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Citations de Saverio Tomasella (488)


J'ai découvert des ressources au-delà de ma volonté, des ressources profondes, sauvages, physiques. J'étais bien dans mon corps. J’ai senti grandir en moi un amour fabuleux pour la nature, un respect de mon être, des autres, de l'âme de chacun, de sa parole. J’ai senti une immense paix m'envahir. J'avais l'impression d'être un Indien en harmonie avec le cosmos. J’avais retrouvé mes rêves d'enfant … C’est comme ça que je suis devenu guide forestier. Tu dois me prendre pour un dingue …
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Chemin faisant

On peut comparer le voyage initiatique de Nicolas [Bouvier ] et Thierry avec ce voyage intérieur partagé qu'est une amitié. Cette conception élève l'aventure amicale à un art de voyager à deux, qui serait l'art d'aimer un(e) ami(e), c'est-à-dire de s'ouvrir à l'altérité, en devenant poreux, donc perméable à l'autre. Comme le voyageur, l'ami consent à ce que l'expérience le transforme. Il délaisse ses repères familiers, il s'efface ou s'oublie pour apprendre à connaître l'autre, notamment en percevant à travers lui. (p. 65)
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Chemin faisant

Il est des rencontres fertiles qui valent bien des aurores - René Char
(p. 53)
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Echanger, partager, vivre de concert

Voici l'histoire d'une autre amitié singulière, entre deux hommes cette fois. Leur épopée amicale est d'autant plus significative qu'elle a donné naissance à un grand voyage et à un livre légendaire, L'Usage du monde, écrit par Nicolas Bouvier et illustré en contrepoint par Thierry Vernet, paru en 1963 à la Librairie Droz.
Nicolas et Thierry sont des amis d'enfance. Ils se sont rencontrés au collège à Genève. Au fil des ans, eux qui se considèrent comme complémentaires, deviennent extrêmement proches. Thierry Vernet affirmera : " Nic est le moi second que j'attendais". Quelle immense force dans cette déclaration, qui fait penser à la foi de Hans en l'amitié absolue dans l'Ami retrouvé- ! De son côté, Nicolas Bouvier exprimera la puissance de leur lien amical par cette expression, qui fait tellement penser à ce qu'écrit Jean-Bertrand Pontalis: "Thierry est mon jumeau psychique". (p. 63)
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L'art ouvre et oriente vers les autres, en même temps qu'il incite à accueillir et à découvrir sa propre intériorité. Aussi, art et amour sont-ils intimement liés : riches en signes et en évocations, ils nous touchent dans les profondeurs de nos subjectivités, peut-être là où nous n'irions pas nous-mêmes, au creux de nos failles. La vision de l'artiste réveille les nôtres, nous incitant à nous ouvrir à d'autres dimensions en nous-même ou hors de nous. Au-delà de la vie, elle nous prépare aussi au passage de la mort, en nous libérant, en nous apaisant, en nous ouvrant vers l'infini.
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["Le Songe de Monomotapa" de Jean-Bertrand Pontalis, Gallimard, 2009 ]

L'ami n'est pas un alter ego, un autre moi-même. Je le veux autre que moi, il m'attire comme étant différent. (...) Toutes les différences sont les bienvenues. Elles me permettent de m'affranchir de mon milieu social, de me soustraire à l'emprise familiale, de découvrir , grâce au regard que l'autre porte sur moi, que je suis différent de ce que je crois être. Bienfaits de l'amitié. (p. 29)
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[A propos de "L'Elu" de Chaïm Potok (1967) - Calmann-Lévy, 1969 ]
Une fois Reuven rentré chez lui, ils continueront à se rencontrer, à découvrir leurs univers de vie, si différents l'un de l'autre. Etrangement , sans la moindre concession, mais plutôt à chaque fois dans la dimension de l'étonnement et d'un accueil de l'altérité comme malgré soi, en laissant la vie être, Danny et Reuven deviennent amis. Ainsi, au lieu de se résoudre, c'est-à-dire se soumettre, à tout ce qui les oppose et les exclut radicalement, les deux adolescents transforment la donne religieuse et sociale de leurs familles d'origine en un véritable désir de découvrir qui est l'autre et de passer outre. Ils laissent chaque fois une chance de plus à leur relation, même lorsque les pressions extérieures pourraient avoir raison d'elle. (p. 28)
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En italien, le titre du roman d'Elena Ferrante est "l'Amie géniale", car non seulement Lila est particulièrement douée-elle savait lire et écrire avant d'entrer à l'école primaire-mais, surtout, parce que la sagacité bienveillante du regard amical sait mettre en lumière et en exergue le génie propre de l'autre. (p. 23)
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S'autoriser à exprimer la douleur

