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Critiques de Renée Bonneau (22)
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Nature morte à Giverny

Voici mon retour de lecture sur le roman policier : Nature morte à Giverny de Renée Bonneau.

1908. La maison de Claude Monet attire à Giverny, comme chaque été, les jeunes peintres américains venus dans l'espoir de travailler auprès du Maître.

Mais, dans la petite société cosmopolite de l'hôtel Baudy, vont très vite naître des rivalités et des jalousies de toutes sortes.

Pouvait-on imaginer qu'un crime viendrait troubler l'atmosphère lumineuse immortalisée par les Nymphéas et que du sang se mêlerait aux nuances délicates des toiles impressionnistes ?

Nature morte à Giverny est un petit roman policier à énigme sympathique que j'ai pris plaisir à lire rapidement.

Nous ignorons au départ l'identité du cadavre trouvé par Claude Monet, dans les premières pages.

Nous revenons en arrière. Nous sommes alors plongés dans le quotidien de Claude Monet à Giverny et des jeunes peintres venus à l'hôtel Baudy dans le but de travailler avec le Maître en personne.

Plusieurs personnages nous sont présentés, dont certains avec des personnalités très marquées alors que d'autres sont plus fuyantes.

J'ai pris plaisir à me demander qui pouvait donc être tué parmi eux et surtout.. qui était le tueur ou la tueuse !

Je ne me suis pas trompée sur certains éléments, sans pour autant être déçue. Ce n'est pas si prévisible que ça.

Il y a de nombreuses surprises et il est très intéressant de suivre Claude Monet dans le si joli cadre qu'est Giverny. Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion d'aller le visiter mais j'espère bien pouvoir y aller un jour.

En tout cas j'ai beaucoup aimé la visite de ce lieu et l'ambiance de ce roman.

A la fin, l'autrice a adressé un clin d’œil à Agatha Christie. J'ai trouvé ça très sympathique.

Nature morte à Giverny est un roman policier qui m'a bien plu et que je vous invite à découvrir à votre tour.

Ma note : quatre étoiles.
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Meurtres chez Sir Alfred

Comme dans la citation de l'épilogue, j'ai moi-même la moue boudeuse après la lecture de ce polar régional.

Le maître du suspens doit s'ennuyer du haut de sa statue même s'il y a eu quelques touches par-ci par-là d'indices voulant dérouter le lecteur, on comprend vite où l'auteur veut arriver .

Reste une description des environs de Dinard avec une touche touristique et du monde interlope du 7ème art, pour le pire plus que pour le meilleur les acteurs tenant le second rôle puisque le premier rôle est dévolu aux victimes.
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Nature morte à Giverny

Un grand merci à Babelio et aux éditions Nouveau Monde.

Grâce à l'opération Masse Critique, j'ai eu l'occasion de découvrir l'écriture de Renée Bonneau et de me laisser embarquer dans un roman policier au sein de la demeure de Claude Monet en 1908 à Giverny.

Voilà ce que je retiens de cette lecture.

Un premier chapitre au milieu des nymphéas le temps de découvrir un cadavre.

Une centaine de pages pour faire connaissance des pensionnaires de l'hôtel Baudy en cet été 1908. L'hôtel héberge notamment de jeunes Américains, peintres amateurs cherchant à approcher le Maître, joueurs de tennis ou de bridge, heureux de s'attirer l'amitié d'Ophélia. Celle-ci a la chance de vivre chez Monet le temps d'une visite avec son père, M. Hakasuko , célèbre amateur d'art qui a fait connaître Monet au Japon.

Et une centaine de pages pour laisser l'inspecteur Berflaut résoudre l'énigme : qui a tué la belle et jeune Ophélia et pourquoi...



