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Critiques de S. P. Somtow (41)
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Mallworld graffiti

« Mallworld » regroupe plusieurs textes prenant tous place dans le même univers. Et quel univers ! Aussi original et atypique que l’auteur lui-même. En effet, Somtow Sucharitkul, compositeur de musique classique et romancier, propose une œuvre dense et décalée, profonde et foutraque à la fois.



Tout le recueil prend donc place dans un même cadre. L’argument qui sert de contexte est assez génial. Une race extraterrestre très développée, les Selespridar, ont isolé l’humanité dans un champ de force autour de l’orbite de Saturne. Ils ne la libéreront que lorsqu’elle aura atteint un niveau de civilisation qu’ils jugeront suffisant. Dans le secteur dévolu à l’humanité se trouve, au milieu de l’espace, un immense centre commercial, le fameux Mallworld du titre, où tout se vend et s’achète, des bébés aux prostituées, des religions à la mort…

Autour de ce contexte délirant, les nouvelles et les interludes publicitaires situés à chaque fin de texte composent un ensemble cohérent. On peut presque parler de roman pour qualifier « Mallworld ». Si l’auteur a une imagination débridée et si son recueil ose tous les délires en multipliant les sujets, l’ensemble est toujours harmonieux. Chaque texte vient enrichir l’univers créé par l’auteur. De toute façon, avec ce point de départ, les possibilités sont infinies.



J’avoue qu’il m’a fallu un temps d’adaptation pour apprécier pleinement ma lecture. Je n’ai pas été emportée immédiatement dès les premiers textes. Tout en trouvant ça super inventif, intelligent et même si je ne m’ennuyais pas, un je-ne-sais-quoi me dérangeait dans le traitement. Et puis, petit à petit, au fur et à mesure que je découvrais l’univers créé par l’auteur, j’ai été de plus en plus happée par le récit jusqu’à devenir accro. Plus on s’immerge dans le monde de « Mallworld » plus on prend de plaisir à la lecture. D’autant plus que l’auteur sait procurer des émotions diverses. Il n’est pas rare qu’un texte commence dans un délire jouissif rigolo pour se conclure sur une note émouvante et poétique.

Derrière le divertissement drôle et déjanté, il y a bien entendu un vrai propos. La dénonciation de l’hyper-consumérisme est limpide. Les travers humains ici pointés du doigt sont bien entendu d’actualité.



Publié aux débuts des années 80, le livre de Sucharitkul n’a pas pris une ride. Dans l’édition que j’ai lue, un vieux présence du futur, il manque 2 nouvelles et des textes intermédiaires. Cette lecture m’a tellement plu que je suis très tentée de me procurer la version intégrale sortie récemment chez Folio SF.

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L'Année du caméléon

Petite grenouille est un jeune adolescent de 12 ans issu d'une riche famille thaïlandaise. Ses parents travaillant à l'étranger, il vit au sein de sa famille élargie et ses tantes, célibataires, sont chargées de son éducation.

Personnage atypique, ayant vécu son enfance à l'étranger et maîtrisant mieux l'anglais que le thaï, Il est un passionné de littérature, notamment de l'antiquité grecque et de poésie.

Roman d'apprentissage sur une année, la mort originale de son fidèle animal, un caméléon, va permettre au garçon de s'ouvrir sur le monde et passer de l'enfance à l'adolescence.

La découverte et la construction d'amitiés fortes, du racisme, des castes, de la pauvreté, mais aussi de la sexualité sont autant de thématiques universelles qui le conduisent dans des aventures variées et parfois improbables qui rendent ce roman bien agréable à lire. Je me suis souvent demandée quel serait le prochain événement pour Petite grenouille ou ses nombreux personnages secondaires. Les chapitres en 6-7 pages donnent un bon rythme au roman. J'avais quatre jours pour m'y plonger et ce fut le temps suffisant.

Les descriptions de la Thaïlande des années 1960 m'ont aidées à me faire voyager dans ce décor tropical, entre riche famille thaïlandaise et nombreux domestiques pauvres, mais aussi avec le petit monde des expatriés.

Une belle surprise inattendue.

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La trilogie de Timmy Valentine, Tome 1 : Va..

Ce premier volet de la trilogie de Timmy Valentine a été publié en 1984 en VO et peut se lire comme un one-shot. Les deux autres tomes sont d’ailleurs sortis dix ans plus tard.

Classé par le magazine Twilight Zone comme l’un des ancêtres du splatter punk, Somtow a vu son œuvre encensée par la critique. Ce roman a été finaliste du prix Locus Fantasy en 1985.



On suit Timmy, un vampire millénaire dont la courte existence humaine s’est déroulée pendant la Rome Antique. Transformé très jeune, Timmy a l’apparence d’un garçon de douze ans. Alors qu’il s’illustre comme star du rock à notre époque, le vampire s’attache les services d’une psychiatre à qui il confie ses secrets et ses réflexions sur l’humanité et sa condition de vampire.

Le propos du récit se rapproche beaucoup du roman Entretien avec un Vampire.

La comparaison était inévitable. Tout comme la jeune Claudia dans le roman de Anne Rice, Timmy est lui aussi piégé dans le corps d’un adolescent alors que son esprit est beaucoup plus ancien.

Les confessions et les réflexions sont toutefois beaucoup moins innocentes, le texte flirte allègrement avec l’horrifique. Timmy s’est en effet entouré d’une cour comprenant des vampires adolescents dont les différents traumatismes (inceste, violence familiale) tissent un comportement de prédateurs cruels.

La pop culture de la fin des années 70 / 80 fait régulièrement surface dans la façon dont les vampires traquent et tuent leurs proies en référence à des films d’horreur populaires. J’ai trouvé le tout assez amusant.

J’ai bien aimé également que les seuls ennemis que ces vampires adolescents affrontent soient des octogénaires, appelés Dieux du Chaos et dont les motivations pour tuer les vampires restent longtemps assez obscurs. Ces derniers ont, dans leur jeunesse, croisé la route de Timmy et n’ont jamais oublié ce dont il est capable. L’affrontement est assez cocasse et tragique en même temps.

J’ai regretté que le rôle de la psychiatre soit au final assez peu intéressant.

Ses discussions avec Timmy nous permettent d’en apprendre plus sur les vies passées du vampire : ses rapports avec la légendaire Pythie de la Rome Antique, son rôle dans la chute de Gilles de Rais au 15ème siècle, sa vie dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale, sa brève carrière de chanteur classique puis son tournant dans le rock.

Dommage que le personnage de la psychiatre reste assez fade tout le long du récit.



Un roman intéressant, c’est le genre de livre de vampires que j’aime bien. Violent, sans concession, horrifique par moment. Je trouve que le 1er tome se suffit à lui-même et je ne lirai pas la suite.

D’autre part, hormis un bel hommage à Anne Rice (l’âge et la compassion du vampire) et à Poppy Z Brite (la violence, la folie et la déviance sexuelle des personnages, humains ou vampires), le défaut majeur du roman est qu’il emprunte beaucoup mais ne renouvelle rien.
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L'Année du caméléon

1963, une ville de Thaïlande où les classes aisées ont de luxueuses maison, des voitures, des serviteurs...et où les autres vivent dehors, se déplacent à pied, sont peine payés...

"Petite grenouille" est un jeune garçon de 12 ans qui ne parle pas.

Il vit dans un cocon surprotégé de tout et surtout de la vie elle-même.

La mort de son caméléon va bouleverser son petit univers.



Dès lors, le récit, qui se déroule sur une année, va nous plonger en même temps que "petite grenouille" dans la vraie vie de Bangkok, dans ses ruelles sales, dans ses odeurs alléchantes à chaque coin de rue, dans des lieux étranges où des rites magiques se déroulent la nuit.

Il va non seulement découvrir sa ville, mais aussi l'amitié et la réalité sociale d'un pays en mutation.



Roman foisonnant de détails, passionnant, dans lequel les anecdotes du quotidien sont liées à l'évolution d'un pays.
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Lumière sur le détroit

Un début classique de space-opera : l’homme a conquis la galaxie ,abolissant les distances grâce à des vaisseaux spatiaux utilisant le cerveau de créatures intelligentes chassées et mutilées. Sur l’humanité règne la main de fer de l’Inquisition veillant à supprimer les utopies et les velléités de liberté des peuples par la violence et l’esclavage .Mais le temps malgré la longévité des inquisiteurs va venir gripper les mécanismes de l’oppression et ouvrir une issue vers une autre vie. Beaucoup d’invention dans ce livre mais la lecture est rendue parfois pénible par l’accumulation de néologismes et de noms exotiques.
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Les larmes du bouddha de pierre

J'ai découvert Somtow il y a de très nombreuses années avec Mallworld Graffiti (Denël, coll. Présence du futur n° 366) puis les deux premiers tomes de sa trilogie des chroniques de l'inquisition. le troisième volet de cette trilogie m'avait un peu dégoûté de l'oeuvre de ce touche à tout de génie.



Thaïlandais et non citoyen des États-Unis d'Amérique. Chef d'orchestre, Compositeur... et écrivain. Il est connu sous deux nom de plume : S. P. Somtow et Somtow Suckaritkul.



Quand l'occasion s'est présentée de recevoir les larmes du Bouddha de pierre en Service-Presse, je ne pouvais que tenter ma chance de découvrir une autre facette e cet écrivain. En effet, un cours roman (136 pages) à classer littérature générale allait me changer de la SF, du fantastique et du polar.



