Citations de Sarah Barukh (159)
Quand la houle était trop forte et qu’il fallait rentrer dans la cabine, Alice se plongeait dans ses romans.
« Les âmes grandes sont toujours disposées à faire une vertu d’un malheur.»
Cette phrase trouvée dans un roman de Balzac avait résonné en elle. Elle l’avait notée au dos de sa main pour la relire plusieurs fois par jour.
Les gens aiment avec ce qu'ils sont.
"Les âmes fortes sont toujours disposées à faire une vertu d'un malheur."
[Balzac]
Certains savent s'y prendre. Ils se faufilent entre les peines, dansent sous la pluie. Moi, j'ai toujours eu l'impression d' être en dehors du monde.
" Bouge de là " raisonna dans l'habitacle.
Tout a commencé là-bas dans la ville qu'on appelle Maison -Alfort
Quand je vois une fatma chelou qui fait vibrer son corps
Elle me dit " Mc Solaar, viens-là qu'j'te donne du réconfort".
J'ai dit " Non merci c'est très gentil mais je ne mange pas de porc",
Elle m'a fait " Bouge de là".
- Le problème, ça n'a jamais été la religion, Anaïs. Le problème, c'est les connards.
Il expliqua qu'il pratiquait le karaté à un haut niveau.
Il apprit à Laurent qu'en japonais kara signifie "vide".
- Il faut le comprendre dans le sens bouddhique de vacuité. Et "té", c'est la main. L'art du karaté, c'est littéralement une technique où le corps joue de la vacuité.
Laurent regardait Lecat, médusé. Il ne s'était jamais intéressé aux sports ni aux arts martiaux. Lecat en parlait avec une telle profondeur que Laurent comprenait que derrière l'effort physique se cachait une véritable spiritualité. C'était cette spiritualité qui habitait le médecin et lui conférait une telle aura.
S’il vous plaît, mon Dieu, faites que tout aille bien. Faites que ma maman m’aime. Faites que Monsieur Marcel retrouve ses filles et sa femme. Faites que mon père revienne, qu’il ne soit plus inconnu. S’il vous plaît mon Dieu, faites que l’on soit heureux et qu’on oublie la guerre. S’il vous plaît, mon Dieu, faites qu’on ait enfin une vie normale, que les choses arrêtent de changer tout le temps.
Tout le monde te dit que pour savoir où on va, faut savoir d'où on vient, et que tout ça, ça dit qui on est. Foutaise. La seule chose qui est vraie, c'est le moment présent, ce que tu vis, ici et maintenant. Le type qui sait où il va, il se la raconte!
Elle étalait tous ses sous sur le lit, puis c'était le moment qu'elle préférait : elle les comptait, pièce par pièce, en faisant des petits tas de cinq. Vingt-cinq. vingt-six. Vingt-sept. Plus que huit francs et huit kilos de pommes de terre, et elle aurait sa flûte. (...)
Elle s'imaginait déjà emportée par la mélodie. Elle fermerait les yeux et se laisserait transporter. Elle serait partout à la fois. Sa douce musique lui ferait survoler le monde et le temps. Il n'y aurait plus jamais aucun silence, puisqu'elle l'habiterait de ses notes. Huit sous, et elle remplacerait le vide par la beauté. Huit sous, et il n'y aurait plus de noir chez elle. Elle avait hâte.
De toute façon, où qu'on aille, les hommes sont toujours aussi violents, stupides et égocentriques. Ils ne se contentent pas d'avoir raison. Ils veulent imposées autres le fruit de leurs certitudes. Ils tuent père et mère par orgueil, par fierté nationale, et se font piéger par des frontières qu'ils ont eux-mêmes inventées... Et comme l'homme a besoin de frontières, de limites, les guerres ne cesseront jamais. C'est insoluble...
P 401 : Je ne sais comment vivre en sortant de là… Tout est trop absurde. Je crois que je vivrai toujours avec le camp. Que je fasse le choix d’y penser, d’en parler, ou le contraire, tout se situe par rapport à lui.
Elle s'en voulait d'être pauvre. Etre pauvre, c'était toujours un problème et ça faisait de la peine à soi et aux autres.
Elle voulait juste marcher tout droit.
Quand il l'entendait tourner les pages d'un livre, il soupirait :
- La lecture, c'est les problèmes des autres en pleine figure. Comme si on n'en avait pas assez.
Si tu veux comprendre l'histoire, pose toi trois questions : qui déteste qui? Qui couche avec qui? Où est l'argent?
P275
-Si tu veux comprendre l'histoire, poses toi trois questions : qui déteste qui ? Qui couche avec qui ? Où est l'argent ?
C'était vrai.
- Bonne nuit, Vadim.
- Bonne nuit.
Bonne nuit, ce n'était pas grand chose. Mais ça voulait dire qu'elle n'était plus seule.
- Si tu veux, on recommencera demain. Tu pourrais aussi me lire des livres dignes de ce nom... La vraie littérature, t'y connais pas grand-chose encore!
- J'ai lu une bonne partie de La Comédie humaine.
- C'est bien ce que je dis. On va commencer par un peu de Steinbeck et d'Hemingway. L'important, c'est de comprendre le monde dans lequel tu vis aujourd'hui.
(...)
Plus tard, dans la chambre, quand Alice éteignit la lumière, juste après avoir écrit sa lettre du jour, Vadim lui dit :
- Demain, on fait comme on a dit. Tu prendras Des souris et des hommes, sur la deuxième étagère à côté de la fenêtre.
P48
Tout ce qu'elle voulait, c'était marcher tout droit, que les choses cessent d'être compliquées.