Tableau : Mélancolie, d'Edvard Munch (1863-1944)

Les joies et les félicités que nous offre la fréquentation de l'art seraient incomplètes si elles ne nous aidaient pas à révéler nos souffrances, voire à les alléger ou à nous en libérer. Depuis l'aube de l'humanité, heureusement, certains artistes acceptent d'exprimer leurs douleurs, ce qui nous permet de nous retrouver dans leurs écrits, dessins, peintures, sculptures, photographies, musiques et autres films....
.... j'ai choisi de cheminer avec Edvard Munch, connu pour Le cri, une de ses toiles les plus impressionnantes.
Celle que je vous propose est moins célèbre. Pour autant, elle me semble d'une très grande puissance d'expression. Munch l'a nommée Mélancolie, un terme qui regroupe de nombreuses possibilités de mal-être. Ces malaises, il est particulièrement ardu de les mettre en mots, alors que la musique ou la peinture peuvent nous aider à les percevoir de façon plus profonde et plus directe, car elles sont infraverbales : elles passent en dehors du filtre de la raison par le biais des sensations et des émotions.
La force de l'expressionnisme, ce mouvement artistique dont Edvard Munch est considéré comme le pionnier, consiste à mettre en évidence la subjectivité de l'artiste, avant tout à partir de ce qu'il ressent, principalement ses sentiments et ses mouvements d'âme. Cette expression subjective transforme la réalité, la stylise ou en accentue certains aspects, afin de faire naître des émotions intenses chez le spectacteur.


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Continuer le voyage

"Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini".
Marcel Proust

Cela a été pour moi une immense joie de faire avec vous ce voyage d'exploration à partir de quelques oeuvres d'art. Je ne peux donc que vous inviter à le poursuivre, seule, seul ou avec d'autres, de votre côté, autant avec la peinture, la sculpture, la musique, le cinéma, la danse et la littérature, que toute autre forme d'art que vous appréciez, y compris parmi les folklores du monde entier. Nous avons encore tant à découvrir....
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Réconcilier les contraires

Tableau accompagnant...["L'Air du soir" (1893) d'Henri-Edmond Cros (1856-1910) Paris, Musée d'Orsay ]

L'art n'est jamais figé, jamais donné une fois pour toutes. Nous avons, chacune et chacun, nos propres lectures des oeuvres et nous évoluons nous aussi dans ces lectures. Ainsi, à partir de la vision suggérée par une oeuvre d'art, l'imagination de nouvelles possibilités de vie peut nous aider à anticiper et à créer d'autres façons de vivre ensemble. Ce sont nos représentations, et les croyances qui les sous-tendent, qui dictent nos choix, nos jugements, nos discours et nos actions. L'une des forces de l'art ne s'adresse pas à notre rationalité, à notre logique, mais à notre sensibilité intérieure (p. 70)
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[Edgar Degas (1834-1917)- Les Repasseuses, 1884-1886- Paris, Musée d'Orsay ]

Halte au sacrifice
(...) Depuis la première révolution industrielle, l'immense majorité d'entre nous sommes soumis à la dictature invisible d'une culture du travail, du labeur, de l'effort et du sacrifice de soi (...)
Au contraire , les populations aborigènes, elles, ne travaillent que deux ou trois heures par jour. Tout le monde y vit en bonne santé. personne n'est chauve, obèse, malformé, dépressif ou suicidaire. Chaque travail se fait dans la détente et tout va bien pour tout le monde...Il n'y a pas de prisons parce qu'il n'y a pas de criminalité, il n'y a pas d'hôpitaux, car il y a très peu de maladies et que le chaman sait les guérir, il y a très peu de désastres écologiques parce qu'il n'y a pas de pollution ! Nous avons donc de bonnes raisons de rester optimiste, à partir du moment où nous acceptons de changer de regard sur la vie, sur le monde, sur le travail, et de changer sa façon de vivre. (p. 74)
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[Edgar Degas (1834-1917)- Les Repasseuses, 1884-1886- Paris, Musée d'Orsay ]