Et me voilà avec ce petit volume entre les mains. Il faut l'avouer, il me donne fortement envie de reprendre mes lectures de cet auteur... mais pas le Vent des Ténèbres, le troisième volet de l'inquisition. Il y a des limites à tout ;-)



Maintenant le roman ! Je n'ai relevé qu'une seule coquille : l'un des principaux protagonistes voit son nom passer (une fois) de Nen à Nem... la traductrice devait avoir un petit creux à cet instant ! ( Bah ! Euh ! suite à une question de l'éditeur, j'ai tenté de la retrouver... En fait, c'est peut-être moi qui avait un petit creux ;-) )



Inspiré, et non tiré, d'un fait réel (1991), ce texte raconte la rencontre improbable de deux enfants que tout oppose. L'un est pauvre, vit dans un bidon-ville en faisant la manche sous la houlette d'un adulte malveillant. L'autre est fils d'homme politique riche à millions.



Les aléas de la vie les font se rencontrer et ils décident de tenter de changer le monde. enfin ! Bangkok. Et ils y arrivent !



Quoi dire d'autre sur ce roman ? Il a été écrit en 2007 pour répondre un projet éditorial qui n'a jamais vu le jour. En 2012, Somtow trouve enfin le moyen de l'éditer. le contraire aurait été dommage.



En bref : Lisez-le ! Je ne peux rien de plus. Il vous fait découvrir une facette de la vie à Bangkok. Il est moral. Mais surtout, il est bien écrit, bien traduit et très plaisant à lire.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le trône de folie

Suite de "Lumière sur le détroit" .Le jeune Kelver a pour mission de détruire l'Inquisition ,puissance oppressive de la galaxie, de l'intérieur . C'est son combat que raconte ce livre , sa quête du Trône de folie , siège de l'omnipotence , son affrontement avec les autres inquisiteurs quasi immortels et tout puissants dans une partie d'échec cosmique (le "makrugh") . Il y rencontrera des alliés ,des entités étranges (soleil et trou noir pensants) des monstres (serpents géants ) . Beaucoup d'invention mais la surabondance accable le lecteur . Les mondes crées par ces êtres quasi divins manquent un peu de grandeur , passant de Disneyland (un désert de chocolat!) au bal masqué en passant le Grand Guignol. Au final je me suis ennuyé.
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La trilogie de Timmy Valentine, Tome 1 : Va..

Cette trilogie m’était complètement inconnue il y a encore quelques mois, jusqu’à ce qu’une amie blogueuse m’en parle avec beaucoup d’enthousiasme. Notée dans un coin de ma tête, je n’ai pas résisté à me prendre l’intégrale de cette trilogie lorsque je l’ai trouvée pour une bouchée de pain lors d’un passage dans le quartier Saint-Michel à Paris. J’étais vraiment très heureuse d’avoir fait cette trouvaille et très impatiente de me lancer dans cette lecture. La première centaine de pages m’enthousiasmait, tout se déroulait bien et puis… au fil des chapitres, l’intérêt est retombé, j’ai parfois eu beaucoup de mal à me motiver à poursuivre ma lecture et même si la dernière partie a un peu fait remonter mon enthousiasme, je reste, de façon générale, assez mitigée par cette découverte. Les deux tomes suivants sont déjà dans ma PAL, donc je les lirai, mais je n’en fais pas une priorité.



Timmy Valentine donne son nom à cette trilogie, il est donc, très logiquement, le héros de cette histoire. Vampire depuis plus de 2000 ans, il n’en reste pas moins un éternel préadolescent de 12 ans. Ses réactions sont donc à la fois très enfantines mais parfois également empruntes de « sagesse », très adultes, ce qui entraîne des scènes assez étranges et un peu « dérangeantes », avec de grandes connotations sexuelles et des passages bien glauques. Vous voyez Claudia dans Entretien avec un vampire ? C’est un peu le même malaise que l’on ressent avec Timmy. J’ai aimé faire sa connaissance et j’étais très curieuse de découvrir des bribes de son passé au fil des pages (on le découvre à de nombreuses périodes différentes de sa vie : lorsqu’il rencontre Gilles de Rais - alias Barbe Bleue, un méga tueur en série violeur de jeunes garçons -, lorsqu’il fait la « connaissance » des Dieux du chaos, lorsqu’il part dans un camp de vacances avec des scouts, lorsqu’il est enfermé dans un camp de concentration, lorsqu’il subit sa transformation…). Timmy se pose énormément de questions et si, les premiers siècles de sa « vie » de vampire, il tuait sans remords, persuadé d’être dans son droit (il faut bien se nourrir pour survivre !), la compassion et l’humanité se font de plus en plus ressentir. Il est, aujourd’hui (enfin, au moment présent de l’histoire), une star de rock adulée par des millions d’adolescentes, collectionnant les trains miniatures, à la recherche d’une psychanalyste.

Celle-ci, Carla, que l’on découvre dans les premières pages, fait partie de ces nombreux personnages « secondaires », gravitant autour du « jeune » vampire. Elle est très présente dans la vie de la star et donc dans le texte, mais je n’ai jamais réussi à m’attacher à elle ni même à la comprendre. Les passages qui lui sont dédiés, toujours ou presque, liés à la psychanalyse, me plaisaient au début, car permettaient de faire la lumière sur les souvenirs du vampire, mais m’ont vite paru bien trop obscurs et un peu trop « métaphoriques ». J’ai vite décroché. Timmy a également près de lui, deux « serviteurs » dévoués et une petite meute de vampires qu’il transforme au gré de ses envies. Des histoires secondaires dédiées à ses nouveau-nés, se greffent d’ailleurs à l’intrigue générale. C’est assez dense à suivre. Un second groupe de personnages évoluent dans ce premier tome : tous ceux liés aux Dieux du chaos qui sont, dans le présent de la narration, des vieillards de 70/80 ans qui cherchent à retrouver le héros afin de s’approprier ses pouvoirs. Ils sont convaincus d’être à l’origine de sa venue sur terre, lors d’un rituel satanique s’étant déroulé 60 ans plus tôt. Au début chacun d’un côté du globe, ils se rassemblent, se retrouvent et tentent de mettre au point un plan pour mener à bien leur mission. Je dois avouer que tous les passages dédiés à ces vieillards m’ont profondément ennuyée, la plupart du temps. Leur but et leurs réflexions n’ont pas du tout trouvé écho en moi et j’étais soulagée lorsque je les quittais pour suivre les aventures de Timmy.



Finalement, je me rends compte que, même si les personnages ne m’ont pas passionnée, j’ai quand même pris plus ou moins de plaisir à les suivre. En revanche, je trouve que, de façon générale, ce premier tome contient beaucoup de blablas pour peu d’actions au final. Concrètement, lorsque je me demande : « bon alors, il se passe quoi dans ce premier tome ? Comment tu peux résumer ça ? »… et bien je n’en sais rien parce qu’il ne se passe pas grand-chose. Le schéma narratif n’est pas très clair, on ne sait pas vraiment où on va, ce que souhaitent les personnages (à part les Dieux du chaos)…

Bref, des passages sont clairement inutiles à mon goût. Faire traîner cette histoire sur 600 pages, ce n’était peut-être pas utile, en tout cas, je pense que l’auteur doit perdre beaucoup de lecteurs en route. Parce qu’effectivement, le début est assez attrayant et il se dévore rapidement mais arrivé au milieu de ce pavé… mais quel ennui ! On ne sait même plus où est l’intérêt de la lecture… heureusement, la dernière partie, plus « active » (lorsque tous les personnages sont rassemblés dans le même village pour la « bataille finale »), m’a tenue éveillée mais malheureusement, elle ne suffira pas à relancer mon enthousiasme de départ.



Côté « forme », je dois avouer que j’ai apprécié le style de S. P. Somtow. Ce n’est pas toujours très simple de suivre le fil de sa pensée, mais au moins, c’est réfléchi et bien construit. Je retiens par exemple, les paragraphes consacrés à des passages « d’excitation » pour Timmy (à l’approche du sang notamment), sans véritables ponctuations, rédigés dans le feu de l’action. Le lecteur se sent alors au plus près des personnages.

Les chapitres sont séparés en plusieurs paragraphes, chacun dédié à un point de vue. Ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver au début, mais on s’y fait vite. Ce choix de découpage permet d’offrir un certain rythme à la lecture, on s’ennuie moins. Cela dit, ceux mettant en scène les Dieux du Chaos ne m’ayant pas trop passionnée, c’était parfois long. Heureusement, je savais que deux ou trois pages plus tard, l’auteur changerait de point de vue.

Enfin, le romancier est avant tout musicien et ça se ressent beaucoup. La musique est ultra présente dans cette histoire, les références sont nombreuses et ce n’est pas désagréable de lier musique classique avec vampirisme. C’est plutôt bien trouvé.





Chez S. P. Somtow, les vampires ne sont pas tout gentils tout roses, oh non ! Les humains sont loin d’être des anges eux aussi (la preuve avec les Dieux du chaos et leurs mœurs assez dissolues, l’horreur des concentration, Gilles de Rais et ses « loisirs »). L’intérêt du texte réside donc, à mon sens, dans la possession de l’« humanité » et le vampire n’est peut-être pas celui qui en est le plus dénué ! Le texte a un côté assez « réflexif » et c’est plutôt agréable de pouvoir creuser un peu pendant sa lecture. Cependant, je trouve que S. P. Somtow veut trop en faire avec la psychanalyse de Timmy. Ces passages virent vite au métaphorique/Freudien trop artificiel et parfois carrément incompréhensible. Ou alors je ne suis pas assez intelligente pour comprendre et voir le réel intérêt de la chose sur le texte. Mais ça me paraît trop poussif de la part de l’auteur, trop « vous avez vu, je suis intelligent donc je balance des réflexions et des trucs un peu flous pour faire style ». Bref, moi, ça ne me plaît pas.
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Les larmes du bouddha de pierre

Une amitié qui change le monde !



