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Critiques de Reynald Secher (25)
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La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français

Qu'est-ce que la Vendée? une région avec ses traditions, ses paysages, une identité qui lui est propre et un langage n'appartenant qu'à elle. Un peuple y vivait autrefois. Où est-il aujourd'hui? Peut-on l'oublier? Non!



En 1793, année charnière de la Révolution Française se dirigeant vers la Terreur, la Vendée, connue sous le nom de Vendée militaire, sombre, happée par les troupes républicaines avec pour objectif de la raser, d'exterminer ces "brigands" qui, menaceraient un peu trop les idées de la république et de la Nation et qui ont eu le malheur de vouloir revendiquer une liberté de culte et un excès d'oppression révolutionnaire. L'insurrection vendéenne renforcée par l'armée catholique royale menée par Charrette, Catelineau ou encore La Rochejacquelin sera balayée et anéantie.

Pour frapper encore plus fort, la Convention dirigée par Robespierre et sa bande ira loin, jusqu'au crime de génocide. Les archives et les tableaux de tous les bilans humains et immobiliers peuvent en témoigner, le nombre de morts, hommes, femmes, enfants et vieillards est également bien fourni.



Reynald Secher, historien vendéen attaché à ses racines, nous apporte un travail considérable sur les exactions menées contre les vendéens jusqu'à parler de fours crématoires. Tous les détails sont là, tout ce que la période complexe de la Révolution française a voulu effacer. J'ai rarement étudié les guerres de Vendée et force est d'admettre que certains passages m'ont laissée sans voix.

Ce livre montre bien que toute période historique connaît ses dérives, même lorsqu'il est question de "liberté, égalité et fraternité."
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Bonaparte : Le Général Vendemiaire - 1768-1804

Un récit qui se veut didactique sans ennuyer le lecteur, car chaque évènement phare fait l'objet d'un traitement en une ou deux pages. Le lecteur peut ainsi commencer par papillonner sans disposer pour autant de connaissances sérieuses du sujet. Le dessinateur avait illustré la série Robin des bois à la fin des années soixante dans Vaillant aussi il possède un grand savoir faire pour faire passer un souffle dynamique dans cet épisode de l'histoire de France. Le contenu de ce premier tome est largement hagiographique, ceci est du au fait que tout semble réussir au personnage étudié. Ses rapports complexes avec les montagnards ne pouvaient qu'être esquissés ; ils sont ici peut-être plus distanciés que ne le pensent certains historiens. Certaines pages de l'ouvrage sont portées par l'idée du génocide vendéen, quoique cette thèse ne soit pas ici explicitée car elle n'a pas lieu de l'être vu le sujet.
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Napoléon Ier : Empereur des français - 1769-180..

Deuxième tome qui fait suite à Bonaparte : Le Général Vendémiaire. Le choix de développer un fait précis, en une ou deux pages en précisant bien de quel évènement il s'agit en haut de la page, permet d'éviter l'effet catalogue et de rentrer dans la situation évoquée. De plus on peut commencer la lecture par le point qui nous intéresse le plus et plus tard si on veut revoir un aspect particulier, on le retrouve facilement. Les fragilités du régime impérial sont ponctuellement mises en évidence. Le récit se termine sur le retour des cendres de l'Empereur en 1840. Après la lecture de ce tome, le lecteur possède largement les bases nécessaires soit pour le niveau de connaissances exigé au collège, soit pour se plonger avec profit dans une biographie détaillée du personnage. Le dessin de style très réaliste est assez fouillé pour que certains aspects matériels de la vie de l'époque soient illustrés.

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Histoire de France, tome 2 : 60 Av. J.C. - ..

Ce deuxième tome, d'une série de six (plus un), relate la naissance du royaume de Bretagne, la lutte pour son indépendance vis à vis des rois de France, la création du Duché après l'invasion normande : cinq siècles de crises et de grandeur où les bretons vivent au rythme de l'Europe, contribuent à la conquête de l'Angleterre et participent aux croisades...

Les deux auteurs talentueux de cette série intelligente, érudite, agréable et bien faite, sont unanimement salués par la critique et le publique pour le sérieux de leur reconstitution. Ils confirment avec ce deuxième tome l'intérêt de cette belle série.
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Histoire de Bretagne, tome 1 : Les origines

Ce premier tome d'une série de sept couvre la période souvent méconnue allant de la préhistoire jusqu'aux environs de 830 après Jésus-Christ.

Il retrace la culture originale des mégalithes, l'extension de l'agriculture, la découverte du métal, l'histoire des prince du bronze, l'expansion des celtes, l'occupation romaine, les invasions barbares, l'arrivée des bretons et l'affrontement avec les francs...

Avec ce premier album débute une série intelligente, solidement documentée, attrayante et agréable. Les deux auteurs Reynald Secher, docteur ès lettres, et René Le Honzec, spécialiste de la BD historique, ont été tous les deux unanimement salués par la critique dans la presse pour la qualité et l'érudition de leur reconstitution.
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La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français

En 1985, suite à la découverte par Reynald Secher de précieux registres d’époque, notamment, dans la Chapelle-Basse-Mer, celui-ci décide de consacrer sa soutenance de thèse de 3ème cycle au : GENOCIDE Vendéen perpétré par Robespierre et les Jacobins et qui a eu lieu lors de « notre » Révolution Française entre 1793 et 1794.



Une grande partie de l' »intelligentsia » Française encore de nos jours, prône le sacro-saint dogme intouchable d’une Révolution Française : salvatrice, libératrice, porteuse de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, et surtout « accoucheuse » de la démocratie Républicaine Française actuelle.

Cette « intelligentsia » considère donc que le Génocide Vendéen ne fut qu’un massacre voire qu’une « bavure ».



Malheureusement, alors que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen date effectivement du 26 août 1789, ce ne sont certainement pas les citoyens contemporains de cette terrible période que fut la Révolution Française, qui en ont bénéficié les premiers.

Car ce sont bien des CENTAINES de MILLIERS de Français innocents qui ont été massacrés entre 1789 et 1794, dans toute la France.



Bref, quatre ans avant les commémorations du bicentenaire de la Révolution Française, la thèse historiquement « non-conforme » de Reynald Secher à propos de ce Génocide Vendéen, a coûté à l’auteur de graves déconvenues professionnelles durant toute sa carrière…



Pourtant, ces faits historiquement incontestables, prouvent que le sang a coulé à flots et de manière quasiment ininterrompue, depuis la fameuse prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et pendant presque toute la décennie suivante.

