Citations de Roland Topor (200)
N'importe quel comique vous dira combien il est difficile d'égayer le public.
Pour arriver au coeur, l'amitié emprunte une voie aussi simple et directe que le trajet d'une balle de revolver.
Un type qui boit ne peut être foncièrement mauvais.
A force d'entendre parler de moi, je meurs d'envie de me connaître.
On a tous les droits quand on a le spleen.
Pour fumer moins, embrasser plus. Se méfier des allumeuses et prendre la précaution d'utiliser des filtres.
Les lèches-culs se croient très malins parce qu'ils ont secrètement inversé leur système digestif : ils chient par la bouche et parlent de l'autre côté.
Pilonner les livres est aussi barbare que les brûler, mais provoque moins d'indignation.
L’art est jouissance comme le bonheur. Il est immoral comme lui. Vive l’argent ! Vive l’Avant-garde ! Vive le communisme !
Souvent, autour de moi, j’entends dire qu’il y a trop d’artistes ! Quelle hérésie ! Leur nombre s’amenuise chaque jour. Ils n’ont plus de travail. Les photographes leur volent les débouchées qu’offraient le portrait, les paysages, la nature morte. Le cinéma leur interdit la peinture d’histoire, l’allégorie, la peinture de mœurs. S’ils ne veulent pas faire de la merde, ils doivent être d’avant-garde ou disparaître !
Comment devient-on collectionneur ? Le plus simplement du monde. On achète une œuvre d’art. Il est faux de prétendre que l’acquisition d’une œuvre est un placement ; déplacement serait un terme plus approprié. De la puissance à la gloire, la voix royale est tracée, but suprême de la communication : elle permet d’atteindre l’accord parfait entre l’artiste et son public, entre la banque et l’Etat, entre le prophète et les croyants. Béni soit l’argent ! Il reste la dernière valeur de notre époque incrédule ! Celle qui assure la pérennité de l’œuvre d’Art !
Je respecte les opinions, toutes les opinions, mais elles sont le contraire de la communication. Une opinion, pour survivre, doit se trouver à l’intérieur d’une coque hermétiquement close. Plus la coque est résistante, mieux se porte l’opinion. Si la coque est trop fragile, l’opinion se brise et répand son jaune d’œuf. Les opinions réussissent à coexister lorsqu’elles sont protégées par des coques d’égale solidité. Fort bien. Mais quel rapport avec la communication ? Aucun. On vit avec son opinion, on meurt avec elle, on en change, mais on ne communique pas. A la rigueur, on trinque avec ceux qui ont la même, c’est tout.
L’altruisme fait perdre du temps. Je ne peux plus me permettre ce luxe. Je suis un vieil homme, chaque minute compte.
Le plagiaire ne provoque pas mon mépris, à condition qu’il respecte son modèle. Il fait montre d’une humilité assez admirable ! Loin de desservir son maître, il le grandit. Les suiveurs de Duchamp sont les véritables artisans de sa gloire posthume.
Il suffit d'un gramme de merde pour gâcher un kilo de caviar. Un gramme de caviar n'améliore en rien un kilo de merde.
Le sérieux n'est que la crasse accumulée dans les têtes vides.
- Vous jouissez d'une immense popularité, constata Jonathan.
- Ils ne me connaissent pas, ou bien mal. C'est moi qui les connais. Tous. C'est un grand calvaire de connaître tout le monde. [...] Croyez-moi, il vaut mieux être célèbre.
- [...] Maman m'a assuré que si je ne recommençais pas, je pourrais rester à la maison. Je n'ai plus jamais volé, excepté quelques cendriers et deux ou trois diamants.
- Les frères Barbe sont d'une autre envergure ! Ce sont eux qui ont organisé et répandu l'usage du crédit.
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Il faut écrire dans les passages cloutés pour ne pas se faire écraser par la Critique.
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- Stop !
Jonathan obtempéra.
- Que se passe-t-il ?
- Il y a un superbe coucher de soleil. N'aimez-vous pas les couchers de soleil ? Je les adore car ils me donnent l'impression de recevoir du courrier tellement ils ressemblent à des cartes postales.