J'ai beaucoup aimé laissé mon imagination courir, rêver aux différents tableaux évoqués, je me suis même surprise à me documenter sur la maison de Monet, visitée il y a déjà quelques années, j'ai apprécié que l'auteur se soit autant renseignée pour écrire son roman. Je regrette un peu une certaine lourdeur dans les répétitions et récapitulatifs en fin de chapitre. Et au final j'ai passé un moment bien agréable à Giverny.
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Sanguine sur la Butte

Nous sommes en décembre 1894. Le corps d’une fillette est retrouvé aux abords de la butte Montmartre puis, à quelques jours d’intervalle, une prostituée se fait poignarder au pied de son immeuble dans le même quartier. Chargé de mener les investigations, l’inspecteur de la Sûreté, Louis Berflaut, aura bien du mal à faire le rapprochement entre ces deux crimes qui, de prime abord, ne semblent pas liés. Alors que l’enquête s’annonce difficile et piétine, l’artiste peintre Toulouse-Lautrec vient proposer son aide aux policiers pour résoudre ces deux sordides affaires criminelles. C’est d’ailleurs sous le trait de crayon habile du talentueux dessinateur que le visage du meurtrier apparaîtra…



Avec ce roman, Renée Bonneau signe une énigme policière originale qu’elle replace dans le contexte historique et culturel parisien de la fin du 19ème siècle, aux environs de Montmartre. Le ton est donné dès le début du livre avec la description de cette atmosphère étrange et glaçante d’une nuit d’hiver brumeuse, propice aux mauvais coups et aux crimes… A la faveur d’une plume élégante et dans un style littéraire de qualité, la romancière mêle les arts aux crimes, et nous entraîne dans le Paris de cette époque en faisant revivre pour notre plus grand plaisir, les grands artistes du Moulin Rouge : La Goulue, Jane Avril, Grille d’Egout, Yvette Guibert et bien entendu celui dont elle a fait le héros de ce roman : Henri de Toulouse-Lautrec ! J’ai particulièrement apprécié, en fin de livre, la liste des œuvres de Lautrec auxquelles il est fait judicieusement allusion au cours du récit…



Une belle surprise pour cette découverte littéraire. « Danse macabre au Moulin Rouge » et « Meurtre au cinéma forain » seront mes prochaines lectures et je m’en réjouis d’avance !



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Nature morte à Giverny

Monet installe son chevalet au bord de l'étang des nymphéas. Il est très tôt, car il veut bénéficier de la même lumière que la veille pour compléter sa toile. Soudain, il constate une différence de nuance dans l'eau : elle est légèrement rosée. Bizarre. Il n'avait pas remarqué cela plus tôt. Les feuilles se sont écartées et une étrange tige noire a fait son apparition. Le peintre s'approche. Horreur. Il découvre, flottant entre deux eaux, le corps de sa jeune invitée.

Renée Bonneau est professeur de lettres et a enseigné au lycée de Sèvres, à Paris. Elle s'intéresse au cinéma, à l'histoire, à la peinture. Quand elle prend sa retraite, elle se met à écrire et un jour, elle a envie de s'amuser en s'attelant à la rédaction d'un roman policier. C'est une visite des merveilleux jardins de Giverny qui lui donne l'idée de sa première enquête, « Nature morte à Giverny ». Car le live a été publié en 1999, puis, réédité en 2006. Le roman que j'ai lu vient de paraître. En effet, il a été revu et corrigé par l'auteur qui dit : « je tenais à ce que mon livre, mon premier roman policier, survécût à l'épuisement de ses deux premières éditions (…) Cette réédition m'a donné l'occasion de revoir mon texte, d'en supprimer des longueurs, au profit d'un récit plus dense et plus équilibré. »