Dans un premier temps, par la violence révolutionnaire incontrôlée du Peuple ; puis, dans un second temps, le Parti Jacobin de Robespierre a transformé cette violence, en une TERREUR exterminatrice de masse, dont le point d’orgue culmine, évidemment, avec notre sujet : le Génocide Vendéen.



En effet, par les lois des 1er août et 1er octobre 1793, la Convention décide d’anéantir TOTALEMENT le Peuple et le territoire (habitations, infrastructures, etc.) Vendéens.

Les innombrables mesures barbares employées dans la mise en oeuvre de ce Génocide en sont écoeurantes.



Pour ce rendre compte de cette débauche de violences atroces, voici quelques exemples quasi insoutenables :



Le 14 août 1793, Saint-Just détaille des atrocités à la « Commission des Moyens extra-ordinaires », page 175 :



« On tanne à Meudon la peau humaine. La peau qui provient d’hommes est d’une consistance et d’une bonté supérieures à celle des chamois. Celle des sujets féminins est plus souple, mais elle présente moins de solidité…

A Clisson encore, le 5 avril 1794, des soldats du général Crouzat brûlent 150 femmes pour en extraire de la graisse : « Nous faisions des trous de terre, témoigne l’un d’eux, pour placer des chaudières afin de recevoir ce qui tombait ; nous avions mis des barres de fer dessus et placé les femmes dessus, (…) puis au-dessus encore était le feu (…). Deux de mes camarades étaient avec moi pour cette affaire. J’en envoyai 10 barils à Nantes. C’était comme de la graisse de momie : elle servait pour les hôpitaux ».



De plus, à ce stade une précision importante s’impose dans le cadre de ce Génocide, il s’agit de l’idéologie consistant à PURIFIER la Vendée en exterminant avant tout : les femmes « sillons reproducteurs » ainsi que les enfants « futurs brigands ».



Reynald secher présente, entre autres, un témoignage décrivant l’horrible récit des exactions contre les enfants et les femmes, page 164 :



« J’ai vu brûler vifs des femmes et des hommes, écrit le chirurgien Thomas. J’ai vu cent cinquante soldats maltraiter et violer des femmes, des filles de quatorze et quinze ans, les massacrer ensuite et jeter de baïonnette en baïonnette de tendres enfants restés à côté de leurs mères étendues sur le carreau… ».



Puis, l’interminable litanie des ignominies, continue…, page 163 :



« Les officiers subalternes, souvent écoeurés, témoignent eux aussi :

Amey, écrit l’officier de police Gannet dans un rapport, fait allumer les fours et lorsqu’ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c’était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D’abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes, et nous n’avons trop rien dit ; mais aujourd’hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu’ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles des royalistes manquant, ils s’adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n’étaient coupables que d’adorer la nation (…) Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort (…) ».



Comme les moyens d’extermination de l’époque étaient relativement rudimentaires, il fallait trouver des procédés pouvant massacrer le plus de personnes en une fois. Après avoir testé diverses armes chimiques et autres, la méthode la plus efficace s’est avérée être : les noyades collectives, décrites par l’auteur, page 152 :



« La procédure est simple : on entasse la cargaison humaine dans une vieille galiote aménagée de sorte de sabords ; une fois au large, on les fait voler en éclats à coups de hache : l’eau gicle de toutes parts et en quelques instants tous les prisonniers sont noyés. Ceux qui en réchappent sont immédiatement sabrés (d’où le mot de « sabrades » inventé par Grandmaison) par les bourreaux qui de leurs barques légères assistent au spectacle .

Témoin au procès de Carrier, Guillaume-François Lahennec dépose ainsi :

D’abord les noyades se faisaient de nuit mais le comité révolutionnaire ne tarda pas à se familiariser avec le crime ; il n’en devint que plus cruel et dès ce moment, les noyades se firent en plein jour… D’abord les individus étaient noyés avec leurs vêtements ; mais ensuite le comité, conduit par la cupidité autant que par le raffinement de la cruauté, dépouillait de leurs vêtements ceux qu’il voulait immoler aux différentes passions qui l’animaient. Il faut aussi vous parler du « mariage républicain » qui consistait à attacher, tout nus, sous les aisselles, un jeune homme à une jeune femme, et à les précipiter ainsi dans les eaux (…) ».



Et encore, pages 152 et 153 :



« Carrier se vante devant l’inspecteur de l’armée, Martin Naudelle « d’y avoir fait passer deux mille huit cents brigands » dans ce qu’il appelle « la déportation verticale dans la baignoire nationale », « le grand verre des calotins » ou « le baptême patriotique ».

En fait, ce sont 4800 personnes recensées que la Loire, « ce torrent révolutionnaire », engloutit au cours du seul automne 1793″.



Mais les plus gros moyens d’extermination sont mis en oeuvre avec l’armée de Turreau et ses colonnes infernales, de janvier à mai 1794.



Malheureusement, je pourrais continuer cette macabre énumération durant des pages et des pages…



Le bilan de ce Génocide : « uniquement » dans la région Vendéenne regroupant 773 communes, entre 1792 et 1802, est de 117 257 personnes innocentes exterminées, pour une population de 815 029 habitants, soit 14,38 % de la population totale !



Si ce Génocide n’a pas été « total », c’est uniquement à cause « de la faiblesse des moyens » d’extermination de l’époque.



Je ne peux terminer ce commentaire, sans présenter une citation du HAUT RESPONSABLE de cette infâme boucherie, le chef du Comité de Salut Public et du Parti des Jacobins : Robespierre, page 296 :



« La finalité froide et logique, s’impose aux dirigeants comme aux exécutants. Robespierre s’en targue devant le Comité :

Il faut étouffer les ennemis intérieurs de la République ou périr avec elle ; or, dans cette situation la première maxime de votre politique doit être qu’on conduit le peuple par la raison et les ennemis du peuple par la terreur (…). Cette terreur n’est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible ».



