Citations de Rodrigo Rey Rosa (22)
La Coneja le había visto alejarse en el auto por la ventanita del vestíbulo, riéndose para sus adentros. «No es tan hombrecito», pensaba. Él, en su lugar, no hubiera du-dado en darle un balazo, o un golpe en la nuca con aquel bastón. Probablemente tuvo la intención de hacerlo, pero
se había rajado.
Después de apartarse de la ventana fue a servirse una copa de whisky al minibar, que estaba en un rincón de la sala, y regresó a sentarse en su sofá. ¿Y si Juan Luis había venido solamente a confirmarse en sus sospechas, para luego mandar asesinarlo?
«Tendré que esconderme otra vez», pensó con cansancio, y por su conciencia comenzaron a correr recuerdos del tiempo del secuestro. Se sentía culpable, pero sólo en parte. No había mentido al afirmar que la idea
había sido del Horrible. No le había parecido mala, en principio. Su contribución más importante había sido contactar a Carlomagno y al Sefardí, a los que había conocido por casualidad, a éste en una fiesta de bodas, en una cantina de mala muerte a aquél.
Quand il eut fini ses lignes, sur une autre feuille de papier, mécaniquement, comme entre deux rêves, Silvestre écrivit en français des mots dont la signification lui échappait :
Je t’ai racheté et choisi à dessein… Sans que je ne sois souillé de la souillure du suspect…
(…) persuadée que son mari et ses parents ont été remplacés par des sosies
(…) une marée humaine rassemblée pour infliger un châtiment collectif à un homme innocent du crime dont on l'accusait
Un livre écrit, un chemin tracé peuvent être des gestes inutiles. Mais dis-toi que tu as peut-être vécu pour faire un seul geste - prononcer un mot, échanger quelques caresses - que tu n'as peut-être pas encore pu faire et que, si la chance n'est pas de ton côté, tu ne pourras peut-être jamais faire.
- Encore un produit de son époque et de son milieu
-Celui-là, il est et a toujours été hors du temps
- Et nulle part, si tu veux mon avis.
L'odeur intense de la vie paysanne lui monta aux narines. Être guatémaltèque, se dit-il, désabusé, sentir le charbon, le feu de bois, les pets, avoir un garde du corps, aller sauver sa sœur
Il refusait de revenir à lui pour de bon - cela lui semblait de plus en plus difficile, comme si une partie de son être s'opposait à l'autre, qui voulait se réveiller.
Il avala sa salive : elle était amère, pâteuse. Une sensation étrange. Soudain, la peur était là, serrée contre lui, l'enveloppant. Il ferma les yeux ; ne pas bouger, respirer à peine
Quand il sortit dans la rue, une odeur de fleurs de coyol sèches vint chatouiller ses narines et le soulagea. C'est fou ce qu'une simple odeur peut faire, pensa-t-il.
Un réseau de relations humaines dont il était le centre allait bientôt prendre forme. Il imaginait une immense bâtisse surgir de la brume. Garderait-elle l'aplomb ou allait-elle s'effondrer comme un château de cartes
L’air guatémaltèque est toxique (…). Les gens qui vivent ici sont comme en pierre, ce sont des gens morts
Vous vous appelez Joaquín Casasola, et les sonorités de votre nom ne vous déplaisent pas. Vous avez vécu des années en Espagne, mais vous avez dû retourner ici. Vous y avez des parents riches et des amis d'enfance, ce qui – pensez-vous, mais vous vous trompez – vous facilitera les choses.
Yo presiento cuando algo malo va a pasar, y estoy sintiéndolo ahora. Te lo digo desde lo más profundo de mi ser, es algo que sé que tiene que ver con esos volcanes.
Les marocains ont tout un répertoire de contes animaliers. Il y en a bien un au sujet de la chouette.
- Ici aussi nous parlons l'espagnol, dit le chauffeur en espagnol tangerois. Comment est la vie dans ton pays ?
- Plus ou moins comme ici.
- Horrible alors.
- C'est vrai.
La Reforma.
Paseo de la Reforma.
L'impitoyable réforme qui avait aboli le droit des indigènes guatémaltèques à exploiter leurs terres communales pour en faire des plantations de café étaient commémorée par le nom de la large avenue sur laquelle ils roulaient - une avenue ouverte, aplanie et pavée par ces mêmes indigènes dont les terres avaient été usurpées par cette réforme.
il vida un chargeur de dix-sept munitions sans rater un seul tir. Ses voisins baissèrent leurs armes pour admirer l'adresse du nouveau venu qui rechargea son pistolet et continua à tirer pendant que les silhouettes alignées , tout au bout du terrain, tombaient puis se relevaient pour être à nouveau descendues.
Le pays le plus beau, les gens les plus laids
Avant d’arriver à la maison, il dut passer devant deux chiens qui semblaient perdus et un rat mort…