Justement, je venais de lire, avant de commencer cet ouvrage, un carnet d'aquarelles que Fabrice Moireau a consacré aux jardins de Claude Monet, de sorte que les lieux et les fleurs décrits par Renée Bonneau étaient bien vivants et présents dans ma mémoire. J'étais passée, ensuite, aux « Enquêtes de Monsieur Proust » de Pierre-Yves Leprince, dans lequel Proust est mêlé à des énigmes policières. Tout comme Monet dans le roman de Renée Bonneau. Et, autre coïncidence, dans « Nature morte à Giverny », l'écrivain envoie un mot au peintre pour lui faire part de son désir d'admirer ses fameux nymphéas, une plante qu'il aime, lui aussi. Les lecteurs de son œuvre s'en souviendront. C'est donc pour relater cette entrevue que le Figaro dépêche sur place un jeune journaliste , Robert Fresnot. Ainsi, il aura l'occasion d'assister Louis Berflaut, le policier qu'il a déjà secondé dans d'autres enquêtes.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les multiples rebondissements de l'intrigue, présentée au fil de chapitres souvent très courts, la plupart ne dépassant pas quatre pages.

Mais le mystère à résoudre ne constitue pas le seul attrait du roman. Il y a, bien évidemment, les lieux, ces superbes jardins créés comme une palette par leur illustre propriétaire. J'ai eu l'occasion de les visiter plusieurs fois. Les retrouver comme cadre de cette histoire faisait donc partie des agréments de ma découverte.

Ensuite, il y a les peintres. Monet est déjà âgé. Il souffre de troubles de la vue qui le perturbent beaucoup. Dans l'hôtel Baudy, tout proche de sa propriété, une petite colonie de jeunes admirateurs américains viennent travailler en pleine nature, espérant naturellement croiser le Maître et, qui sait, être invités chez lui, bénéficier de ses conseils. L'auteur leur prête des tableaux qui existent bel et bien et dont elle donne la liste en fin de volume. Ce qui m'a permis de découvrir avec ravissement des artistes que je ne connaissais absolument pas, tels Richard Emil Miller ou Karl Anderson, dont les réalisations sont attribuées aux jumeaux Linley et Stanley Edwards.

La condition féminine est un thème important du roman. Irène Chamançay est brimée, presque cloîtrée par son mari, un militaire despotique et autoritaire. Elisabeth Amberson n'est pas aimée par Donald, un peintre sans talent qui ne l'a épousée que pour son argent et la position de son père, un galeriste réputé. Et puis, il y a Ophélia, qui heurte presque tout le monde. Femme libérée, elle a son franc parler et n'hésite pas à dire ce qu'elle pense sans prendre de gants. Pour couronner le tout, elle méprise les avances de la gent masculine qui bourdonne autour de sa beauté. Elle est attirée par les femmes, ce qui fait évidemment scandale.

Renée Bonneau ne se limite pas au monde de la peinture. Elle fait allusion à l'Affaire Dreyfus qui a divisé la France en deux.

Quant aux vieux cabotin, Gaston Vieuxville, il organise des récitals poétiques, ce qui permet à l'auteur de citer quelques vers d'Edmond Rostand, Victor Hugo, Verlaine, Rimbaud et surtout Baudelaire, dont le comédien récite deux pièces condamnées des « Fleurs du mal », « Les bijoux » et « Femmes damnées », choquant certains des auditeurs de son public.

Renée Bonneau cite un article du Figaro, ainsi qu'une lettre envoyée par Marcel Proust à Monet. Mais, si le premier est authentique, la seconde sort de l'imagination de l'auteur qui pastiche avec bonheur son illustre modèle.

Quelques monologues intérieurs ressortent de la narration car ils sont écrits en italiques.

A la fin, elle adresse un clin d’œil à la reine du roman à énigme : « c'est à ce point du récit qu'on pourrait, comme dans les romans d'Agatha Christie, réunir dans le salon tous les acteurs du drame pour la scène finale. »

J'ai donc beaucoup aimé cette lecture et j'adresse mes remerciements chaleureux à l'opération Masse critique et aux éditions du nouveau monde qui m'ont donné l'occasion de la découvrir.

