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Citations de Raymond Queneau (831)


— Alors, tu t’es bien amusée ?
— Comme ça.
— T’as vu le métro ?
— Non
— Alors, qu’est-ce que t’as fait ?
— J’ai vieilli.
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Ils se grattèrent les couilles et se levèrent, par politesse, Zostril tira la bobinette et la chevillette ayant chu, Eveline entra.
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–Américanophile! s’esclame Gabriel, t’emploies des mots dont tu connais pas le sens. Américanophile! comme si ça empêchait de laver son linge sale en famille. Marceline et moi, non seulement on est américanophiles, mais en plus de ça, petite tête, et en même temps, t’entends ça, petite tête, en même temps, on est lessivophiles. Hein? ça te la coupe, ça (pause) petite tête.
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Zoologique

Dans la volière qui, à l'heure où les lions vont boire, nous emmenait vers la place Champerret, j'aperçus un zèbre au cou d'autruche qui portait un castor entouré d'un mille-pattes. Soudain, le girafeau se mit à enrager sous prétexte qu'une bestiole voisine lui écrasait les sabots. Mais, pour éviter de se faire secouer les puces, il cavala vers un terrier abandonné.
Plus tard, devant le Jardin d'Acclimatation, je revis le poulet en train de pépier avec un zoziau à propos de son plumage.
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Zazie, goûtant au mets, déclara tout net que c'était de la merde. Le flicard élevé par sa mère concierge dans une solide tradition de boeuf mironton, la rombière quant à elle experte en frites authentiques, Gabriel lui- même bien qu'habitué aux nourritures étranges qu'on sert dans les cabarets, s'empressèrent de suggérer à l'enfant ce silence lâche qui permet aux gargotiers de corrompre le goût public sur le plan de la politique intérieure et, sur le plan de la politique extérieure, de dénaturer à l'usage des étrangers l'héritage magnitique que les cuisines de France ont reçu des Gaulois, à qui l'on doit, en outre, comme chacun sait, les braies, la tonnellerie et l'art non figuratif.
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- Tu vois donc pas que Gabriel répète n'importe quelle connerie sans la comprendre, suffit qu'il l'ait entendue une fois.
Faut bien les entendre pour les répéter, rétorqua Gabriel. As-tu jamais été foutu de sortir une connerie que t'aurais trouvée à toi tout seul?
- Faut pas egzagérer, dit le type.
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Distinguo

Dans un autobus (qu'il ne faut pas prendre pour un autre obus), je vis (et pas avec une vis) un personnage (qui ne perd son âge) coiffé d'un chapeau (pas d'une peau de chat) cerné d'un fil tressé (et non de tril fessé). Il possédait (et non pot cédait) un long cou (et pas un loup con).
Comme la foule se bousculait (non que la boule se fousculât) , un nouveau voyageur (et non un veau nouillageur) déplaça le susdit (et non suça ledit plat). Cestuy râla (et non cette huître hala), mais voyant une place libre (et non ployant une vache ivre) s'y précipita (et non si près s'y piqua).
Plus tard je l'aperçus (non pas gel à peine su) devant la gare Saint-Lazare (et non là où l'hagard ceint le hasard) qui parlait avec un copain (il n'écopait pas d'un pralin) au sujet d'un bouton de son manteau (qu'il ne faut pas confondre avec le bout haut de son menton).
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Contre-petteries

Un mour vers jidi, sur la fate-plorme autière d'un arrobus, je his un vomme au fou lort cong et à l'entapeau chouré d'une tricelle fessée. Toudain, ce sype verpelle un intoisin qui lui parchait sur les mieds. Cuis il pourut vers une vlace pibre.
Heux pleures tus dard, je le devis revant la sare Laint-Gazare en crain d'étouter les donseils d'un candy.
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Vous êtes vachement mieux balancée qu'une carte hebdomadaire, qu'il m'a dit, et drôlement plus rebondie qu'un carnet de tickets.
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LE VELOURS OLFACTIF



Le velours olfactif et grenu du dupont rouge
                                                            [lie-de-vinette
étalé par plaques sous les marronniers des lumières
                                                            [descendantes
drape le sort mortel des ombres des bourgeois
                                                            [frétillantes
dans l'ombre de la ville où le tramway s'endort dans
                                                     [un bruit de clochettes

Il dort aussi la nuit tels ces véhicules en leurs dépôts
                                                            [lointains
suburbain l'appel des timbres n'éveille pas le drap qui
                                                            [songe et rêve
sans postérieur posé sur lui près des chaises qui dans
                                                            [le noir s'épongent
comme un chien de chasseur au gibier qui fuit du
                                                            [soir jusqu'au matin