Tragiquement, à partir du coup d’Etat Bolchevique (Communiste) de 1917 en Russie, Lénine, Trotski, Staline et tous les autres, se sont vantés de s’être inspirés de la Terreur Jacobine de Robespierre, pour imposer leurs propres : Idéologie, Terreur, Guerre Civile…, COMMUNISTES, afin d’EXTERMINER les « ennemis de classe » dans tous les pays de la planète, soumis à la domination des régimes Totalitaires Communistes.



Pour conclure, je cite une phrase de Jean Meyer ancien professeur de Reynald Secher qui a été l’un des rares à l’aider et l’encourager dans son difficile parcours concernant ces fondamentales révélations historiques, et qui a préfacé cet ouvrage, page 14 :



« Qui sème la persécution récolte la terreur et la guerre civile est, de toutes choses, la plus affreuse ».



Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de :

– Reynald Secher Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d’un crime légal contre l’humanité ;

– Gracchus Babeuf La guerre de la Vendée et le système de dépopulation ;

– Patrice Gueniffey La politique de la Terreur : Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794 ;

– Max Gallo Révolution française, Tome 1 : Le Peuple et le Roi (1774-1793) et Révolution française, Tome 2 : Aux armes, citoyens ! ;

– Sous la direction de Renaud Escande Le livre noir de la Révolution Française.
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Le miroir sans retour

Février 1834. Le curé d'Orly est appelé au chevet de l'ancien maire, Valentin Chévetel, l'un des acteurs des événements qui ont marqué la contre-révolution en Bretagne, quarante années plus tôt. Désireux de soulager sa conscience, il revient sur son passé, racontant les circonstances de ses nombreux crimes et méfaits commis dans sa jeunesse.

Ambitieux, sans scrupules, Valentin Chévetel, fils d'un modeste médecin de campagne, rêve de gloire et de richesse. Devenu le médecin personnel du marquis de la Rouërie, il accède ainsi à des classes sociales qui lui étaient auparavant fermées. "L'amitié pour le marquis n'était pas un vain mot et je devins rapidement un de ses familiers au même titre que Shaffner et Thérèse de Moëlien, et les domestiques me traitaient avec les mêmes égards. La complicité entre nous était devenue si grande qu'un jour il en vint à m'exhorter d'abandonner le titre de marquis dont j'usais à son égard..." (Page 65).

Néanmoins, avant son départ pour Paris, Chévetel, animé d'une haine et d'une jalousie inextinguibles à l'égard du marquis, met le feu à son château. De désillusions en aventures, de mauvaises rencontres en amitiés douteuses, Chévetel se retrouve mêlé à la contre-révolution bretonne qu'il oeuvre à détruire par tous les moyens, honnêtes ou pas, jouant un rôle politique d'une dangereuse ambiguïté, motivé par la haine tenace qu'il éprouve envers le marquis, chef des rebelles.



Le contexte historique, habilement mis en scène, sert de soubassement à l'intrigue sans pour autant l'alourdir. Par exemple, les nombreuses précisions sont distillées sous forme de conversations entre les différents protagonistes, donnant vie et consistance au récit. En aucun cas un roman historique ne doit être un essai déguisé. Il doit être animé par un souffle romanesque, avec des aventures, des rebondissements, des personnages intéressants qui font progresser l'action, mais également des réflexions sur les événements ou les aspirations humaines, tout cela en une harmonieuse combinaison. Amateurs d'Histoire ou d'histoires, je vous recommande donc ce roman bien construit, divertissant et instructif. A emmener dans votre valise de vacances..

Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Histoire de Bretagne, tome 3 : 1341-1532, d..

Ce troisième tome débute avec la mort du duc Jean III sans héritier direct. S'ensuit une guerre de succession d'un quart de siècle, qui est une guerre civile mais aussi une guerre franco-anglaise.

Ce conflit terrible préfigure le rôle politique et stratégique que va jouer la Bretagne au XIVème et XVème siècles en raison notamment de son renouveau politique, de sa position géographique et de son dynamisme économique...

Cette magnifique série en bande dessinée ambitionne de mettre à la portée de tous une histoire attractive, rigoureusement authentique.

C'est un pari réussi pour cet album passionnant, intelligent et agréable.
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Histoire de Bretagne, tome 2 : 830-1341

Ce deuxième tome (830-1341) relate la naissance du royaume de Bretagne, la lutte pour son indépendance vis à vis des rois de France, la création du Duché après l'invasion normande : cinq siècles de crises et de grandeur où les bretons vivent au rythme de l'Europe, contribuent à la conquête de l'Angleterre et participent aux croisades...Les deux auteurs talentueux de cette série intelligente, érudite, agréable et bien faite, sont unanimement salués par la critique et le publique pour ce nouvel album qui confirme l'intérêt porté au premier de la série.
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La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français

Un titre parfaitement en accord avec la réalité



La très douloureuse histoire de la Vendée durant dix années, débutant avec les premiers épisodes de la Révolution, jusqu'à la Convention.

Il s'agit bien ici d'un ouvrage d'historien et non d'un roman. La lecture en est cependant aisée et l'organisation chronologique permet de réellement suivre l'évolution de cette région et des ses habitants.

Tous les propos sont étayés par des références et incluent des citations de documents historiques.

C'est une restitution des faits et non une interprétation d'une situation.

La dernière partie porte sur l'évalution (difficile) des conséquences matérielles et humaines.

En plus de ce rapport objectif des faits, c'est un éclairage sur le fonctionnement des différentes assemblées et mouvances ayant exercé le pouvoir durant la Révolution ainsi que sur la façon dont les décisions de ce pouvoir étaient appliquées.

En résumé, analyse des causes de la révolte des Chouans, des décisions multiples et parfois contradictoires du gouvernement, du fonctionnement de l'exécutif et des conséquences.



Un ouvrage solidement documenté, sérieux mais pas rébarbatif ne laissant aucun doute sur la pertinence du titre.
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La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français

* Essai précis sur les guerres de Vendée.

* Je mets 4 étoiles, car malgré le fait que ce soit une étude détaillée et ancienne, donc parfois fastidieuse à lire sur certains passages, elle rappelle ainsi que les massacres qui ont été perpétrés par les armées patriotes (les révolutionnaires) contre les armées royalistes de la Vendée, ont été un amusement macabre et pervers de la part de tout le commandement républicain...

* Ce livre (comme d'autres), permet de modifier son angle de perception ou ses convictions que l'on porte à la Révolution française qu'on nous présente bien souvent comme idyllique...

