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Citations de Régis de Sa Moreira (180)


J’ai continué de rire en marchant, que c’est bon la vie parfois ! En même temps, on ne peut la comparer à autre chose qui serait meilleur ou moins bon, la vie, c’est tout ce qu’on connaît finalement.(…)
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Un des gros avantages de la librairie du libraire était que le libraire y maintenait, quel que soit le temps qu'il faisait dehors, un climat saharien, sec et chaud, auquel la philosophie s'était vite habituée et qu'elle n'aurait abandonné pour rien au monde.
Bercée de chaleur, la philosophie se prélassait telle une lionne parmi les autres livres et se laissait aller à ne plus penser.
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le libraire avait songé à organiser sa librairie comme un zoo.
A déterminer les races des livres et à les regrouper en étagères de livres domestiques, étagères de livres sauvages, étagères de livres du désert, de livres des lacs et des forêts, de livres du Grand Nord, de livres migrateurs, de livres prédateurs, de livres ovipares, de livres omnivores, de livres chanteurs, de livres rieurs, de tout ce qu'on peut trouver dans un zoo, afin que les clients sachent mieux où ils allaient.
Le libraire s'imaginait déjà leur remettre un plan de la librairie et observer leur soulagement.
Mais le libraire avait craint que ce soient les livres alors qui s'égarent, et cela aurait été, à ses yeux, pire que tout.
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Le libraire refusait de vendre de la merde.
« Mais qui était-il pour décider ainsi de la merde ? » lui faisait-on parfois, et pas toujours si poliment, comprendre.
Eh bien, il était libraire.
Et ça lui semblait suffisant.
Les gens mécontents n’avaient qu’à se rendre dans l’une ou l’autre des nombreuses librairies de la ville, ou bien aller s’ouvrir leurs propres librairies, se vendre et s’acheter leurs merdes, le libraire ne voyait pas pourquoi ce serait à lui de le faire.
Lui refusait la merde.
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Le libraire avait perdu ses amis le triste jour où il avait découvert qu’il était devenu pour eux un sujet de conversation.
Plus exactement, le libraire s’était, ce jour-là, rendu compte qu’il avait perdu ses amis.
Quelques mots maladroits, des expressions trop identiques, des conseils ou des reproches étrangement rapprochés avaient peu à peu fait découvrir cela au libraire.
Jusqu’au jour triste où il l’avait entièrement découvert.
Malgré ses efforts, le libraire n’avait pas réussi à comprendre comment des amis avaient pu en arriver là.
Aussi avait-il compris qu’il avait perdu ses amis.
Ceux-là mêmes qui continuaient d’aborder dans leurs conversations le sujet du libraire pour s’étonner ensemble de son éloignement.
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Le libraire avait songé à organiser sa librairie comme un zoo. A déterminer les races de livres et à les regrouper en étagères de livres sauvages, étagères de livres du désert, de livres des lacs et des forêts, de livres du Grand Nord, de livres migrateurs, de livres prédateurs, de livres ovipares, de livres omnivores, de livres chanteurs, de livres rieurs...
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Assis derrière son bureau, il tourna les pages de son livre intérieur. (p.179)
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Tu voyages dans les livres,dans le délice presque enfantin de la lecture,tu as peur,tu ris,tu pleures,tu cesses peu à peu de comparer tes livres à ceux que tu lis,puis tu cesses même de comparer les livres entre eux et tu commences à les prendre chacun pour ce qu'ils sont,avec leurs forces et leurs faiblesses,avec plus ou moins d'affection,de tendresse.
Les livres te conduisent naturellement aux êtres et peu à peu tu cesses aussi de les comparer.Ou de te comparer à eux.
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"- C'est un scandale !... J'ai acheté ce livre il y a deux jours et il est déjà fini !"

"- Bonjour, je ne trouve pas les livres de psychologie ...
- En face, vous traversez la rue et vous y êtes.
- Merci."

"Il y a beaucoup de choses interéssantes à apprendre sur les icebergs".

