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Citations de Sarah Cohen-Scali (484)


La seule certitude que j'ai, c'est que je suis un garçon. Oui, aucun doute sur ce plan-là au moins ; pour preuve : cette petite bosse au bas de mon ventre. C'est mon sexe. Mâle. Je suis bien content de ne pas être une fille ! Parce que les filles, quand elles deviennent femmes, elles sont soumises à la loi des trois K : Kinder, Küche, Kirche (*). Alors que moi, je préfère le K de Krupp : chars, canons, fusils, guerre...




(*) Enfants, cuisine, église.
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Le Troisième Reich devait nous sortir des ténèbres. On dirait bien qu’au contraire, il nous y a plongés. (page 375)
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"Les choses ne se passent jamais comme prévu dans la vie, et c'est horripilant, car l'effet de surprise vous fait perdre tous vos moyens."
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Les putes, elles, s’accouplent avec les officiers les plus gradés, et les Polonaises avec les simples soldats. Les putes, elles crient « oui, oui ! ». Et les Polonaises, « non, non ! ». Elles sont violées. (page 172)
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Nos futurs parents adoptifs, des couples formés par des officiers SS et leurs épouses, ont des exigences bien précises : certains veulent un nouveau-né fraîchement débarqué, d'autres un bébé de trois à six mois, qu'il n'est plus nécessaire de nourrir au sein, ceux-ci veulent un garçon, ceux-là une fille. (Heureusement que nous sommes tous grands et blonds aux yeux bleus, cela réduit un peu le champ des critères de choix.) Les secrétaires, avant de répondre aux diverses demandes, doivent prendre en compte les grades des pères postulants. Plus le grade est haut, plus beau sera le bébé attribué. Par exemple, un Oberscharführer, simple sergent-chef, ne peut pas prétendre à un bébé aussi parfait qu'un Obersturmbannführer, lieutenant colonel, lequel sera moins bien servi qu'un Obergruppenführer, un général de corps d'armée. Quant à la demande d'un soldat 1ère classe, Sturmmann, elle n'est même pas étudiée, sa requête va soit à la poubelle, soit sur la pile des dossiers en attente. Lorsqu'il y aura un excédent de bébés, ce qui n'est pas le cas pour l'instant, on pourra peut-être lui répondre. La tâche des secrétaires est donc délicate : interdiction formelle de se mélanger les pinceaux dans les grades, sans quoi il faudra assurer un service de retour ou d'échange qui risque d'être fort difficile à gérer. Pour traiter chaque demande, elles doivent étudier les fiches raciologiques des bébés, faire des estimations de compatibilité, elles tracent des courbes, des graphiques, se réfèrent à des statistiques savantes. C'est beaucoup de travail, je veux bien le croire.
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Je me pose aussi des questions plus douloureuses : la vue de cette photo aurait dû raviver des souvenirs, non ? Me rappeler les moments partagés avec ma mère ? Faire surgir une image : moi sur ses genoux, avec elle, lui tenant la main dans la rue, la maison, notre maison, la tonalité de sa voix ? Mais rien. Toujours rien. J'ai parfois envie de me prendre la tête à deux mains et de la secouer comme une vulgaire boîte. Si les souvenirs les plus précieux sont au fond, ils reviendront sur le dessus...
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À l’image de l’Allemagne, Berlin sera découpé en quatre. Des bruits courent comme quoi les quartiers sud seraient pour les Américains, les quartiers ouest pour les Anglais.
Je ne comprends rien à cette histoire de partage. Comment va-t-il se faire ? Que deviendront les habitants qui se situent aux zones frontalières ? On va les découper en morceaux ? La tête au nord, les jambes au sud ? (page 449)
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Bientôt, quand la guerre aura commencé, des Françaises, des Belges, des Hollandaises rejoindront nos Frauen allemandes. Elles afflueront de partout ! Toutes seront fécondées par des SS !
Une semence aryenne. Un réceptacle diversifié mais trié sur le volet et, au final, un produit unique.
Nous.
L’armée des enfants blonds aux yeux bleus.
L’armée du futur. (pages 58-59)
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Il faut profiter des hommes tant qu’ils sont vivants. Beaucoup vont mourir au champ d’honneur. Les naissances diminueront. Or l’Allemagne ne doit pas être un peuple de vieillards. Il faut y veiller ! À l’avance ! D’où notre programmation. (page 16)
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Avant l'arrivée des Russes, on tremblait. On se les figurait comme des monstres. Or, ce sont juste des hommes. (Peut-être après tout que "homme" et "monstre", c'est la même chose ?)