* Malheuresement sur ce sujet, il semble bien qu'elle ait été davantage tyrannique que magnanime et diplomatique !

* Après la lecture de ce livre, vous saurez qui est "Louis-marie TURREAU", que sont les "colonnes infernales" ou comment on a appliqué "les noyades de la Loire" ... et rien que pour celà, il vous faut le lire (celui la ou un autre livre portant sur cette période).
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Histoire de Bretagne, tome 3 : 1341-1532, d..

Dans ce tome, on parle un petit peu d'Anne de Bretagne, mais aussi de sa fille Claude. Au final, je suis Bretonne, mais je ne connais pas tant que ça les ducs ayant précédé cette duchesse-reine. Les dessins des vitraux sont magnifiques. Ils montrent l'essor de l'art et la place de la religion en Bretagne. J'ai beaucoup appris dans cet ouvrage. Je pense qu'il apportera autant de plaisir à une personne découvrant la Bretagne, qu'il m'en a apportée.
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Verdun : 21 février 1916 - 18 décembre 1916

Reynald Sécher nous livre le scénario d'une bd historique consacré à la bataille de Verdun. Celle-ci est assez documentee avec les grands faits et gestes de chaque armées, retraçant ainsi de façon chronologique l'une des plus grandes batailles de la première guerre mondiale.

Le côté graphique est attribué à Jean Claude Cassini avec un encrage bien présent. Nous voyons ainsi une technique d encrage plutôt bien réalisée mais qui paraît par moment d'un autre temps. Les prises de vue sont assez variées et font vivre le discours, qui sans cette illustration, s'apparenterait à un livre d'histoire.

Au final, j'ai eut assez peur en ayant cette bd dans les mains, craignant un peu un côté trop lourd, mais finalement le sujet y est traité de façon très explicative retraçant de façon satisfaisante l'Histoire. Je pense que de raconter une histoire dans l'Histoire aurait permis d'alléger le récit, tout en gardant cet aspect instructif qui est la base de cet ouvrage.

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Le miroir sans retour

Monsieur SEYCHER est un historien spécialiste des guerres de Vendée.

Dans sa thèse, il soutient que la répression exercée en Vendée par la Convention avait le caractère d'un génocide. Son caratère outré fit que, pour trouver un directeur de thèse, il dut s'adresser à Pierre Chaunu, historien éminent mais connu pour ses positions réactionnaires et son christianisme intégriste, un temps collaborateur du quotidien d'extrème-droite « Présent », opposant farocuhe à l'avortement, qu'il considérait aussi comme un génécide.

Par la suite, il quitta l'Education Nationale.

Si le gouvernement révolutionnaire a commis des crimes contre l'humanité indiscutables, la qualification de génocide, qui désigne autre chose, ne leur est pas applicable pour autant; néanmoins certains cherchent toujours à l'accréditer car elle sert leur équation bien-aimée Robespierre = Lénine = Hitler et leur détestation des Lumières et de la Révolution Française

Tout ceci permet de voir d'où parle Monsieur SEYCHER.

Je ne doute pas de la qualité de sa documentation historique, mais de l'usage qu'il en fait et de la présentation qu'il en donne, surtout dans un ouvrage qualifié de roman.

La présentation de l'éditeur "certains révolutionnaires, et non des moindres (Danton, Marat, Robespierre…), animés des plus vils sentiments (jalousie, veulerie, cupidité…)" annonce clairement la couleur. Au demeurant, j'aimerais avoir quelques précisions sur les ptétendues veulerie et cupidité de Robespierre, que ses pires adversaires jusqu'ici n'ont jamais osé lui attribuer

Le roman est sans doute bien écrit et peut être amusant à lire (je le ferai probablement)mais il ne faut pas perdre de vue que c'est un ouvrage partisan.





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La désinformation autour des guerres de Vendée ..

Pour avoir eu le courage et l’honnêteté intellectuelle de démontrer la réalité du Génocide Vendéen Franco-Français de 1793-1794, Reynald Secher, depuis la sortie de sa thèse en 1985 (période de préparation de la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française en 1989), intitulée : Contribution à l’étude du génocide franco-français : la Vendée-Vengé, a été ostracisé à un tel point que cela lui a coûté sa carrière Universitaire.



Dans ce livre, Reynald Secher nous raconte donc les pressions et les menaces qu’il a subies, bref, les persécutions sociales et professionnelles auxquelles il a été confronté.

En effet, le dogme idéologique uniquement salvateur de la Révolution Française est si puissant que de très nombreux historiens préfèrent conspuer les travaux de Reynald Secher, plutôt que de les étudier, ce qui permettrait pourtant d’aborder avec une approche moins uniforme et donc plus réaliste cette période à la fois : complexe, fondamentale mais aussi critiquable sur de très nombreux aspects, dont celui du Génocide Vendéen est certainement le plus condamnable !



De plus, cette ouverture d’esprit sur les travaux historiques de Reynald Secher permettrait également d’étudier plus précisément les mécanismes des Génocides et systèmes Totalitaires du XXème siècle.



Mais l’être humain est ce qu’il est : plus soucieux de se conforter dans ses théories idéologiquement conformes à sa vision des choses, que de s’ouvrir l’esprit sur des réalités beaucoup plus complexes. Cette démarche d’ouverture d’esprit et de réflexion intellectuelle serait pourtant nettement plus profitable pour faire avancer le débat sur la Révolution Française, au sein de notre la société civile Française…

Du coup, on a l’impression, qu’en France, le débat est totalement sclérosé, pour ne pas dire définitivement clos, sur le sujet. C’est dommage et dommageable pour la réflexion et l’analyse.



