Citations de Saint Augustin (399)
« Quand on aime, ou bien l’on n’a point de peine , ou bien l’on aime jusqu’à aimer sa peine » ..
Les gens voyagent et s'émerveillent de la hauteur des montagnes, des grandes vagues de la mer, du cours des rivières, de la vastitude des océans, du mouvement des étoiles ; et ils passent à côté d'eux-même et des autres sans s'émerveiller.
L’âme ne meurt pas privée de passions. Elle meurt en s’éloignant de la source de vie, en s’abandonnant à l’air du temps et en s’y conformant.
Qu'est donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus.
Les morts sont invisibles. Ils ne sont pas absents.
Mais chacun de nos discours et chacune de nos actions publiques représentent un test très dangereux : notre amour-propre, qui nous fait aimer l’admiration des autres, nous pousse à collectionner et à mendier leurs suffrages.
Les malheureux qui ne parlent pas de toi sont des bavards muets.
Je commencerai donc, Seigneur, en vous déclarant d'abord que j'ignore d'où je suis venu en ce monde, en cette vie misérable, à laquelle je ne sais si je dois donner le nom d'une vie mortelle, ou plutôt d'une mort vivante. En même temps que j'y suis entré, j'y ai été reçu entre les bras de votre miséricorde, ainsi que je l'ai appris des deux personnes dont vous vous êtes servi pour me faire naître, n'ayant pu par moi-même en avoir aucun souvenir.
L'espérance qui verrait ce qu'elle espère ne serait pas espérance.
"Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme."
Que personne ne nous juge sur la nourriture ou sur la boisson. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange.
[…] Je ne crains pas l’impureté de la nourriture mais l’impureté du désir.
Malheur aux bonheurs du monde. Une fois, deux fois. On a peur de l’épreuve. La joie est pourrie.
Malheur aux épreuves du monde. Une fois, deux fois, trois fois. On désire le bonheur. Dures épreuves. Le seuil de tolérance est brisé.
La vie humaine sur la terre est une provocation. Jamais de répit.
Oui, insensé, c’est bien ce que j’étais alors. Je m’agitais, je soupirais, je pleurais, j’étais en proie au trouble, et il n’y avait pour moi ni repos, ni sagesse. Je portais une âme déchirée et sanglante qui ne souffrait plus de se laisser porter par moi, et je ne savais où la déposer. […]
C’est vers vous, Seigneur, qu’il fallait la hausser, c’est à vous qu’il fallait demander sa guérison ; je le savais, mais je n’en avais ni la volonté ni la force. Vous n’étiez pour ma pensée rien de consistant ni de réel. Ce n’était pas vous, mais un vain fantôme, et mon erreur était mon dieu. Si j’essayais d’y reposer mon âme, elle tombait dans le vide et de nouveau s’affaissait sur moi. Et je restais pour moi-même comme un lieu désolé où je ne pouvais me tenir et que je ne pouvais quitter.
Malheur à l'audacieux qui a pu espérer en s'éloignant de toi qu'il aurait quelque chose de mieux. Il s'est tourné et retourné, sur le dos, sur le côté, sur le ventre. Tout est dur. Tu es le seul repos. C'est toi. Tu es là. Tu nous délivres de nos misérables erreurs. Tu nous fixes sur ton chemin et tu nous consoles.
Les hommes ne se lassent pas d’admirer la cime des montagnes, l’ample mouvement des flots marins, le large cours des fleuves, l’océan qui les entoure, la course des astres ; mais ils oublient de s’examiner eux-mêmes.
Dès que la vérité est détruite, tout retombe dans l'incertitude.
Tout le monde veut la vie heureuse, personne au monde ne pourrait la refuser. Où l’a-t-on connue pour la vouloir ainsi ? Où l’a-t-on vue pour l’aimer ?
[...] Je cherche si la vie heureuse se trouve dans la mémoire. Sans la connaître, nous ne l’aimerions pas.
Les hommes se laissent impressionner par la hauteur des montagnes, les vagues géantes de la mer, le cours majestueux des fleuves, le contour des océans et la carrière des astres… et devant eux-mêmes, rien. Ils ne s’étonnent même pas que je puisse parler de toutes ces choses sans les voir !
Quelques pages de n’importe quel poète consultées au hasard […] et on tombe sur un vers en consonance merveilleuse avec telle ou telle de nos préoccupations. Il ne faut pas s’étonner alors […] si l’âme humaine par un quelconque instinct supérieur, inconsciente de ce qui se passe en elle, fait entendre par l’effet, non de l’art mais du hasard, une réponse en accord avec la situation ou les actions de qui l’interroge.
Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle,
je t'ai aimée bien tard !
Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors,
et c'est dehors que je te cherchais.
Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi.
Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas
si elles n'existaient en toi.
Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé,
tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu
ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ;
je t'ai goutée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché
et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi