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Critiques de Sarah Jollien-Fardel (244)
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Sa préférée

Après "La Nuit des pères" de Gaëlle Josse, je me suis lancée dans la lecture de "Sa préférée" de Sarah Jollien-Fardel qui a reçu le Prix du Roman Fnac. Encore une histoire de paternité toxique, de violences, de relation père-fille destructrice.



Franchement, je suis mitigée. Le thème est fort, prend aux tripes mais je crois que j'ai fait une overdose de tristesse, et pour ce roman en particulier d'horreur, en lisant ces deux romans presque à la suite.



Car il n'y a aucune lumière dans ce roman. Tout est triste, brisé. C'est l'histoire d'une enfant martyr, d'une famille qui n'a rien d'un refuge, d'une adulte qui n'arrive pas à panser ses blessures. Et on ne peut pas lui reprocher parce qu'elles sont terribles ses blessures. Ce roman m'a miné le moral et malgré ses 208 pages la lecture m'a paru longue. D'ailleurs, les descriptions du Valais et de la Suisse en général tombées un peu comme un cheveu dans la soupe pour ma part. Même si ça m'a donné envie de découvrir certains endroits.



Le style de Sarah Jollien-Fardel est fluide mais un peu répétitif. Par contre, elle a très bien su décrire les comportements humains, les complexités chez chacun de ses personnages, les travers qui permettent les violences intrafamiliales, la colère et la tristesse qui rongent. C'est ce que je retiendrai.
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Sa préférée

Je referme ce livre et alors que les derniers mots résonnent encore en moi, j’ai l’intime conviction, le sentiment rare mais évident d’avoir lu un grand roman, un de ceux qui qui marquent, que l’on n’oublie pas.

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« Si nous n’avions pas eu ce père là, aurions-nous été heureuses, est-ce que j’aurais voulu fuir? ». Ce sont les mots de Jeanne, devenue adulte en pensant à son enfance. Une enfance dans un village du Valais, où avec sa mère et sa sœur elle vit dans dans la terreur permanente du père, un être cruel, violent, pervers. Une enfance dévastée, broyée par cette violence domestique abominable mais ordinaire. Une enfance trahie par la lâcheté des adultes, famille, voisins, médecins ou enseignants qui ne veulent pas voir, où ne disent rien. A l’adolescence, elle n’a d’autre choix que la fuite, pour laisser derrière elle les coups, les insultes et la peur et cette vallée honnie, symbole de tant de souffrances. Une fuite teintée de rancoeur et de culpabilité, mais une fuite salvatrice dont elle sera la seule rescapée. En découvrant Genève puis Paris elle mettra de la distance avec son histoire, en choisissant d’aimer des femmes elle ira « là où il ne lui sera fait aucun mal », mais peut-on réellement échapper à son passé? Peut-on vivre une vie normale quand on a connu l’enfer? Et peut-on pardonner? Autant de questions soulevées par ce roman magistral.

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Ce roman est bouleversant, déchirant mais il est surtout il est d’une justesse incroyable. Il n’y a pas un mot de trop, pas une scène superflue. C’est ciselé, parfaitement aligné, fluide et maîtrisé. La première page en est l’illustration, elle est exemplaire et tout simplement parfaite.

Ce roman c’est le récit glaçant d’une enfance meurtrie et le chemin douloureux pour tenter d’en guérir. C’est les blessures à l’âme impossible à soigner. C’est la culpabilité qui ronge, qui brûle, acide et infinie. C’est la douleur d’aimer, la peur de s’attacher. C’est la colère, le désespoir, les rêves engloutis. C’est enfin, l’impossible quête de l’apaisement, et le retour aux racines, celles qui nous lient aux autres et nous empêchent de tomber.

Un roman dont on va beaucoup entendre parler et qu’il faut lire, absolument

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Sa préférée

« Je vivais sur mes gardes, je n’étais jamais tranquille, j’avais la trouille collée au corps en permanence ».