Confer les autres ouvrages de Reynald Secher sur ce même thème :

– Reynald Secher : Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d’un crime légal contre l’humanité ;

– Reynald Secher : La Vendée-Vengé : Le génocide franco-français ;

– Gracchus Babeuf : La guerre de la Vendée et le système de dépopulation.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Vendée : Du génocide au mémoricide

Voici, à mon avis, un ouvrage majeur pour l'historiographie de notre Révolution Française, ainsi que pour le cours de notre histoire de France. En effet, Reynald Secher, originaire de Vendée et historien reprend ici, point par point, la démonstration qu'il avait déjà déroulée dans son premier ouvrage, publié en 1986, à propos du Génocide Vendéen La Vendée-Vengé : le génocide franco-français, et faisant suite à sa soutenance de Thèse de 1985. Ses découvertes puis sa démonstration, il les a effectuées à partir d'Archives et de registres qu'il a « exhumés » : dans sa commune natale La Chapelle-Basse-Mer située entre Bretagne et Vendée, puis dans l'ensemble des communes de la Vendée militaire, pour finir avec les Archives Nationales et les Archives militaires du fort de Vincennes. Au milieu de l'ouvrage figurent, entre autres, des dessins, des photos, ainsi que les originaux des écrits des principaux protagonistes de l'époque : bourreaux, victimes et témoins de ce Génocide, et également le décret du 1er octobre 1793 qui prescrit l'extermination de tous les Vendéens sans distinction d'âge, de sexe et d'appartenance politique et faisant suite au vote de la loi du 1er août 1793 qui prescrit, elle, l'anéantissement matériel de la Vendée, l'extermination des hommes et la déportation des femmes, vieillards, et des enfants.

Mais en plus, dans ce formidable ouvrage, Reynald Secher, en prouvant le Génocide Vendéen, inaugure le concept de MEMORICIDE.

Qui plus est, il démontre également la matrice « Proto-Totalitaire » que fut ce Génocide pour nombres de « Génocideurs » du 20ème siècle ; dont certains, notamment les Communistes, se revendiquèrent jusque dans les moindres détails de la Terreur Jacobine.Comme toutes les Révolutions, la Révolution Française commença par une Révolution Populaire le 14 juillet 1789, puis dès le 26 août de la même année fut votée la célèbre : Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, pour finir (ou presque) en 1793-1794, avec ceux qui s'étaient revendiqués de cette Déclaration, à savoir la Convention, par l'intermédiaire des membres du Salut Public, et qui votèrent pourtant un « crime légal » (selon l'expression de Reynald Secher) d'État, consistant donc dans l'extermination et l'anéantissement du Peuple Vendéen.

Cet ouvrage fondamental concerne précisément cette dernière partie de la Révolution Française.Le concept et le terme de Génocide furent pensés et inventés par Rafaël Lemkin lors du Tribunal de Nuremberg en 1945, pour caractériser l'inimaginable, le monstrueux Crime contre l'Humanité de : la Shoah.

Dans la définition initiale de Rafaël Lemkin le critère « politique » n'était pas présent, il fut ajouté après la Seconde Guerre Mondiale.

Ce « crime légal » Franco-Français correspond parfaitement aux trois critères du Génocide, reconnus par le Droit International (page 12) : »C'est-à-dire, la conception, ou la réalisation, ou la complicité tant dans la conception que dans la réalisation de l'extermination partielle ou totale d'un groupe humain de type ethnique, ou racial, ou politique, ou religieux. »Quant à la France, elle donne dans son code Pénal, une définition encore plus élargie de la caractérisation du Génocide (page 166) : »Constitue un génocide, le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre à l'encontre de membres de ce groupe l'un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie ; atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique ; soumission à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ; mesures visant à entraver les naissances ; transfert forcé d'enfants ».

En 1792, les Jacobins commencèrent par réprimer dans une violence inouïe, l'Église et les croyants catholiques. Les Français se retrouvèrent alors confrontés à un système Étatique Liberticide. le Peuple de Vendée, entre autres, se révolta donc légitimement pour défendre ses récents acquis proclamés lors de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. En point d'orgue, c'est la conscription inégalitaire des 300 000 hommes dans l'Armée qui, en mars 1793, déclencha la révolte, comme le synthétisa la comtesse de la Bouëre (page 30) :



« La conscription fut l'étincelle électrique qui déclencha l'insurrection ».



En mars 1793, une insurrection survint donc dans une grande partie de la France et pas seulement en Vendée.



Restituons maintenant succinctement, la chronologie contextuelle dans laquelle fut commis ce Génocide par l'État « Républicain » Jacobin (page 207) :



« Tout d'abord, la Révolution est une rupture définitive dans l'histoire : il y a un avant et un après qui renvoient ses crimes à ceux du XXe siècle et non pas à ceux des siècles antérieurs. le caractère légal de ce génocide est une nouveauté qui l'ancre dans la modernité. Il a, en effet, été voté à une date précise, publié de manière officielle même s'il est évident que la guerre civile s'est prolongée au-delà de ce vote. Cette guerre civile a commencé avec l'insurrection de la Vendée, au mois de mars 1793, pour s'achever avec la défaite militaire des Vendéens à Savenay les 23 et 24 décembre 1793. Parallèlement, la Convention a inauguré le génocide par le vote de la loi du 1er août 1793 qui prescrit l'anéantissement matériel de la Vendée, l'extermination des hommes et la déportation des femmes, des vieillards et des enfants. Elle l'a prolongé avec la loi du 1er octobre 1793 qui prescrit l'extermination de tous les Vendéens sans distinction d'âge, de sexe et d'appartenance politique. Elle l'a achevé avec la chute de Robespierre, le 27 juillet 1794, quand les Conventionnels ont mis fin au génocide. La guerre civile a duré dix mois, le génocide douze mois avec une période de chevauchement de cinq mois qui va du 1er août au 24 décembre 1793. »



Pour le Conventionnel Jean-Baptiste Carrier, co-responsable de ce Génocide, il fallait éradiquer l' »homme ancien » pour édifier l' »homme nouveau ». Au 20ème siècle, ce dogme Génocidaire fut largement repris et mis en application, notamment dans le cadre des régimes Totalitaires Communistes. Voici donc ce que déclarait Carrier à ce sujet (page 42) :



« Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé. »



A cette idéologie exterminatrice, il faut ajouter le fait que, comme la France connaissait une crise économique, des soi-disant « experts scientistes » révolutionnaires « malthusiens », décrétèrent que (page 45) :



« le sol de France ne pouvait nourrir son monde » et qu'il était urgent de se débarrasser d'un excédent de population, « des bouches inutiles, sans quoi il ne peut exister de République (…) ».



