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Critiques de Sébastien Meier (26)
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Les casseurs d'os

« Un type lit Oscar Wilde en hochant la tête avec un sourire énigmatique, une femme fait un sudoku, une pinte de bière noire devant elle. Elias s'installe au comptoir. À l'autre extrémité du zinc, il remarque un type seul, rachitique et moustachu, qui aurait tout l'air d'un ermite ayant fait voeu de silence s'il ne tapotait pas sur un smartphone.

— Qu'est-ce que je vous sers ? »

Il ne faut pas se fier aux apparences. Malgré des phrases comme celle-ci, le roman de Sébastien Meier est noir. Noir comme les courants souterrains qui traversent la société bohémienne en pleine mutation.

Riche idée que celle de l'auteur, créer un contexte « exotique » pour traiter de questions qui agitent notre propre société des soubresauts que nous lui connaissons.

Tout y est. Dégagisme. Populisme. Corruption. Mondialisation. Migrants. Défense de la tradition. Refus de l'autre.

Le pays est une monarchie parlementaire, la reine Patricia veille au bonheur de ses sujets. Son expérience du passé, ses luttes glorieuses contre les envahisseurs, font de la Bohême un pays mythique aux relations sociales apaisées, fier de sa tolérance et de son ouverture. « Une loi votée deux ans plus tôt était entrée en vigueur : l'État fédéral de Bohème avait introduit le revenu de base inconditionnel. » Détail qui mérite le détour, l'emblème du pays est le gypaète barbu.

En Europe, le pays passe pour le vilain petit canard et « — La presse européenne s'en donne à coeur joie. Le Figaro : « Utopia rattrapée par la réalité. » le Times, on n'en parle même pas: « The End of the Awaked Dream ». Quant au Corriere della Sera, il se venge d'années de frustrations dans un long sujet qui présente la Bohème comme une dictature communiste à la solde d'une reine-tyranne – la contradiction ne les choque pas. Bref, la montagne de conneries habituelle. »



Mais voilà, la nature humaine étant ce qu'elle est, l'appât du gain et du pouvoir la domine. Monstlé (une multinationale, suivez mon regard) s'implante en Bohême « pour mettre la main sur l'agriculture bohémienne. », grâce à l'appui de politiques obtenu par des moyens pas vraiment clean.

Elias Neumann le journaliste d'investigation du site No Pasaran ! qui « ressemble à un épouvantail déguisé en Patti Smith », débusque le lièvre. Et c'est le scandale.

Ludivine Berger universitaire de renom à Volia, la capitale, et son ami Javier Martinez dénoncent les agissements souterrains du FAB, Front alternatif Bohémien, « mené par le virulent Pierre-Yves Broudis dont le discours sécuritaire musclé est inédit en Bohème »

« Depuis un an, elle avait resserré sur l'évolution et le financement des mouvements pronazis dans la Bohème de l'après-guerre. Ludivine essayait de prouver que le fascisme n'avait pas disparu et était devenu, en quelque sorte, un fleuve souterrain, selon le concept de survivance développé par Aby Warburg autour de l'histoire de l'art. »

Elle s'oppose à son collègue Emmanuel Labarriere pour qui « — le fascisme (…) est l'expression d'une nature populaire, humaine, c'est une réaction normale et primaire qui vient d'en bas, de la masse. »

A l'opposé de l'échiquier politique « Marie-Claire Renaud, présidente du PIB, le Parti indigné bohémien. Quelles sont les propositions de son parti dans un contexte si tendu ? Faut-il ouvrir les frontières aux investissements étrangers, maintenir le protectionnisme, le revenu de base est-il toujours viable ? »

Pierre-Yves Broudis rétorque « L'assistanat à tout-va a transformé la Bohème en pays de profiteurs. »

« le monde globalisé avance, la Bohème stagne. L'unique solution : retrouver un pouvoir fort et appliquer des réformes drastiques. » Ambiance.

L'action se déroule souvent sur la butte Valence « (…) un repaire de hippies, de drag queens et kings et de punks léthargiques, les docks concentraient tout ce que Volia comptait de lascars férus de hard rock. » plus précisément au « Rafiot. L'épicentre du séisme politique qui bouscule la paisible Bohème est situé au 1, rue Léopold-Ier, soit en plein centre de la butte Valence. C'est une usine réaffectée du XXe de six étages… » On y écoute du Bowie à longueur de journée, Suffragettes notamment…

C'est dans ce contexte que vont s'affronter les personnages lors de l'enquête policière ouverte après la découverte des cadavres de Ludivine Berger et de Henri Martinez.