Dans ce petit village du Valais, dans cette maison délabrée, dans l’angoisse de la colère de son père, c’est ici que vit Jeanne, la narratrice, avec sa mère et sa sœur aînée.



Son père, dans ses accès de violence, pour un regard qu’il ne comprend pas, une parole qu’il juge aggressive, se transforme en monstre et est d’une brutalité et cruauté inhumaine. Il bat ses filles, surtout la soeur de Jeanne, « sa préférée », et son épouse.



Dans ce village, tout se sait mais personne ne dit rien.



Pour survivre s’arracher à ce monde, Jeanne va s’enfuir à Lausanne et tenter se se reconstruire.

Mais le passé n’est jamais trop loin, et comme emprisonnée dans une toile d’araignée, la rage en elle la consume, par moment.



« Sa Préférée » est un roman dont on ne sort pas indemne. Comment vivre avec ce poids? Peut-on se reconstruire d’une vie cabossée ?



L’autrice, avec puissance, nous raconte l’une de ses vies et la fureur de vivre de Jeanne, malgré tout. Mais n’est-il pas trop tard ? Ce portrait du père n’est pas sans rappeler celui de la vraie vie d’Adeline Dieudonné. C’est un premier roman percutant, bouleversant et profondément triste qui vous nouera l’estomac…



Une plume talentueuse à suivre !
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Sa préférée

Il y a des livres qui vous brûlent les mains, qui envoient valdinguer vos plans, qui ne vous laissent pas dormir avant d’en avoir tourné la dernière page. Sa Préférée est de ceux-là. A peine rentrée de la librairie , je n’ai pas eu de paix avant de pouvoir m’installer et le lire d’une traite.

Jeanne est une petite fille terrorisée par un père violent, aviné, qui ne s’en prend qu’à sa mère et sa grande sœur. Les coups pleuvent, elle les esquive jusqu’au jour où sa fierté provoque le géant. Le médecin de famille, celui qu’elle voyait comme un modèle moral et social, détourne les yeux de la maltraitance évidente. Elle lui en voudra toute sa vie, se détournera pour longtemps de ces hommes à qui on ne peut faire confiance…

Jeanne est une jeune femme en colère, contre tout, ses professeurs, sa compagne trop mondaine, seul le lac Léman accueille son énergie négative, l’absout des péchés qui ne sont pas les siens.

Jeanne s’ouvre à l’amour, celui de Marine, qui l’aide à panser ses blessures. Jeanne fuit le seul homme qui lui voudrait du bien. Peut-on guérir d’une telle famille ? Jeanne en doute.

Il y a une urgence et une maturité dans ce texte, une simplicité poétique dans les phrases, qui m’ont emportée. Un texte très marquant !
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Sa préférée

sans mauvais jeu de mot c'est loin d'être mon roman préféré :)

j'ai lu beaucoup de bonnes critiques mais je n'ai pas pu accroché à cette description de violence conjugale et violence d'un père envers ses filles, j'ai l'impression qu'on cherchait à décrire les pires horreurs pour toucher/choquer le lecteur mais a force de décrire la violence va a eu l'effet inverse sur moi .... je n'ai pas non plus accroché au personnage de Jeanne...
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Sa préférée

Lecture de 200 pages sans la moindre concession, affûtée, tranchante. Sentiments bruts décortiqués, et en même temps, tant de beauté exprimée, ce Valais rude, impitoyable, ce Léman salvateur, ce Paris enivrant. La violence familiale, les secrets, les non-dits, les tentatives de rédemption, la mort, l'espoir si vain.

Un premier roman époustouflant, qui augure d'une carrière prometteuse.
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Sa préférée

Ne dans un village du Valais, Jeanne grandit à l'ombre d'un père hyper violent. Par quels moyens pourrat'elle s'émanciper et la résilience sera t'elle possible ?



Un très joli livre court, sensible. Le long chemin vers le pardon et l'acceptation y est bien amené,sans faire dans le pathos
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Sa préférée

Trois femmes, un homme.