Je ne compte pas rester en si bon chemin : j'ai déjà commandé tous les autres romans disponibles de Renée Bonneau.
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Nature morte à Giverny

A Giverny, le maitre perd la vue. Il peint de moins en moins et s’est réfugié dans sa célèbre maison au jardin aux nymphéas. De jeunes artistes américains viennent le voir pour tenter de travailler avec lui, un riche japonais et sa fille souhaitent lui acheter quelques toiles. l’hôtel Baudy accueille tout ce beau monde. C’est alors qu’une jeune femme est retrouvée noyée dans le bassin des nymphéas.

Rivalités, espoirs, enquête et complot s’emmêlent avec bonheur dans le cadre de ce village magique, au bord de ce bassin, dans ce décor qui va servir d’écrin à cette enquête. De quoi vous donner envie d’aller y faire un tour, prendre un café en terrasse de l’hôtel, et chercher où se cache le coupable.

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Mortel Caravage

Voici un livre qui relate « l’ « aryanisation » des biens juifs » et notamment les œuvres d’art.



L’auteure est partie d’une probable copie du tableau « Judith décapitant Holopherne » du Caravage réalisée par le peintre lui-même au début du 18ème siècle, peu avant sa mort. On retrouve cette copie chez un galeriste d’art juif en 1941, Mathias Wengel. Mais c’est l’époque où les œuvres d’art sont pillées par les nazis et notamment Goering. Aussi Wengel décide-t-il de mettre à l’abri le tableau, avec l’aide de sa fille Judith.



Mais c’est sans compter l’acharnement d’un SS, ancienne connaissance de Judith, qui met en jeu un sordide contrat pour récupérer le tableau. Judith doit fuir et Wengel est arrêté. Bientôt la fin de la guerre, mais les Russes ont aussi envie d’art...



Ce court roman réussit à mettre en avant les méthodes des SS pour s’approprier des œuvres incomparables, ainsi que celles des Russes non moins condamnables. Le roman d’invention est très documenté (la première partie sur la réalisation du tableau par le Caravage notamment) et l’histoire de Judith et de son père est plausible au regard des faits réels rapportés après la libération.



Une découverte intéressante.



lirelanuitoupas.wordpress.com
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Meurtres chez Sir Alfred

De chaque côté de l’estuaire de la Rance, deux villes se font face, attirant les touristes, mais pas pour les mêmes raisons.



Saint-Malo, la cité corsaire, célèbre pour ses remparts, le Grand Bé où est enterré Chateaubriand, sa gloire locale, Robert Surcouf et son salon littéraire Etonnants voyageurs.



En face Dinard, la ville qui fut la station balnéaire préférée des touristes britanniques depuis le milieu du XIXe siècle, avec ses villas Belle époque, et surtout, depuis 1990, son festival du film britannique. Avec Alfred Hitchcock qui se dresse tel un Monsieur Loyal dresseur de goélands. Une référence au film Les Oiseaux, dont le scénario était signé Evan hunter, plus connu en France sous le nom d’Ed McBain, d’après une nouvelle de Daphné du Maurier.



En ce mercredi 4 octobre, le festival débute sous d’heureux auspices pour les nombreux festivaliers. La présence de Sean Connery et d’Hugh Grant est annoncée dans le cadre de présentation du nouveau James Bond, Bons baisers d’Egypte, du réalisateur Charles Hamilton. Des animations, non prévues au programme, se déroulent sur la voie publique. Un homme, déguisée en Charlot, arborant une pancarte amuse la galerie. Ce n’est pas méchant, mais il ne faudrait pas qu’il perturbe le bon ordonnancement de la manifestation justement par une manifestation inappropriée. Et un briquet a été collé sur la statue d’Alfred Hitchcock, l’on se demande bien pourquoi.



Toutefois un incident jette le froid au cours de la soirée. Guy Brandon, un scénariste, accuse la productrice et le réalisateur de l’avoir évincé lors du tournage de Bons baisers d’Egypte, et Simon Leigh, le scénariste qui l’a remplacé au pied levé de l’avoir plagié. Le lendemain, un cadavre est découvert sous un manège. Il s’agit de Simon Leigh et il ne s’agit pas d’un suicide, les marques de pneu relevées sur son corps en attestent.



