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Critiques de Santiago García (15)
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Les Ménines

Extrait de la critique de Daphné Bétard dans Beaux-Arts magazine Août 2015 qui me met l'eau à la bouche :



"Encore elles ! Décidément, les Ménines, exécutées il y a plus de trois siècles et demi par Velázquez, n'en finiront jamais de faire couler de l'encre. ...

Servi par un scénario très bien ficelé - saluons le travail de recherche effectué par l'auteur Santiago Garcia-, ce roman graphique parvient à tirer de la vie du maître un récit vivant qui se dévore de bout en bout. De son style très graphique, acéré et énergique, Javier Olivares restitue l'atmosphère oppressante de la cour d'Espagne où Philippe IV avait imposé des tenues noires aux hommes et interdit les décolletés aux dames pour satisfaire aux exigence de l’Inquisition. Dans des compositions bichromes tout en contrastes, ses personnages aux visages anguleux très stylisés évoluent dans une ambiance où la tension est palpable. L'une des grandes trouvailles de cet ouvrage réside dans la multiplication des points de vue portés sur le chef-d'oeuvre du Siècle d'or espagnol. De réjouissants intermèdes en couleur donnent ainsi la parole à tous ceux qui, fascinés par Les Ménines, se sont risqués à les affronter. Picasso d'abord qui, après les avoir découvertes, enfant, au Prado, se lance à 76 ans dans une série de 58 variations autour du tableau.Puis Salvador Dali qui se met à peindre frénétiquement en s'exclamant : "Quelle force que celle de Velasquez... Trois cents ans plus tard, il apparaît comme l'unique grand peintre de l'histoire." Et Gala de lui rétorquer : "Oui mais tu l'as beaucoup aidé." Impossible, enfin, de ne pas mentionner les travaux du philosophe Michel Foucault et sa théorie du tableau dans le tableau avant de conclure en beauté. Savoureuse, l'une des dernières images donne à voir Vélasquez à son chevalet, en proie au doute et, derrière lui, tous ceux, artistes et intellectuels, qui lui emboîteront le pas dans sa quête absolue de vérité -jusqu'aux auteurs de la BD, eux-mêmes visibles au tout dernier plan ! Très en vogue dans le monde de la bande dessinée, l'exercice de la biographie d'artiste trouve ici l'une de ses expressions les plus réussies."
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Le voisin

Javier est journaliste au Cosmos. Et un jour une créature venue de l'espace le "choisit" comme réceptacle de ses pouvoirs... C-à-d de pilules qui confèrent des super pouvoirs... Javier devient alors le Titan, redresseur de torts.



Javier/Titan échoue un jour chez son voisin, un gars paisible qui prépare un examen important pour entrer dans la haute administration espagnole. Evidemment, tout est perturbé. D'autant que Javier a des états d'âme et se révèle versatile et assez beauf par moments.



Réécriture du mythe de Clark Kent/Superman, le Voisin démarre par une idée sympa et développe quelques quiproquos intéressants. C'est moins glamour, assez terre-à-terre et cela lorgne du côté de la dépression, des coucheries et des beuveries à droite et à gauche... Javier devient une sorte de anti-héros, et le lecteur hésite entre croire Javier qui serait Titan, ou se dire qu'il est totalement barjo quand il combat les Légions invisibles... et que ses pilules sont destinées à soigner une schizophrénie manifeste.
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Les Ménines

Un roman graphique retraçant la vie et l'oeuvre du "peintre des peintres" (Manet) Diego Velasquez et son oeuvre la plus célèbre Les Ménines.

La bande dessinée navigue entre l'époque de Vélasquez, les époques antérieures qui évoquent ses influences (Antiquité, Raphael, Giorgione, Titien, Caravage) et surtout postérieures avec tous les peintres modernes qui se sont réclamés de lui (Manet, Picasso, Dali, Bacon).

Peintre du roi à seulement 23 ans, il peint aussi le petit peuple de Madrid, fréquente Rubens qui l'admire, se rend en Italie pour connaître les maitres, Revient auprès de Philippe IV, partage ses joies et deuils familiaux.

Le roman graphique se termine par un court examen des Ménines dont la structure si complexe a fait couler bien plus d'encre qu'il n'a fallu à Velasquez de peinture pour le réaliser.