D'ailleurs, un jour Carrier se confia à un certain Héron (page 45) :



« Sur la fin d'un dîner, il s'oublia un jour au point de déclarer que, comme d'après la récapitulation, il y avait mille habitants par lieue carré, il était démontré que le sol de la France ne pouvait les nourrir ; qu'en conséquence, il était essentiel de se délivrer de cet excédent de population sans quoi la République ne pouvait exister. Il faudrait commencer par les prêtres, les nobles, les marchands, les banquiers, les négociants qui ne peuvent aimer la République et dans son transport il crie : « Tue ! Tue ! » Dans mon département, nous allions à la chasse aux prêtres. Je n'ai jamais tant ri qu'en voyant la grimace que faisaient ces b… là en mourant. »



Le 5 septembre 1793, la Terreur fut mise à l'ordre du jour par le grand Comité de Salut Public, dit « de l'an II » composé de 12 membres : Billaud-Varenne, Barère, Lindet, Collot d'Herbois, Saint-Just, Couthon, Jean Bon Saint-André, Hérault de Séchelles, Prieur de la Marne, Lazare Carnot, Prieur de la Côte-d'Or et Robespierre qui l'intégra le 27 juillet 1793.

Lénine, en Russie, a lui aussi décrété sa Terreur Rouge Bolchevique (Communiste) un 5 SEPTEMBRE…, 1918. Comme nous le verrons encore plus loin…, le mimétisme Terroriste est d'une précision ahurissante !



A ce stade de la mise en oeuvre du Génocide, il faut stipuler que la loi du 1er octobre 1793, était une loi modificatrice complémentaire remettant à l'ordre du jour : l'article VIII de la loi du 1er août. Tous les Vendéens blancs et bleus confondus, devaient être exterminés (page 60) :



« La Convention nationale compte sur le courage de l'armée de l'Ouest et des généraux qui la commandent pour terminer d'ici le 20 octobre l'exécrable guerre de la Vendée. La reconnaissance nationale attend l'époque du 1er novembre pour décerner des honneurs et des récompenses aux armées et aux généraux qui, dans cette campagne, auront exterminés les brigands. »



Concrètement, l'objectif des Jacobins était donc l'extermination et l'anéantissement des 815 000 habitants résidant sur un territoire de 10 000 km2, d'où la proclamation suivante (page 60) :



« Soldats de la liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés ; le soldat de la patrie l'exige ; l'impatience du peuple français le commande, son courage doit l'accomplir. »



Entre les lois d'extermination du 1er août et du 1er octobre 1793, il fut décrété également la loi générale du 17 septembre 1793, dite « loi des suspects » destinée à l'extermination de masse.



Le 21 octobre 1793, les représentants du peuple : Bourbotte, Turreau, Choudieu et Francastel lurent un courrier solennel à la tribune de la Convention (page 63) :



« La Convention nationale a voulu que la guerre de la Vendée fût terminée avant la fin du mois d'octobre et nous pouvons lui dire aujourd'hui qu'il n'existe plus de Vendée bien que les rebelles ne soient pas entièrement exterminés ; une solitude profonde règne actuellement dans le pays qu'ils occupaient. On ferait beaucoup de chemin dans ces contrées avant de rencontrer un homme et une chaumière car, à l'exception de Cholet, de Saint-Florent et de quelques petits bourgs où le nombre de patriotes excédait de beaucoup celui des contre-révolutionnaires, nous n'avons laissé derrière nous que des cendres et des monceaux de cadavres : nous allons poursuivre cette horde fugitive et épouvantée partout où elle ira. »



Voici un exemple parmi tant d'autres, d'échange de courrier entre la Convention et les Généraux durant le Génocide, démontrant la haine fanatique que les Conventionnels vouaient au Peuple Vendéen (page 86) :



« 22 frimaire an II (12 décembre 1793),

Au plus ancien général de brigade commandant des deux colonnes détachées de l'armée du nord.

A Rouen,

Vous avez vaincu les satellites des tyrans du nord. Comment ne terrasseriez-vous pas des hordes de brigands. La Patrie l'attend de votre courage et de votre civisme. Elle vous confie le commandement d'une armée Républicaine. Ce fut toujours, ou presque toujours, a faute des chefs qui a décidé la victoire contre nous. Les brigands que vous allez combattre ont été défaits plusieurs fois depuis peu de jours. C'est à vous qu'est réservée la gloire d'achever de les exterminer. Ne vous battez jamais qu'en masse. Combinez vos mouvements autant qu'il vous sera possible avec les autres forces qui doivent seconder vos efforts. Frappez simultanément et frappez sans relâche jusqu'à ce qu'enfin cette race impure soit anéantie. Salut et fraternité.

Billaud-Varenne, Barère. »



Au soir du 26 décembre 1793, le représentant Prieur de la Marne confirma que l'extermination de masse progressait : « Notre armée continue à massacrer et à exterminer les brigands. »

D'ailleurs, le général Westermann le confirma à nouveau au Comité, en ce qui concernait la ville de Savenay (page 90) :



« Il n'y a plus de Vendée, Citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins, pour celles-là, n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé. Un chef des brigands, nommé Désigny, a été tué par un maréchal des logis. Mes hussards ont tous à la queue de leurs chevaux des lambeaux d'étendards brigands. Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant que sur plusieurs endroits ils font pyramide. On fusille sans cesse à Savenay car à chaque instant il arrive des brigands qui prétendent se rendre prisonniers. »



Pourtant, malgré toute la détermination de l'État « Républicain » Jacobin, ce dernier se trouva confronté à la difficulté d'exterminer, avec les moyens rudimentaires de l'époque, toute une population de manière « industrielle ».

Alors des essais de nouvelles techniques d'extermination de masse eurent lieux, comme : le gaz, les mines antipersonnelles, l'empoisonnement du pain, des sources d'eau, etc..

On retrouve ce soucis constant chez tous les « Génocideurs » du 20ème siècle, d'anéantir le maximum d'êtres humaines, à moindre coût, et dans un minimum de temps. D'ailleurs, les « techniques » d'extermination de masse Jacobines inspirèrent beaucoup les « Génocideurs » du 20ème siècle.

Mais pour les Jacobins ces essais ne furent pas concluants, car à cette époque la science et la technologie n'étaient pas encore assez développées.

Ils revinrent alors à des moyens plus traditionnels, rudimentaires, mais plus sûrs et ayant fait leurs preuves, comme : la décollation (la guillotine), l'éclatement des crânes, le sabrage, la noyade, l'exécution par balle, etc..

