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Critiques de Ruben Pellejero (202)
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Corto Maltese, tome 16 : Nocturnes berlinois

Corto Maltese est un personnage mythique de la BD espagnole. Le marin traîne ses guêtres à travers ce monde du début du XXe siècle depuis le premier opus Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la mer salée réalisé en 1975.

Hugo Pratt, l’auteur originel est mort en 1995, laissant son héros orphelin. Le personnage a été reprise depuis 2015 par Juan Díaz Canales (le scénariste de Blacksad, une référence!) et par Ruben Pellejero au dessin.

Première fois que je lis un Corto Maltese post Hugo Pratt. Première impression, brute avant même de me lancer dans la lecture, la couleur ça fait bizarre. J’étais habitué au noir et blanc pour les aventures de ce héros iconique. Mais, cette première étape franchie, on se plonge sans trop de difficulté dans l’intrigue.

Berlin 1924, Alors que la ville connaît l’effervescence des années 1920, avec la montée de l’extrême droite et de l’extrême gauche, de l’antisémitisme, mais aussi les spectacles délicieusement décadents, le marin enquête sur la mort de son ami Steiner et recherche son assassin. Il n’est pas le seul sur la piste. Corto met alors le pieds dans une (plusieurs!) machinations orchestrées par des sociétés secrètes, elles mêmes liées à des partis politiques.

Ses pérégrinations vont le mener à Prague où l’occultisme et la magie font bon ménages avec ce mystère qui s’épaissit. Il rencontre une jeune femme Lise qui semble l’aider, mais le souhaite-t-elle vraiment ? Et cette carte d’un jeu de tarot ésotérique que tout le monde convoite comme un trésor ?

Les pièces du puzzle finissent par se reconstituer de façon plus ou moins opaque.

Niveau scénario, on se laisse embarquer par l’ambiance de l’époque et ce mélange de mystère, de nonchalance, d’humour, de suspense, de magie qui fait la spécificité de cette série. C’est un peu trouble, on ne comprend pas toujours tout sur le moment, comme dans un roman noir où l’atmosphère prime sur l’histoire, ou comme dans les albums déjà scénarisés par Pratt lui-même.

Le personnage de Corto Maltese est plutôt réussi, mélange d’ironie, de distance, d’honneur, de séduction, de soif de liberté et de justice.

Les autres protagonistes sont plus superficiels et moins travaillés et ne retiennent que peu notre attention, même Lise est difficile à cerner. Il faut dire que le nombre de planches, environ 70 est peu pour un Corto Maltese. Tout va donc très vite. C’est à la fois un défaut (le manque de profondeur des personnages) et une qualité, le récit est très dynamique.

Niveau dessin, les codes de Corto Maltese sont plutôt bien respectés, sauf la couleur. J’ai retrouvé des planches admirables, pages 15 à 18 par exemples avec cette manifestation dans Berlin, sous les parapluies (superbe!), mais d’autres un peu plus faibles (pages 31 et 32 par exemple) avec cet intermède champêtre sans saveur.

En règle générale, toutefois, l’atmosphère de mystères, de secrets, de complots, de (légère) magie est très bien rendue, mais la couleur ne me semble pas rendre justice à ces dessins, elle n’apporte rien, au contraire.

Cet opus est quand même une belle surprise et une réussite. Sans être un coup de cœur magistral, il ressort de la lecture, un plaisir évident.
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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Hugo Pratt n'est plus depuis 1995.

Corto, devenu orphelin, réapparait aujourd'hui, après plus de 20 ans d'absence, sous les traits de Ruben Pellejo, porté par la verve de Juan Diaz Canales, dialoguiste de Blacksad, s'cusez du peu.

Niveau graphisme, rien à redire. Pellejo, sans faire dans le plagiat éhonté, y va de sa patte tout en conservant l'essence même du personnage. Le lecteur s'y retrouve rapidement et l'en remercie.

Non, là où le bât blesse, et je crois qu'Arletty a eu le même ressenti, c'est cette atmosphère à la fois mystérieuse et onirique habituellement si palpable et qui fait grandement défaut dans ce 13e opus. La faute à ce vilain chiffre peut-être, allez savoir.