Demain s'éveillera velours harpe des ongles crissement
                                                            [des paumes
s'éveillera velours toujours velours et les garçons
                                                       [herbus pieds noirs
sèmeront sur ses pattes la neige des bois passés au
                                                            [laminoir
tandis que le jour épargne encor le creux sordide de
                                                            [ces atomes
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MALADROIT. Prenons le taureau par les cornes. Encore une platitude. Et puis ce gars-là n'avait rien d'un taureau. Tiens, elle n'est pas mauvaise celle-là. Si j'écrivais : prenons le godelureau par la tresse de son chapeau de feutre mou emmanché d'un long cou, peut-être bien que ce serait original. Peut-être bien que ça me ferait connaître des messieurs de l'Académie française, du Flore et de la rue Sébastien-Bottin. Pourquoi ne ferais-je pas de progrès après tout. C'est en écrivant qu'on devient écriveron. Elle est forte celle-là. Tout de même faut de la mesure. Le type sur la plate-forme de l'autobus il en manquait quand il s'est mis à engueuler son voisin sous prétexte que ce dernier lui marchait sur les pieds chaque fois qu'il se tassait pour laisser monter ou descendre des voyageurs. D'autant plus qu'après avoir protesté comme cela, il est allé vite s'asseoir dès qu'il a vu une place libre à l'intérieur comme s'il craignait les coups. Tiens j'ai déjà raconté la moitié de mon histoire. Je me demande comment j'ai fait. C'est tout de même agréable d'écrire.
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Raymond Queneau
La poésie est avant tout faite pour être dite
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Pourquoi ne ferais-je pas de progrès après tout ? C'est en écrivant qu'on devient écriveron.

*Maladroit
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- Alors vous ne voulez rien me raconter ?
- Je ne sais pas moi. Vous êtes tournipilant à la fin.
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- Une croisade, c'est beaucoup ; deux, c'est trop.
- Alors, messire, dit le héraut, vous ne voulez point arracher le Saint Sépulcre des mains des infidèles ?
- Mais c'est foutu, pauvre faraud ! On va encore prendre un chaud-froid de bouillon.
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- Je sommes iroquoise, dit-elle, et je m'en flattons.
- Il y a de quoi.
- C'est de l'ironie ?
- Non, non. Ne mettez pas d'ire au quoi.
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LE CIEL S'EST COUVERT



extrait 2

Le ciel s'est couvert de rage et de plumes
L'asphalte blanchit Tous les chats sont noirs
Un train se déplace en criant tummtume
Un flic s'est mouché dedans son mouchoir

Le ciel s'est couvert de pus d'apostume
Le ciel a fondu Tous les trous sont noirs
Une fille embrasse un aimé jeune hume
Un vendeur veut vendre un journal du soir
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LE CIEL S'EST COUVERT



extrait 1

Le ciel s'est couvert de boue et de brume
L'asphalte pâlit Tous les pieds sont noirs
Un cerceau jaillit propageant l'écume
Le ruisseau s'étend face au boulevard

Le ciel s'est couvert de pluie et d'enclume
L'asphalte verdit Tous les troncs sont noirs
L'abeille alertée a soigné son rhume
Ça cocotte un peu près de l'urinoir
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Un jeune Français nommé Untel



I
24 juin extrait 2

     Ils suivirent le boulevard Raspail vers le Lion de Belfort.
     — C'est un vieux rentier qui habite au cinquième, expliquait le mendiant. Il a tout son argent chez lui. Tous les soirs il s'absente pour faire une manille. De 8 heures à 8 heures 30, le concierge est toujours absent. On peut dire que l'affaire est toute cuite. Tenez c'est ici, ajouta-t-il en s'arrêtant devant un bel immeuble moderne et d'un signe de tête montra l'appartement du rentier.
     — Ne faites donc pas de grimaces comme ça. Vous allez nous faire remarquer.
     Le vieux haussa les épaules.
     — Ce sera comme vous voulez.
     Il s'approcha de la porte et sonna.
     — Qu'est-ce que vous faites là, lui demanda Untel alarmé
     — C'est ici que j'habite, répondit le vieux avec un sourire.
     La porte s'était ouverte ; il la referma derrière lui, soigneusement. Untel s'éloigna en calculant de tête la racine carrée de 123.456.789. Pour passer le temps.
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Un jeune Français nommé Untel



I
24 juin extrait 1

     Un jeune Français nommé Untel, se trouvant dans la débine, se promenait tristement boulevard Edgar Quinet, le long du cimetière Montparnasse lorsqu'il fut abordé par un vieil homme d'un aspect fort miteux, presque un mendiant;
     — Ça ne va pas, hein ? Ça ne va pas, hein ? dit ce vieillard.
     — On ne peut pas dire, répondit Untel.
     — Je parie que c'est l'argent qui manque.
     — Vous l'avez dit.
     — Qu'est-ce que vous seriez disposé à faire pour avoir de l'argent ?
     — Tout.
     — Même un cambriolage ?
     — Pourquoi pas ?
     — Suivez-moi.
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