En revanche, ces moyens étaient trop lents et trop coûteux.

Alors, les tests tous azimuts continuaient, comme le décrit Reynald Secher (page 99) :



« Dans cette dimension artisanale, on n'hésite pas à innover en ayant recours, par exemple, à l'éclatement des crânes à coup de crosses, à l'emploi des baïonnettes et des sabres et aux noyades individuelles, par deux ou collectivement par sabordage de bateaux, notamment sur la Loire. Les noyades par couple, appelées « mariages républicains », ont particulièrement amusé leurs organisateurs et marqué les témoins en raison de leur caractère sadique : il s'agit d'unir nus dans des positions obscènes un homme et une femme, de préférence le père et la mère, le frère et la soeur, un curé et une religieuse… avant de les jeter à l'eau. Quant aux noyades en nombre, la procédure est plus longue : on entasse « la cargaison humaine » dans une galiote aménagée de sabords. Une fois au large, on fait voler les planches en éclats, à coups de hache : l'eau gicle de toutes parts et, en quelques instants, le bateau coule et les prisonniers meurent noyés. A défaut, les survivants sont immédiatement sabrés, d'où le mot de « sabrade » inventé par Grandmaison. Afin de couvrir les cris, « les noyeurs affectent de chanter très haut ».



Ces massacres horribles démontrent en plus : l'indifférence totale envers la souffrance d'un être humain, la perversité, la déshumanisation et même le profit que tiraient les bourreaux de leurs victimes, comme l'exprime le témoin Wailly, assistant à l'une de ces noyades (pages 100 et 101) :



« Deux gabares chargées d'individus s'arrêtèrent à un endroit nommé la Prairie-aux-Ducs. Là, moi et mes camarades, nous avons vu le carnage le plus horrible que l'on puisse voir. Plus de 800 individus de tous âges et de tous sexes furent inhumainement noyés et coupés par morceaux. J'entends Fouquet et ses satellites reprocher à quelques-uns d'entre eux qu'ils ne savaient pas donner des coups de sabre et ils leur montraient par leur exemple comment il fallait s'y prendre. Les gabares ne coulaient pas assez vite au fond ; on tirait des coups de fusil sur ceux qui étaient dessus. Les cris horribles de ces malheureuses victimes ne faisaient qu'animer davantage leurs bourreaux. J'observais que tous les individus qu'on a noyés dans cette nuit furent préalablement dépouillés, nus comme la main. En vain, les femmes réclamaient-elles qu'on leur laisse leur chemise ; tout leur fut refusé et elles périrent. Leurs hardes, leurs bijoux, leurs assignats furent la proie de ces anthropophages et ce qu'on aura peine à croire, c'est que ceux qui les avaient ainsi dépouillés vendaient le lendemain matin ces dépouilles au plus offrant. »



Puis l'épouvante des témoignages continue… (page 101) :



« Vous voyez ces femmes, ces mères malheureuses précipitées dans les flots avec leurs enfants. L'enfance, l'aimable enfance (…) devient l'objet de la plus incroyable rage. Un crime, que les fureurs de la guerre rendent à peine croyable, est commis dans Nantes armée pour la Patrie. Des enfants de 10, de 5, de 2 ans, des enfants à la mamelle sont massacrés ou noyés. Je vois ces infortunés tendant vers leurs bourreaux leurs bras innocents, leur souriant sur le sein qui les porte et dont un bras féroce les arrache. Je les vois se débattre aux cris de leur mère qui les appelle encore (…). Je vois le fleuve rapporter sur ses bords une femme tenant encore son enfant mort sur son sein, une fille entrelacée autour de sa mère (…). Je passe sur la place où est l'instrument du supplice. Je vois un jeune enfant de 13 ans sur l'échafaud ; il dit à l'exécuteur ce mot déchirant : « Me feras-tu bien du mal ? » Il est lié sur la planche dont la proportion indique à ces barbares que la justice n'y attache par des enfants. Son corps atteint à peine la ligne qui répond à la direction du couteau… Ailleurs (…) ce sont des hommes, des femmes ou des enfants que l'on fusille ou que l'on déchire à coups de sabres et de baïonnettes… ».



Mais couler des bateaux revenait extrêmement cher, alors à Nantes, qui était le plus grand camp d'anéantissement et d'extermination de la Vendée militaire, on décida d'utiliser les bateaux comme espaces d'asphyxie. Reynald Secher et des témoins en font la macabre description (page 102) :



« L'idée est simple et se veut expéditive : on y entasse la « cargaison humaine », on calfeutre les ouvertures et on l'oublie le temps de l'opération comme l'explique Victoire Abraham, femme Pichot, demeurant à la Sècherie, près de Nantes :

« Je vis un jour amener des prisonniers sur des charrettes ; ils venaient de l'entrepôt : on les disposa dans une galiote où on les oublia pendant 48 heures ; on avait eu la précaution de fermer le pont. Lorsqu'il fut ouvert, on trouva soixante malheureux étouffés. On les fit enlever par d'autres prisonniers qu'on venait d'amener. Robin, le sabre à la main, fit jeter ces cadavres dans la Loire. Cette opération finie, il fait mettre à nu tous les prisonniers, hommes, femmes et enfants, on leur lie les mains derrière le dos, on les fait entrer dans un chaland où ils ont noyés ». »



P.S. : Vous pouvez consulter ce commentaire, dans son intégralité, sur mon blog :
Lien : https://communismetotalitari..
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Jean-Pierre le Roch : De l'exil aux Mousque..

Le livre autobiographique de Jean Pierre le Roch nous plonge dans un conte de la distribution moderne, s'appuyant les péripéties de sa vie personnel et son influence au coeur du groupement d'indépendants: "les mousquetaires".



Née en 1852 sur une idée d'Aristide Boucicaut, créateur du "Bon Marché", la distribution moderne a sonné l'hallali et porté l'estocade aux commerces traditionnels. Ce livre est le témoignage d'un de ses principaux forgeron, en ce qui concerne la France, mais aussi l'Europe.