Corto va voyager, beaucoup, trop.

Corto va rencontrer moult personnages aussitôt disparus auxquels il sera donc difficile de s'attacher, de par le fait.

Comme une impression de surenchère. L'envie de bien faire en compilant sans qu'il s'en dégage l'âme si particulière de ce personnage devenu culte.

Enfiler la redingote de Corto Maltese, c'est prendre le risque de nager dedans.

L'effort est plus que louable, le rendu un peu plus discutable.

Un 14e album permettrait peut-être quelques ajustements...
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Loup de Pluie - Intégrale

Lorsqu'Ingus Limb arrive en ville, il se dirige aussitôt vers la saloon, chargé d'une mission qui correspond parfaitement à ses moyens. Combs, le shérif, l'informe que sa présence n'est pas souhaitable dans sa ville. Mais, qu'importe, à la recherche de Bruce Mc Dell, le fils du célèbre magnat des chemins de fer, il demande une chambre en attendant qu'on le prévienne de l'arrivée de ce dernier. Au fond du saloon, un Indien l'interpelle en lui demandant ce qu'il voulait à son ami. Furieux de voir un Indien attablé avec des blancs, Ingus le provoque mais réussit à se faire désarmer par Loup de Pluie qui quitte le saloon. En rage, il s'empare de l'arme du shérif et tente d'abattre l'Indien. Deux coups de feu retentissent et Ingus se retrouve à terre. Aussitôt, l'Indien est jeté en prison, certain qu'il ne reverra pas le soleil avant longtemps, malgré la légitime défense. À sa demande, l'on s'en va informer Bruce Mc Dell du sort de son ami. Celui-ci intervient aussitôt pour le faire libérer, avec l'accord tacite du shérif. Mais, la famille Limb va vouloir venger Ingus...



Voilà un western qui respecte bien le genre... L'on est saisi dès les premières pages par les paroles de Blanche Mc Dell. Un ton à la fois grave et triste pour celle qui a perdu ses frères, Bruce et Jack. L'un, sans doute parce qu'il aura voulu protégé Loup de Pluie, l'autre parce qu'il sera tombé amoureux d'une indienne, Petite Lune. Dans ce western, à une époque où Indiens et Blancs apprenaient à cohabiter, il est encore difficile pour certains d'envisager cette situation. Autour de la famille Mc Dell, gravite une galerie de personnages très marqués: des Blancs et des Indiens qui tiennent à venger l'un des leurs. Le récit, même si l'issue finale et fatale, nous est annoncée dès le début, ne manque nullement d'intérêt pour autant, tant la trame est ciselée et parfaitement maîtrisée. Moult rebondissements viennent pimenter ces sombres histoires de vengeance, sur fond de voix-off poignante. Rubèn Pellejero nous offre de magnifiques paysages, aux jeux d'ombre et de lumière marquants. Son trait encré, parfois rude, ses couleurs à dominante rouge, ses lumières écrasantes, collent parfaitement à cette ambiance western. 

Une intégrale rondement menée...
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L'impertinence d'un été, tome 1

Mexico, janvier 1942. Théo se fait conduire par un taxi dans la ruelle où, la nuit précédente, la belle Tina Modotti, photographe et militante communiste, a connu un sort tragique. On l'a retrouvée à l'arrière d'un taxi, soit disant victime d'une crise cardiaque. Mais, les gens ne sont pas dupes et rapprochent aussitôt ce drame aux meurtres déjà suspects d'autres membres du parti communiste. Théo est de ceux-là et pleure son amie... Une fois déposé devant L'Alegria del Amor, il propose au chauffeur de taxi, Miguel, de venir boire un verre avec lui. Attablés, Théo commence à raconter l'histoire de cette femme...

Mexico, août 1923. Le photographe américain Edward Weston débarque à Mexico. Théo fait alors sa connaissance et apprend que Tina est non seulement son assistante mais aussi sa maîtresse et son modèle. Les deux jeunes amants font partie d'un groupe révolutionnaire communiste qui considère l'art comme un événement collectif qui ne se commercialise pas, selon lui...