Une mère, ses deux filles, un père.

Abusif, violent, protégé par le silence des proches, des voisins.

Seule Jeanne, la fille cadette, arrivera à fuir ce lieu qui n’a de foyer que le nom. L’internat d’abord, les études dans une ville éloignée, une fois partie, elle ne reviendra plus mais restera pourtant liée à ce passé traumatique.

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Sa préférée, c’est l’histoire d’une victime de violences qui en portera la marque toute sa vie. Peu importe le nombre de kilomètres mis entre elle et son père, Jeanne n’oubliera jamais et la moindre de ses actions, le plus infime choix, seront dictés par les expériences de son enfance.

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J’ai été très touchée par ce roman, en empathie totale avec Jeanne ; l’écriture est puissante, porteuse d’émotions. Lola Naymark arrive à trouver le ton juste, à ne pas verser dans le mélo, ce qui était précisément l’écueil à éviter avec ce type de texte.

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Une belle écoute, dans le cadre du Prix Audiolib 2023.
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Sa préférée

Un livre percutant, qui se lit d'une traite. Une réalité qu'on croit réservée aux autres. La violence familiale et conjugale, ses répercutions sur les enfants, le mal être infini qui en découle. La détresse humaine que rien ne vient sauver, même pas l'amour bienveillant. Des blessures qui ne peuvent pas cicatriser. Une violence de tous les temps et un silence ravageur sans cesse présent, même aujourd'hui, même une fois ce livre fermé...

Reste le rêve qui permettait à une femme de continuer à vivre.
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Sa préférée

Jeanne grandit sous les coups et les humiliations de son père, dans un village où chacun préfère se taire. En grandissant, face à la violence de l’un et au mutisme des autres, Jeanne va fuir son village natal pour tenter de se reconstruire.

Sarah Jollien-Fardel signe ici un très beau roman, qui nous emporte dès les premières lignes avec des personnages aussi attachants que bouleversants. Un premier roman réussi qui sera suivi par d’autres je l’espère.
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Sa préférée

[PRIX AUDIOLIB 2023] Voilà un roman extrêmement perturbant, qui restera, j'en suis sûre, dans ma tête. Il y a beaucoup de trigger warning liés à la violence familiale, et à la douleur psychologique, alors si vous êtes sensibles à cela, il vaut mieux passer votre tour.



Jeanne a été détruite par son père, ou alors elle n'a jamais pu se construire, je ne sais pas. Nous découvrons son quotidien d'adulte, à 30 ans, après avoir grandi près d'un père tyrannique qui faisait du mal à sa mère, à sa soeur et à elle-même. Elle nous raconte comment elle voulait absolument quitter son petit village perdu en Suisse, comment elle voulait sortir de cette peur constante qui la tenaillait... Après son départ, Jeanne essaye de se reconstruire, mais les obstacles ne cessent de se mettre en travers de son chemin, et surtout, ces cicatrices ont laissé des traces.



Nous allons parler du deuil, de la reconstruction mais aussi de l'impact d'un traumatisme sur toute une vie. Tout au long de ma lecture, la narratrice du livre audio m'a tenu pendue à ses lèvres, j'entendais Jeanne me parlait, et j'étais outrée, choquée, perturbée par ce qu'elle vit et ce qu'elle a vécue. Si je peux vous conseiller de découvrir ce roman en audio, je le fais maintenant car l'actrice a parfaitement rendu hommage à ce texte.



L'intensité de ce roman est folle car dès la première phrase, on rentre dans la souffrance de notre personnage et on se demande si on en sortira...
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Sa préférée

Je viens vous parler en ce mercredi de mon tout premier audiolib #sa préférée de @sarahjollienfardel et je remercie #netgalleyfrance de me l’avoir permis.

Je dois dire que j’ai vraiment adoré cette modalité de lecture qui m’a tenu occupée pendant mes 3 heures de voiture quotidiennes.