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Les Ménines

" Quel est le secret des Ménines ? Un secret caché sous nos yeux "
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Les Ménines

La bande-dessinée « Les Ménines » paraît en parallèle de l’exposition « Velasquez » qui se tient au Grand Palais jusqu’au 23 août 2015.

C’est un excellent complément qui permet de bien comprendre l’itinéraire assez peu connu de Vélasquez sans tomber dans l’anecdotique. Le scénario de Santiago Garcia parvient à conjuguer rythme, vérité historique et sauts à travers le temps, tout en proposant une réflexion sur le rôle du peintre et la trace qu’il laisse.

Le « peintre des peintres » (dixit Manet quelques siècles plus tard), naît en 1599  et trace son sillon, conscient de son talent et indépendant des modèles traditionnels de l’époque. Il deviendra le grand maître espagnol de la peinture baroque, éclipsant tous ses concurrents. Aujourd’hui on compte à peine une centaine d’œuvres de sa main pour plus de 40 ans de carrière.

On y voit sa formation à Séville auprès de Pacheco, peintre local et futur beau-père. Sont vantés son sens du volume, proche de la sculpture et sa capacité à rendre le réel et les matières. Des bodegons (natures mortes) aux portraits, il parvient, tel Apelle*, à faire croire à ses contemporains qu’ils se trouvent dans la même pièce que les modèles de ses tableaux. Ces qualités lui valent les faveurs de la monarchie.

Grâce à l’entremise du puissant premier ministre, le comte-duc d’Olivares, compatriote sévillan, il endosse diverses charges protocolaires et parvient à réaliser son rêve, devenir chevalier de l’ordre de Saint-Jacques, la plus prestigieuse distinction en Espagne.

Se tisse donc dans la BD le lien qui l’unit peu à peu à Philippe IV, arrière petit-fils de Charles Quint, grand héritier de la dynastie des Habsbourg. Le médium permet cela : raconter, au fil des pages, une intimité. Elle n’est pas des moindres puisque le peintre, au service du roi durant 40 ans, devient son confident.

On peut voir chez le dessinateur Javier Olivares un sens de la synthèse et une volonté de traduire l’empreinte psychologique de chaque protagoniste, en écho à Vélasquez. 

En Effet, Diego Velasquez, comme certains maîtres italiens, Titien ou Tintoret, est à la recherche de la vérité dans les visages, obsession qui va traverser toute son œuvre. C’est particulièrement remarquable dans l’exposition du Grand Palais. Se rejoue sous nos yeux l’aventure du Siècle d’Or en compagnie des Habsbourg et des puissants de ce monde. Ils sont là parmi nous. Au-delà d’une exceptionnelle capacité d’observation, Vélasquez ne réalise ni esquisse ni dessin préparatoire. Il peint rapidement, directement sur la toile.

La BD raconte avec entrain la rencontre avec Rubens. Elle montre bien l’influence qui se joue malgré leur manière et personnalité très différentes. C’est Rubens qui a montré Titien à Velasquez dans les collections royales. C’est également lui qui le pousse  à aller en Italie.

Il visite Venise, Naples, Ferrare et surtout Rome et éclaire sa palette au contact des grands maîtres de la Renaissance italienne. Il s’intéresse également aux nouveautés baroques, des fresques de Lanfranco aux Carrache.

C’est d’ailleurs lors d’une exposition d’artistes contemporains que l’artiste rencontre Flaminia Triunfi, jeune peintre et probablement modèle de son tableau énigmatique, « La Vénus au miroir ». La BD relate l’aventure du peintre avec cette jeune femme, dont il eût un fils, et tente de percer le mystère - on n’a pas trace de correspondance ni de journal.

Le dessin de la bande-dessinée est au service de l’histoire et les effets de couleur permettent de passer d’une époque à une autre.

Ainsi Goya, Dali, Picasso entre autres, apparaissent dans de courtes scénettes qui évoquent leur relation au maitre, et plus particulièrement à son œuvre la plus célèbre, « Les Ménines ».

Ces interludes colorés ponctuent la biographie du peintre et permettent de bien mettre en perspective la portée historique et artistique du maître espagnol. Francis Bacon est le grand absent de la BD, bien qu’il n’ait pas interprété « Les Ménines » mais « Le pape Innocent X », autre célèbre tableau de Vélasquez.

Les jeux sur les noirs et les ocres font écho à l’austérité de la peinture espagnole. La scène où Vélasquez se rend au chevet du peintre ténébriste espagnol José de Ribera à Naples, est proche de la gravure expressionniste allemande de « Die Brücke ».