Denis Lapière nous raconte la véritable histoire, d'amour et de révolution, du couple Tina Modotti et Edward Weston. Uni plus que jamais dans l'adversité. Elle, actrice, mannequin, photographe et militante communiste qui a fui son pays natal, l'Italie. Lui, photographe qui a quitté son pays, les États-Unis, y laissant femme et enfants. Au Mexique, leur rencontre aussi passionnelle que tumultueuse fit bien des remous. Un couple libre, ne voulant en aucun cas s'enfermer dans un quotidien morne et passif. N'en déplaise à Edward. Ensemble, ils créèrent l'Art mural qui fait que les peintures restèrent dans le domaine public. Denis Lapière nous offre un premier volet intéressant au scénario parfaitement maîtrisé. Il s'attarde essentiellement sur cette histoire d'amour singulière sur fond de révolution. Graphiquement, Ruben Pellejero, de son trait épais, réussit parfaitement à exprimer l'ardeur du climat et des sentiments. Les couleurs aux teintes brunes, jaunes et marron siéent parfaitement à cette ambiance "caliente".
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Tabou

Monsieur Dipaola, comme tous les mois, et ce, depuis presque 3 ans, se rend chez madame Vialuc pour le paiement de son assurance. Alors que la jeune femme a le dos tourné, il se saisit d'une statue et l'abat froidement. Comme si de rien n'était, il remplit le reçu et s'en va... Plus tard, Dipaola se présente de lui-même à la police, s'accusant du meurtre de madame Vialuc mais n'en ayant qu'un vague souvenir. L'on retrouve sur place une citation du Faust de Goethe en allemand. Or, Dipaola jure qu'il ne connait pas un mot de cette langue. L'inspecteur Rivière et son adjoint, Grossman, se mettent sur cette affaire. Étrange affaire d'autant qu'un second meurtre identique est commis...

En parallèle de cette enquête, Lune, serveuse au Tabou, fait la connaissance de celle qui se fait appeler Princesse. Lune, l'ancienne magicienne du Morocco qui, aujourd'hui, a perdu ses étranges pouvoirs mentaux...



Jorge Zentner prend le temps d'installer son intrigue et de nous présenter les différents protagonistes. D'un côté, l'enquête criminelle au cours de laquelle Rivière et Grossman vont être confrontés à d'étranges meurtres. De l'autre, la belle Lune, redevenue Maria dès lors que ses étonnants pouvoirs vont disparaître. De fil en aiguille, l'on fait le lien entre les différents personnages et entre ces deux histoires, que rien ne semble lier. Ce scénario, à la trame fouillée et maîtrisée, traite notamment du bien et du mal. Un récit surprenant et original pour lequel Pellejero, au dessin, fait montre d'un savoir-faire singulier et impressionnant. Une ambiance particulièrement sombre, parfois inquiétante, réhaussée par un noir et blanc profond et des aplats gris brumeux.
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Secrets - L'écorché : Intégrale

Paris, 1875. Justine, une pauvre fille, vient tout juste d'accoucher. Mais faute de moyen, elle ne peut malheureusement pas élever son petit Tristan. Aussi, accompagné de Valère, un poète, elle se rend chez un couple de bouchers, Angèle et Clovis, qui accepte aussitôt le garçon malgré sa difformité. En effet, le pauvre a une malformation dans le bas du visage, ce qui l'empêche de parler et de porter continuellement une minerve. Malgré cela, il sera élevé dans l'amour... et le secret de ses origines. Ses camarades de classe qui le surnomment "Col-dur" le chahutent du fait de son handicap, certains iront même jusqu'à lui avouer que Clovis n'est pas son vrai père. Angèle le console et lui dit que ce ne sont que de terribles mensonges. Le garçon se découvre une passion pour la peinture. Encouragé par sa "cousine" Justine et sa "maman" Angèle, il commence à se faire connaître à Paris. Même s'il a quelques soucis avec les femmes, il les peint très souvent. Il est alors repéré par Mathilde Maraval, une galiériste qui le prend sous son aile...