Eugène Young, capitaine de la PJ de Malatesta, traine avec lui la casserole d'une enquête ratée. Mais aussi sa relation complexe avec sa mère Alice et sa collègue, « Flic partenaire il a espéré avoir un jour l'occasion de présenter Theresa Mayor à sa mère, passionnée d'opéra- He mirat aquesta terra, de Raimon-. Sa mère Alice 78 ans, picole. La Monique dit toujours qu'Alice « a une descente qu'on voudrait pas monter à vélo ».



Élodie Fasel, « capitaine de la brigade criminelle de Neustadt, après dix années passées aux Stups de Volia » se démêlant avec ses problèmes de couple. Son mari Dimitri, après un accident à quitté la police et le vit mal.



Comme toujours dans les affaires policières, il faut suivre la femme ou l'argent

« Henri Genet. Cherche-le. C'est un banquier et c'est toujours l'argent qu'il faut suivre. Je ne peux pas t'en dire davantage. » conseille-t-on à Eugène Young



Ce roman est une belle découverte, servi par une écriture sans esbrouffe. Les personnages sont crédibles et taillés sur mesure. le contexte économique social et politique est réaliste et très proche de ce que nous connaissons en Europe. L'enquête est menée tambour battant avec une utilisation ingénieuse des classiques du genre : concurrence entre services de police, lutte entre la procureure Gabrielle Molina et la police, inspecteurs tiraillés entre leur travail et leur vie privée, journalistes à l'affut, hommes politiques plus soucieux de leur carrière que de l'intérêt général, tractations souterraines pour le pouvoir, affaires périphériques surgissant au cours de l'enquête amenant le lecteur sur des fausses pistes.



Mais la vie continue :

« le temps de sa lecture, le café a repris son bruissement naturel. À la table des joueurs de dés, on cause météo et récoltes. Les autres discussions ne sont guère plus intéressantes : le chien de la Denise, le prix de l'électricité, l'entretien du parc éolien, etc. Il patiente, espérant que l'alcool fasse émerger des sujets plus sensibles. Deux heures plus tard, le lecteur De Wilde en est toujours à la même page – mais pas au même verre. »

Comme dirait Giuseppe Tomasi di Lampedusa

« Il faut que tout change pour que rien ne change »



A lire. Aucun spoil dans cette chronique. A la fin du roman, vous serez scotchés comme je l'ai été.

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Le nom du père

Le nom du père est le deuxième opus mettant en scène Paul Bréguet, ex flic qui au début de ce deuxième volet, sort de prison après avoir été condamné pour violences envers sa femme. C'est un homme en reconstruction après cette épreuve et surtout depuis la mort de son amant, un jeune prostitué. Il est rapidement contacté par un homme d'affaires pour récupérer une clé USB compromettante. Emilie Rossetti, procureure, d'abord convaincue de la culpabilité de Paul Bréguet dans la mort d'un jeune héritier dont elle était une amie proche et qui se trouve être le neveu de l'homme d'affaires, va être amenée à collaborer avec l'ex-flic dans une affaire financière dont les intérêts vont rapidement entraîner les deux protagonistes dans une enquête dangereuse avec en point de mire le blanchiment d'argent.



Si l'intrigue est intéressante et les personnages assez bien campés, je n'ai pas été totalement séduite par cette enquête policière helvétique..Evoluant principalement à Lausanne, Sébastien Meier décrit presque rue par rue le cheminement de ses héros, même chose avec les stations de train, de tram, une connaissance de Lausanne et de ses environs est un plus, tant le détail des parcours des personnages est détaillé à la rue près, cette précision toute suisse ralentit le rythme sans apporter de valeur littéraire au récit, l'auteur utilise pas mal de placement de produits, marques de voitures, marque de cafés, boissons etc, qui m'ont un peu fait perdre patience; un autre petit reproche, si Sébastien Meier souhaite une audience francophone, elle s'élargirait s'il évoquait les années quatre-vingt plutôt que les années huitante (sauf si il y a revendication impérieuse de sa part).