Ce livre est poignant, violant, choquant et il laisse un signe indélébile, car l’auteure raconte sans aucun filtre la cruauté de la violence conjugale et familiale qui laisse sur les victimes des séquelles définitives et bien souvent même irréversibles. Elle dénonce aussi la culpabilité de ceux qui savent, mais qui préfèrent se taire.

J’ai été touchée aussi par le fait que les conséquences durent pour toujours, effaçant même les occasions de bonheur qui se présentent sur le chemin.

Je reste, en revanche, déçue par la fin .
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Sa préférée

Quelle immense violence nous fait vivre Sarah Jollien-Fardel dans « Sa préférée ». C’est Jeanne qui raconte l’histoire de sa vie, même si ce n’est pas elle « Sa préférée ».

200 pages lues en une journée, presque en apnée, et les yeux souvent noyés de larmes retenues. Comment peut-on arriver à la résilience après avoir vécu une enfance aussi saccagée ?

Comment peut-on pardonner à un père qui a fait de la vie de sa famille un enfer quotidien où chacun retient sa respiration dès qu’il est présent, car personne ne peut deviner à quel moment, ni pourquoi, ni qui sera la cible de sa violence irrationnelle ce jour-là. Malgré quelques éclaircies et rencontres heureuses pour Jeanne, on sent que la blessure ne cicatrisera jamais.

L’écriture de Sarah Jollien-Fardel est sans faille et nous aimante à chaque phrase. Je ne suis pas près d’oublier « Sa préférée ».

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Sa préférée

Un roman percutant et dur, un cri contre les maltraitances, la colère et la culpabilité. Beaucoup de pudeur émane de ces lignes, beaucoup de justesse aussi et aucune place pour le pathos. Je l’ai lu en une soirée et je n’arrivais pas à m’endormir par la suite car il reste un gout amer en bouche, le gout de l’injustice et de l’impuissance…

Jeanne a souffert des violences d’un père, envers elle mais aussi et surtout envers sa mère et sa sœur car elle arrive à fuir ce milieu mais n’arrivera jamais à fuir ses démons. Partout où elle ira, ses souvenirs la rattraperont, Il la rattrapera. Partout où elle ira elle se sentira coupable, coupable de ne pas avoir sauver celles qui auraient pu l’être, coupable de ne pas savoir aimer, d’avoir peur de tout et tout le temps, de lui ressembler …

Et nous, nous sommes témoins de ses souffrances, et des menus espoirs vers lesquels elle tentera de s’accrocher par le biais de Marine puis Paul, le seul homme qu’elle aimera mais qui ne la sauvera pas.

Certaines scènes sont dure et nous mettent à terre, on a du mal à se relever, tout comme ces femmes dont le destin s’étiole devant nos yeux. Sarah Jollien-Fardel met également en exergue la difficulté de se construire lorsqu’il n’y a aucunes fondations solides, fiables et saines. Elle pose aussi la question du pardon, mais qui pardonnerait à un monstre ? Personnellement je ne pense pas que j’en serais capable …

Ce premier roman est une claque monumentale et je le conseille vraiment mais attention au sujet qui y est traiter et qui peut être très violent.

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Sa préférée



L'auteur, journaliste suisse, présente son premier roman si percutant !



Jeanne, la narratrice, vit dans un petit village valaisien isolé au sein d'une famille dont le père, routier alcoolique et violent malmène continuellement sa femme et ses deux filles .

Tous les voisins sont au courant de la situation mais personne ne réagit, y compris le médecin de famille qui constate les traces de coups sur Jeanne qui lui avoue la maltraitance de son père.

Aidée par une mère aimante, Jeanne réussit à s’extraire de cet enfer en partant poursuivre des études à Lausanne , ou la présence du lac Léman l'apaisera .

Malheureusement de nouveaux drames familiaux la fragiliseront et malgré tout l'amour de sa compagne, elle ne cessera de plonger dans le désespoir, la honte et la violence en héritage.