Le commissaire Le Goff est en charge de cette affaire de meurtre, ainsi que ses deux adjoints Hébert et Corre. Un juge d’instruction rennais doit venir en compagnie d’un lieutenant nommé Bertrand afin de les aider dans l’enquête.



Naturellement Brandon est soupçonné. Le lendemain la statue d’Alfred Hitchcock est protégée de la pluie par un rideau de douche. Une attention délicate pense-t-on de la part de Charlot, mais celui-ci se défend d’avoir placé l’objet. Seulement l’annonce d’un autre meurtre détourne l’attention qui s’était focalisée sur le comédien amateur ainsi que sur Brandon. Norma Gray, agent d’assurance, est retrouvée sur les rochers au pied de la tour Solidor à Saint-Servan.



Il ne s’agit pas d’un accident, et le présumé coupable du premier meurtre possède un alibi qui le dédouane. Alors il faut trouver ailleurs, et les meurtres se suivent et ne se ressemblent pas. Tout comme les objets qui sont apposés sur la statue d’Alfred. A quoi cela peut-il bien correspondre ?
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Sanguine sur la Butte

Très bon roman, comme tous les autres de cette auteure.
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Danse macabre au Moulin-Rouge

Deux danseuses du Moulin-Rouge, Nini la Sauterelle et Cigale, se font poignarder à quelques jours d’intervalle ; l’atrocité des crimes soulève l’indignation et la peur dans leur entourage professionnel et l’enquête est confiée à l’inspecteur de la Sûreté, Louis Berflaut qui sera secondé, officieusement mais efficacement, par le célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec passionné par les soirées dansantes et coquines qui se déroulent dans le célèbre cabaret parisien. Les investigations sont complexes à mener et l’écheveau de la vérité difficile à démêler tant le labyrinthe des pistes est embrouillé. Qui a bien pu commettre ces horribles crimes et pour quels mobiles ?



Pour le savoir, suivez le récit de ce nouveau roman policier, écrit par l’excellente Renée Bonneau qui nous offre, en plus d’une intrigue à résoudre, tout le panel coloré et chantant de l’ambiance du Moulin-Rouge en cette fin d’année 1895. Narrée dans un style littéraire simple et délié, l’histoire nous entraîne au cœur de la cacophonie joyeuse du « Paris des plaisirs » au sein duquel l’atrocité des meurtres est intimement liée aux agissements d’individus peu fréquentables, œuvrant dans les coulisses nauséabondes de la perversité.

Seul petit bémol à noter : un épilogue très rapide et trop abrupt qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe !

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Meurtre au cinéma forain

Juin 1902, alors que la foire de Neuilly-sur-Seine bat son plein, trois forains sont victimes d’attentats : un départ de feu, l’incendie de deux roulottes, des vols d’appareils et de bandes cinématographiques et un crime dont la mise en scène est une parodie macabre de l’affiche du dernier film de Georges Méliès « Le voyage dans la lune ». Chargé de l’enquête, l’inspecteur Louis Berflaut de la police criminelle parisienne ne sera pas au bout de ses surprises en constatant que les mobiles des attentats de Neuilly sont une résurgence des complots nationalistes et antisémites qui secouent la capitale depuis l’affaire Dreyfus. Cependant, la raison d’Etat empêche la divulgation de la vérité…



Dans ce nouvel opus, Renée Bonneau nous entraîne au cœur d’une intrigue dont les enjeux dépassent largement le cadre d’une simple affaire criminelle. L’affaire Dreyfus vient de s’achever mais la rancune des nationalistes antisémites est tenace et rien n’arrête la détermination des groupuscules d’extrême droite qui agissent dans l’ombre pour accomplir leurs basses œuvres. Malheureusement, le monde du cinéma, des spectacles de rue et des forains n’est pas épargné et Georges Méliès en fera lui aussi les frais. A la faveur d’une plus talentueuse, la romancière nous fait entrer de plain-pied dans une intrigue palpitante qui mêle judicieusement des faits historiques inédits et authentiques à une fiction policière étonnante et captivante. Créée en 1815 par un décret impérial de Napoléon Ier, la foire de Neuilly (ou foire à Neuneu) se déroulait depuis la porte Maillot jusqu’au pont de Neuilly jusqu’en 1936, date à laquelle elle fut supprimée. La fête à Neuneu a depuis réouvert ses portes et se déroule désormais dans le Bois de Boulogne près de la Porte de la Muette.

