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Citations de Roland Topor (200)


- Je vous défends de me toucher. Je ne suis pas Simone Choule !
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Il ne fallait pas penser, c'était trop dangereux.
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Ses yeux arrivèrent au niveau du nombril. Il l'embrassa passionnément, puis il l'étudia, afin d'en retenir tous les détails, gravés dans sa mémoire. Elle se pencha pour voir à quoi il était occupé. Elle lui avait supposé de tout autres intentions. Il ne voulut pas la décevoir.
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Un nom surgit soudain dans sa mémoire, comme une voiture sur une route, la nuit. Ce nom brillait comme une étoile.
Stella.
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Il se réveilla dans son appartement, allongé sur le lit. Il était habillé en femme, et il n'eut pas besoin de vérifier devant son miroir pour savoir qu'il était fardé soigneusement.
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Les voisins le transformaient lentement en Simone Choule !
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Une scie qui va et vient. Trelkovsky n'avait jamais compris pourquoi on comparait le bruit des oiseaux à de la musique. Les oiseaux ne chantent pas, ils crient. Et le matin, ils crient en chœur. Trelkovsky éclata de rire : n'était-ce pas le comble de l'échec qu'on prît un cri pour un chant ?
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Ce ridicule était en lui, c'était probablement ce qu'il y avait de plus vrai dans sa personnalité.
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La période transitoire était terminée.
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La Mort, c'était la Terre. Issus d'elle, des bourgeons de vie tentaient de lui fausser compagnie. Ils pointaient vers l'espace. La Mort laissait faire, car elle était très friande de vie. Elle se contentait de surveiller son cheptel, et quand les bêtes étaient à point, elle les croquait comme des sucreries. Elle digérait lentement les aliments revenus dans son sein, heureuse et repue comme une grosse chatte.
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C'est une curieuse chose que la création. Devant tel somptueux paysage, je peux demeurer stérile. Et puis, devant un méchant bout de mur lépreux, avec un ciel livide, brusquement, mon génie s'émeut. Il se produit comme un déclic, et la machine à créer la beauté se met en marche. Qui pourrait expliquer cette énigme ? Assurément pas les critiques ! Pour comprendre les mécanismes mystérieux de la création, il vaut tout de même mieux s'adresser aux artistes ! Ils ne sont pas tous aussi bêtes que certains le prétendent. Il est vrai que je connais des artistes idiots, comme Braque par exemple, ou Chagall, cette andouille, mais enfin ce n'est pas une règle absolue !
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Cette période rose reste sans conteste la plus douce que j'ai vécue. Qu'il était gai le Paris d'avant-guerre ! Et qu'il faisait bon, alors, être jeune, beau, riche et célèbre !
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Peu d'observateurs, cependant, comprirent la portée de mon œuvre sur le moment. Je suppose que le monde entier avait les yeux tournés vers la guerre meurtrière qui faisait rage en Europe, je ne puis lui en tenir rancune.
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Il y avait des gens célèbres, comme d'habitude, ce qui est commode pour s'en souvenir : Natalia Gontcharova, Larionov, Chagall, Stanislavski, Gorki. Ce dernier nous avait même arraché des larmes d'émotion en nous dépeignant son enfance au bord de la Volga, son adolescence au bord de la Volga, sa maturité au bord de la Volga...
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Lénine m'ayant proposé de rester en URSS pour y prendre en main les Beaux-Arts, j'avais demandé un délai de réflexion afin de ne pas porter ombrage à Chagall, tout blême.
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J'ai toujours été en avance sur l'avant-garde, alors je devais m'arrêter pour attendre le reste du peloton, et chaque fois il me devançait.
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[Portrait de Mussolini] Cet homme au menton fort avait l'arcade sourcilière rêveuse. La mobilité de ses paupières était également remarquable. Sa bouche allait d'une commissure à l'autre par le chemin le plus direct, sans s'attarder en route. En fait, il conservait malgré son air dominateur un aspect vulnérable qui donnait envie de le protéger.
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La serveuse, une Bretonne râblée aux mollets rouges, s'approcha.
- Vous nous avez manqué, monsieur Trelkovsky, plaisanta-t-elle. La cuisine ne vous plaisait donc plus?
Il se força à sourire.
- J'ai essayé de me passer de nourriture, mais j'y renonce, c'est trop difficile!
Elle rit servilement, puis reprit instantanément un sérieux professionnel.
- Qu'est-ce que ce sera pour vous, monsieur Trelkovsky?
Scope et Simon étaient suspendus à ses lèvres. Il avala sa salive et annonça d'une seule traite:
- Une assiette de crudités, un steak pommes vapeur et un yaourt.
Il n'osait pas regarder les autres mais il les sentit sourire.
- À point, comme d'habitude, le steak?
- Oui...
Il aurait voulu le demander bien cuit mais il n'en avait pas trouvé le courage.
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Il décida de descendre faire une petite promenade dans le quartier, fardé et pomponné. Il lui faudrait supporter les quolibets des enfants et le mépris des passants, mais c'était à ce prix seulement qu'il conserverait un espoir de sauvegarder sa peau.
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La solitude lui apparut dans toute son horreur. Personne pour s’occuper de lui, pour le dorloter, pour lui passer une main fraîche sur le front afin d’évaluer sa fièvre. Il était seul, absolument seul, comme s’il était en train de mourir. Si cela se produisait, au bout de combien de jours découvrirait-on son cadavre ? Dans une semaine ? dans un mois ? Qui pénétrerait le premier dans le sépulcre ? Les voisins, sans doute, ou le propriétaire. On ne se souciait pas de lui mais il en allait autrement pour le loyer. Même mort, on ne lui permettrait pas de jouir gratuitement de ce logement qui ne lui appartenait pas. Il tenta de réagir.
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