Au final, un style agréable, des personnages bien définis, une intrique mêlant affaires de blanchiment d'argent, réseau de prostitution et avocats véreux, un cocktail assez équilibré qui trouvera je pense son public mais que je n'ai pas vraiment apprécié.

Je remercie Babelio et les éditons Zoe de m'avoir fait confiance lors de l'opération Masse Critique.
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Les ombres du métis

Mijouet remercie les organisateurs de Masse Critique et également l'éditeur carougeois Zoé de lui avoir envoyé un roman de Sébastien Meier "Les ombres du métis" pour critique.



Une lecture difficile dès le premier abord, une sensation de gris, dans l'écriture.

Très vite, la présence des pasteurs, à croire qu'on plonge dans une histoire à la manière Gotthelf, même pas: il manque la truculence du verbe.



Un métis homosexuel trempant dans la prostitution et le commerce de drogue. Un choix qui peut déranger: métis, au confluent de plusieurs cultures sans appartenir davantage à l'une ou à l'autre. Une homosexualité qui peut susciter autant de racisme et de préjugés que le fait d'être métis. Un père inexistant. L'auteur lui fait porter un triple fardeau. Il n'a rien à perdre. C'est déjà un survivant d'une violente tabassée qui l'avait plongé dans le coma.



L'hésitation de refermer déjà ce livre.



Madame le procureur général, une femme, tombée sous le charme (un euphémisme) d'un flic présumé coupable de meurtre, alors que ce dernier venait de découvrir son homosexualité dans les bras du beau métis.

Le récit, parfois à la limite du galimatia, tourne autour d'individus improbables, du monde des arts ou illustrant une frange de la BSL, la bonne société lausannoise, aveugle et complice.



Cette longue, longue partie du récit consacrée au flic en prison, ses confessions truquées faites aux hommes d'église, et finalement victime d'un dérapage peu crédible, de dédoublement de personnalité, histoire de dérouter ceux qu'il côtoie, alors qu'il se déroute lui-même.



Non, ça passe mal.



Une fin un peu lamentable de copinage bourgeois impliquant le père du flic.

Toujours du gris, encore du gris. Vraiment trop de pages grises.



Mijouet

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Le nom du père



Sébastien Meier est un jeune écrivain suisse qui signe avec « Le Nom du père » une suite à un premier roman policier « Les ombres du métis ». « Le Nom du père » se lit indépendamment cependant.

Il installe une intrigue sur des ressorts classiques du thriller : un ex-policier confronté à son passé, une investigation dans les affaires financières de multinationales mafieuses, la recherche de documents « explosifs », l’approche de réseaux de prostitution de luxe, le pouvoir de contrôle de magistrats et de policiers corrompus.

Le personnage central, Paul Bréguet, est un ancien policier qui sort de deux ans de prison pour violences conjugales. Son passé est trouble, il a été soupçonné d’avoir assassiné un avocat, et la mort de son jeune amant n’a pas été éclaircie.

A sa sortie de prison, il est contacté par l’oncle de l’avocat assassiné, Flückiger, qui dirige une puissante multinationale suisse, la BFHG. Il prétend détenir une vidéo qui prouve la culpabilité de Paul Bréguet dans le meurtre de son neveu. Il lui impose un chantage, il doit trouver l’identité du chef d’un réseau de prostitution de luxe, « l’Aristo », et récupérer des documents compromettants que son neveu a rassemblés sur les activités de la BFHG. L’enquête de l’ancien policier le plonge dans le blanchiment d’argent dont les banques suisses sont les grandes bénéficiaires.

Avec la procureure Émilie Rossetti, il décide de retrouver les liens cachés entre tous ces protagonistes, entre les intérêts économiques et financiers mondiaux, les réseaux de prostitution au pouvoir « occulte » et la corruption de magistrats et de policiers suisses… L’enquête lui révèle l’implication de son père, ancien bâtonnier, dans ces trafics.