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Mortel Caravage

Nous sommes à Berlin en plein Seconde Guerre mondiale avec Mathias et Judith. Lui est galeriste, l’un des plus courus et malgré sa judéité, il survit en essayant de ne pas attirer les convoitises, notamment des rabatteurs du pouvoir nazi pour un musée national ou carrément pour Goering et sa collection privée.

Judith, sa fille, est révoltée par le sort qu’on leur impose mais Mathias essaie de la tempérer. Dans leur galerie, quelques tableaux de maîtres, et aussi une toile qui ressemble beaucoup à une œuvre de Caravage… qui semble être un travail préparatoire au célèbre tableau : Judith décapitant Holopherne (Le Caravage, 1598-1599).

La pression déjà forte du régime nazi, s’accentue quand un ancien camarade d’école de Judith vient rôder et exerce son pouvoir de SS. Il les menace de les dénoncer contre la remise de leurs œuvres… sa motivation : une jalousie ancienne envers Judith et ses camarades qui l’avaient exclu de leur bande (et une vague revanche amoureuse).

Mathias décide alors de cacher Judith chez des connaissances, afin qu’elle ne soit pas arrêtée ou maltraitée… et les tableaux dans la cave, dans les combles…

Entre historique, espionnage, pillage, spoliation, le destin en parallèle de deux Judith... qui ont la volonté d'éradiquer deux hommes pour des raisons de survie et de vengeance.
Court, bien écrit, intéressant, et pointant tous les vainqueurs pillards dans le Berlin de 1945 ; je n'ai rien appris mais j'ai aimé ma lecture entre art et guerre.

L’attrait pour la façon de peindre du Caravage (expliqué çà et là) au fil du roman, apporte aussi une intensité à ce roman qui dénonce l’attitude des vainqueurs… quels qu’ils soient… ainsi que les conditions atroces des femmes allemandes en avril/mai 1945 qui ont payé par des viols à répétition les errements et l’abomination du pouvoir et de l’armée.
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Crimes à la Belle Époque

Une plongée dans le Paris sombre et inquiétant lors du passage vers le XXe siècle.

Trois histoires, trois enquêtes qui ont la remarquable idée de mettent en scène des personnages réels tels qu'Aristide Bruant, Toulouse Lautrec ou encore George Méliès.

L'auteur documente les faits réels et ceux, fictifs, qui restent néanmoins plausibles, on dira que ces aventures de l'inspecteur Berflaut auraient pu exister.

Vous y découvrirez le monde du Moulin Rouge, de ces stars éphémères du Cancan entre prostitution et célébrité. La dernière enquête se focalise sur la naissance du cinématographe et les bouleversements de la société qu'a pu engendrer une telle invention.

L'écriture est très abordable, agréable et la découverte des aspects sombres de cette époque ne m'a pas laissé indifférent, bien au contraire!

Un très beau moment de lecture !
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Mortel Caravage

En septembre 1941, la présence des Juifs à Berlin, et dans toute l'Allemagne en général, n'est plus supportée par le régime Nazi.



Bien avant déjà, mais les événements se précipitent, pourtant Mathias Wengel, propriétaire d'une galerie d'art continue son négoce de tableaux originaux de maîtres ou de peintres un peu plus obscurs.



L'homme qui vient de quitter sa galerie n'est pas à franchement parler un acheteur en puissance. Il a examiné à la loupe certaines des toiles exposées, puis il est reparti sans un mot.