Boy, jeune garçon qui doit mendier pour survivre rencontre par hasard Lek, moine novice et fils d'un homme politique important. Les élections approchent, le père de Lek a fait jaillir de terre un mur immense dans le but de cacher la misère du bidonville pour la venue d'officiels étrangers. Pour Boy pour qui ce bidonville est sa maison, ce mur rend sa vie encore plus difficile.



Dans cette Thaïlande corrompue jusqu'au bout, les écarts sociaux ne font que s'agrandir, la police met à mal les mendiants et autres laissés pour compte. La rencontre de Boy et Lek va tout changer. Ces deux jeunes adolescents que tout séparent vont se rapprocher et se comprendre. Lek, loin d'être ignorant, se sait utiliser par son père pour gagner des voix électoral et se rend bien compte de l'injustice du monde dans lequel il évolue et de ses privilèges. Il cite d'ailleurs plusieurs fois son père, ironiquement, indiquant que celui-ci lui bien appris "que quelles que soient les règles, il existe toujours une manière de les contourner..."



Les deux amis mettent au point un plan pour tenter de changer le monde, ou au moins, de faire bouger les choses...Dans un style très fluide, à la fois lucide, touchant et ironique, l'auteur exprime très bien les liens qui se tissent, l'amitié qui éclot, la volonté de rendre justice à ceux qui en sont privées. . La relation des deux protagonistes m'a beaucoup touchée. La perspicacité qu'ils ont du monde malgré leur jeune âge et leur différence de classe sociale étaient très agréable, ils étaient très juste l'un envers l'autre. De plus ce texte se base sur un mur qui a réellement été érigé pour cacher un bidonville dans les années 90, ce qui peut donner une idée concrète de la situation en Thaïlande, tout en conservant l'espoir d'un changement possible.



Un roman court, pour les ados mais pas que, qui offre de belles réflexions et de l'espoir !
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Crow, tome 4 : Temple de la nuit

Tout commence par un rêve, ou non d’ailleurs, quoi qu’il en soit une expérience symbolique étrange. Ok, ça me plaît, je rentre facilement dans les récits oniriques, j’aime la symbolique en général surtout quand ça mélange fiction cauchemardesque et réel comme ici.

Attention aux sensibles du féminisme, le héros est un gros macho, avec ses « surnoms qu’il donne aux putes qu’ils se tapent », « il flashait sur le même morceau de viande pendant des semaines », sa collègue Porntip qu’il appelle Porno quand bien même ça l’agace. J’apprécie quand même Dirk Temple, en dehors de ça il a une personnalité à la fois basique d’employé de bureau et atypique, le Temple de nuit. Le décor de Bangkok a aussi cette dualité, la ville connue pour sa prostitution et la ville où l’on y vit.

Il y a partout ces oppositions, la vie de bureau et les rêves de notre personnage principal, la réalité et la magie, et il y en a d’autres que je vous laisserais découvrir. J’aime ça dans les romans d’horreur, les différences marquées, fortes, qui sortent un personnage de sa banalité pour l’envoyer peu à peu vers la folie. L’univers glauque m’a plu également, je n’aime pas quand c’est gore ou déjà vu ou lu, ici le récit sort de l’ordinaire et c’est une découverte qui m’a fait frissonner de plaisir.

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Les larmes du bouddha de pierre

Une histoire qui se base sur une réalité historique, la construction d'un mur pour cacher une classe de la société à des hauts dirigeants et qui nous montre la réalité d'un pays : la Thaïlande. Pas de plages paradisiaques ni d'hôtels 4 étoiles, juste un jeune garçon vivant dans un bidonville,q essaie de s'en sortir. Il va avoir la chance de rencontrer un jeune garçon d'un autre monde, qui deviendra son ami et ensemble essaieront de lutter contre ces gens qui veulent cacher la vérité, cacher qu'il y a aussi des pauvres qui vivent dans des conditions déplorables.



Un bon roman jeunesse, autant pour des ados que des adultes.
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Mallworld graffiti

Mallworld.... Ou le bouquin plutôt sympa, mais qui quand même te laisse un sale arrière goût dans la bouche.. et c'est un peu chiant... quoi dire quand c'est autant jubilatoire en frontal que un peu beurk en arrière plan.. ce qui fait que je suis bien emmerdée pour le nombre d'étoiles, parce que d'un côté oui carrément ! et d'un autre alors là, non, non pas du tout !... On me dit que je me prends trop la tête... c'est possible.



Pitch :

Mallworld... Un vaisseaux de trente bornes de long, un vaisseau où tout s'achète et tous se vend...

Vous avez envie d'un bébé ? Faite un tour à la Trans-Cigogne. Une sortie en famille ? Bienvenue à Copuland, le parc à thème du sexe, mais familial avant tout !

Une petite faim ? Si vous avez les moyens, le Gaza Plaza est l'endroit le plus chic. Et si en guise de digestif vous avez envie de vous prendre une dose... un coup de transmat et le hall des drogues et ses salles dédiées vous accueillera.

Vous devez respecter vos rites pendant vos courses ? Par sainte Betty Crocker, ne vous inquiétez pas, tout un niveau est dévolu à toutes les religions, des Néo-amisho-bouddhico-Krishna-ologiste, les minimalistes avec somatectomies, le culte du mois a aussi sa succursale !

Un message à faire passer, le Globe des graffitis est là pour ça !

La vie n'a plus de sens, pensez à la Porte de sortie, 300 possibilités vous sont offertes, et puis la plupart sont réversibles alors, qu'est ce que vous attendez ?

Oui bien d'autres merveilles vous attendent à Mallworld...



Ok... bon... Les humains sont parqués dans un bout d'univers par des créatures venues d'ailleurs, les Selespridar, sorte de baby-sitter qui attendent que l'humanité devienne plus grande pour être mise en rapport avec toute la galaxie.. en attendant on les parque, dans ce bout minable d'univers, entouré de barrières obscures, où jusqu'à la lumière des étoiles ne passe pas, les étoiles sont devenues inaccessibles.

Seulement, ils sont peut-être irrécupérables ?... Pour en être certain, c'est l'heure de la mise en revue, de l'examen de passage, voir non pas du grand oral, mais du grand mental.. Ils en prendront neuf au hasard, neuf qui vivent, survivent, crapahutent dans ce cigare géant d'acier et de lumière, neuf au sein de Mallworld...



Nous sommes en présence de neufs nouvelles, neufs humains dont les pensées les ressentis, les désirs les aspirations sont scannées à même leur tête..

Avec aussi le temps qui défile, le temps pour un Selespridar ça ne vaut rien, un éon est un battement de cil...

De la fugueuse en passant par l'artiste, le mec riche à gazillion XII ou XIII eme du nom, le père de famille avec plein de mômes, l'ermite surfeur qui ne veut pas se mouiller, la serveuse...

Un fil conducteur pour chaque, un fil tenu.. les étoiles, étoiles qu'on leur à enlevé... ou l'espoir ?

Et puis un autre fils aussi... plus personne ne sait lire, à quoi cela peut bien servir, qu'est ce que cela peut bien apporter.. et au final, les seuls qui savent s'en sortent les mieux, tant au niveau du concret que dans leur être... leurs visions, leurs réflexions. Même s'ils sont considérés un peu comme des dinosaures. Quoi que plus personne ne sait ce qu'est un dinosaure...



Alors, il y a beaucoup d'humour dans ce bouquin, un humour noir et grinçant... les dérives de l'humain, du consumérisme, chaque chapitre est coupé par une annonce publicitaire, une réclame comme on disait avant....

les dérives de la religion, même niveau que le reste, niveau consumérisme... Ouais niveau religion qu'est ce que ça m'a fait rire... consumérisme sexe drogue et religion, consumérisme sexe drogue et suicide...

Au final qu'est ce qui fait de nous des humains. Notre rapport à l'histoire ? Notre rapport à la vie ? Au spirituel ? Nos racines ? Nos rêves ? L'amour ? La mort ?... notre rapport au corps ?...



Il y a tant et tant de chose dans ces petites nouvelles, jubilatoires à lire... tant de questions passent devant nos yeux, tant d'idées ( drôles ou non)... l'innée n'existe plus, le naturel est sale... et pourtant.

Un pamphlet bien sûr contre consumérisme à outrance, contre la marchandisation de l'humain, contre l'abêtissement culturel, contre la religion.... de la religion et tout le mercantilisme en découlant.. toute les religions ? Oh non pas toute, une seule résiste, l'islam résiste... tss. Alors là carton rouge ! Soit tu les mets toutes dans le même sac, soit on voit ta partialité auteur.. Enfin j'ai ressenti ça, même si eux aussi, ont oublié pas mal de choses... perso je les mets toutes dans le même sac... ceci explique peut-être cela aussi...



Pour certains aspects ce bouquin n'a pas pris une ride, voir est même encore plus d'actualité qu'à l'époque de la parution des nouvelles ( dans les années 80)...