L’intrigue est maintenue tout au long du roman. L’alternance du récit entre les recherches de l’ex-policier, de la procureure et les rappels datés du passé impriment un rythme et l’intérêt du lecteur est soutenu. Le démantèlement des opérations financières élaborées entre les multinationales, les sociétés-écrans, et les banques sont présentées avec clarté. Le fonctionnement du monde financier, économique, institutionnel… apparaît sombre. Le citoyen, l’individu reste faible et démuni face à des enjeux énormes dont les acteurs n’ont aucun scrupule à les maintenir par la violence et le cynisme.

La personnalité de Paul Bréguet apparaît complexe cependant. L’ambivalence de sa sexualité imprime des paragraphes à la tonalité érotique… ( trop ?) appuyée. Le personnage oscille entre faiblesse psychologique et virilité d’ acteurs de romans policiers. Il s’effondre devant l’Aristo, puis se défait avec efficacité d’un barbouze envoyé par Flückiger. La conclusion de l’intrigue s’apparente davantage à la scène finale d’un film d’action et paraît quelque peu en retrait du propos développé : les pouvoirs de la finance internationale et le rôle joué par le système bancaire suisse dans le blanchiment de l’argent sale.

Sébastien Meier a réussi à combiner intrigue policière, affaire économique illégale, et personnages aux personnalités complexes. La lecture du roman en est facilitée par une belle édition; la qualité de l’impression, du papier contribuent à la réussite du livre.

Merci à Babelio , à son opération Masse Critique, et aux éditions ZOE.

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Les casseurs d'os

Ce roman me laisse un gout d'inachevé, même s'il m'a fait passé un très bon moment.



D'abord les points positifs , les personnages sont très intéressants et savamment construits. On y retrouve la flic à la dérive, le journaliste qui dénonce et les politiques qui balaient les poussières sous le tapis. Entre Elodie la flic perdue ,qui doit faire avec un compagnon au bord du gouffre, et Elias, journaliste et transformiste , ami de la victime, il y a de quoi faire.



Parmi les autres points positifs, il y a les thèmes abordés. Secrets, vie politique, montée des extrêmismes et retour aux communautés, on retrouve ici avec habileté, des thèmes actuels. Le tout traité avec réalisme mais masqué dans ce pays imaginaire , qui a des odeurs de démocratie européenne.



D'autant plus que c'est bien écrit , très fluide et enlevé, on ne s'ennuie pas un seul instant.



Pour les aspects négatifs, j'ai trouvé l'histoire un peu trop fouilli par moment. Certains passages n'apportent à mon goût rien à l'histoire, notamment avec Elias, et m'ont parfois un peu fait perdre le fil . On trouve donc quelques longueurs dans ce roman, pourtant assez court. A vous de vous faire votre idée !
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Les ombres du métis

Il y a des livres qui, une fois commencés, vous obsèdent jusqu’à ce que toutes les pages aient été compulsées, lues et relues pour bien comprendre. Les Ombres du métis fait partie de ceux-là. Le lecteur se perd tout autant que le pasteur, même s’il en sait un peu plus, dans les révélations en désordre de l’ancien flic. Le fouillis de la mémoire se déploie, la dissimulation intentionnelle aussi. À travers les conversations, les ruminations et les flash-back, difficile parfois de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux.

La suite sur :
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Les casseurs d'os

J'ai beaucoup aimé. Les personnages sont atypiques et modernes : c'est la première fois que je lis l'enquête d'un journaliste d'investigation, qui est aussi travesti et chanteuse de cabaret. Et la flic Élodie Fasel est un sacré morceau aussi, mais je ne vous en dit pas plus.

Et il n'y a pas que ça. L'ambiance en Bohème est géniale. Ce petit pays qui apporte un goût d'uchronie, existerait depuis le XVIIe siècle entre la France et l'Italie. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ses habitants ont les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. On rencontre beaucoup de campagnards, qui prennent soin de leurs champs et de leurs bêtes, et vivent en communauté de vingt ou trente. Ils sont un peu coupés des informations de la ville, cultivent quelques superstitions, mais n'oublient pas d'être intelligents et militants.

L'enquête en elle-même avance lentement, mais on comprends peu à peu qu'elle dépasse le simple double meurtre, les implications politiques sont terribles.

Aurons-nous droit à une autre excursion en Bohème ? Si oui, j'en suis !

