Tout au long des 600 pages qui composent son récit, Robert Charles Wilson nous entraine à la découverte d'un monde qui, lentement, a basculé dans la morosité. L'échéance de la vie, bien que relativement abstraite, a insensiblement gagné toute une partie de la population. De fait, ce n'est pas un monde en plein chaos qui nous est présenté, mais plutôt sa lente dégénérescence, qui se manifeste notamment en zone rurale, les villes continuant comme si de rien n'était. Ce sont donc quelques symptômes qui mettent la puce à l'oreille de Tyler.
Un de ces signes, impossible à louper, se manifeste notamment par une recrudescence du mysticisme. Le monde subit une véritable crise de foi, et la religion, déclinée à toutes les sauces, attire de plus en plus d'adeptes. Pour ces communautés, le Spin est un événement divin, et les écritures sont interprétées diversement, provoquant autant de schismes que de querelles. Wilson propose ainsi une vision assez péjorative de la croyance. Tout en pointant du doigt l'homme en lui-même, il n'épargne pas les contraintes que provoquent l'attachement irrationnel dans la foi. C'est en la personne de Diane que se manifeste ce sentiment, qui sous des couverts de bonheur est prisonnière des chaînes qu'elle s'est elle-même passées.
On notera ainsi une dualité entre le frère et la soeur, entre Diane et Jason. Alors que Diane est perdue dans ce monde aux frontières bouleversées, Jason se consacre lui à établir ses frontières de manière rationnelle, scientifique. A sa manière, il est obsédé par le Spin, et voue sa vie à comprendre ce phénomène. Wilson transpose le conflit science-religion sur le plan familial.
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