En fait il y a de très bonnes choses dans ces nouvelles, mais aussi l'auteur y vas de ses sujets de prédilection ( enfin je ne sais pas vraiment si c'est le cas, c'est juste le deuxième que je lis de lui et pourtant je les ai retrouvées).. donc le sexe libéré de la part d'enfant, considérer l'enfant comme un adulte et à tous les niveaux..



Et en fait c'est chiant.. parce que autant cette lecture est jubilatoire, autant quand on se penche dessus deux secondes, elle laisse un goût plutôt nauséabond dans la bouche... cette sensation de pègue un peu dégueulasse, vous savez les trucs vaseux, qu'on trouve en dessous de la surface ondoyante et lumineuse... vraiment dégueulasse qui se mélangent à un discours construit, voir parfois intelligent sincère et presque tendre, voir mélancolique...



Mais c'est peut-être moi qui me fait des idées. C'est la sensation que j'ai pourtant... j'aime pas bien.



Avis fait sur le bouquin où toutes les nouvelles sont regroupées.
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Mallworld

J'avais été frappé par la vista dont avait fait preuve John Brunner dans son "Tous à Zanzibar".

Après avoir lu "Mallworld" je pense que S.P.Somtow n'a guère à lui envier.



Nous vivons déjà dans ce monde où technologie et communication sont mobilisés par le mercantilisme pour accroître la consommation.

Alors, effectivement l'auteur va très loin et avec un sens très anglais de l'excès, il frôle souvent le burlesque dans sa satire mais nombre de ses délires technologiques existent déjà de façon embryonnaire ou à l'état de projet.

Quant à ses hérétiques collusions politico-économico-religieuses, le phénomène, certes sous une forme plus discrète et moins assumée, n'est pas nouveau.

Et si ses clownesques panthéons et abracadabrantes marmelades historiques prêtent à sourire, considérant l'état des lieux et la balance des moyens laborieusement mis en oeuvre au service de la culture en générale d'un côté et, de l'autre, ceux omniprésents et racoleurs dédiés à la fabrique des ânes du pays de Cocagne, là encore S.P.Somtow n'est pas loin du compte.

Sur la forme, nous avons-là un recueil de nouvelles, partageant un même univers, plus ou moins adroitement articulées pour donner cohérence à l'ensemble.

La manière et le vocabulaire nécessitent un temps d'acclimatation mais l'issue en vaut la peine.
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Mallworld

Mallworld.... Ou le bouquin plutôt sympa, mais qui quand même te laisse un sale arrière goût dans la bouche.. et c'est un peu chiant... quoi dire quand c'est autant jubilatoire en frontal que un peu beurk en arrière plan.. ce qui fait que je suis bien emmerdée pour le nombre d'étoiles, parce que d'un côté oui carrément ! et d'un autre alors là, non, non pas du tout !... On me dit que je me prends trop la tête... c'est possible.



Pitch :

Mallworld... Un vaisseaux de trente bornes de long, un vaisseau où tout s'achète et tous se vend...

Vous avez envie d'un bébé ? Faite un tour à la Trans-Cigogne. Une sortie en famille ? Bienvenue à Copuland, le parc à thème du sexe, mais familial avant tout !

Une petite faim ? Si vous avez les moyens, le Gaza Plaza est l'endroit le plus chic. Et si en guise de digestif vous avez envie de vous prendre une dose... un coup de transmat et le hall des drogues et ses salles dédiées vous accueillera.

Vous devez respecter vos rites pendant vos courses ? Par sainte Betty Crocker, ne vous inquiétez pas, tout un niveau est dévolu à toutes les religions, des Néo-amisho-bouddhico-Krishna-ologiste, les minimalistes avec somatectomies, le culte du mois a aussi sa succursale !

Un message à faire passer, le Globe des graffitis est là pour ça !

La vie n'a plus de sens, pensez à la Porte de sortie, 300 possibilités vous sont offertes, et puis la plupart sont réversibles alors, qu'est ce que vous attendez ?

Oui bien d'autres merveilles vous attendent à Mallworld...



Ok... bon... Les humains sont parqué dans un bout d'univers par des créatures venues d'ailleurs, les Selespridar, sorte de baby-sitter qui attendent que l'humanité devienne plus grande pour être mise en rapport avec toute la galaxie.. en attendant on les parque, dans ce bout minable d'univers, entouré de barrières obscures, où jusqu'à la lumière des étoiles ne passe pas, les étoiles sont devenues inaccessibles.

Seulement, ils sont peut-être irrécupérables ?... Pour en être certain, c'est l'heure de la mise en revue, de l'examen de passage, voir non pas du grand oral, mais du grand mental.. Ils en prendront neuf au hasard, neuf qui vivent, survivent, crapahutent dans ce cigare géant d'acier et de lumière, neuf au sein de Mallworld...



Nous sommes en présence de neufs nouvelles, neufs humains dont les pensées les ressentis, les désirs les aspirations sont scannées à même leur tête..

Avec aussi le temps qui défile, le temps pour un Selespridar ça ne vaut rien, un éon est un battement de cil...

De la fugueuse en passant par l'artiste, le mec riche à gazillion XII ou XIII eme du nom, le père de famille avec plein de mômes, l'ermite surfeur qui ne veut pas se mouiller, la serveuse...

Un fil conducteur pour chaque, un fil tenu.. les étoiles, étoiles qu'on leur à enlevé... ou l'espoir ?

Et puis un autre fils aussi... plus personne ne sait lire, à quoi cela peut bien servir, qu'est ce que cela peut bien apporter.. et au final, les seuls qui savent, s'en sortent les mieux, tant au niveau du concret que dans leur être... leurs visions, leurs réflexions. Même s'ils sont considérés un peu comme des dinosaures. Quoi que plus personne ne sait ce qu'est un dinosaure...



Alors, il y a beaucoup d'humour dans ce bouquin, un humour noir et grinçant... les dérives de l'humain, du consumérisme, chaque chapitre est coupé par une annonce publicitaire, une réclame comme on disait avant....

les dérives de la religion, même niveau que le reste, niveau consumérisme... Ouais niveau religion qu'est ce que ça m'a fait rire... consumérisme sexe drogue et religion, consumérisme sexe drogue et suicide...

Au final qu'est ce qui fait de nous des humains. Notre rapport à l'histoire ? Notre rapport à la vie ? Au spirituel ? Nos racines ? Nos rêves ? L'amour ? La mort ?... notre rapport au corps ?...

Il y a tant et tant de choses dans ces petites nouvelles, jubilatoires à lire... tant de questions passent devant nos yeux, tant d'idées ( drôles ou non)... l'innée n'existe plus, le naturel est sale... et pourtant.



Un pamphlet bien sûr contre consumérisme à outrance, contre la marchandisation de l'humain, contre l'abêtissement culturel, contre la religion.... de la religion et tout le mercantilisme en découlant.. toutes les religions ? Oh non pas toutes, une seule résiste, l'islam résiste... tss. Alors là carton rouge ! Soit tu les mets toutes dans le même sac, soit on voit ta partialité auteur.. Enfin j'ai ressenti ça, même si eux aussi ont oublié pas mal de choses... perso je les mets toutes dans le même sac... ceci explique peut-être cela aussi...



Pour certains aspects ce bouquin n'a pas pris une ride, voir est même encore plus d'actualité qu'à l'époque de la parution des nouvelles ( dans les années 80)...

En fait il y a de très bonnes choses dans ces nouvelles, mais aussi l'auteur y vas de ses sujets de prédilection ( enfin je ne sais pas vraiment si c'est le cas, c'est juste le deuxième que je lis de lui et pourtant je les ai retrouvées).. donc le sexe libéré de la part d'enfant, considérer l'enfant comme un adulte et à tous les niveaux..

et en fait c'est chiant.. parce que autant cette lecture est jubilatoire, autant quand on se penche dessus deux secondes, elle laisse un goût plutôt nauséabond dans la bouche... cette sensation de pègue un peu dégueulasse, vous savez les trucs vaseux, qu'on trouve en dessous de la surface ondoyante et lumineuse... vraiment dégueulasse qui se mélangent à un discours construit, voir parfois intelligent sincère et presque tendre, voir mélancolique...



Mais c'est peut-être moi qui me fait des idées. C'est la sensation que j'ai pourtant... j'aime pas bien.
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Galant de nuit

Pour commencer, je tiens à remercier du fond du cœur les éditions Gope pour cet envoi, et merci aussi pour leur patience. Je fais toujours au mieux pour publier mes chroniques dans les temps, mais des fois... c'est un peu compliqué. En tout cas, merci à eux de s'être montrés aussi compréhensifs. Je vous encourage vivement à découvrir leurs parutions, qui sortent des sentiers battus et vous invitent à voyager dans l'Asie du sud-ouest de façon passionnante et... très particulière. En effet, les deux premiers services presse que j'avais reçus d'eux, Fille de sang et Bâton de réglisse, étaient profondément sombres et perturbants. Ils avaient marqué de façon indélébile la lectrice très innocente et sensible que je suis (ils continuent de hanter mes pensées d'ailleurs), et il faut avoir le cœur bien accroché en les lisant, je vous le garantis. Avec Galant de nuit, mon expérience de lecture a été relativement différente. En effet, si ce titre-ci a lui aussi sa part d'ombre, il est cependant beaucoup plus lumineux que les livres évoqués précédemment. Il m'a apporté une belle bouffée d'air frais en comparaison des précédents romans que j'avais pu lire chez Gope éditions, qui étaient extrêmement intéressants et percutants mais également étouffants. Cependant, je retiens également de Galant de nuit un sentiment de moiteur, d'humidité asphyxiante, et pas seulement parce que j'ai lu ce livre culte au beau milieu de la période de forte canicule que nous avons traversée cet été. L'atmosphère dans laquelle le héros de l'histoire évolue est effectivement propice à la sueur, une sueur qui va se révéler pour notre héros/narrateur... somme toute libératrice. Je vais vous expliquer cela plus en détails dans quelques instants.



