Citations de Sebastian Fitzek (676)
Pour lui, l’échec de leur mariage était lié à la « liberté bien trop généreuse » qu’il lui avait accordée, et qui avait selon lui fini par favoriser l’épanouissement chez elle de « la méchanceté naturelle du sexe féminin ».
À y réfléchir, c’était même un miracle qu’elle ait tenu dix ans avant de rencontrer un homme qui lui convenait bien mieux, un metteur en scène créatif à l’esprit libre avec lequel elle entama une nouvelle vie. N’ayant pas de revenus réguliers, elle avait laissé son enfant chez son père. Avec son salaire de fondé de pouvoir chez un grossiste en boissons, celui-ci gagnait suffisamment pour offrir à son fils un bon niveau de vie, mais il était incapable de lui donner ce dont il aurait eu le plus besoin : de la tendresse.
Elle avait appris à garder le silence, à ne pas intervenir, même pendant les pauses dans une conversation. Car même si elle s’efforçait de prendre un air intéressé, elle risquait toujours d’interrompre les réflexions de Martin et d’y gagner un nouvel hématome sur le dos.
C’était son don, ou peut-être sa maladie, selon le point de vue. Klara détestait son aptitude à passer en une seconde de la pire agressivité à un paternalisme éhonté.
Si elle avait pu choisir maintenant, elle aurait préféré rester à la merci de l’inconnu que de se retrouver livrée à la brutalité de son mari. Malgré la fureur qui brillait dans ses yeux, Martin était aussi séduisant qu’au premier jour, quand elle avait succombé à son charme. Barbe de trois jours soigneusement taillée, cheveux épais bien coupés grâce à sa visite bimensuelle chez un coiffeur à 200 euros, ongles manucurés de frais, belles mains. Même la tempête de neige n’avait pu entamer son style parfait. Avec son corps musclé sanglé dans un costume sur mesure, chemise blanche et veste sombre à pochette rosée, il ressemblait à un mannequin pour produits de luxe : montres, voitures de sport, yachts.
Suicide.
Torture.
Douleur.
Certains mots atroces avaient un sens bien trop concret dans la vie de Klara. Mais aucun n’était pire que ces deux syllabes : Mar-tin. Le mot qu’elle haïssait par-dessus tout. Qu’elle avait appris à redouter par-dessus tout. Et qui avait tant changé de signification au fil du temps. D’amant à sadique. De tendresse à tourments.
Les chimistes et les neurologues ont sans doute une manière scientifique d’expliquer l’explosion de sensations qu’une suite de tons et de rythmes peut déclencher dans un cerveau humain. Jules, lui, avait toujours eu l’impression que les effets de la musique tenaient du miracle.
Tout ce que je sais faire, c’est parler aux gens au téléphone. Me mettre à leur place. Ressentir leur douleur, leurs soucis et leur peur. Mais j’ai toujours été incapable du plus important, de les soulager de tout ça.
Les enfants possèdent de véritables systèmes d’alerte sismique, des antennes hypersensibles.
Jules entendit Klara parler ; elle semblait avoir posé une main sur le micro, comme pour dire quelque chose au chauffeur de la voiture.
J’étais incapable de prendre des appels d’urgence, alors je me suis mis en disponibilité. Pas possible de faire autrement. J’avais l’impression d’être un imposteur. Comment je pourrais aider les autres alors que je n’ai même pas été capable de sauver ma propre famille ?
Quand il s’agissait de résoudre les problèmes des autres, Dajana avait toujours su garder la tête froide. Ses démons à elle, en revanche, l’avaient vaincue.
À bien y réfléchir, Jules se disait que les coups n’étaient pas la seule chose qui avait fait vieillir sa mère prématurément. S’y était ajoutée l’humiliation d’être trompée en permanence par son mari, dont le physique avantageux semblait conservé par tout l’alcool qu’il avait dans le sang. HC buvait de plus en plus, accumulait les liaisons, et ne prenait pas une ride, alors que leur mère s’effondrait toujours plus sur elle-même.
Franchir le dernier pas soi-même était une chose, se livrer à un autre était bien différent. Surtout à un homme qui prenait plaisir à torturer des femmes, et qui ne lui accorderait pas une mort douce.
Servez-vous de la force de votre adversaire ; au lieu de reculer, tendez votre raquette et utilisez directement sa puissance contre lui pour le détruire.
Au début de notre relation, j’étais trop forte et trop sûre de moi à son goût. Dominer une jeune enfant ne lui apporterait rien. Ce que Martin trouve excitant, c’est de briser une femme adulte, puissante.
Rares sont les gens qui grimpent dans des montagnes russes avec l’espoir d’en être éjectés pendant le tour. La plupart affrontent cette chevauchée infernale dans l’espoir de ressentir après coup une poussée d’endorphine face au soulagement d’avoir survécu.
Aucun foyer pour femmes ne pourrait jamais m’abriter de lui. Et aucun pays n’existe où je pourrais me cacher de lui et de son armada de détectives privés. Martin a beaucoup trop d’argent, de pouvoir, d’énergie. Quand il s’est mis quelque chose en tête, il l’obtient. Et il ne laisse jamais personne lui prendre ce qu’il considère comme sa propriété. Surtout pas sa femme.
Vous empoisonnez leur confiance en elles pendant des années jusqu’à ce que vos filles aient complètement intégré leur rôle de sexe faible, au point de n’avoir plus ni le courage ni la force de caractère de suivre leur propre voie. À la fin, elles épousent le pire des salopards et reviennent toujours vers lui, comme toi.
La plupart des enfants sont élevés par des femmes. Émancipation ou pas, de leur mère aux puéricultrices de la crèche et aux maîtresses du primaire, les enfants ont presque toujours affaire à des femmes dans les années décisives de leur développement. Tu sais combien il y a d’hommes instituteurs dans les maternelles de ce pays ? (Il eut un rire sans joie.) Trois pour cent. C’est ridicule. Presque aucun père ne se met en congé parental, les enfants restent une affaire de femmes.
Il était toujours aussi séduisant que l’homme qui lui avait adressé la parole dans le parc de la clinique. Et il sentait certainement toujours aussi bon que l’amant qui, peu avant, s’était allongé sur elle et l’avait pénétrée. Pourtant, il avait échangé sa voix douce et chaleureuse contre celle d’un démon.