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Les ombres du métis



Dans le parloir d'une prison vaudoise, l'ex-inspecteur Bréguet, en détention préventive pour meurtre, se confie à Manuel, pasteur et aumônier. Les éléments ayant conduit Bréguet en prison se dévoilent lentement et  difficilement, dans un incessant va-et-vient entre présent et passé et pas tjrs de façon chronologique. Si l'intrigue peut de ce fait sembler parfois un peu brumeuse, elle reflète au fond parfaitement l'état d'esprit dans lequel se trouve Bréguet, puisque lui-même éprouve de la difficulté à comprendre les raisons qui l'ont conduit en prison. La vérité éclatera pourtant mais elle sera difficile à dire. A entendre aussi.



Les ombres du métis est l'histoire d'une dérive; celle d'un homme, d'un policier à l'existence relativement stable qui dans le cadre d'une enquête sur un magnifique jeune métis retrouvé sauvagement agressé dans un bois de Lausanne, bascule jusqu'à se perdre. Comment bascule-t'on et jusqu'à quel point faut-il aider autrui? Telles sont les deux questions essentielles auxquelles se verra confronté l'aumônier et auxquelles il tentera d'apporter une réponse.



Les ombres du métis est un polar atypique, sombre et cru sur la prostitution masculine et les enjeux de pouvoir prévalant au sein d'une bourgeoisie peu fréquentable. Lu d'une traite!
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Les casseurs d'os

La Bohême, région historique d’Europe centrale, parc naturel du Diable, deux corps sont retrouvés, mutilés sauvagement. S’agit-il de crimes crapuleux ou d’un laxisme gouvernemental face à une immigration non jugulée ?



Entre en jeu, deux fortes personnalités, le capitaine Eugène Young actuellement en disgrâce et la capitaine Elodie Fasel en recherche d’une stabilité psychique. Pour ces deux-là, outre l’enquête, la gestion de leur vie privée s’avèrera difficile et prêtera à de sévères conflits.



La découverte de ces corps va entraîner, un bouleversement politique, par un lanceur d’alerte, Elias Neuman –homme interlope et ambivalent- journaliste et acteur à ses heures dans un cabaret.



Nous trouvons dans ce roman, tous les ingrédients actuels d’une société partagée entre une économie de marché et une économie plus sociale, à savoir : le rôle prépondérant des multinationales (lobbying), du système bancaire partie-prenante, des rancœurs humaines pour le pouvoir, les divisions classiques gauche/droite des partis- avec leurs services d’actions…



Et si ces assassinats n’étaient que le prélude à un grand chambardement ? Permettre l’accession à la direction de ce pays d’un parti sans foi ni loi, dont le seul dogme serait…l’argent ! Une plongée réaliste dans les arcanes de la politique, des groupes de pressions internationales et, bien sûr, de l’individu pris en tenailles. Car dans le domaine des manigances, des trahisons, nous ne pouvons ignorer les raffinements de cruauté dont est capable la race humaine…Tels les casseurs d’os, référence au Gypaète barbu, dont la fin justifiera toujours les moyens.



Difficile de ne pas faire de liaison, pour son contexte où l’homme est un pion, avec Marc DUGAIN et son livre « L’emprise ». Nous avons eu le même plaisir de suivre cette intrigue, ces personnages parfaitement calibrés, son rythme précis et enfin, son dénouement…

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Les casseurs d'os

La Bohème… Dans ce roman, Sébastien Meier crée un pays fictif mais pas si utopique que ça.

Premièrement, la Bohème existait en tant que royaume et fait partie aujourd’hui de la république tchèque. Donc, je me pose la question du pourquoi donner à un soit disant pays fictif, le nom d’une région existante ?

Passons…

Dans ce roman, plus politique que polardeux, deux historiens sont assassinés. La police est rapidement mise sur la piste d’un groupuscule fasciste dissimulé derrière un des partis de Bohème.

Un journaliste, Elias Neuman, fait exploser un scandale politique et reçoit le soutien de la Reine en personne. Dénonçant le capitalisme et ses méfaits, le journaliste crée du tort aux puissances financières de son pays.

L’enquête de la police et du journaliste se rejoindront-elles ?

En fait, rien de bien original dans la trame de ce roman. Ce qui l’est, en revanche, c’est le personnage d’Elias. Elias se transforme parfois en LaGarçonne et écume les bars gays avec ses amis Matteo et Jim. La façon dont est présenté Elias est sensible, la psychologie du personnage le rend sympathique.

