Citations de Ruth Ware (198)
J’ai retenu mon souffle, tendu l’oreille.
Et il y a eu un Plouf.
Pas un petit Plouf.
Non, un énorme Plouf.
Le genre de Plouf que fait un corps quand il tombe à l’eau.
La capacité des gens a croire ce qu’ils ont envie de croire est illimitée.
Ma tête se remplissait d’un vide de plus en plus envahissant, comme si l’obscurité s’était insinuée dans mon crâne et avait filtré à travers mes synapses, engourdissant et assourdissant tout, à part l’angoisse qui enflait dans mes entrailles.
Cet endroit ressemblait à un tombeau. Peut-être serait-ce le mien?
Si seulement ma tête ne me faisait pas tant souffrir, si seulement mes pensées ne se bousculaient pas de la sorte...
si seulement les murs ne s’étaient pas refermés sur moi comme les parois d’un cercueil, m’empêchant de respirer et de réfléchir.
L’erreur pouvait provenir d’un peu n’importe où, mais pas de là. Or l’erreur ne faisait aucun doute. Quelque part, des fils s’étaient emmêlés. Peut-être existait-il une autre Harriet Westaway, dans une autre ville, héritière légitime de cet argent.
Le cerveau ne se rappelle pas avec précision. Il raconte des histoires. Il remplit les blancs et transforme ces fantasmes en souvenir.
Des objections me brûlaient la langue. Comment Anne était-elle censée débarquer la première nuit alors que nous ne devions pas arriver en Norvège avant le jour suivant ? Et comment aurait-elle pu descendre sans son passeport, sans que l'équipage soit au courant de son départ ? Cela n'avait pas de sens. La seule explication, c'était que Richard n'avait jamais eu l'intention de laisser Anne emprunter cette passerelle, et Carrie devait bien le savoir aussi. Elle n'était pas stupide. Mais j'avais déjà vu ce genre d'aveuglement volontaire. Des femmes qui soutenaient que leur copain ne les trompait pas en dépit de l'évidence, salariés qui travaillaient pour des employeurs affreux et se répétaient qu'ils ne faisaient que suivre les ordres et accomplir leur devoir. La capacité des gens à croire ce qu'ils ont envie de croire est illimitée.
Dans un flash brutal, je me suis revue en train de cogner contre le pêne avec la lime à ongles et une paire de ciseaux. Judah me taquinait toujours à cause de ça - vous savez : je suis du genre à dévisser une prise électrique avec le bout d'un couteau à viande, ou à démonter un pneu de vélo avec une pelle de jardin. Rien que le weekend précédent, il avait bien ri en me voyant essayer de rafistoler mon pommeau de douche avec du chatterton, et il avait passé tout un après-midi à le réparer avec de la résine époxy.
Apparemment, la majorité des robes de bal sont conçues par des fillettes de cinq ans armées de pistolets à paillettes ; mais, au moins, celle-ci n’évoquait pas immédiatement une explosion dans une fabrique de Barbie.
Bon roman, mais le suspense n'était pas aussi présent que le laissait croire le résumé.
L'Aurora Borealis : un paquebot de croisière grand luxe dans les fjords norvégiens ; sans savoir bien comment, j'avais eu la chance de récupérer l'une des rares invitations de presse pour son voyage inaugural.
C'était un bonus énorme. J'avais beau bosser pour un magazine de voyages, mon job consistait en général à faire des copier-coller de communiqués de presse et à trouver des illustrations pour des articles sur des destinations de rêve envoyés par ma boss, Rowan.
(...) La croisière avait atterri sur mes genoux comme un gros cadeau, avec les responsabilités et les possibilités qui allaient avec. (...) Je savais que si j'assurais, ce serait un sacré bon point en ma faveur
Je n'aime pas que les gens fourrent leur nez dans mes affaires alors je présume que les autres ressentent la même chose. Cependant, il semblerait que parfois ils aient envie de s'épancher, et dans ce cas on passe pour un individu froid et bizarre à refuser leurs confidences. ... / ... Le problème, c'est que le lendemain, celui qui s'est livré vous en veut presque systématiquement de l'avoir vu nu et sans défense. ( p 172 )
« Ne bougez pas, dit-elle. Vous êtes blessée à la tête.
- Nora, je murmure.
- Vous voulez qu’on appelle Nora ? Qui est Nora ?
- Moi… Mon nom.
- Très bien, Nora. Essayez de vous détendre. Vous ne sentirez rien. »
Pourtant j’ai mal. Tout est douloureux.
Que s’est-il passé ?
Qu’ai-je fait ?
Elle a dit quelque chose à montrer un café ; elle cherchait à prendre congé, mais il a posé un bras lourd autour de ses épaules en riant - un geste possessif de vieil oncle libidineux qui m’a flanqué un début de chair de poule.
Avec un soupir je pose ma valise au sol. Je suis épuisée et desséchée, les membres raidis par le long trajet. Dans la cafetière, je verse l'eau et installe le filtre. Puis j'ouvre la boîte dans laquelle je conserve mon café et je hume son odeur. Même vieux de plusieurs jours, il fait frétiller mes narines. Le bruit du percolateur est le bruit de chez moi, l'odeur des grains en train d'être moulus le parfum de ma maison.
Elle a eu la décence de paraître un peu gênée, comme si elle savait à quel point cela était douloureux. Je connaissais la réponse mais qu'on me pende si je leur avouais.
[...] j'ai senti presque physiquement que je passais de l'ombre à la lumière, du statut d'être insignifiant à celui de personne importante.