A 56 ans, Vélasquez peint son chef-d’œuvre, et revendique plus que jamais ce qui l’a rendu célèbre. Ce n’est pas une peinture d’histoire (genre le plus noble à l’époque) mais un portrait royal et collectif, « Les Ménines », du nom des servantes qui entourent l’infante Marguerite au centre du tableau.

Dans le dernier chapitre, Antonio Vallejo, le dramaturge espagnol imagine la réponse de Vélasquez à la question de l’authenticité d’une œuvre d’art : - Mais bien sûr que ce n’est pas authentique, Monsieur, c’est un miroir.

La clé du mystère des « Ménines » est peut-être là. La famille royale, ou ce qu’il en reste, nous fixe intensément.

Quand Vélasquez peint ce tableau, l’Espagne et la dynastie des Habsbourg sont en pleine décadence, et lui n’a plus que quelques années à vivre.  Il immortalise le Siècle d’Or espagnol, mais il s’immortalise également puisqu’il apparaît ostensiblement dans le tableau devant le roi.

La pleine page où Vélasquez siège, concentré devant l’assemblée de peintres (Goya, Picasso, Dali (…) et les auteurs de BD au dernier plan) est d’une grande puissance graphique et semble résoudre définitivement l’énigme. Ils nous regardent tous dans la même concentration, chaque peintre tentant de convoquer à nouveau cet instant d’éternité.AD



*Apelle, fameux peintre de l'Antiquité (IVe s. av. J.-C.), était réputé pour peindre "plus vrai que nature"
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Le voisin

Une déclinaison intéressante du thème forcément éculé du super-héros... Dans cette bande-dessinée on suit le quotidien presque pathétique de José Ramon, un étudiant cloitré chez lui pour préparer un concours. Mais ses belles résolutions seront mises à mal par son voisin, Javier. Véritable boulet celui-ci n'en est pas moins Titan, un être légendaire connu pour ses combats à répétition avec le gros méchant local, Le Taulier. Les mésaventures de cet homme du commun, dont la légende et les pouvoirs ne reposent que sur la prise de pilules, sauront captiver le lecteur, tant l'extraordinaire et l'infra ordinaire s'imbriquent dans cette histoire.
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Las Meninas

Une BD très intéressante pour découvrir le parcours de Velazquez comme peintre du roi, de ses débuts jusqu'à la réalisation de son oeuvre majeure "Les Ménines". De manière synthétique et ludique, les auteurs évoquent les influences, les idées qui ont mené le peintre jusqu'à ce tableau mais aussi comment "Les Ménines" a été et est toujours une source d'inspiration pour de nombreux artistes.

J'ai fini par apprécié le graphisme que je trouvais très sombre et angulaire au départ. Je trouve qu'il correspond bien à l'univers.

Le niveau d'espagnol est très accessible.
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Les Ménines

Qu'avons-nous là de beau ? de l'art, des artistes et des quêtes.

Quête de l'inspiration ? Quête de modèles ? Quête de la technique parfaite ? Quête du secret de l'Art et de sa maîtrise ? A travers la vie du Velasquez, ce sont toutes ces questions à la fois qui sont abordées et magnifiquement mises en image. L'histoire est habilement menée, nous racontant la quête de Velasquez, cherchant d'abord du côté de Rubens ou des maîtres italiens, bref des références de son époque, les secrets de la peinture puis devenant peu à peu à son tour une référence. Le récit de sa vie mêle en fait à la fois une succession de témoignages de la part de ceux qui l'ont côtoyé et un récit plus classique. Les différentes étapes de sa vie sont entrecoupées de courtes scènes mettant en avant des artistes ou des intellectuels qui ont vécu durant les siècles suivants et qui ont été, à leur tour, influencés, inspirés, agacés ou obsédés par le génie de Velasquez et par son tableau les Menines. Car oui, c'est le titre de la BD et c'est son début et sa fin, présent d'un bout à l'autre de l'histoire, à la fois chef d'oeuvre vers lequel tend toute la vie de Velasquez et modèle indépassable pour les artistes qui suivront. Et si, enfin, on ajoute à tout cela la mise en scène du rapport entre artistes et hommes de pouvoir, y compris à travers une explication par Velasquez lui-même de la manière dont il a pensé les Ménines, et bien on a forcément entre les mains une très bonne BD.
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Le voisin