De la même façon, ce qui est original, c’est la façon dont est abordé le fascisme. On a l’habitude d’entendre parler de nazis, de racistes. Ici, c’est plus le côté intolérant, l’homophobie, qui sont abordés.

L’auteur a créé une Bohème anarchiste où il n’y a aucune différence, aucun jugement sur la manière de vivre, les tendances, les genres, un pays où chacun est libre d’être qui il est. Les drogues sont légales, chacun a droit à un revenu même s’il ne travaille pas ou peu, les tabous ont disparu.

Sébastien Meier a été jusqu’à utiliser une écriture inclusive revisitée afin d’effacer tout sexisme et tout « genre » de son texte. Ce style est un peu perturbant au départ mais on s’y habitue assez facilement tant l’auteur a su rendre subtile cette écriture inclusive que, pour ma part, je trouve abominable.

Alors ce n’est sûrement pas le polar de l’année mais cela reste une bonne découverte et une lecture plaisante. A lire, ne serait-ce que pour découvrir ce personnage ambigu d’Elias et sa presque utopique Bohème.


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Les casseurs d'os

priorités. Ludivine Berger ne sera pas au rendez-vous. Que lui voulait-elle, en l'invitant ainsi sous le sceau du secret ?



Le corps de Ludivine Berger est retrouvé massacré, Elodie Frasel enquête. Eugène Young quant à lui se voit confier l'enquête sur la mort du collègue de Ludivine. Elias Neuman, journaliste, a mis à jour un scandale qui secoue le gouvernement en place. Il reçoit un mystérieux courrier venant de Ludivine lui donnant rendez vous.



En travaillant peu ou prou ensemble, ils vont mettre à jour quelque chose qui va bien au dela de simples meurtres.



Je suis un peu mitigée sur cette lecture car même si les personnages et le contexte sont très intéressants, je m'attendais à autre chose. Certians pans de l'histoire auraient mérité d'être un peu plus creusés. Je suis restée quelque peu sur ma faim.



Cela étant, on apprend beaucoup de chose sur la Bohême, que je ne connaissais vraiment que de nom et les personnages sont atypiques et cela aiguise l'intérêt du lecteur.



Un peu déçue par la fin également qui aurait également mérité plus de développement.

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Les casseurs d'os

En bref, un roman policier aux premiers abords basique mais qui sort finalement de l'ordinaire grâce à un modèle social qui donne à réfléchir. L'enquête politique est intéressante, Sébastien Meier arrive à tenir le lecteur sur la longueur malgré un personnage qui reste toujours un peu en marge de l'intrigue principale et qui n'a pas réussi à me convaincre totalement.
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Le nom du père

Sébastien Meier signe avec "Le nom du père" un polar bien écrit qui sent bon le terroir romand.

J'y ai appris une foule de choses sur le monde du négoce de matière première et sur les dérives et autres arnaques qui peuvent en découler.

L'auteur nous brosse un tableau bien noir parsemé de personnages complexes auxquels j'ai eu un peu de mal à m'attacher.

Je déplore les scènes de sexes un peu trop crues pour mon goûts et qui n'amènent pas forcement un plus à l'ensemble...

Au final un bon polar bien noir que j'ai pris du plaisir à lire malgré les quelques retenues évoquées.

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Les ombres du métis

Mise à part de la tristesse, un vide complet et sans grand intérêt, mettant en avant, encore, la bourgeoisie lausannoise ce livre n'apporte rien et ne donne rien. Un vide donc, autant au niveau de le forme que du contenu. A croire que l 'auteur lui-même est en panne d'inspiration.

Mis à part du vu et revu, il serait temps de donner de la profondeur, des couleurs et des sensations sortant de ce marasme grisâtre, semblable à celui de la fumée d'une cigarette mal éteinte.
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Les ombres du métis

Au gré de ce huis clos intense entre "l'ex-flic" et son confesseur, Sébastien Meier reconstitue, avec un formidable sens de la mise en scène, une affaire de moeurs où les affects le disputent à la loi. Les dialogues sont sidérants, les scènes de sexe itou - une gageure.
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Les ombres du métis

La prolifération de sorties au rayon polars/thrillers est telle que beaucoup de livres ne peuvent bénéficier d’une exposition suffisante pour se faire remarquer. Il y a un bon paquet d’œuvres de qualité dont nous n’avons pas connaissance. Parfois, un petit coup de pouce du destin met sur votre chemin un texte dont vous n’auriez certainement jamais croisé la route. C’est ce qu’il m’est arrivé avec l’ombre du métis de Sébastien Meier.