Mathias Wengel n'est pas sûr de pouvoir continuer son activité en toute sérénité car l'aryanisation picturale se fait de plus en plus pressante. Les biens juifs sont confisqués au profit de Goering qui pille sans vergogne leurs propriétaires. D'autant que Mathias Wengel possède quelques belles toiles de l'école italienne, dont un Caravage – Judith décapitant Holopherne – qui n'est pas signé et qui pourrait n'être qu'une contrefaçon. Mais de toute manière, cela importe peu, car ce n'est pas la valeur financière de cette toile qui guide Judith dans sa passion, mais peut-être dans sa représentation, dans la parabole qui peut s'en dégager.



Il s'inquiète pour sa fille Judith qui a refusé de le quitter alors qu'elle le pouvait encore. Il a perdu sa femme quelques années auparavant et n'a plus que sa fille comme famille. Mais Judith a décidé de rester avec lui à Berlin, de le soutenir et de l'aider, mais surtout de le raisonner. S'ils partent maintenant en fermant la galerie, cela semblerait suspect.



Toutefois, ils décident de mettre à l'abri certaines toiles, en les cachant par exemple dans un faux plafond, et de les substituer dans la galerie par des tableaux de moindre valeur. Ils vont pouvoir se renseigner auprès du secrétaire du bureau central de l'immigration, ainsi que du conservateur du Kaiser-Friedrich Museum. D'après la description qu'ils lui font du visiteur inquiétant, il apparait qu'il s'agit d'un rabatteur agissant pour le compte de Goering.



Et ce que tous deux pressentaient se produit lorsqu'un SS se présente dans la boutique. Il ne semble pas inconnu à Judith et soudain sa mémoire se rafraîchit. Il s'agit d'un ancien condisciple de Judith, bon élève mais obséquieux, agressif et sournois. Il a combattu sur le front de l'Est et en est revenu avec une jambe blessée. Depuis il boîte, un handicap qui a renforcé ses sentiments haineux envers ceux qu'il appelle les sous-hommes.



La suite de la chronique sur le blog :
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Surcouf et les brigands de Saint-Malo

Leone montait réveiller le jeune maître et craignait de trouver la couche vide comme le jeune homme de 13 ans avait pris la mauvaise habitude de faire. Il était là, profondément endormi, tout couvert des habits de la veille, ses derniers entièrement souillés de sable et fripés. Où s'était-il évadé cette fois? Robert cédait régulièrement à l'appel de ses propres devoirs et de ses propres règles sans qu'aucun internat ne puisse le redresser et le retenir. Au petit désespoir de ses parents. Qu'allons-nous en faire? Leone ignorait que cette fois, Robert avait de terribles bonnes raisons de sortir le soir à l'insu de tous.

Il devait sauver la mise de son vieil ami le Père Misaine. L'octogénaire lui racontait beaucoup d'histoires sur leurs moments partagés, fabulait parfois aussi sur des aventures dans les mers pour enjoliver. Mais cette fois, c'était vrai. Il avait été pris dans les filets de crapules qui l'avaient entendu parler de trésors enterrés. Robert Surcouf se devait de mettre la main dessus afin de maintenir la vie sauve de son ami le plus longtemps possible...



: "On naît corsaire, on ne le devient pas", voici ce qui est indiqué en couverture comme une règle indiscutable de loi et les lecteurs pourront le vérifier en découvrant un épisode d'enfance du célèbre Surcouf, baptisé par la légende "roi des corsaires". En effet, avec l'épisode du Père Misaine, le jeune adolescent démontre sa nature indomptable, intraitable mais aussi ses qualités de coeur, sa fidélité amicale et sa foi en une forme de justice. L'introduction est très claire, Robert, du haut de ses 13 ans, est une forte tête difficile à mater. L'approche de Renée Bonneau, l'auteure, est crédible et maintient une forme d'innocence néanmoins qui nous le garde jeune, plein de rêves de gosses et d'aventures en grande mer. L'introduction de la servante Leone nous le rend attendrissant et gentiment canaille.

