Comme l’indique la sobre et éloquente couverture, c’est pièce après pièce que ce construit ce roman…jusqu’à la dernière pièce. Et bien malin qui pourra la poser avant les autres. Je me suis bien laissé prendre ; par l’histoire qui happe le lecteur, et par le vilain qui s’est bien joué de moi tout au long de ces 400 pages. Pour mon plus grand bonheur.
Tout tourne autour de Jake revenu dans la maison de son père , peintre fécond en pleine démence, et qui se voit embarqué sur une sombre histoire de meurtre. Jake a certains pouvoirs, et cela intéresse beaucoup la police locale. A l’extrémité de Long Island, ‘ambiance n’est pas des meilleurs, d’autant que l’ouragan du siècle pointe le bout de son œil.
Comment, à partir d’un millier de toiles, l’auteur va peindre à son tour une seule et même toile qui va livrer sa propre vérité ?
Si Robert Pobi, antiquaire de son état, remet le monde de l’art au centre de son histoire, come Jesse Kellerman l’avait fait avec les visages, j’ai trouvé que Pobi l’avait utilisé de manière on ne plus subtile et machiavélique, pour servir au lecteur un thriller qui sort des sentiers battus.
Les personnages ont tous une personnalité très bien exploitée. Tout au long de ce roman, ce sont ces mots qui reviennent à Jake « écorché vif » Ecorchées, comme le seront toutes les victimes, écorché comme Jake qui cache bien des zones d’ombre, écorchée comme sa femme, elle aussi particulière, écorché comme le père dont on dit qu’il est fou…mais l’est-il vraiment tant que cela ?
Le ton est juste, bien dosé entre le beau parlé, et celui un peu moins classieux qui sied si bien au FBI. Si les scènes décrites ont de quoi combler les amateurs du genre sans tomber dans l’extrême ; ceci dit, parfois, il faut rester accroché à son livre…heureusement, il s’agit d’une fiction !!!
La tension générée par la succession de meurtres, et de disparitions, est alimentée par le stress bien palpable qui va crescendo alors que l’ouragan arrive et s’abat sur la région…
Voilà, à mon humble avis, un premier roman abouti ; et un auteur à suivre.
Un petit bémol cependant, enfin deux… une quatrième de couverture qui en dit un peu trop, et le titre anglais the bloodman qui convient mieux que l’invisible.
Je remercie chaleureusement Fabienne Reichenbach des éditions Sonatine, pour cette nouvelle collaboration, et sa confiance. Encore une fois, cette maison aura su me surprendre, et me captiver.
Lien :
http://leblogdemimipinson.bl..