En effet, je l’ai reçu suite à l’opération Mass critique du site Babelio (qui est en partenariat avec les maisons d’éditions qui offrent un livre contre une chronique sur le site). Mais ce n’était pas le titre que j’avais choisi, j’ai cliqué au mauvais endroit, pour la simple raison que je naviguais sur mon téléphone portable qui n’affichait pas correctement le site. Le hasard fait bien les choses, car sans ce coup du sort je n'aurais jamais remarqué ce bon polar.

Les ombres du métis met en scène un flic qui est incarcéré pour présomption de meurtre. Ce dernier se confie à un prêtre au sein même de l’établissement pénitencier.

Ce postulat original offre à Sébastien Meier de naviguer entre présent, ce qui permet de traiter le sujet du milieu carcéral et passé (comment ce policier a t il finit par commettre cet acte ?).

L’auteur explore l’âme humaine avec brio et développe une intrigue bien plus complexe qu’elle ne le semble à priori.

Le jeune (26 ans) écrivain suisse possède à n’en pas douter une belle plume et délivre un texte plein de suspens et de réflexions.


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Les ombres du métis

Merci à Babelio pour la Masse Chronique auquel j'ai participé.

Ce livre est un bon polar. Pas très original, pas très fulgurant, mais quand même touchant, émouvant, et qui ne se termine pas forcément bien. C’est quelque chose de surprenant de voir un roman policier où le policier ne gagne pas forcément, ou ce n’est pas forcément le gentil, où les méthodes qu’il utilise ne sont pas bonnes, mais genre, vraiment pas du tout. (parce que cela arrive des romans noirs avec des flics louches, mais là c’est… Presque de la fatalité). Paul nous livre son histoire, son enquête, à lui, au pasteur, et c’est fouillis, pas dans le bon ordre. J’ai pas bien suivi la chronologie, tout ce que j’en ai sorti, c’est que c’était désespérant. Triste. Morne. Mais joliment écrit. On sait que de toute façon il ne s’en sortira pas, mais on garde espoir. Paul, est un personnage complexe, mais au fond facile à comprendre. L’attirance qu’il a pour Romain m’a paru un peu trop brusque, mais leur histoire est étrange, et assez belle au fond. J’ai apprécié les deux, plus ou moins. En fait, j’ai bien aimé tous les personnages, sauf Crosier. Parfois ils m’énervaient, d’autres fois, je les appréciaient. L’écriture est sympathique, sors un peu de l’ordinaire sous certains aspects, mais surtout, elle collait vraiment bien à l’ambiance. C’était un roman assez vague, pas dans le sens où on apprend pas grand-chose, juste que c’était vague. Il reste pleins de coins d’ombre, mais au final on sait tout. C’est juste triste, assez réaliste. Ca m’a fait de la peine. Parce que le gentil ne s’en sors pas forcément. Que tout va trop vite. Que les éléments dont Paul avait besoin arrivent trop tard. J’ai bien aimé. Mais j’ai un peu regretté la fin. On ne sais pas forcément ce qu’il va se passer ensuite. D’accord, on peut imaginer, et on pense savoir…Mais c’est juste triste.

C’est donc un bon livre, que je ne regrette pas d’avoir lu, et que je pense ne pas oublier non plus très vite, comme pour certains polars du même genre.
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Les casseurs d'os

La Bohême est une petite monarchie imaginaire située au sud des Alpes. Dans cet Etat utopique la propriété privée et le mariage ont été abolis, la pêche et la chasse interdites, le revenu de base inconditionnel mis en place et les drogues récréatives légalisées. C'est dans ce cadre qu'ont lieu des crimes d'une grande brutalité : une historienne et un historien ont été massacrés. Tous deux étudiaient l'histoire du fascisme en Bohême.