C'est un roman poignant qui vous saisit et ne vous laisse pas de répit.

Certes, le thème de la violence familiale n'est pas original mais la puissance de l'écriture qui décrit le récit intime de Jeanne nous happe, nous étreint ; elle n'est pas une simple victime mais une femme hantée par la haine envers son père, enfermée sur elle-même, l’empêchant de construire une vie amoureuse équilibrée.

Le personnage de Jeanne est décrit dans toute sa complexité . Elle éprouve à la fois de la honte vis à vis de sa famille misérable, de l'amour et de la colère pour sa mère incapable de quitter son foyer. Elle tente de se sauver à travers ses séances de natation dans le lac Léman , comme pour se laver de toutes les saletés de son enfance .Elle peut aussi compter sur ses amis proches, son amoureuse, son psychologue mais régulièrement son passé douloureux la, rattrape et la détruit un peu plus.

Tous les personnages sont décrits avec attention et précision, insufflant une intensité dans l'environnement de Jeanne.

Elle décrit parfaitement l'isolement de ces femmes battues et humiliées, abandonnées par leur famille, les voisins , le personnel de santé .



Malgré cette histoire sombre, j'ai particulièrement apprécié certains passages sur le pouvoir de la lecture , la fenêtre ouverte sur une autre vie qui permet à Jeanne et à sa mère de ressentir des instants de liberté volés à leur vie quotidienne abîmée.



Les descriptions des paysages apportent aussi de l’apaisement : les montagnes du Valais, le lac Léman ainsi que les traditions séculaires de ces vallées reculées .



Une écriture magnifique au service d'un roman intense et bouleversant.







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Sa préférée

C'est un 1er roman coup de poing !



On ne peut pas dire qu'on aime un roman aussi dur !

Des phrases courtes et un ton incisif pour décrire une enfance maltraitée, un père destructeur et malsain.



Sans dévoiler la fin, peut-on sortir indemne d'une enfance malmenée ?



Un roman percutant !
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Sa préférée

Comment apprendre à aimer lorsqu’on a été violée et frappée régulièrement par son père? L’histoire de Jeanne retrace cette quête : croire enfin en l’amour, ne plus en avoir peur, découvrir qu’à la place des coups, les caresses sont possibles. Sa soeur Emma n’y arrivera pas : elle fait le choix du suicide. Coquette, elle disait, un peu pour excuser son père qui abusait d’elle, qu’elle était “sa préférée”. Mais Jeanne, y parviendra-t-elle? Elle tente alors une nouvelle vie en échappant à son Valais natal et en s’installant sur le bord du lac Léman à Lausanne. Mais ses origines modestes ainsi que son histoire familiale traumatisante refont sans cesse surface. Dans le train qui la ramène dans le Valais pour rendre visite à sa mère, progressivement, elle redevient celle qu’elle était…

En racontant la lutte de Jeanne pour se réconcilier avec le fait d’aimer et d’être aimée, l’écrivaine Sarah Jollien-Fardel offre un magnifique récit de la reconstruction. Elle crée un personnage tout en faiblesse mais qui pourtant tient le coup. Jeanne, la narratrice, apprend à s’entourer des bonnes personnes, à prédisposer son corps au plaisir, par le biais de la nage, et, surtout, trouve dès l’enfance un moyen de s’extraire de la violence qui l'entoure : la lecture. Un livre sans concession mais au bout duquel une lueur d’espoir point…
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Sa préférée

Nous sommes dans le Valais dans les années 70. La petite Jeanne vit une enfance difficile. Son père est violent, sa mère est soumise. Pas un seul jour ne passe sans que Jeanne n'ai peur des coups, des bruits, des fracas et même des chuchotements. Le jour où il s'en prend à elle, elle n'hésite pas à demander de l'aide, a implorer le médecin de famille que tout le monde admire et respecte au village. Cet homme ignore son appel. Dans ses années là, on savait mais on ne faisait rien.