"... Tous les livres semblèrent respirer. Si bien que le libraire s'arrêta de lire et se contenta pour une fois de respirer. Simplement de respirer. Ce que, lui sembla-t-il, n'avait pas fait depuis longtemps."
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Mais quel choix ....
" Trois livres", se répéta le libraire.
Pas deux, pas quatre, pas zéro, pas mille.
.....
"Et puis, se dit le libraire en pensant une dernière fois au grossier client, il trouverait bien une librairie sur l'île".
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(un client grossier) s'approcha du bureau et demanda grossièrement au libraire les trois livres à emporter sur une île déserte.
Le libraire le regarda étonné et lui répondit qu'il n'était pas sûr de savoir quels étaient ces trois livres.
Le client s'énerva, lui dit que tout le monde lui parlait pourtant de ces trois "putains de livres" qu'il fallait emporter sur une île déserte, et lui fit comprendre que s'il ne savait pas ça, il n'avait pas grand chose à faire ("à foutre", furent ces mots) dans une librairie.
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Quand une page d'un livre lui rappelait son amour perdu, l'une ou l'autre des trois femmes de sa vie ou les trois en même temps, le libraire n'ayant aucune idée d'où envoyer la page ne l'arrachait pas.
Il l'apprenait par cœur, et se disait qu'un jour peut-être il pourrait, dans le visible ou l'invisible, leur dire, la leur transmettre, ou la leur faire comprendre.
Peu à peu, le libraire se transformait en un recueil de pages pour son amour perdu, pages plus belles les unes que les autres, et dont la beauté, à mesure qu'il la recueillait, embellissait sans qu'il le sache le libraire lui-même.
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Encore d'autres jours, le libraire offrait son fauteuil aux enfants et les laissaient jouer au libraire et aux clients. Celui qui faisait le libraire mettait le chapeau du libraire. Les autres faisaient les clients.
- C'est un scandale ! J'ai acheté ce livre il y a deux jours et il est déjà fini !
- Ce n'est pas ma faute si vous ne savez pas lire !
- Quoi...? Espèce de sale libraire !
- Espèce de sale client !
- Je vous provoque en duel !
- VOus l'aurez voulu !
Chacun des enfants prenait alors un livre et lisait à haute voix le plus vite qu'il pouvait.
- Gagné !
- Ahhh ! ... Je meurs."
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Dire que le libraire vivait parmi ses lectures, refusait d'affronter la réalité, s'échappait dans ses rêveries, aurait été très intelligent. Et c'était fou le nombre de personnes très intelligentes qu'il y avait dans la ville où habitait le libraire, et ailleurs aussi sans doute. Il y avait aussi cependant des personnes moins intelligentes, parfois même un peu idiotes, qui ne pensaient pas la même chose. Certaines d'entre elles allaient jusqu'à suggérer que c'était la réalité, elle, qui n'osait pas affronter le libraire.
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"En bon gardien, le libraire suivait la vie de ses livres, saluait ceux qui partaient et accueillait les nouveaux venus. Il veillait sur leur sommeil,sur leur propreté et vers midi,le libraire allait jusqu'à nourrir ses livres, c'est-à-dire qu'il en prenait quelques-uns au hasard et en lisait des passages aux autres,à voix haute, en marchant dans les allées."
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Lorsqu'il redescendit dans sa librairie, le libraire remarqua d'un seul coup d'oeil que quelques livres avaient été volés.
"Enfin des gens qui ne volent pas de la merde", se dit-il rapidement.
Puis il regagna son bureau, ouvrit un livre et oublia d'un coup son immense tristesse.
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Toutes ces mathématiques pour soigner des rhumes et prescrire des suppositoires, je ne vois pas le rapport. Aucun malade ne vient me voir pour que je lui calcule une intégrale... (p. 49).
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La librairie du libraire était ouverte jour et nuit, tous les jours de l'année, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans interruption, et cetera, et cetera.
Ce que le libraire avait résumé en peignant simplement et définitivement sur la porte de sa librairie le mot "ouvert".
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Non. Toi, tu as compris. Tu n'as pas supporté. Car c'est ce qu'ils font tous là-bas, tu le sais, ils supportent, ils tolèrent, ils acceptent. Toi, tu as refusé.
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"Le libraire faisait attention à ne pas laisser traîner les gens en lui, qu'ils soient bienveillants ou non, pour ne pas devenir un hall de gare, pour rester ce qu'il restait de lui, même si ce reste était du vide, et pour ne pas perdre tout repos."
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