Le journaliste Elias Neuman s'intéresse à l'affaire. Il vient de se faire connaître pour avoir dénoncé un scandale de collusion entre le premier ministre bohémien et la puissante multinationale Monstlé. La nuit Elias est LaGarçonne, artiste travestie du cabaret le Bohémien. Le double meurtre pourrait-il être lié à l'émergence du Front alternatif bohémien, parti nationaliste qui veut rompre avec l'anarchisme historique bohémien et qui a le vent en poupe ?



Si certaines Bohémiennes et Bohémiens pensent qu'il est urgent de faire entrer leur pays dans la société de consommation, le capitalisme et la mondialisation, je trouve quant à moi cette uchronie très sympathique. Autour du queer Elias Neuman, l'auteur, queer lui-même, place de nombreux personnages LGBTQI. J'apprécie beaucoup qu'ielles ne soient pas là pour jouer le rôle du gay ou du travelo de service mais que la caractéristique LGBTQI ne soit qu'une composante de leur personnalité.











Le cadre et les personnages de ce roman m'ont beaucoup plu. J'en ai trouvé la lecture réjouissante, souvent drôle par le décalage qu'il présente entre la Bohême et le reste du monde, notre monde, sur lequel il y a ainsi une réflexion critique. La Bohême étant un pays qui rejette tout sexisme, l'auteur écrit dans le français inclusif pratiqué par les habitants et que j'ai utilisé aussi dans cet article. Voilà également une pratique qui me plaît et contribue à mon plaisir de lecture. Enfin, le récit se double d'une bande son : les personnages écoutent beaucoup de musique dont titres et interprètes sont cités.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Les ombres du métis

L’inspecteur Paul Bréguet se retrouve en prison pour meurtre. Comment est-il arrivé là ? Dans l’attente de son procès, il se confie au Pasteur Manuel…



Jusqu’où peut-on aller par amour ? Que faire face à une justice impuissante ?

Les ombres du métis n’est pas un polar classique. La construction est originale de par les conversations avec le pasteur et les retours en arrière dans les souvenirs de Paul. Petit à petit, les éléments se mettent en place, jusqu’à la vérité.



Une lecture en apnée, comme le pasteur on reste accroché aux lèvres de Paul pour comprendre. Une plongée dans le milieu de l’homosexualité et de la prostitution masculine, un récit sombre qui ne laisse pas indifférent. Les dernières pages tournées, je ne savais pas comment j’allais décrire ce roman et j’ai dû laisser décanter mon ressenti. Au final, j’ai beaucoup aimé ce roman, qui aura été pour moi, vous l’aurez compris, très marquant de par sa noirceur, ses zones d’ombre et sa dureté. Je suis contente d’avoir enfin découvert la plume de Sébastien Meier, jeune auteur suisse et je me pencherai bientôt sur la suite, ce roman étant le premier d’une trilogie.

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Les casseurs d'os

A l'édition 2018, des Quais du Polar, j'ai croisé un OLNI: Sébastien Meier, un véritable Objet Littéraire Non Identifié. Apercu en "garçonne", à la murder party, ma curiosité était piquée mais sans plus et son livre "Les Casseurs d'os" arrive entre mes mains...

Surprenant, troublant, redoutablement efficace, des tas de qualificatifs me viennent à l'esprit.

Déroutant au tout début, la géographie, l'Histoire de ce pays imaginaire La bohème où l'action se situe mais rapidement et délicieusement l'intrigue, les personnages se posent et c'est une belle surprise. Emporté par ce personnage fantasque d'Elias Neumann, journaliste lanceur d'alertes, jouant habilement avec l'ambivalence, on est emporté dans un polar efficace par son scénario et son contexte. Une réussite bluffante, inattendue pour ma part.

On part en Bohème ( où vole le majestueux Gypaete) une région quasi idyllique mais qui s'apprête à basculer, suite à la révélation d'un scandale de corruption. Deux meurtres atroces vont en même temps précipiter Elias, Eugène Young et Elodie Fasel dans une enquête noyautée par des intérêts qui les dépassent: argent, politique, pouvoir le triptyque diablement redoutable...

C'est bourré d'anecdotes:une pensée particulière pour Maman Labitch, fan d'Étienne Daho, c'est cocasse, moderne, drôle et si sombre en même temps.

Merci Sébastien Meier, une vraie découverte et le sentiment finalement que ce livre n'estpas un OLNI...
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