Parfois, les secrets inavouables ont des conséquences très néfastes. Aussi, lorsque le silence est brisé, c'est parfois toute une famille qui s'en trouvé décimée. Pour explorer ce sujet, Franck Giroud a réalisé 4 séries sur les secrets de famille, dont L'écorché. A chaque série, son dessinateur.

Nous sommes ici dans le Paris des années 1900. En compagnie de Tristan, ce héros difforme et muet, nous suivons pas à pas son entrée dans le monde artistique, sa timidité envers les femmes due à son handicap et les secrets qui l'entourent. L'auteur nous plonge dans une intrigue alambiquée dans laquelle chacun semble détenir des informations capitales. S'attardant sur tous ces personnages, il nous en dépeint une galerie déroutante.

Ruben Pellejero nous offre de très belles planches reconstituant parfaitement cette ambiance parisienne des années 1900, des bas-fonds à l'exposition universelle en passant par les quartiers de Montmartre ou le Grand Palais. Son trait épais, ses couleurs chaleureuses tirant sur le rouge créent une atmosphère particulièrement touchante.



Secrets, L'écorché... vif!
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Les Futurs de Liu Cixin, tome 11 : Au-delà de..

Nous sommes au 11ème volume de cette formidable collection initié par l'auteur de science-fiction de nationalité chinoise à savoir Liu Cixin sur les 15 qui sont proposés. Pour rappel, il s'agit là du plus grand écrivain de science-fiction contemporaine qui a vendu des millions d'exemplaires de ces livres à travers le monde.



C'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas ce qui est inévitable pour une collection aussi fournies. A chaque fois, il y avait un auteur différent et donc une variation différente. Cela ne m'a pas posé de problème dans la mesure où les récits forment des one-shot.



Cette fois-ci, c'est un auteur barcelonais qui s'y colle. Eduard Torrents a effectué dans son passé des études d'ingénieur industriel avant de travailler dans une entreprise multinationale de construction automobile. Ce choix paraissait alors évident de l'intégrer dans cette collection très scientifique.



Je trouve que l'auteur se débrouille très bien. Je l'avais découvert dans « Le convoi » paru en 2013 sur les réfugiés espagnols fuyant le régime franquiste durant la Guerre d'Espagne. En l'occurrence, nous sommes dans un tout autre registre ce qui traduit une bonne faculté d'adaptation.



Un mot sur le dessin de l'espagnol Ruben Pellejero pour dire qu'il est toujours aussi agréable à l'oeil. Autrefois, il était plutôt gras mais il a fait des efforts pour plus de finesse dans le trait. La colorisation a été employé également à bon escient. Nous avons un ensemble assez agréable à la lecture.



Le thème est celui d'un astronef extraterrestre qui essaye de puiser toutes les ressources terrestres. Cela ressemble à « Proies et prédateurs » avec un côté « La terre transpercée ». Ma crainte légitime était de revivre la même aventure. Cependant, il n'en n'est absolument rien quand on va découvrir les profondes motivations de ces êtres venus d'ailleurs.



C'est incroyable dans le déroulé car il s'agit d'une histoire d'alpinisme, de gravir des sommets qu'il soit terrestre ou maritime. Il n'y aura point de grande aventure mais tout une longue explication d'un cheminement de découverte de l'univers. En cela, c'est assez incroyable.



Cela ne plaira pas forcément aux amateurs de science-fiction classique fan d'aventures extraordinaires ou de space-opéra. Non, on se place plutôt à un niveau assez scientifique et technique. Je vous rassure sur le fait que le niveau ingénieur ne sera pas requis.



J'ai beaucoup aimé mais la fin est plutôt assez confuse à moins que cela moi qui ne l'accepte pas vraiment. Cela interpelle incontestablement. A découvrir si on est tenté par un genre nouveau mêlant alpinisme et science-fiction, la moralité étant de se dépasser à tout prix, même si on doit couper une corde et faire des sacrifices.
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Un peu de fumée bleue...

Un photographe débarque dans un bar miteux . Très vite , il sera interpellé par cette jeune femme , au regard un peu triste , fumant des cigarettes possédant la particularité , chacune , de receler sur le côté une unique strophe tirée d'un bouleversant poème de Tristan Corbière .