L'histoire de ce récit semi-autobiographique se passe à l'orée des années soixante en Thaïlande et l'on va suivre Justin, un jeune garçon anglo-thaïlandais âgé de douze ans qui depuis trois ans maintenant vit dans une superbe résidence avec sa famille très aisée, ses parents étant partis pour affaires à l'étranger. Ayant passé les premières années de sa vie en Angleterre, loin de cette nombreuse tribu siamoise qui est pourtant la sienne, on se rend compte qu'au bout de trois années à vivre parmi eux, Justin se sent encore exclu d'une certaine manière et a du mal à apprendre à véritablement les connaître. C'est in fine grâce à sa formidable arrière-grand-mère, dont le jeune garçon a été éloigné sans comprendre pourquoi pendant si longtemps, que Justin entamera la vie d'un enfant "normal", épanoui et embrassera enfin cette culture thaïlandaise qui sommeillait jusque là en lui, sans pour autant en renier sa passion invétérée pour la lecture et nous partageant au fil de l'intrigue ses immenses connaissances liées à ses innombrables lectures gréco-romaines et à son propre temps.



C'est justement ça que j'ai le plus aimé dans ce récit semi-autobiographique que nous livre S.P. Somtow : l'enrichissement qu'il nous procure. En effet, le lecteur reçoit beaucoup d'informations sur énormément de choses par des moyens divers et variés. Par exemple, j'ai beaucoup aimé les nombreuses et judicieuses notes de bas de page du traducteur. Je sais que cela agace beaucoup de lecteurs lorsque ces derniers doivent s'en référer à la fin de la page pour mieux comprendre le récit. Pour ma part, j'ai du mal à m'y faire lorsque je dois sans cesse me rendre à la fin des livres parce que les notes du traducteur et de l'auteur foisonnent de partout et sont donc impossibles à toutes reléguer en fin de chaque page. Dans les deux cas, cela coupe d'une certaine manière la fluidité de votre lecture, la dynamique de celle-ci. Loin de trouver cela embêtant avec Galant de nuit, j'ai au contraire trouvé que c'était fort ingénieux et que cela apportait un véritable plus au récit, les notes de bas de page se référant essentiellement aux noms thaïlandais des titres honorifiques au sein d'une famille et de la société, à la nourriture traditionnelle et aux rites religieux. Les traductions et les définitions claires et concises nous permettent ainsi d'ouvrir une fenêtre sur une culture totalement différente de la nôtre, sans pour autant qu'on en soit entièrement séparée. Le Bangkok que nous dépeint S.P. Somtow est en effet empreint d'occidentalisme : Justin est friand de péplums tout droit sortis d'Hollywood et a bien sûr baigné comme chaque enfant qui se respecte dans la culture Disney (la référence à Fantasia est tellement bien faite, pensée par un écrivain également chef d'orchestre en plus, j'ai juste adoré !) et à l'école, où il commencera à se rendre durant la seconde partie du roman, il côtoie beaucoup de caucasiens européens. Galant de nuit est une lecture qui nous apprend à la fois énormément sur les us et coutumes de la Thaïlande, qui nous fait sentir les odeurs de sa nature et de ses délices culinaires et qui nous donne à voir sa nature verdoyante et abondante, mais on reçoit également beaucoup d'informations sur les années soixante, époque où se passe le récit et où l'Amérique devient LA superpuissance incontestable qui impose son rêve et son soft power de Coca Cola, de baseball, de rock, de soul, de danses lascives, de beaux quartiers résidentiels et de belles piscines... La capitale de Bangkok, c'est à la fois ça : une modernisation et une urbanisation occidentales qui avancent à grandes enjambées, tout en cohabitant avec une campagne, une nature splendide et envoûtante qui n'existe nulle part ailleurs. J'ai adoré ce pluralisme identitaire de la Thaïlande, ce mélange de différentes cultures et de différentes couleurs, tout en conservant une certaine singularité et authenticité. Ce pays est à l'image de notre héros, qui a grandi en se nourrissant de culture antique européenne tout en restant fondamentalement lui-même : originaire de l'ancien Royaume du Siam. La Thaïlande est à Justin ce que les racines sont aux fleurs et inversement. Les deux sont inextricablement liés, on ne peut en effet pas renier d'où l'on vient, mais on peut se construire de toutes sortes de façons, en se nourrissant de tout ce que la vie nous donne et de ce que l'on en retient. C'est l'une des bien belles leçons que ce roman m'a apprises.



Comme je vous le disais précédemment, notre adorable héros est un grand amateur de péplums et il faut dire qu'à l'époque, ces derniers étaient légion : Ben-Hur, Quo Vadis, Les Dix Commandements, Cléopâtre ne sont que les œuvres cinématographiques les plus légendaires d'un genre qui vivait alors un véritable âge d'or. Je vous invite à aller consulter la liste Wikipédia des péplums, c'est tout bonnement ahurissant. Mais le film doudou de Justin, celui qui l'inspire dans son quotidien, celui qu'il mange et qu'il respire tant il le connaît par cœur, c'est Spartacus. De lire toutes les citations et références que Justin fait de/à ce chef d'oeuvre au cours du récit, de contempler ainsi, écrit noir sur blanc, son amour inconditionnel pour ce film mythique et tout ce qu'il lui inspire, cela m'a juste donné une envie folle de le voir de mes propres yeux et non plus de le vivre par procuration grâce à notre formidable héros, qui a tout de même réussi à me faire vivre une expérience de cinéma unique et à me donner les frissons sans pour autant que je vois véritablement le film en question ! J'ai d'ailleurs honte de ne jamais avoir vu ce film en vrai (du moins dans son intégralité), si vous saviez... Ce qui est certain, c'est que Justin voue une admiration sans bornes à Spartacus, au film comme à son héros éponyme. Cet esclave honorable qui décide de prendre son destin en main et de se battre pour ce qui lui semble juste va énormément apporter à Justin qui, dès lors qu'il va décider de mettre un pied hors de sa chambre et de ne plus rester constamment le nez dans ses lectures pourtant si passionnantes, va devenir le héros de son existence et avoir une bonne influence sur l'ensemble des personnages qu'il va croiser. Le fait d'observer ce qu'il se passe autour de lui et de devoir agir, quitte à faire des erreurs, va permettre à Justin de grandir et de décider quels combats il a envie de mener. L'un d'entre eux, celui qui constitue le cœur de la seconde partie du roman, va se dérouler en milieu scolaire sous la forme d'une pièce de théâtre écrite par notre remarquable et si brillant héros lui-même. Je ne vous en dis pas plus sur cette pièce car il faut que vous en alliez voir la première par vous-même. Qui plus est, l'auteur nous fait la gentillesse de nous inviter à assister aux répétitions rocambolesques au cours du récit et ça a été un pur régal que d'en être le témoin privilégié ! Je vous promets beaucoup de fous rires et un sourire attendri qui se dessinera sur vos lèvres aussi face à tant d'ardeur et de solidarité entre eux de la part des jeunes élèves et de leur formidable maîtresse. Et surtout, la pièce de Justin passe un message très important de tolérance et d'humanité alors soyez à l'écoute et accordez-lui l'attention qu'il mérite.



