Citations de Roland Topor (200)
Le myope ressemble au presbyte, seulement il a les yeux plus grands et une raie au milieu. Ses lunettes doivent être enlevées afin qu’il tombe dans le gratin. Il se prépare comme le cabillaud.
Un clown rigolo
qui s'appelle Coquelicot
On lui donne une claque,
ça le rend patraque
On lui donne un baiser,
il tombe de côté
Le petit coiffeur
n'est jamais à l'heure
Quand c'est pour la danse,
Il est en avance.
Quand c'est à la gare ,
Il vient en retard.
Pour se faire excuser,
il donne des baisers :
« c'est pas moi,
c'est ma pendule
qui avance
et qui recule »
Il y a un superbe coucher de soleil. N'aimez-vous pas les couchers de soleil? Je les adore car ils me donnent l'impression de recevoir du courrier tellement ils ressemblent à des cartes postales.
- Et si je vous révélais que je ne suis pas Princesse, que le Chancelier n'est pas Duc, qu'en déduiriez-vous?
- Que vous auriez aimé l'être.
Vous savez j'ai l'impression de devenir fou. Vos propos sont tellement insensés pour moi et semblent tellement normaux pour vous que je m'y perds. J'aimerai bien être à votre place.
- Je vais vous écrire la ballade de l’amnésique :
Je n’ai rien oublié
Je n’ai rien
Je n’ai
Je n’
Je
?
- Qu’elle était la couleur du cheval blanc d’Henri IV et celle d’Henri IV par-dessus le marché ?
- Henri IV était vert de peur, ce qui rendait son cheval rouge de honte. Et vice versa.
A force d'entendre parler de moi, je meurs d'envie de me connaître.
"Pour peler rapidement une couille : piquez-là au bout d'une fourchette, présentez-là sur la flamme du gaz jusqu'à ce que la peau éclate. Elle se détachera d'un seul coup."
Roland TOPOR, La cuisine cannibale, 1970, Balland (p. 28).
(...) Salez, poivrez, ajoutez un ou deux oignons, un petit verre de madère. Laissez cuire pendant deux heures environ en prenant un petit verre de madère de temps en temps, pour tenir. (...)"
Roland TOPOR, Garde-chasse au madère, in La cuisine cannibale, 1970, Balland (p. 27).
Il faut savoir profiter des mamans propices.
Il tranche le sexe entre ses dents aiguisées, le brandit comme une arme avant de l’enfoncer jusqu’à la garde dans la gorge de son amant.
Les jets pourpres de l’artère sectionnée s’espacent au même rythme que les jets pâles qui fusent dans la trachée du mort.
Lorsque [les tigres] sont à bonne distance, Joko-Pan Ton lance une attaque foudroyante de la main, deux doigts dardés en avant.
Les tigres poussent un rugissement de douleur. Joko-Pan Ton a vite fait de retirer un œil, puis l’autre et de gober les deux avant que les gardiens ne puissent intervenir.
Le seul ennui, c’est que les tigres n’ont que deux yeux chacun.
Fidèlement, le corps exécute les ordres qu’on lui donne. Il se prête aux tâches les plus abjectes sans émettre une protestation. Lorsqu’il a fini de servir un maître, il devient l’instrument d’un autre. Le cauchemar se renouvelle toutes les trois heures, mais, pour Joko, le temps n’existe plus. Il n’y a que la réalité. Elle est tellement salissante qu’il n’arrête pas de nettoyer.
Pourquoi Marina et Amica ne disent-elles rien. Il avance la main pour caresser les joues rondes, et les têtes roulent sur le sol.
Elles roulent comme des boules pas tout à fait rondes, en suivant une ligne capricieuse, constellant le tapis de taches de sang. Elles continuent quelques instants leur rotation à l’arrêt, puis s’immobilisent, l’une sur l’œil droit, l’autre sur le cou, ce qui donne l’illusion d’une baigneuse émergeant du plancher.
Lime à ongle.
Il enfonce l’instrument dans l’épaule du jeune homme, le fait aller et venir tandis que son patient s’époumone. Quand le trou ouvert par la lime est suffisant, la brosse à dents la remplace. Elle nettoie énergiquement les lèvres de la plaie. Le sang gicle en abondance et le docteur se félicite d’avoir eu la prévoyance d’utiliser la salle de bains. A l’aide du peigne, il ouvre la peau du dos jusqu’à la ceinture. Deux dents se cassent. Le docteur en est contrarié […].
Un stylo à bille avec une pin-up qui enlève ses vêtements quand on le retourne ! Oh, merci maman. C’est le même que celui de Baluro !
La fille est perpétuellement en rut, il suffit de la porter pour s’en convaincre.
Moi, je préfère porter un type que de la merde, intervient un employé.