La questionnant tout de go sur le pourquoi du comment , la narratrice entamera , dès lors , un long chant funèbre faisant l'éloge de ces femmes , passionnément et tragiquement amoureuses de leurs douces moitiés alors arrêtées pour activités prétendument subversives , qu'elles croisent régulièrement , passagers première classe de ces camions de la mort , en route vers une énième séance de torture , possiblement la dernière...



L'amour plus fort que tout , tel pourrait être le cri rageur de ces couples écartelés par une séparation que l'on pressent définitive . Un état totalitaire de l'Est faisant de la violence et du tourment son quotidien . Le décor est planté . Il est sombre comme la mort qui rôde , omniprésente , tout au long de ce récit .

Un trait plutôt épais , pas follement travaillé . Des couleurs éclatantes , en totale opposition avec le thème mortifère et pourtant , la mayonnaise prend , sans jamais tourner .

Intelligence du propos , belle construction narrative concluant le récit par un twist final sublime . Le pari est atteint , cette fumée bleue , à défaut d'être nocive , en deviendrait presque addictive .

Lapière , à l'instar d'un peintre , procède par petites touches pour dévoiler , au final , un tableau ingénieux à l'écriture maitrisée et au scénario sans failles...



Un peu de fumée bleue , de bien jolis mots sur d'horribles maux...

http://www.youtube.com/watch?v=U0ghjVyaH2w
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

J'suis content, content, content.

Normal, je viens de retrouver un vieux pote que je croyais perdu à jamais pour la cause, en tout cas la mienne.

Corto est de retour.

Pas celui égaré sous le soleil de minuit mais bel et bien ce mystérieux voyageur impénitent dévoreur de monde, ce sublime aventurier racé à la répartie cinglante, cet amoureux forcené et respectueux de la gente féminine dont on ne verra jamais le nom associé à #BalanceTonPort. Faut dire que le gars est marin de métier...



En un mot comme en cent, j'ai adoré.

Tout y est à sa juste place, fidèle au souvenir ému que j'éprouvais à la lecture de ses précédents exploits.

Avec ce nouvel opus, Pellejo et Díaz Canalès s'inscrivent en dignes successeurs du génial Pratt.

Grand merci à eux et à très vite !
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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

Aaaaah, Corto.

L'aventurier mutique qui en dit si long par ses silences.



Ses derniers opus m'avaient très largement refroidis.

Et j'aime pas ce ressenti hivernal, c'est que j'ai une p'tite santé.



Mais j'ai, ici, le sentiment d'un regain d'optimisme en achevant ce quinzième tome, signe d'une franchise mythique peut-être pas si moribonde que cela, finalement.



Misant sur la présence de personnages emblématiques aux prises avec des méchants vraiment très méchants, Canales et Pellejero délivrent une partoche plutôt sympathique à l'oreille.

Les yeux ne sont pas en reste puisque le trait quasi mimétique fait très largement le job, contentant ainsi tous les amateurs originels d'un Pratt aujourd'hui inégalé.



Corto séduit cependant bien plus facilement la gente féminine que le lecteur avide de récit suprêmement bien torché.

Ici, l'on se coltinera quelques longueurs, pas mal de chemins de traverse uniquement là pour (des)servir un récit qui aurait gagné à être épuré.

Mais le tout, au regard de ce dénouement royal ultime, tient suffisamment la route, enfin la mer, pour que l'on quitte un Corto en bien délicate posture, avec l'envie pressante de le retrouver sous de biens pires auspices.



Bon boulot.
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Un peu de fumée bleue...

Dans un bar-ferme-auberge isolée d'un pays de l'Est débarque un homme, un soir. Il porte sur lui un sac à dos rouge, objet dont il ne se sépare jamais car c'est lui le point de départ de chaque photo qu'il prend.