Honnêtement, je dois bien vous avouer que, pour moi, le roman démarrait mal. Enfin, il m'a captivée d'emblée mais la mort du caméléon bien aimé de Justin (ceci n'est pas un spoil) m'a franchement dégoûtée. Surtout que cela aurait largement pu être évité. Je n'y croyais presque pas et surtout, j'ai trouvé cela extrêmement brutal. La mort symbolique de l'enfance de Justin n'aurait pas pu être plus claire, alors que le départ de la nourrice de ce dernier, Samlee, juste avant ce tragique événement nous faisait déjà comprendre que Justin devrait aller voir et explorer au-delà des murs de la confortable et luxueuse demeure familiale afin de chercher des réponses à ses questions et de surmonter son double chagrin. In fine, je me rends compte que ces deux ruptures dans la vie jusqu'alors paisible et douillette, presque léthargique, de notre jeune héros étaient nécessaires. Cela va le pousser à faire des rencontres décisives dans son existence, à commencer par celle avec son arrière-grand-mère, que j'ai mentionnée plus tôt. Je pourrais vous parler pendant des heures de cette femme extraordinaire, de sa sagesse, de son humour aussi et de tout ce qui la rend spéciale et inoubliable. Telle une étoile filante dans le firmament de la vie de sa Vénérable petite grenouille, je regretterai toujours que ces deux destins ne se soient pas croisés plus tôt alors qu'ils vivaient sous le même toit. Pourtant, l'amour si puissant et évident entre eux a toujours été là, leur merveilleuse et instantanée complicité lors des quelques moments fondamentaux et fabuleux qu'ils vivront ensemble en atteste. Je ne remercierai jamais l'arrière-grand-mère pour tout ce qu'elle a fait pour Justin, pour lui avoir révélé tout ce qu'il a de précieux en lui. A certains moments, Justin va se sentir impuissant face aux sentiments de jalousie et de chagrin qu'il éprouve face aux nouveaux amis qu'il va se faire et qui sont plus beaux extérieurement et plus hardis que lui, moins renfermés et "innocents", si vous voyez ce que je veux dire. Étant donné que ces derniers sont d'une classe sociale nettement inférieure à la sienne, il va se servir de la dévotion due à sa famille et de la place très importante qu'il occupe dans cette dernière (les enfants étant vénérés en Thaïlande) pour se défendre, se construire une carapace solide. Ce n'est guère très intelligent, je le sais, et Justin en est immédiatement conscient également. Il va très vite réaliser que sa richesse ne se trouve pas là, dans l'opulence qu'affichent les siens, mais bien ailleurs, dans ces liens qu'il va tisser avec ses nouveaux amis et camarades de classe, dans ce qu'il va créer avec eux, cette pièce de théâtre tout bonnement incroyable, dans le regard qu'il porte sur le monde. Au fil de son avancée dans la propre aventure de son existence, Justin va faire fi des conventions sociales, de la couleur de la peau et même des comportements racistes. Il va prendre conscience qu'il ne faut certes pas les tolérer afin de se faire bien voir et accepter de la masse, mais que ces façons d'agir ignobles, notamment venant des enfants, ne sont pas instinctives mais s'apprennent, aussi horrible cela soit-il. Cela vient de l'éducation que les parents transmettent à leur progéniture, d'une histoire qui s'est construite au fil des siècles et qui est inscrite dans nos gênes, dans notre mémoire collective, peu importe quelles sont nos origines. Cette histoire, c'est celle des esclaves, des colons, des minorités, des dominants et des dominés, des guerres de territoire, entre peuples, au sein d'un même peuple, qui laissent des traumatismes ravageurs à ceux qui les ont directement vécues et un sentiment de confusion et de vide pour ceux qui héritent du récit de ce passé qui ne passe résolument pas. Justin va quant à lui tenter de changer les choses, de ne pas les laisser en état car il sait que ce n'est pas bon, pas juste, que cela fait du mal à tout le monde et qu'il est temps que cela cesse. Je vous le dis, ce héros est d'une intelligence hors du commun, d'une grande lucidité aussi. Il apprend véritablement de ses erreurs et réunit ceux qui ne pensaient jamais bien s'entendre, qui pensaient ne pas faire partie du même monde, alors que si, nous sommes tous un. On ne peut pas mettre de barrières ou d'œillères à l'humanité, celle-ci est indomptable et elle voit avec le cœur.



En plus de traiter de racisme et de discrimination éthique et sociale avec beaucoup de justesse au travers des personnages très touchants que sont Virgile, Piet, Wilbur et [P], l'auteur aborde aussi la question de la condition de la femme. Ce qu'il est très intéressant de constater, c'est que l'arrière-grand-mère de Justin, doyenne de la famille, reçoit tout le respect et les honneurs qui lui sont dus en fonction de son âge qui lui confère la position de grande cheffe de la lignée mais sinon, les autres femmes présentes dans le roman doivent subir le système patriarcal et se jugent constamment entre elles par rapport au regard que les hommes, qu'ils soient de leur famille ou non, portent sur eux. Il y a à la fois cette dénonciation de la femme perçue comme un objet sexuel, de désir de l'homme ou de future mère et épouse tout en nous dépeignant des personnages féminins qui sont justement forts, qui ont une importance cruciale dans l'histoire, une véritable personnalité qui leur est propre, et qui doivent subir cette façon de penser rétrograde et ces mœurs injustes. Quand je parle de personnages féminins marquants, je pense bien sûr à Samlee, la servante de la famille qui était en charge du bien-être de la Vénérable petite grenouille et qui a dû quitter son poste de force car elle a tapé dans l'œil d'un des oncles de Justin, qui occupe une place de première ordre au sein de leur hiérarchie familiale. Cela m'a tuée de voir ainsi Samlee perdre de son naturel en commençant à se barbouiller le visage et en se pomponnant à la mode occidentale dans le but de plaire à cet homme, de continuer à être sa favorite, notamment au lit, et prier ardemment pour qu'elle puisse être capable de toujours le satisfaire en quoi que ce soit. Justin, lui, aimait sa nounou telle qu'elle était, avec sa beauté sans fards ni artifices, et on lui a enlevé cette dernière sans ménagement. Mais que pouvait faire Samlee ? Elle n'a pas d'autre moyen de gagner de l'argent, il lui est désormais interdit de prendre soin de sa Vénérable petite grenouille qui, qui plus est, est en train de grandir et n'aura donc plus besoin d'elle. Sa vie dépend de ce que la famille de Justin veut bien lui donner. J'ai trouvé cela juste affreux que Samlee doive ainsi se complaire aux ordres et désirs de l'oncle de Justin et en même temps, j'ai senti qu'elle n'avait jamais cessé d'être fidèle à qui elle était vraiment ; malgré la soumission et l'angoisse de ne plus gagner son pain dignement, elle est d'une grande force mentale et spirituelle. Je l'admire beaucoup pour cela.



Et bien sûr, je ne pouvais pas conclure cette chronique sans consacrer un paragraphe aux trois tantes de Justin ! Je garde le meilleur pour la fin mes amis, impossible de ne pas vous parler des Trois Parques ! Je pense qu'aucun surnom n'aurait pu être mieux approprié que celui-là. En effet, si on nous dit dans le résumé que les trois tutrices de notre héros sont jeunes, on a vite tendance à l'oublier tant leur apparence froide et guindée nous donne l'impression que leur âme est millénaire ! Mais ne les jugez pas trop vite car ce sont bien ces trois-là qui vont vous faire vivre les plus palpitantes et abracadabrantes des péripéties ! J'en pleure encore de rire rien que d'y penser ! Nit-Nit est sûrement la tante parmi les trois qui m'a le plus plu. J'ai eu envie un nombre incalculable de fois d'entrer dans le roman pour lui faire un énorme câlin tant elle manque de confiance en elle à cause de son apparence replète alors que, pour ma part, je la trouve rayonnante et magnifique telle qu'elle est. Des trois sœurs, la cadette est certainement celle qui a le meilleur fond et dont le cœur déborde le plus de tendresse pour notre héros. Par ailleurs, j'ai adoré la complicité si évidente qui transparaît entre Nit-Nit et son petit neveu chéri. Ils forment vraiment un super duo ! Noï-Noï, la benjamine, est sûrement à mes yeux celle qui a le moins de caractère et de personnalité des trois : étant celle qui incarne le plus l'idéal de beauté féminin, elle est l'exemple parfait de la belle ingénue qui se tait, rôle qu'incarne d'ailleurs Samlee auprès de l'oncle de Justin et que Noï-Noï lui envie férocement. J'ai trouvé cela triste d'avoir des aspirations si baisses mais Noï-Noï est victime de son temps, une époque où les femmes sont encore loin d'être aussi émancipées qu'aujourd'hui, et si on rajoute la conception qu'ont les Asiatiques de la femme, gracile et vertueuse (pensez à la chanson Honneur à tous de Mulan, ça vous fera un joli petit topo), on est encore moins sortis de l'auberge. La séduction est l'unique arme de Noï-Noï et cette dernière l'a aiguisée au point d'en être aussi sournoise qu'une vipère. Je lui ai pardonné son attitude blessante et pathétique au fil du temps. Elle n'est qu'une victime d'une société profondément dysfonctionnelle. Enfin, Ning-Nong était au départ celle qui me paraissait la plus antipathique, revêche et insensible. Ce n'est qu'à la fin que je me suis rendue compte qu'elle tient en réalité énormément à ses deux sœurs un peu sans cervelle parfois à cause de leur rivalité en amour (d'ailleurs, on en parle de cet incompétent et insupportable Dr Richardson ? Je ne préfère pas m'épancher sur un tel énergumène...) et elle ne va pas hésiter à se sacrifier pour elles deux. Étant l'aînée, la tradition veut que ce soit elle qui doit se marier la première afin de ne pas jeter l'opprobre sur ses plus deux jeunes sœurs. In fine, Ning-Nong est celle qui a le plus de bon sens et de jugeote, ainsi qu'un respect du devoir familial qui l'honore. Encore une fois, on a affaire à un personnage de femme qui doit ployer sous le poids de la soumission au soi-disant "sexe fort" et de la réputation immaculée qu'une femme se doit d'avoir en son temps et dans un tel pays. Mais, malgré le fait que Ning-Nong doive courber l'échine, elle parvient à le faire la tête haute et avec une dignité intacte. Chapeau bas Madame.



Je me rends compte qu'in fine, je ne vous ai pas parlé des pulsions sexuelles de nos jeunes adolescents. En effet, qui dit Bildungsroman dit personnage principal qui se forme, qui grandit, et qui apprend donc notamment à embrasser ses désirs et à découvrir sa sexualité, à écouter des hormones qui grondent en lui et qui le rendent tout chose. Ce côté érotique du roman, tant chez les adultes que les enfants, aurait pu totalement me refroidir étant donné mon aversion pour la chose, or il n'en fut rien. Certes, cela peut vous donner un sentiment désagréable de voyeurisme en assistant à de tels instants d'intimité mais cette gêne s'envole vite pour laisser place à un sentiment grisant d'harmonie, de communion pure avec les p
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Vampires : Dracula et les siens

Un très bon bouquin pour découvrir les textes fondateurs du mythe vampirique, peut-être un peu moins pour les récits postérieurs quoiqu'il y ait de très bonnes choses! Deux-trois textes ne seront d'ailleurs pas forcément à leur place dans cette anthologie; mais leur qualité littéraire fait qu'on y prendra tout de même plaisir. C'est en tout cas selon moi un livre indispensable pour tout amateur un peu sérieux de ce mythe de mort-vivant hematophage!