Notre cœur nous chuchote qu’il existe peut-être une meilleure façon de vivre, que nous devrions nous recentrer sur l’essentiel : la souffrance dans le monde et l’avenir de notre planète ; mais notre tête, elle, nous accuse de naïveté et nous dit de nous remettre au travail, de continuer notre vie comme si de rien n’était. [Gillian Anderson/ p. 73)
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[Henri Rousseau, Le Douanier Rousseau (dit) (1844-1910)- "Les Joyeux farceurs", 1906- Etats-Unis, Philadelphia Museum of Art ]

Le plaisir de bouger

Henri Rousseau est né à Laval, où il a grandi. Devenu adulte, il travaille un peu à Nantes, puis s'installe à Paris. Il n'a jamais connu la jungle des îles ou des contrées exotiques qui semblent être le décor de nombre de ses toiles. Autodidacte, il s'est simplement laissé inspirer par des jardins botaniques, des livres illustrés et les récits de soldats revenant d'une intervention militaire au Mexique. Il affirmait qu'en visitant les serres de plantes exotiques, il lui semblait à chaque fois "entrer dans un rêve". Sa peinture, dite naïve, défiait les lois de la perspective. Elle est d'une grande exubérance généreuse et colorée. (p. 50)
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[Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (1864-1942) - Fleurs, vers 1927-1929- [Senlis, Musée d'Art et d'Archéologie ]

Chaque fois que je contemple une oeuvre de séraphine Louis, je suis extrêmement ému. Je suis ébahi, je frisonne, ma poitrine se dilate ou je pleure de joie. certains peintres provoquent en moi des sentiments intenses, comme Rembrandt, Vermeer, Van Gogh, Turner, le Monet des nymphéas, Gauguin, Dufy, Chagall ou Morisot, mais les émotions qui me transportent face aux peintures de Séraphine de Senlis sont uniques. Elles me font entrer dans son univers, celui des embrasements, de l'extase sensible, du coeur profond, de la simplicité jubilatoire; alors qu'elle peint seulement des fruits, des feuilles ou des fleurs. (p. 90)
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[Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (1864-1942) - Fleurs, vers 1927-1929- [Senlis, Musée d'Art et d'Archéologie ]

Le premier humain de la préhistoire qui composa un bouquet de fleurs fut le premier à quitter l'état animal; il comprit l'utilité de l'inutile.--- Okakura Kakuzô
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[Extrait accompagnant le très vivant tableau de Leon Schulman Gaspard (1882-1964) - Gouache- Paris Musée d'Orsay, conservé au Musée du
Louvre ]

Les Vibrations de l'âme russe

Pour illustrer ce thème, j'ai choisi le peintre russe Leon Schulman Gaspard. Je trouve sa peinture extrêmement vivante grâce au choix des sujets folkloriques, aux couleurs vives qu'il utilise de façon audacieuse et harmonieuse, à la composition de ses tableaux, nous donnant une impression très puissante de participer aux scènes de la vie qu'il offre à nos regards. J'y retrouve les sentiments profonds des grands musiciens, Borodine, Stravinsky, Rachmaninov, entre autres, et ces écrivains qui dépeignent la puissance de l'âme slave, comme Tolstoï, Tchékhov, Tourgueniev et Gorki.

Le tableau -La Kermesse- est un triptyque. Ce grand format permet à Gaspard d'offrir un panorama très vaste d'une scène de fête populaire, simple et fraîche, bon enfant, qui reste naturelle, très proche de nous. (p. 61)
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Les offres d'hospitalité sont vaines s'il n'y a pas de fête dans le regard. ----Ralph Waldo Emerson

[Citation accompagnant le très vivant tableau de Leon Schulman Gaspard (1882-1964) - Gouache- Paris Musée d'Orsay, conservé au Musée du
Louvre ]
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Pour le philosophe, rencontrer un tableau consiste à accepter une "conversion du regard", grâce à laquelle nous ne risquons plus d'imposer au tableau notre savoir sur la culture, mais nous nous laissons guider par l’œuvre du peintre vers la découverte intime de vérité sur le monde et sur la vie.
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[Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis (1864-1942) - Fleurs, vers 1927-1929- [Senlis, Musée d'Art et d'Archéologie ]

Le bouquet de fleurs exprime exactement cette beauté de l'inutile. Il est destiné à se faire plaisir, en le composant ou en le choisissant, autant qu'à faire plaisir en l'offrant, à décorer, à égayer et à embellir nos lieux de vie, aussi bien que nos existences.

Séraphine de Senlis a peint de nombreux bouquets, comme ce tableau nommé -Fleurs-, offrant à nos regards une profusion mirifique de couleurs, et de lueurs. (p. 89)
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