L'auteure a pensé à tout, introduisant également son ami de 17 ans, François-René, celui qui justifiera qu'un enfant si jeune se lance dans cette aventure de rescousse et récupération de trésors sans mots dire aux parents. Il y a de l'aventure dans les rues de Saint-Malo, nous sommes en 1786 et il n'est pas bon pour un ado de 13 ans de s'aventurer dans tous les quartiers. Le pauvre Père Misaine, vieux loup de mer, regrettera d'avoir trop parlé. L'auteur nous le rend également très sympathique ce brave homme et nous savons que le temps passé à l'extérieur, justifiant ses retards aux dîners, est en parti passé avec ce bon vieux monsieur qui va planter sans doute la graine et faire de lui ce qu'il sera. Le petit dossier en fin d'ouvrage nous informe d'ailleurs qu'il embarquera en mer au même âge et nous en dit plus sur le destin véridique de ce personnage.

La couverture rappelle l'affiche des vieux films du genre, cela nous met d'emblée dans le bain, si l'on peut dire.

De nombreuses adaptations cinématographiques ont été réalisé autour de Surcouf.

Un bon roman d'aventure qui se lit facilement et avec un plaisir sincère.

Que les jeunes lectrices n'hésitent surtout pas à s'y engouffrer.
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Meurtre au cinéma forain

Jai découvert cette nouvelle histoire de cette auteure avec plaisir.



Ce livre s'inscrit dans la grande tradition du polar historique, mettant en scène un héros policier et des personnages célèbres.



Ce livre est un bel hommage à Méliès et au Voyage dans la une, dont on suit la réalisation pas à pas et les premiers succès.



L'époque politiquement troublée est parfaitement reconstituée.
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Sanguine sur la Butte

Je trouve que c'est un livre très bien documenté, restituant parfaitement l'atmosphère du Paris de 1984. On suit Toulouse Lautrec au Moulin Rouge et aussi dans les maisons closes qu'il avait l'habitude de fréquenter.



L'autrice arrive à nous transporter dans l'atmosphère de cette époque. De plus.
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Danse macabre au Moulin-Rouge

Cette intrigue policière est foisonnante de mystères.



L'auteur évoque de façon fidèle et vivante le Montmartre de la fin du xixe siècle, avec les figures célèbres de la Goulue, de Valentin le Désossé, de Jeanne Avril, d’Aristide Briand, d’Yvette Guilbert, que Toulouse-Lautrec a immortalisées.



J'ai beaucoup apprécié ce roman alerte, à l'univers détonnant et aux personnages bien campés.
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Meurtres chez Sir Alfred

Voici un roman policier bien classique qui n’apporte vraiment rien de nouveau au genre, si ce n’est pour moi, qu’il se passe à Dinard pendant le festival du film britannique. C’était amusant de mettre des images sur tous les lieux où se passent ces meurtres. Amusant aussi, de revivre en forme de clin d’œil, les films d’Alfred Hitchcock. Mais sinon, les amateurs du genre risquent d’être déçus par ce roman qui ne brille pas par son originalité.
Lien : http://luocine.fr/?p=11037
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Mortel Caravage

Je suis un peu partagée sur cette lecture.

D'une part, il y a des choses intéressantes sur l'art en général et le Caravage en particulier, et surtout sur la vie à Berlin pendant la guerre. Il est finalement assez rare de parler de la vie de ceux qui sont restés, des privations, des exactions, des bombardements : les autres romans parlent plutôt de la fuite ou de la déportation.

D'autre part, si ce livre se lit vite et facilement, il ne procure pas l'émotion à laquelle on peut s'attendre avec un roman sur une famille juive pendant la guerre. Et je suis pourtant facilement émue quand je lis, je pleure, je ris..je vis avec les personnages. Là, moins. J'ai "juste" lu.
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