Frères et soeurs de sang, la préface de Roger Bozetto et Jean Marigny, présente l'évolution du vampire à travers les âges, bibliographie à l'appui. Il y a notamment une partie sur les vampires involontaires ou positifs. L'anthologie étant parue en 1997, ils ne citent aucunement les derniers best-sellers en matière de vampires comme Twilight ou Vampire diaries mais je serais curieuse de savoir ce qu'ils en pensent et comment ils les intègrent dans cette filiation...

Ensuite on arrive aux fictions.

- le Vampire de Polidori: fondateur peut-être, mais le héros est tellement falot qu'on n'a aucune empathie pour lui, le vampire n'a aucun charisme, le texte est longuet et se termine en une fin expédiée, bref pas terrible!

- La vampire de E.T.A Hoffmann: un récit de malédiction familiale, dont la fin n'est pas sans rappeler une partie de la légende de Mélusine en plus gore... intéressant! Nonobstant le fait qu'on soit plus dans la sorcellerie que dans le vampirisme.

- Carmilla de Joseph Sheridan le Fanu : on approche, on approche de la forme traditionnelle du vampire... Comment une jeune fille se fait envoûter par une mystérieuse amie très sensuelle et dépérit lentement...

- Dracula de Bram Stoker: le classique incontournable, malgré son agaçante misogynie victorienne. Je ne le critiquerai pas ici, allez voir ce qu'il en est sur sa fiche Babelio ;-)

- Oupires de A.C Tolstoï: une longue nouvelle, ou court roman, qui doit être très bien dans son genre, seulement la littérature russe et moi n'avons jamais été très copines! la familiarité et le côté fantasque des aventures slaves me dérangent, donc bon... Mais sa place dans l'anthologie se justifie.

- Schloss Wappenburg de David Scott-Montcrieff: on passe à une nouvelle de 1948, où deux hommes échappent de justesse à un terrible sort en Autriche. Une ambiance des débuts de l'automobile ( c'est un vieil homme qui raconte ce qui lui arriva jadis) qui contraste d'autant plus avec l'aspect des comtesses vampires tout droit sorties du 18ème siècle... Plutôt pas mal.

- Au dessus de la rivière, de Peter Schuyler Miller: comment verriez-vous les choses (physiquement, je veux dire) si vous étiez un vampire? Ce texte est d'une poésie magnifique et tragique, et est, historiquement, à ma connaissance le premier à se mettre à la place du vampire... Coup de coeur, j'adore!

- le gardien du cimetière de Jean Ray: que dire? une nouvelle belge classique sur un gardien de cimetière qui, victime d'une étrange fatigue, finit par se demander pourquoi il a été si vite engagé, et ce que sont devenus les précédents gardiens... du très bon aussi.

- Pauvre Sonia! de Claude Seignolle: Romantique. Amoureux. Tourmenté et court. Pas mon préféré...

- le Chupador de Claude Seignolle: un vampire graphique unique en son genre. Les cauchemars du narrateur mourant et anémique, dans un langage chantourné, valent le détour, descriptions digne du réalisme fantastique évoquent irrésistiblement du Jean Gourmelin, du Topor ou du Ernst Fuchs. Original et magistral!

- Luella Miller, de Mary E. Wilkins-Freeman: cette nouvelle de 1901 raconte la vie d'une jeune femme, qui semble voler innocemment et sans en être consciente la force vitale de chaque personne de son entourage proche...

- La visite de J.H Oberheit chez les sangsues du temps, par Gustav Meyrink: là, on est plus que dans le fantastique, mais dans l'occultisme, et la notion de vampire devient métaphysique, avec un héros dont la survivance est due à un credo à la limite de la philosophie bouddhiste, l'abandon de tout désir. Pas sûr de la pertinence de cette nouvelle dans l'anthologie.

- Mrs Amworth, par E.F Benson: une sorte de résumé de Dracula, avec une cordiale et mortelle veuve anglaise des années 1920 à la place du comte et deux voisins à la place de la troupe de Van Helsing... Efficace.

- "Et nul oiseau ne chante", par le même auteur: Deux hommes vont mener une expédition dans un petit bois qui semble hanté par quelque chose d'hostile qui empêche toute vie animale... une nouvelle au monstre plus lovecraftien que vampirique.

- L'ensorcelé, par Edith Wharton: Encore une fois, une nouvelle fantastique que je ne trouve pas forcément à sa place. Il s'agit d'une histoire de possession, de fantôme ou de sorcière plus que de vampire... et la femme de l'homme "ensorcelé" est tellement revêche qu'on pardonnerait presque au spectre d'entraîner le mari loin de son épouse! Mais la nouvelle est cependant excellente dans son ambiance glaçante et les caractères des personnages. On pourrait même presque douter du caractère surnaturel des évènements si on y prête bien attention...

- Monsieur Alucard, de David A. Johnstone: Amusant et anecdotique. Un très court texte sur l'attrait du mythe vampirique en tourisme, avec un certain humour!

- Le mal des vampires, par Norman Spinrad: Beaucoup d'humour aussi dans cette nouvelle, surtout grâce au décalage entre le langage soutenu du comte Dracula et l'argot de la tapineuse Marie, qui se refilent chacun leur assuétude: lui au sang, elle à l'héroïne. Trash et pas triste!

- Vampire Junction, par S.P. Somtow: L'autre gros roman de cette anthologie, avec Dracula. Un curieux hybride des eighties, avec une narration éclatée entre personnages, périodes temporelles et discours fumeux sur la psychanalyse jungienne. Déconcertant mais intéressant, avec vers la fin un passage de ville dévastée par la progression géométrique des vampires, qui m'a fait penser à Salem de S. King. Je vous laisse regarder les critiques babelio pour en savoir plus?

- Le maître de Rampling Gate, de Anne Rice: une nouvelle de demeure mystérieuse et de séduction maudite, très romantique, voire aseptisée, après les déviances assez violentes de Vampire Junction...

- Shambleau, par Catherine Lucille Moore: un aventurier sauve une extraterrestre enturbannée d'une foule haineuse. Il sera "remercié" de la plus horrible et délicieuse des façons. Plus méduse que vampire, néanmoins un très bon texte de space opera !

- enfin, Derrière l'écran, de Richard Matheson: sous la forme du dialogue-interrogatoire de Leo, un jeune garçon de 13 ans, par un policier, on devinera au fur et à mesure le sort horrible qui semble avoir frappé ses parents ainsi que des voisins venus regarder la télé avec eux... Les bruits de la machine à écrire viennent accentuer le stress perceptible dans les balbutiements de Leo, avec une écriture si maîtrisée qu'elle guide notre imagination plus qu'elle ne décrit. Méfiez-vous de vos écrans... Cependant, encore une fois, je ne suis pas sûre que cette nouvelle, bien que géniale, soit pertinente dans une anthologie vampires... Mais bon!



Une biographie de chaque auteur du recueil complète le tout.







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Les larmes du bouddha de pierre

Pour ceux qui ne connaissent la Thaïlande que par ses plages et ses immenses centres commerciaux la lecture de ce petit roman sera un choc. Bangkok sert de cadre à ce récit mais le Bangkok des bidonvilles et des monastères plus que celui des touristes et là nous découvrons deux gamins que tout oppose. Tandis que Nen Lek jeune moine novice mendie une nourriture qu'il n'a pas vraiment besoin même si la tradition bouddhique veut que les moines ne possèdent rien et mendient leur nourriture l'autre dont le seul nom sera Boy a fait sans le vouloir vraiment de la mendicité son métier et ce sous les coups et la privation.

Ils vont apprendre à se connaitre et découvrir le monde de l'autre. Au départ d'une réalité historique, celle de la construction d'un mur afin de cacher un bidonville aux yeux des délégués du FMI venu inaugurer un énième centre commercial Somtow va ainsi bâtir un récit empli d'espoir en un monde meilleur. Certes il s'agit d'un livre dur, sans complaisance envers les "élites" et les nantis et qui en mots simples dépeint une réalité thaïlandaise bien loin des clichés habituels mais également un récit empli d'une tendresse et d'une foi immense en l'espérance de jours meilleurs pour tous et ce quelque soit le rang social avec un final optimiste et surprenant même si on ne saura jamais le nom de Boy.

C'est un récit assez court ( 130 pages ) qui se lit rapidement. L'écriture est fluide et les mots et expressions en thaïlandais que l'on trouve ici et là sont toujours expliquées ce qui fait qu'il n'est pas nécessaire d'être un expert es Thaïlande pour l'apprécier. Petit détail dans le texte Nen Lek tutoie Boy tandis que celui-ci le vouvoiera tout le temps, reflet d'une société thaïlandaise fortement hiérarchisée. Un très bon moment de lecture que nous offrent les Editions Gope spécialisée dans la littérature asiatique et qui compte déjà quelques très belles réussites à son palmarès .
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Galant de nuit

Ce roman me fait penser à ce que je sais de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn. Dans un pays exotique, où règne un cours d’eau, des enfants font les 400 coups et se confrontent au monde pour un jour devenir adultes. On y parle aussi de l’esclavage, dont le héros constate les traces et la guerre, si loin si loin.