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Elle boit directement au goulot le reste de la vodka, jusqu'à la dernière goutte, tandis que ses yeux s'emplissent de larmes. J'ai soudain cette pensée idiote que ses larmes sont alcoolisées, comme s'il y avait, entre sa bouche et ses yeux, un système de vases communicants.
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- Hé ! Tête de Mort ! Tu sais ce que c'est, une librairie ?... Tu sais à quoi ça sert, les livres ? Ca sert à être lus, pas à être brûlés comme le font tes potes en hurlant comme des sauvages.
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J’ai tenu bon aussi quand j’ai vu le reste du ghetto. Tous ces gens qui étaient si maigres parce qu’ils crevaient de faim, sales, vêtus de haillons, rongés par les maladies, à cause du manque d’hygiène et de nourriture. Ils étaient en train de mourir à petit feu, tués par les salopards de Boches qui les avaient enfermés dans ce quartier pourri ! (page 267)
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Je suis l’enfant-échantillon-type-de-la-race-aryenne ! Le spécimen le plus parfait, conçu selon les vœux du Reichsführer Himmler ! Le protégé du docteur Ebner ! La mascotte du Lebensborn ! Sieg Heil !!! (page 166)
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Lorsque nous avons franchi la frontière avec la Pologne, ce ne fut guère plus qu’un vaste champ de ruines. Maisons bombardées, effondrées, fumées d’incendies, blessés et cadavres dans les champs ou sur les routes, convois qui se traînaient, encadrés par nos soldats. De temps en temps, même si nous les dépassions à toute vitesse, j’apercevais un visage, hâve, exsangue, déformé par la peur.
Les Polonais. Prisonniers. (page 136)
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Je vois Bruhns qui entre dans la salle de douche où il a ordonné à une détenue de me laver dans un bac, moi "le petit chien de Polak puant". Il la congédie d'un geste. S'approche de moi. Passe sa main dans mes cheveux. Sourit. "Tes cheveux ont la couleur de la neige. Schnee." Il coince mon menton entre ses doigts et me force à redresser la tête. Il plonge ses yeux dans les miens et dit : "Himmelblau". Un homme entre. Il porte une blouse blanche. Un médecin. Au camp, les médecins ne guérissent pas, ils tuent... Il s'approche de moi, puis ouvre une sacoche et en sort des instruments de mesure. Il mesure mon crâne. l'épaisseur de mes lèvres. La longueur de mon nez. La distance entre mes tempes. La longueur de mes doigts, de mes orteils. La distance entre mon cou et mon nombril. Il mesure mon pénis. Il mesure, mesure, mesure. Je compte pour conjurer ma peur. Soixante-douze mesures ! Puis il dit à Bruhns : "Il est racialement valable. Nous pouvons l'intégrer au Lebensborn."
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Maintenant, si. Normal. J’ai grandi. J’ai neuf ans et demi.
Et je crois bien qu’en temps de guerre, pour un enfant, les années comptent double. (page 469)
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'Mort miséricordieuse': Cela signifie que les bebes, une fois arrives au pavillon 15, sont tués. 'La mort misericordieuse' n'est pas exactement synonyme de 'désinfection' ou 'reinstallation', c'est différent, plus subtil, c'est 'donner la mort suite a une maladie declaree'. Parce que voila, les medecins des Heime se sont rendus compte que, meme si nous autres, enfants de pure race aryenne, avons ete programmés avec le plus grand soin, la plus grande rigueur, meme si nous sommes le fruit d'un accouplement irreprochable, une fois nes, nous ne sommes pas a l'abri d'une maladie qui se declare avec la croissance. Triste constat. Enorme déception. Klaus, par exemple, était affligé d'un bec-de-lievre, Edith etait atteinte de surdité, et Markus souffrait d'asthme. D'autres defauts encore avaient ete decouverts chez tel ou tel bebe, ailleurs qu'a Steinhoring. Ces tares etaient inadmissibles pour la nouvelle generation des seigneurs et maitres que nous etions censes representer.
Pourquoi? s'interrogeaient les medecins. Quelle pouvait-etre la cause, l'origine precise de ces maladies de croissance? Comment vaincre les anomalies congenitales? Pour remedier au probleme, il fallait chercher. Faire des experiences. Des tests.
Sur les bebes malades amenés au pavillon 15.
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Mon rival était brun-noir, noir corbeau. Et velu avec ça, un vrai petit singe ! Et mat de peau pour couronner le tout !... Ebner a tout de même laissé éclater sa colère. [...] il a réclamé l'ensemble des fiches relatives à l'union qui a engendré ce produit défectueux. Il y avait bien une faille quelque part ! Soit du côté de la mère, soit du côté du père. L'un des deux avait sûrement falsifié son certificat d'aryanité.
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Le troisième Reich devait nous sortir des ténèbres. On dirait bien qu'au contraire il nous y a plongés.
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