Il s'assied au comptoir et remarque à ses côtés une très belle jeune femme. Fille de la tenancière du bar-ferme-auberge, elle dispose à côté d'elle six cigarettes sur lesquelles sont inscrits des vers de Tristan Corbière. A chaque cigarette fumée, nous en apprenons un peu plus sur cette femme, Laura, sur Ludvik, son amoureux fait prisonnier et sur leur belle et étrange histoire d'amour... Tout a commencé, un jour, sur le chemin des dames... des femmes qui pleurent leurs maris, des prisonniers torturés...



C'est une très belle histoire d'amour que nous raconte Lapière. On écoute, avec cet homme de passage, son histoire d'amour au fil des pages et au fil des cigarettes qu'elle allume pour se rappeler ce prisonnier qu'elle a tant aimé, au fil des vers de Corbière qui se consument...

C'est une très belle histoire d'amour sur la condition des hommes prisonniers, sur le pouvoir totalitaire, sur les blessures et les cicatrices laissées par ces bourreaux...

C'est un étrange et douloureux récit raconté par cette femme, au hasard d'une rencontre, empli de poésie...

C'est agréablement mis en image par Pellejero, avec une palette incroyable de couleurs chatoyantes.



Un peu de fumée bleue, des volutes de plaisir...
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Je vais y aller franchement, je n'ai pas aimé. Certains me diront peut-être "c'est normal, tu dois être plus habitué a Hugo Pratt qu'à Juan Dias Canales et Ruben Pellejero!" mais non, parce que j'avais très bien accroché à Sous le soleil de minuit. Je trouve que ça ne ressemble pas aux aventures aux quelles nous a habitué Hugo Pratt.





1911 entre Venise et les jungles équatoriales notre cher aventurier cherche le "miroir du prêtre Jean", objet datant des temps des croisades. Il rencontrera trois femmes : AÏda une journaliste, Afra une esclave muette et Ferida exploratrice recherchant son père disparu.

Ce n'es pas une histoire qu'Hugo Pratt aurait imaginé, à mon avis mais ce n'est que mon avis...



разочарованный = déçu en Russe.
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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Treizième volet des aventures de Corto Maltese écrit par les successeurs d'Hugo Pratt, Rubén Pellejero et Juan Diaz Canales.

Ce volume m'a beaucoup plu:

1)Pour le scénario bien trouvé.



2)Pour le graphisme, qui reprend très bien l'oeuvre d'Hugo Pratt.



Une histoire extraordinairement bien trouvée de la part de Juan Diaz Canales, qui surement n'aura pas plu à certains lecteurs, car le changement d'auteur peut être un peu difficile.



Le récit de Sous le Soleil de Minuit se situe en Amérique du Nord (Alaska et Canada) et l'aventure se déroule en 1915.

Corto Maltese réussira-t-il à accomplir la mission confiée par Jack London? Si il réussit un trésoooooor pourrait l'attendre!
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Corto Maltese, tome 15 : Le Jour de Tarowean

De l'aventure maritime, et, des aventures en compagnie de Corto Maltese qui va d'une île à une autre pour sauver un jeune fils de roi ïlien. De l'action, surtout avec le sinistre Raspoutine dans les parages. Les dessins de Ruben Pellejero sont pleins de finesse et même de poésie par moment. L'histoire n'est pas facile à résumer mais le plaisir est de se laisser flotter au grè des planches dessinées.
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Le tour de valse