Récit au long cours que le narrateur, à présent plus âgé, prend en charge. D’abord, une succession de saynètes, comme autant de clichés photographiques, puis le flot narratif aidant, le récit de l’enfance de Justin, des multiples petits évènements fondateurs qui l’ont amené à sortir de l’enfance.

Le regard de Justin est vraiment précieux pour la narration. Quoiqu’il n’ait que douze ans, sa connaissance des classiques lui permet d’avoir une grille de lecture assez fine de la psychologie humaine. Très érudit, il nourrit son imagination de récits antiques, y mêlent quelques mythes locaux et des films qu’il voit. La réalité qu’il décrit est filtrée par ces récits. Ses tantes deviennent les Parques, son Caméléon, Homère, et lui-même deviendra le héros Enée sauvant son ancêtre des flammes de Troie, Orphée se rendant aux Enfers...

La sensibilité dont il fait preuve et son regard acéré mettent déjà en avant ses qualités artistiques, bien que sa lucidité impatiente en souligne l’immaturité.

Cette année 63, passée dans le domaine paradisiaque très fermé de sa famille Thaïlandaise est à la fois l’apothéose de son enfance et les multiples éveils au monde adulte. Ainsi, Justin va découvrir l’amitié, l’amour, les conflits nés de préjugés sociaux, le sexe et la mort, tous enseignements qui lui permettront de passer à l’âge adulte.

Beaucoup d’éléments sont propres à l’univers thaïlandais et tendent à montrer aux lecteurs la relativité des points de vue et des civilisations. Une belle initiation pour Justin comme pour ses lecteurs.

La langue est belle. Elle rend fidèlement les sentiments complexes du personnage, l’univers dans lequel il vit et le monde qu’il découvre peu à peu.

La narration, complexe elle aussi, parvient bien à entremêler les différents enseignements que Justin tire de ses aventures enfantines. Nous suivons avec intérêt les personnages secondaires, les tantes, l’arrière-grand-mère, les amis : Virgil, le noir américain, qui n’arrive pas à se débarrasser de l’idée qu’il mérite les traitements racistes qu’on lui inflige, la très informée Griselda, Wilbur et Piet, deux garçons téméraires victimes de leurs préjugés et Jessica, angélique et sauvage.



S.P. Somtow nous offre la grande fresque d’une enfance Thaïlandaise, pétrie de culture occidentale et orientale et décortique pour nous ce qui a construit l’humaniste et l’écrivain. Un joli voyage qui se savoure, lentement, au rythme d’une traversée du Khlong.
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Galant de nuit

Dans les années 60, Vénérable petite grenouille (alias Justin) baigne dans la double culture thaï et britannique, une aimable manière de dire qu'il peine un peu, du haut de son âge, à s'y retrouver. A défaut de savoir renouer avec ses racines, ce petit Anglais manqué tente périlleusement de se raccrocher aux branches en s'astreignant rigoureusement à ne communiquer avec ses compatriotes de Bangkok que dans le dialecte de Shakespeare, prix de sa tranquillité semble-t-il. Il troque volontiers la soupe de riz traditionnelle contre un breakfast so british, ne sacrifie rien à ses habitudes qu'il brandit comme un étendard de sa singularité. Jeune garçon à l'imaginaire intarissable, l'aventurier solitaire nous embarque, à travers cette année charnière, dans des mondes insoupçonnés, si bien que le lecteur finit lui-même par se perdre, toujours un pied dans le réel et l'autre dans on ne sait quelle version fantaisiste de sa réalité.



Alors qu'impuissant il assiste à la mort tragique de son caméléon Homère, dédicace à la passion inconditionnelle qu'il voue à la littérature antique, empalé par un croco en escarpin au cours d'obsèques familiales interminables et complètement abracadabrantesques, Justin, dans toute l'innocence qui le caractérise au début du roman, tombe nez à nez avec sa nourrice pour qui il cultive une fascination sans bornes, dans une position compromettante, en plein festin et ce, à plusieurs niveaux. Un épisode qui sera, par ailleurs, l'occasion de faire la rencontre de sa grande aïeule, une vieillarde chiqueuse de bétel au verbe trempé, lisant en lui comme un livre ouvert malgré les trois générations qui les séparent. Une rencontre qui résonnera comme le commencement de son rite initiatique et participera activement à l'éveil de sa conscience. Parce que c'est bien cela que Galant de Nuit nous conte.



Le récit est ponctué de notes humoristiques et poétiques, généreusement enrobé de métaphores pertinentes et savoureuses. La progression est découpée en diapositives, à l'instar de la vie du garçonnet, sous forme d'instants figés, une narration très visuelle qui sert le plaisir de la lecture. le lecteur est transporté dans un univers surprenant au folklore fascinant, imbibé d'effluves de manguiers et de jasmin, aux moeurs et coutumes décomplexées assez éloignées de l'image pudique qu'il pouvait nourrir pour cette civilisation bien mystérieuse et inaccessible.



Les personnages sont finement ciselés, une galerie haute en couleurs en passant par les trois Parques, ses tantes attachantes et souvent ridicules faisant de la Petite Grenouille l'otage de leurs querelles et excentricités, ce dernier se plaisant à se saisir de toutes les occasions pour monnayer sa liberté ; Virgil O'Leary, pur produit de l'esclavagisme géorgien au charisme prégnant, qui va l'initier à sa nouvelle vie de « criminel » comme il se plait à se la représenter et en compagnie duquel il va se frotter aux mystères de la sexualité ; et tant d'autres.



Une lecture pleine de fraicheur et engagée qui m'a littéralement enchantée et pour laquelle je remercie chaleureusement les Editions Gope et l'équipe Babelio.


Lien : https://lesplumots.wixsite.c..
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Chroniques de l'Inquisition, Intégrale 1/2

Sur Lumière sur l'Abîme...



Lumière sur l'Abîme a été écrit au début des années 1980. Traduit en français par Jean-Paul MARTIN en 1984 (sous le titre Lumière sur le détroit et sous les prénom et nom d'auteur Somtow SUCHARITKUL). L'auteur a toutefois révisé son roman en 1986. C'est cette nouvelle écriture qui donne lieu à la présente édition, la traduction initiale ayant elle aussi été révisée par Gilles GOULLET.



Lumière sur l'Abîme est un space opera. Loin dans le futur, l'humanité s'est répandue à travers l'univers et préside à la destinée de plus d'un million de mondes. Le régulateur suprême c'est l'Inquisition. Il s'agit d'une caste de surhommes, dont les pouvoirs semblent illimités et la vie infinie. Elle veille tout particulièrement à réprimer les utopies qui peuvent naître ici ou là, la sanction étant systématiquement l’annihilation pure et simple des mondes qui ont donné naissance à de telles hérésies.



Sur Gallendys, le destin du jeune paysan Kelver bascule quand il rencontre la non moins jeune Touche Ténèbres qui vivait jusque-là dans la Muraille du Ciel. Cette Muraille du Ciel abrite la seule colonie connue de Delphinoïdes, créatures mystérieuses dont le cerveau, relié à un vaisseau spatial, est l'unique moyen de voyager à travers la galaxie. En liberté, elles émettent un chant de lumière qui provoque chez les humains des révélations mystiques qu'il est nécessaire de neutraliser si l'on veut leur faire remplir leur rôle. C'est pourquoi l'Inquisition a créé une race d'humains sourds et aveugles uniquement affectés à cette tâche de construction des vaisseaux.



Décision ancestrale de l'Inquisition, ces surdité et cécité ont été obtenues par manipulation génétique et sont devenues aujourd'hui naturelles. Mais il arrive que des régressions génétiques se produisent, et c'est justement ce qui est arrivé à Touche Ténèbres qui entend et voit parfaitement. C'est ce qui lui permet d'appréhender le chant des Delphinoïdes et de sortir de la Muraille du Ciel.



C'est ainsi que Kelver et Touche Ténèbres vont entamer une quête dans le but d'informer les autorités inquisitoriales de la réalité de ce que sont et vivent les Delphinoïdes. Décision naïve et dangereuse s'il en est, ils vont toutefois avoir la chance de tomber sur un Inquisiteur rebelle, Davaryush, qui va mener sa propre enquête en compagnie des enfants avant de prendre une décision qui, à terme, risque fort d'être fatale à l'Inquisition, et de changer radicalement la société humaine.



Avec Lumière sur l'Abîme on est donc en présence d'un roman ambitieux, original et dépaysant. Il est en outre doté de grandes qualités littéraires, la prose de S.P. SOMTOW étant très belle, souvent poétique et musicale. Rappelons ici que l'auteur est compositeur classique, ce qui explique sa capacité à transcrire par les mots des sensations purement musicales.



Mais la beauté trouve aussi ses limites dans la mesure où elle nuit beaucoup au rythme du roman. La quête initiatique des deux adoslescents est ainsi très vite prévisible et sans surprise. De même, la réflexion sur le pouvoir induite par l'univers mis en scène n'est qu'ébauchée. En d'autres termes, le récit est empreint de nombreuses longueurs, alors même qu'il n'est pas particulièrement long.



Entre beauté du texte et lenteur du récit, c'est finalement le second qui prime. C'est pourquoi le lecteur, sans forcément abandonner définitivement ces Chroniques de l'Inquisition, risque fort de se sentir incapable de lire d'une seule traite les quatre romans du cycle.
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