Tout débute à Vannes, Nantes, à la fin de la première guerre Mondiale. Né dans cette campagne où tout le monde se connait, Julien Le Roch, le père de Jean Pierre, est repéré et envoyé sur Paris pour étudier puis travailler. C'est en tant que valet de chambre qu'il fait la connaissance du chauffeur de maitre du comte et de la comtesse de Villarcaux. A cette occasion il sème une passion pour la mécanique automobile qui marquera d'une empreinte certaine le futur de la famille. Mariette, devenue son épouse à tout juste 16 ans, entre dans sa vie. Afin de subvenir au besoin du ménage, Julien se fait embaucher à Vieille montagne, compagnie ouvrière spécialisée dans le zinc. En 1929, l'heureux événement advient : c'est la naissance de Jean Pierre Le Roch.



Les années sont heureuses et 1936 voit l'arrivée du front populaire au pouvoir, qui changera la société Française pour de bon. La quinzaine des congés payés, la réduction du temps de travail avec la semaine de quarante heures et l'établissement des conventions collectives sont l'essence des réformes sociales dont nous vivons les derniers frémissements aujourd'hui.



Quelques années plus tard, en 1939, les qualités intellectuelles et les capacités de mémorisations de Jean Pierre Leroch le font repérer par son maitre d'école. Il réussit l'examen du concours boursier!

Dans le même temps, la guerre éclate entre la France et l'Allemagne. Julien le Roch, réserviste est appelé à servir dans son usine. La débâcle Française aura été foudroyante et instantanée. Il faudra quelques jours aux Allemand pour déborder la France et marcher sur Paris: l'occupation commence.

Dès 1941, Jean Pierre entre à l'internat Jules Ferry , à Versailles. Il y suit une formation exigeante qui le prépare aux métiers de la mécanique et de l'électricité. Passionné par ses études, il y côtoie néanmoins la froideur des dortoirs du pensionnat qui le marquera pendant cinq longues années.



En 1943, des milliers de français dont Julien le Roch sont envoyés en Allemagne pour le travail forcé. Considérés comme des bestiaux, souffrant de maltraitance et de malnutrition, voire de famine, beaucoup périssent. Julien le Roch revient sain et sauf après la libération, extrêmement diminué physiquement et psychologiquement. Ayant vécu plusieurs traumatismes et témoins de scènes sordides, il met six mois pour reprendre goût à la vie, ce qui marquera la petite famille tout entière.

Après la fin de la guerre, Jean Pierre travaille chez Solex et Julien chez Sagem, tout deux dans la mécanique. Pourtant, les Le Roch ont bien du mal à boucler le budget familiale. L'exil est pour eux l'espoir d'une vie nouvelle où ils pourront faire table rase des mauvais souvenirs et repartir à zéro. C'est avec un rare culot, que Mariette réussit à troquer le droit au bail locatif de l'appartement familiale, qui se monnayait à l'époque au vu des nombreuses destruction causées par la guerre, contre trois billets de voyage pour le Brésil!



Les formalités remplies, la famille embarque à bord d'un liberty ship américain de 10 000 tonnes qui les conduira, après un mois et demi de navigation en embarqué, au port de Rio de Janeiro. En février 1947 ils arrivent enfin. De la langue portugaise, il ne connaissent que des bribes: "Bon Dia", "Boa noite" apprises au cours de la traversée. Ce n'est ni la langue, ni la chaleur torride et encore moins les conditions précaires dans lesquelles ils abordent leur arrivée, qui les décourage. D'abord installé à Rio, le consulat de France les encourage à s'installer à Sao Paulo, véritable Eldorado économique en pleine essor. Ce trajet, qui se fait aujourd'hui de manière aseptisé en seulement une heure d'avion, se faisait alors en vingt quatre heures, entassé dans un wagon cuisant.



De nombreuses industries embauchent. Il suffit d'ouvrir le journal, rubrique offre d'emploi, pour trouver une opportunité. Ils foncent dans un garage américain nommé Hudson Packard, employeur de cinquante ouvriers brésiliens. Ils manquent de mécaniciens. Malgré des débuts hasardeux, dû à la nouveauté des modèles américains et la barrière de la langue portugaise, les Le Roch vont user de leur savoir faire et se faire connaitre pour leurs spécialités: la carburation et l'allumage, domaines mal maitrisés au Brésil. Le travail ne manque pas mais est mal rémunéré. Les conditions d'insalubrité de leur logement et les caractéristiques de la ville de Sao Paulo les pousse à partir pour une concession Ford à Curitiba.

La vie y est plus agréable mais tout aussi dur. Il faut économiser le moindre denier pour survivre. Mais pas question de retourner en France: ils sont condamnés à réussir! Mariette n'est pas en reste, elle motive ses garçons et s'arrange pour rendre cette vie précaire plus vivable.



"La graisse sur les mains, les nuits sans sommeil, le cafard, la souffrance, les affres de l'exil, la petite maison de bois au style polonais, le salaire minable sont les clés cachées de grandes portes ouvertes sur le monde. La souffrance masque la réussite mais elle en est parfois le passeport."
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Histoire de Bretagne, tome 2 : 830-1341

Ce deuxième tome est tout aussi intéressant que le premier. Cette fois, le récit se base sur les personnages importants de l'époque et les changements géographiques. Les créateurs se sont beaucoup documentés pour en arriver à cette bande-dessinée. J'avoue que j'ai une préférence pour la première BD. Celle-ci est aussi dédicacée pour mon frère. Les dessins sont magnifiques !
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Histoire de Bretagne, tome 1 : Les origines

la BD reprend vraiment les découvertes archéologiques. Elle est très fidèle à ce qu'on sait de cette époque. J'adore les détails. Ils parlent même de l'alignement de Carnac, des Cairn (les tombes), du mode de vie des clans... Ce livre est riche d'enseignements et accessible à un enfant d'une dizaine d'années
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Histoire de Bretagne, tome 7 : 1914-1972

Dans ce tome, il est question d'une période difficile pour le peuple breton. Ce passé est proche et on peut encore en voir les traces. Peu de personnes parlent aujourd'hui le breton. Il faut aller dans des écoles spécialisées pour l'apprendre. Le gouvernement français de l'époque a fait un génocide culturel dans cette région. Cette bande-dessinée montre bien le lourd tribut qu'à versé la Bretagne à son pays. J'invite toutes les personnes s'interrogeant sur le pourquoi de l'existence des fest-noz, des bagadou et des cercles celtiques à lire ce tome.
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