Un jeune couple qui a tout pour être heureux. Ils s’aiment et ont deux enfants. Mais en 1946, Vitor est arrêté et envoyé dans un goulag en Sibérie. À la mort de Staline, les prisonniers sont libérés. Kalia ne voyant pas son mari revenir, se renseigne. On finira par lui parler de la valse. Une histoire bouleversante servie par des dessins aux visages expressifs, souvent en gros plan.
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Je suis guéri ! Rendez vous compte, ce bouquin est sorti mercredi 27 et je ne l'ai acheté que samedi 30, oui je suis bien guéri de ma Corto-manie. En plus j'ai enfin compris que Hugo Pratt ne reviendrai pas ( !?!), je me suis fait une raison, ce sont ces deux loustics espagnols qui le remplacent, d'accord. Bon, ces gars là ont du talent et ils ont tout pigé de l'esprit « Pratt » sauf une chose mais j'y reviens ; tout y est donc : le voyage, Venise, la mythologie, les vieux manuscrits, les femmes (belle découverte : Ida Treat (rebaptisée Aïda) grand-reporter pour le National Géographic), les hommages (Henry de Monfreid est particulièrement réussi), l'Histoire-La fiction&Le rêve, tout ... Les dialogues laconiques, le dessin idem, les ombres, les champs-contrechamps ... Tous les ingrédients y sont, la recette est respectée à l'extrême, trop. Trop de respect tue le respect (sorry Aretha), voilà le seul problème les gars ; Hugo, lui ne respectait pas les 80 pages formatées que lui aurait imposé Casterman, le nombre de vignettes bien cadrées pour plaire à tout-le-monde, rentable quoi. Relisez Mû : de grandes vignettes toutes en rondeur ; La Jeunesse : Vignettes carrées en couleur ; Tango : Format à l'italienne N&B ; La Ballade ... 169 pages, le premier roman dessiné ; Sous le signe du Capricorne, les Celtiques : des épisodes courts ; Les Helvétiques : Une villégiature onirique qui en a déconcerté plus d'un ; Corto en Sibérie : Une épopée - Pas de formatage - Alors, Juan et Ruben, respecter Hugo Pratt c'est peut-être aussi laisser Corto s'évader du cadre et prendre des libertés que ce vieil anar qu'était Pratt vous pardonnera, j'en suis sûr. Vous voyez que je suis guéri, ceci dit 4* quand même. Allez faites de beaux rêves et ciao.
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Nouvelle reprise du héros Corto Maltese, le personnage d’Hugo Pratt, par le duo espagnol, Juan Díaz Canales au scénario et Ruben Pellejero au dessin.

J’ai trouvé cette aventure palpitante, bien construite, cette expédition de Malte à l’Afrique dépaysante, jouant sur l’exotisme et les références historiques, avec des rencontres d’époque, Winston Churchill, jeune, à Alexandrie, Henri de Monfreid dans la Mer Rouge… et une chasse au trésor sous fond de colonialisme britannique, avec des femmes intrigantes, et le héros taciturne, les moments de torpeur nonchalante… Il y a tout ce qui fait la qualité de la série sous l’ère Hugo Pratt, et cette lecture est vraiment sympa.

Pourtant, ça me fait l’effet du Canada Dry, il me manque le petit détail qui fait toute la différence, le côté un peu bancal, les personnages aux contours indécis, au caractère pas toujours très clair, le manichéisme qui dérape, le rythme qui se brise, l’illustration qui semble inachevée... Dans Equatoria, le dérapage est un peu trop propre, trop calculé, et au final, ce qui était une œuvre hors des carcans du classicisme, s’y engouffre complètement.

Alors oui, j’ai aimé cette histoire, son scénario, son graphisme, mais pas de la même façon que j’aime le Corto Maltese d’Hugo Pratt.
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Le tour de valse

Kalia et Vitor sont jeunes, beaux et sont amoureux. Ils se marient et ont deux beaux enfants. Malgré la guerre qui fait rage, ils s'en sortent sains et saufs. Mais leur bonheur ne sera que de courte durée. En effet, Vitor sera dénoncé anonymement et injustement puis arrêté en 1946. On l'envoie dans un goulag Sibérien ,pendant 10 longues années. Kalia décide de lui écrire régulièrement de longues lettres jusqu'au jour où son mari lui demande d'arrêter. Cela lui rappelle trop les souffrances qu'il endure et l'ignominie de la situation. A la mort de Staline en 1953, des milliers de prisonniers sont libérés. Mais pas Vitor. Kalia ne comprend pas pourquoi celui-ci n'est pas revenu parmi les siens et décide donc de partir à sa recherche, en Sibérie...



Une nouvelle collaboration entre Pellejero et Lapière qui fait merveille, après m'avoir déjà conquise avec "Un peu de fumée bleue".

Dans l'URSS d'après-guerre, Lapière nous livre un récit vraiment poignant et une très belle histoire d'amour.