"𝙉𝙚 𝙥𝙖𝙨 𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙣𝙞 𝙧𝙚𝙜𝙖𝙧𝙙𝙚𝙧 𝙣𝙤𝙩𝙧𝙚 𝙢𝙖𝙡𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙖𝙣𝙘𝙚, 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙣𝙙 𝙞𝙣𝙫𝙞𝙨𝙞𝙗𝙡𝙚, 𝙘'𝙚́𝙩𝙖𝙞𝙩 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙣𝙙𝙧𝙚 𝙞𝙣𝙚𝙭𝙞𝙨𝙩𝙖𝙣𝙩𝙚"



Elle n'aura qu'un but, fuir.

A l'âge adulte, elle se rend compte que bien des choses se sont passées après son départ. Elle perd sa sœur qui n'a plus les épaules pour supporter un tel secret, un si grand mal-être.

Et notre Jeanne, comment peut-elle continuer à avancer avec tout ça ?

Elle se cherche, elle s'entoure, elle parle, mais dans certaines situations c'est son corps qui répond.

Comment ne pas être la fille de son père ? Comment protéger sa mère, l'aider et la sauver ? Comment faire le deuil d'une enfance brisée ?



On sent durant toute notre lecture que notre héroïne lutte. Et on est sur le ring avec elle. On reçoit le poids de son passé familial en pleine figure, la haine, le sentiment d'injustice, le besoin d'amour surtout.

Ce récit en seulement 200 fait l'effet d'un uppercut. On rentre dans la psychologie des personnages, on souffre avec eux, on espère aussi.



C'est un roman que l'on ne peut poser sur la table de nuit et oublier. Il fait partie de ses histoires qui marquent, jusqu'à la dernière ligne.

Notre autrice n'en fait jamais trop. On a même l'impression qu'elle nous chuchote des détails parfois. On comprend Jeanne, on l'aime, on a envie qu'elle avance et qu'elle soit heureuse. Mais peut-elle parvenir à avancer sous le poids de ses bagages ?



Une lecture que je ne peux que vous recommander. Elle m'a bouleversée.

C'est juste, percutant, beau.
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Sa préférée

Rentrée Littéraire #11

J’ai croisé ce roman au Livre sur la Place de Nancy et le fait que ce roman se passe, en partie, dans le district d’Hérens dans lequel Sarah Jollien-Fardel a grandi m’a plus que convaincue de l’acheter et de le lire.

Un petit conseil avant d’entamer la lecture: ne lisez pas la quatrième de couverture car elle en dit trop, beaucoup trop ! Contentez vous dans lire l’extrait ci-dessus. 😉

Sarah Jollien-Fardel aborde avec ce roman un thème très dur – la violence intrafamiliale – et souligne la complexité des victimes à se (re)construire en tant qu’adultes avec de telles fondations, ou de tels manques de fondations.

Les personnages sont profonds, parfaitement dépeints et le lecteur ne peut que faire preuve d’empathie tout au long de ces pages. Une vraie réussite pour un premier roman!

Et quel plaisir, pour moi, de retrouver ce district d’Hérens – même le hameau de La Forclaz s’y trouve en page 67 💖.




Lien : https://letempslibredenath.w..
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Sa préférée

Je referme ce livre les larmes aux yeux. Que d’émotions, la prouesse d’un grand livre. Livre d’une vie, celle de Jeanne, de vies gâchées, de vies souillées, de vies croisées.

L’enfance détermine l’adulte que l’on sera. Ce récit en est le témoignage. La douleur, la tristesse façonnent et changent les êtres. Les rencontres, les belles âmes apaisent mais parfois le chemin est long et tortueux pour recouvrer la paix intérieure.

Ce livre est une blessure, une irréversible et lente déflagration d’un cœur qui se meurt à jamais. J’aimerais tant lui dire à Jeanne, que malgré tout, « il faut aimer la vie, l’aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants » et qu’un mistral gagnant sera là peut-être…
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