La vie quotidienne d’un super héros. On ne s’attache pas ici à ses aventures héroïques mais aux tracas de la vie quotidienne (famille, petite amie, boulot, ...). Une tranche de vie ordinaire. Bien vu.
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Le voisin

Le voisin c'est à la fois José, celui qui essaye désespérément de passer un concours, qui ne fait pas de vague dans la vie, gentil et passe-partout. Et Javier, beau-gosse, talentueux, à fort potentiel, journaliste qui se rêve écrivain. Mais qui s'est retrouvé à devoir endosser le rôle de super-héros. A l'aide de pilule bleue, il se dope et utilise ses super-pouvoirs pour sauver la planète des éternels même vilains. Mais ce n'est pas vraiment la vie dont il avait voulu.

Le quotidien des super-héros, ou les super-héros dans le quotidien n'ont rien de super-héros. Ils frôleraient presque les super-zéros. Entre schizophrénie, asocial, sdf, drogué, l'envers du mythe est rude.

Roman graphique, l'histoire prend le temps d'explorer la descente aux enfers et la vie parallèle de ces deux voisins.

En bande-dessinée, cela tient la route. A voir ce que la série Netflix donnera.
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Les Ménines

Cet épais roman graphique, pour nous raconter l’histoire de ce tableau emblématique, suit l’enquête menée en 1658 par un Chevalier du Saint Ordre de Saint-Jacques pour savoir si Diego Velázquez peut être anobli comme il le souhaite et comme le veut le Roi d’Espagne, Philippe IV (sur le trône de 1621 à 1665).



Lui, unique peintre de la Cour, portraitiste sans complaisance de Sa Majesté et de sa famille, à qui furent confiés tant de charges et de pouvoirs, n’est en réalité qu’un « simple domestique » de ce Roi féru d’art et de culture, mais si faible sur le plan politique.

On remonte donc la vie de Velázquez au gré de trois parties (La Clé ; Le Miroir ; La Croix) et d’une chronologie chamboulée pour raconter la genèse de son chef-d’œuvre peint en 1656, devenue icône et symbole culturels, à l’influence certaine et insaisissable (CF en fin d’article).



Le passé, le futur se mêlent au présent pour nous dévoiler le cheminement de cet artiste mystérieux, sa conception de l’Art, ses rencontres, ses pérégrinations, ses inspirations (Le Caravage, Rubens, Le Titien, Tintoret…), ses contemporains et successeurs (Cano, Murillo, Juan de Paruja, Raphaël…) et jusqu’à son rayonnement actuel.



Artistes, écrivains, philosophes se disputent son héritage, dont beaucoup occupent une place dans cet album, directement nommés ou subtilement amenés : Foucault, Picasso, Baltasar Gracian, Dali, Antonio Buero Vallejo…

Pour saisir les allées et venues temporelles, le dessin vif, cubiste et tout en angles au trait noir et épais se pare de quelques aplats monochromes : gris, gris/bleu ou kaki/ocre, ou bien de plusieurs couleurs.



Le style BD en case laisse aussi la place à des pages de journaux, des gros plans. J’aime beaucoup cette narration entrecoupée, qui donne rythme et vivacité au récit.

Seuls trois tableaux de Velázquez sont représentés (intégralement ou non) dans l’album, les autres sont seulement suggérés et je suis bien contente d’avoir vu l’exposition rétrospective que le Grand Palais (Paris) lui a consacré en 2015 et ainsi d'avoir pu les identifier.



Cette BD m’a littéralement happée et je ne peux que vous encourager à la découvrir!
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Les Ménines

Passionnante biographie qui nous plonge dans l'art du grand Vélasquez
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Le voisin

((SC971) Je n'ai pas accroché à cette histoire d'anti-héros. Avis réservé pour la sélection de ce titre pour la sélection 2021.

(MAB971) Non pour la sélection.
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Le voisin

A la fois touchant, bourré d'humour, parfois grave, parfois simplement savoureux, comme un bon film d'Almodovar dans ses comédies humaines attendrissantes et extrêmement vivantes !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le voisin

Aux antipodes du style des comics habituels où ça virevolte, ça tourne et ça castagne, et beaucoup plus proche de l'indé, Pepo Perez reste très classique, ancrant vraiment le récit dans une chronique du quotidien. Son découpage, assez rigide, reste répétitif, évoquant la réalité commune.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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