Citations de Saint Augustin (399)
N'est-il pas vrai qu'en cet âge même, quoique si tendre, un enfant fait mal de demander avec tant d'ardeur et avec larmes des choses qui lui sont nuisibles ; de se dépiter, et de s'aigrir contre ceux qui ne lui sont point soumis, contre des personnes libres, et que leur âge avancé lui doit rendre vénérable, contre son père et sa mère, et contre tant d'autres qui sont incomparablement plus sages que lui ; et de s'efforcer même autant qu'il peut de les blesser en les frappant, parce qu'ils ne veulent pas faire tout ce qu'il désire d'eux, et qu'il ne lui obéissent pas aveuglément en des choses qui lui seraient pernicieuses ?
Mon enfance, eh ! oui, qui n'est plus, est en un passé qui n'est plus, mais que je me rappelle, mais que je la raconte, j'en vois, car celle-ci est encore dans ma mémoire, l'image présente.
Les hommes aiment tellement la vérité que, lorsqu'ils aiment quelque chose d'autre, ils veulent que ce soit la vérité ; et comme il leur répugne de se tromper, ils refusent de se faire montrer leur erreur.
Mais tout e que vous remplissez, le remplissez-vous de tout votre être? Ou, parce que'elles ne peuvent vous contenir tout entier, les choses ne contiennent-elles que quelque partie de vous; et est-ce la même partie de vous qu'elles contiennent toutes ensemble? Ou chacune d'elles contient-elle la sienne, les plus grandes une plus grande partie et les plus petite une plus petite? Est-ce donc qu'il y a en vous des parties plus grandes et des parties plus petites? Ou bien êtes vous tout entier partout, et n'est-il rien qui vous contienne tout entier?
"Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède
Vivre heureux consiste en une joie qui a sa source dans la vérité
Tu as appelé, clamé, brisé ma surdité ; Tu as brillé, resplendi, chassé mon aveuglement ; Tu as embaumé, j'ai humé et j'aspire à Toi ; j'ai goûté et j'ai faim et soif de Toi ; Tu m'as touché et je me suis embrasé pour ta paix…
Que je puisse aimer est déjà un don de toi.
La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure.
Cet espoir, c’est mon bonheur quand mon bonheur est sage. Pour le reste, dans cette vie, nous pleurons ce que nous ne devrions pas pleurer, et nous ne pleurons pas ce que nous devrions pleurer.
Folie qui ne sait pas aimer les hommes avec humanité.
Homme stupide qui souffre à l’excès d’être homme.
C’était moi.
Feu, soupirs, pleurs, agitation.
Jamais de repos ni de recul.
Je portais mon âme déchiquetée et sanglante qui ne souffrait plus que je la porte. […] L’horreur était partout.
Si nous avons souffert en lui, quand il a souffert, à présent où il siège à la droite de Dieu, tout ce que souffre son Église : tribulations de ce monde, épreuves et angoisses, qui nous purifient comme l'or dans le feu, il le souffre aussi.
Maintenant « mes années s’écoulent dans les « gémissements (Ps. XXX, II), » et vous, ô ma consolation, ô Seigneur, ô mon Père ! vous êtes éternel. Et moi je suis devenu la proie des temps, dont l’ordre m’est inconnu ; et ils m’ont partagé ; et les tourmentes de la vicissitude déchirent mes pensées, ces entrailles de mon âme, tant que le jour n’est pas venu où, purifié de mes souillures et fondu au feu de votre amour, je m’écoulerai tout en vous. (livre XI, chapitre 29)
Et pour vous le mal n’est pas ; il n’est pas non plus pour l’universalité de votre œuvre ; car il n’est rien en dehors pour y pouvoir pénétrer par violence et altérer l’ordre que vous avez imposé. Mais dans le détail seulement, le mal, c’est quelque. disconvenance, convenance plus loin et devenant bien, de substances bonnes en soi. Et tous ces êtres sans convenances entre eux, conviennent à l’ordre inférieur que nous appelons la terre, qui a son atmosphère convenable de nuages et de vents.
Et loin de moi de désirer que ces choses ne soient pas, bien qu’à les voir séparément je les puisse désirer meilleures ! Mais fussent-elles seules, je devrais encore vous en louer, car, du fond de la terre, « les dragons et les abîmes témoignent que vous êtes digue de louanges ; et le feu, la grêlé, la neige, la glace et la trombe orageuse qui obéissent à votre parole ; les montagnes et les collines, les arbres fruitiers et les cèdres, les bêtes et les troupeaux, les oiseaux et les reptiles, les rois de la terre et les peuples, les princes et les juges de la terre, les jeunes gens et les vierges, les vieillards et les enfants, glorifient votre nom.
Et à la pensée que vous êtes également loué au ciel, « que dans les hauteurs infinies, ô mon Dieu ! vos anges et vos puissances chantent vos louanges ; que le soleil, la lune, les étoiles et la lumière, les cieux des cieux, et les eaux qui planent sur les cieux, publient votre nom (Ps. CXLVIII, 1-12), » je ne souhaitais plus rien de meilleur : car embrassant l’ensemble, je trouvais bien les êtres supérieurs plus excellents que les inférieurs, mais l’ensemble, après mûr examen, plus excellent que les supérieurs isolés. (livre VII, chapitre 13)
"Celui donc qui se souvient de la vie bienheureuse que l'on nomme félicité, s'en souvient-il de la même sorte que celui qui a vu Carthage se ressouvient de Carthage? Non, puisque la félicité n'étant pas un corps, elle n'est pas sensible à nos yeux."
Mais je sais bien que nous prévenons souvent par notre pensée nos actions à venir, et que cette préméditation est présente, encore que l'action que nous préméditons ne le soit pas, parce qu'elle n'est pas encore advenue et qu'elle ne le sera que quant nous aurons entrepris, et commencerons de faire cette action que nous avions préméditée, parce qu'alors elle ne sera plus future mais présente.
... Or ce qui est déjà n'est point à venir, mais présent. Ainsi lorsqu'on dit que l'on voit les choses futures, ce ne saurait être elles-mêmes, puisqu'elles ne sont pas encore ; mais c'est peut-être leur cause ou leur signe que l'on voit lesquels sont déjà.
Pourquoi donc avais-je du plaisir à n'être pas seul ?
Livré au torrent qui m'entrainait loin de vous, je m'affranchis de tous vos commandements,sans échapper à votre verge.
Or qu'il y ait une bouche du cœur on peut le conclure de ce que le mot parler suppose une bouche, et que par conséquent on ne pourrait raisonnablement dire qui parle en son cœur, s'il n'y avait une bouche dans le cœur.
Le bonheur c'est de continuer à désirer ce que l'on possède.
St-Augustin