant retourné maladroitement, je poussais un grognement.
- Vous m'entendez ? Ici Clyde Umney, l'avocat !
- Clyde Umney, l'avocat ? Je croyais qu'il y en avait plusieurs...
- Vous être bien Marlowe ?
- Ouais, je crois.
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Raymond Chandler
Qu’on me montre quelqu’un qui ne peut pas souffrir le roman policier : ce sera un pauvre type, un pauvre type intelligent - peut-être - mais un pauvre type tout de même.
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J'étais en train de grimper le perron quand ils se décidèrent à sortir pour m'interpeller. C'était le tandem classique, les deux mirontons fagotés comme toujours, avec cette inévitable souplesse de robot et cet air de croire le monde entier suspendu à leurs lèvres, dans l'attente de leurs directives.
-C'est vous Marlowe ? On a deux mots à vous dire.
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Tous deux avaient des yeux patients, précis, attentifs, froids, méprisants, des yeux de flics. Ils les avaient récoltés pendant leur stage préparatoire.
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 Je possède des journaux, mais je ne les aime pas. Je les considère comme une menace permanente pour le peu qui nous reste de vie privée. Leurs constantes récriminations en faveur d’une presse libre signifient, quelques honorables exceptions mises à part, la liberté de tripatouiller dans les scandales, les crimes, la haine, la diffamation, le sexe, etc. Un journal est une affaire qui rapporte grâce à sa publicité. Je n’ai pas à vous apprendre ce qui assure les gros tirages.
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Elle se leva lentement, et s'approcha en ondulant dans sa robe noire collante de tissu mat. Elle avait de longues cuisses, et elle marchait avec un certain petit air que j'avais rarement remarqué chez les libraires. Elle était blond cendré, les yeux gris, les cils faits, et ses cheveux en vagues arrondies découvraient des oreilles où brillaient de gros boutons de jais. Ses ongles étaient argentés. Malgré son attirail, elle devait être beaucoup mieux sur le dos.
Elle s'approcha de moi en déployant un sex appeal capable d'obliger un homme d'affaires à restituer son déjeuner, et, secouant sa tête, remit en place une boucle de cheveux doux et brillants ... pas très dérangée d'ailleurs. Elle eut un sourire hésitant qu'on n'aurait pas eu de mal à rendre aimable.
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La plupart des gens traversent l'existence en déployant la moitié de leur énergie pour essayer de protéger une dignité qu'ils n'ont jamais eue.

(The Long Goodbye)
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- Faites votre choix, dis-je. Ou je vous lis un chapitre de la Bible ou je vous paie un verre. L'un ou l'autre.
- Frère, dit-il d'une voix sonore, j'aime bien lire ma Bible en paix, en famille. (...)
Je fis le tour du comptoir, tirai une flasque de bourbon de ma poche revolver et la lui tendis à l'abri du meuble.
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- Le crime organisé n'est que le côté malpropre du dollar roi.
- Et le côté propre?
- Je ne l'ai jamais vu.
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- Vous savez ce qui cloche dans ce business (le cinéma)?
- Personne ne le sait, répondis-je.
- Trop de sexe. Il convient à un moment et dans un endroit précis. Mais on nous en sert à toutes les sauces. On nous étrangle avec. On se noie dedans. Ça finit par attirer les mouches.
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Nous sortîmes dans la lassitude du soir ; il voulait marcher, me dit-il. Nous étions venus dans ma voiture et, pour une fois, j'avais réussi à payer l'addition. Je le regardais s'éloigner. La lumière d'une vitrine s'accrocha dans ses soyeux cheveux blancs et il disparut dans le brouillard ténu du soir. Je le préférais encore saoul, au bout de son rouleau, affamé, mais avec une étincelle de fierté. Ou peut-être était-ce moi qui préférais après tout jouer les saint-bernard ?
Il m'aurait raconté toute sa vie si je le lui avais demandé. Mais je ne cherchais même pas à savoir comment il avait été défiguré. Si je lui avais posé la question et s'il m'avait répondu, deux vies auraient peut-être pu être sauvées.
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Les Français ont une expression pour ça. Ces salauds-là ont toujours le mot de la situation. "Partir, c'est mourir un peu."
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Raymond Chandler
Comment enjoint-on à un homme de partir, en termes vulgaires ? Dégage, tire-toi, fous le camp, taille la route, etc. Tous très efficaces. Mais rien ne vaut l'expression classique utilisée pour de vrai par Spike O'Donnell (l'un des frères O'Donnell, de Chicago, la seule petite bande qui ait dit aux gangsters de Capone d'aller se faire voir et qui en ait réchappé). Ce qu'il a dit, c'était : Fais-toi rare.


(cité par Ken Druen dans "Le Martyre des Magdalènes")
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Je portais mon complet bleu poudre, une chemise bleu foncé, une cravate et une pochette assorties, des souliers noirs et des chaussettes de laine noire à baguettes bleu foncé. J’étais correct, propre, rasé, à jeun et je m’en souciais comme d’une guigne. J’étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé.
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L'ennui avec les flics, c'est pas qu'ils soient couillons ou vendus ou vaches, mais c'est qu'ils s'imaginent que le fait d'être flic leur donne un petit quelque chose qu'ils n'avaient pas avant. C'était peut-être vrai dans le temps, mais plus maintenant. Ils ont au-dessus d'eux beaucoup trop de types futés qui tirent les ficelles.

(Adieu, ma jolie)
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Vous n'aimez peut-être pas les jeunes filles élancées, aux cheveux couleur de miel, et dont la peau fait penser à des pêches de primeurs que l'épicier se choisit clandestinement pour son usage personnel. Si vous ne les aimez pas, j'en suis sincèrement désolé pour vous.
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Là-bas, dans la nuit des mille et un crimes, des êtres humains meurent, sont mutilés, déchiquetés par des éclats de verre, écrasés contre des volants ou sous de larges pneus. Des êtres humains sont battus, volés, étranglés, violés, assassinés. Des êtres humains sont affamés, malades, rongés d'ennui, de solitude, de remords ou de crainte, cruels, fébriles, secoués de sanglots. Une ville qui n'est pas pire que les autres, une ville riche, vigoureuse et fière, une ville perdue, éclopée, vide.
Tout dépend de la place que vous occupez, du standing auquel vous pouvez prétendre.
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Elle dit d'une voix sans timbre :
- Je veux mes photos, Joe.
Brody déglutit et tenta de sourire.
- Bien sûr, mon petit, bien sûr...
Il dit ça d'une petite voix plate qui ressemblait à la voix qu'il avait prise pour me parler comme une pétrolette à un camion de dix tonnes.
Carmen reprit :
- Vous avez tué Arthur Geiger. Je vous ai vu. Je veux mes photos.
Brody devint vert.
- Eh... attendez une minute, Carment ! glapis-je.
La blonde Agnès revint à la vie en un éclair. Sa tête plongea et elle me planta ses dents dans la main.

LE GRAND SOMMEIL.
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Raymond Chandler
– Parlez-moi un peu de vous, Mr. Marlowe. Enfin, si vous trouvez ma demande acceptable.
– Qu'est-ce que vous voulez savoir? répondis-je. Je suis détective privé, et depuis pas mal de temps. Je suis un loup solitaire, célibataire, bientôt entre deux âges et fauché. Je me suis retrouvé en taule plus d'une fois et je ne m'occupe pas d'affaires de divorce. J'aime l'alcool, les femmes, les échecs et quelques autres petites choses. Les flics ne m'aiment pas, mais j'en connais deux avec lesquels je m'entends bien. Je suis un fils du pays, né à Santa Rosa, mes parents sont morts ; je n'ai ni frère ni sœur, et si un jour je me fais assommer au fond d'une impasse, comme ça pourrait arriver à n'importe qui dans mon métier, comme d'ailleurs à des tas de gens dans d'autres métiers ou même sans métier, personne ne se dira que sa vie a perdu son sens.
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- Mais c'est qui, cet Hemingway ?
- Un type qui répète sans cesse les mêmes bobards, au point qu'on finit par le prendre pour un marrant.
- Ca doit prendre un sacré bout de temps.

(Adieu ma jolie)
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