A la fois triste et plein d'espoir, il nous transporte dans l'horreur des camps, la froideur d'une Sibérie inhospitalière et la chaleur de cet amour, de ceux qui perdurent malgré la guerre, la séparation et les souffrances.

Avec un graphisme magnifique, des traits expressifs, des dessins aux contours sombres mais aux couleurs vives et éclatantes, cet album est une vraie réussite. Pellejero nous plonge au coeur de cette histoire d'amour, de cette famille brisée par la guerre, dans une ambiance fantastique.



Le tour de valse... j'en ai eu le tournis...
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Le Commodore : The long and winding road

Ulysse doit satisfaire la dernière volonté de son défunt père, il part pour un long road trip en combi Volkswagen, de Montpellier jusqu’à l’Île de Wight pour y répandre ses cendres. Retour pour cet homme, en 1970, où il va découvrir un père qu’il n’imaginait pas. J’ai lu cette bande dessinée avec la bande son trouvée sur Deezer, elle ne colle pas tout à fait, mais l’esprit y est. C’est un long road trip à la découverte d’un homme qui avait caché à ses enfant sa vie d’avant, c’est un retour en arrière très touchant, chargé d’émotions, de rencontres, de surprises, un retour vers l’insouciance de ces années, vers un philosophie de la vie qui semblait oubliée. J’ai aimé partager la route avec Ulysse et les anciens compères de son père, ils rappellent par certains côté la bande des “Vieux Fourneaux”, parfois on rit, le tout est bien mené, vers un crescendo où Ulysse remet en question tout ce qui l’a construit. Un superbe road trip, touchant, une ode à la liberté.

PS. Je vous conseille d’écouter “We used to know” de Jethro Tull pour en apprécier l’état d’esprit : https://www.youtube.com/watch?v=5EBQ-ljFlt4

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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Cela faisait longtemps que les fameux albums de Corto Maltese de Hugo Pratt m’intriguaient, mais c’est la reprise de la série à l’occasion du numéro 13 qui m’a été gentiment offerte.



Dans Sous le soleil de minuit, les deux auteurs espagnols, Juan Diaz Canales (surtout connu pour la série Blacksad) et Ruben Pellejero (beaucoup de collaborations avec Jorge Zentner, déjà chez Casterman), reprennent les rênes de la série Corto Maltese pour tenter de faire revenir ce personnage mythique, après plus de vingt d’absence. Qu’il ait pris quelques rides ou non n’est pas la question, car à le découvrir ainsi il semble éternel.

Pourtant, de mon humble avis de néophyte sur ce personnage, qu’il semble pauvre finalement. Ok, il connaît du monde partout sur la planète, puisqu’il débute cette aventure aux côtés de Raspoutine et veut la terminer près de Jack London. Ok, il voit du pays, puisqu’il parcourt dans ce volume une bonne partie des régions septentrionales de l’Amérique du Nord. Mais franchement, que peut-on bien retenir de cet opus ? À part que ce cher Corto se met en route pour remettre une lettre de son ami London à un « amour de jeunesse », nous ne pouvons pas tellement dire que les péripéties sont inoubliables. Le lecteur a l’occasion de se perdre dans des détails inconséquents et qui détruisent plutôt le bon enchaînement des rares événements qui arrivent sur la route du héros. Contrairement à ses écrits précédents, Jean Diaz Canales s’est un peu perdu dans tous les éléments qu’il a voulu insérer ici.

Dans sa traversée du Grand Nord, dans les vastes étendues d’un blanc éclatant, nous aurions pu nous attendre à de grands et beaux paysages. Là encore, la déception est présente. Je comprends tout à fait que Ruben Pellejero ait fait du mieux qu’il pût pour coller à l’atmosphère de ce personnage culte, et autant cela s’apprécie concernant le rendu réaliste des personnages, autant le lecteur y perd quand même beaucoup dès qu’on s’intéresse à l’arrière-plan des cases. Le fond graphique fait croire que nous sommes dans une aventure fade, sans saveur, c’est dommage.



Pas mal de déception de ma part, donc, sur ce treizième tome de Corto Maltese censé assurer la relève du regretté Hugo Pratt…



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