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Citations de Serge Joncour (2436)


Le changement climatique était une tempête invisible, sournoise.
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C'est bien sur le même ton affolé que Constanze lui certifia que cette nouvelle pandémie était un signe. Cette fois, entre la nature et l'humanité, les hostilités étaient déclarées, cette fois la nature s'attaquait aux humains et elle n'en finirait plus désormais de nous déborder, parce que en plus des nouveaux agents infectieux, il faudrait se confronter à la montée des océans, aux vagues de chaleur et surtout au manque d'eau douce qui soulignerait le triomphe des eaux salées. Le feu et le sel, ces périls ultimes, signeraient la mort de toute vie.
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Tout partait de ce constat: les arbres sont sur terre depuis mille fois plus longtemps que les humains, et pourtant ils commencent tous à souffrir des activités des hommes, bien plus que les humains eux-mêmes. Après deux vagues de chaleur en deux ans, et deux sécheresses cataloguées en catastrophe naturelle, toutes les essences manquaient d’eau. Les bonnes pluies de l’année précédente n’avaient rien réparé, les arbres s’épuisaient à s’hydrater et leurs défenses immunitaires étaient au plus bas, dès lors la moindre attaque de parasites les menaçait, surtout que ces parasites profitaient pleinement du réchauffement climatique et de la mondialisation pour proliférer. Le cercle vicieux était amorcé.
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Ce confinement, Alexandre ne le ressentait en rien, mais il imaginait à quel point ça devait tout perturber en ville. Cela coïncidait avec l’arrivée des beaux jours, cette période où l’on se réconcilie avec l’extérieur. Obliger quelque mammifère que ce soit à se calfeutrer et à hiberner au moment où l’hiver prend fin, c’est aller contre le cycle naturel des choses.
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Envisager la famille comme un cheptel qu’il fallait protéger, c’était bien de ça qu’il s’agissait, sécuriser le troupeau, et pas seulement ici, partout dans le monde.
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Alexandre fuyait tout conflit, sachant que la colère est un terreau à regrets.
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De la même façon qu'on ne voit pas ses enfants grandir, demeurer auprès de ses parents au quotidien empêche de les sentir vieillir, sinon par à-coups.
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Il en va des familles comme de l’amour, d’abord on s’aime, puis un jour on n’a plus rien à se dire, signe qu’on doit changer profondément.
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Parfois, à des petits carrefours inattendus de la vie, on découvre que depuis un bon bout de temps déjà on avance sur un fil, depuis des années on est parti sur sa lancée, sans l'assurance qu'il y ait vraiment quelque chose de solide en dessous, ni quelqu'un, pas uniquement du vide, et alors on réalise qu'on en fait plus pour les autres qu'ils n'en font pour nous, que ce sont eux qui attendent tout de nous, dans ce domaine les enfants sont voraces, avides, toujours en demande et sans la moindre reconnaissance, les enfants après tout c'est normal de les porter, mais elle pensa aussi à tous les autres, tous ceux face auxquels elle ne devait jamais montrer ses failles, parce qu'ils s'y seraient engouffrés, ils ne lui auraient pas fait de cadeaux. Ils sont rares ceux qui donnent vraiment, ceux qui écoutent vraiment.
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Alexandre avait eu la chance que sa banquière cautionne ce projet presque simpliste : élever des vaches en les faisant brouter de l’herbe. Pour les investisseurs, cela avait le grand défaut de ne nourrir que l’éleveur et ses vaches. Un conseiller financier digne de ce nom préférera toujours une ferme laitière bien ancrée dans le système productiviste, une ferme qui fait également vivre l’inséminateur, les vendeurs de lait, de semences, de produits phytosanitaires, sans oublier ceux qui commercialisent le matériel agricole et les pièces détachées, avec en prime la coopérative qui revendra non seulement les semences, mais achètera aussi les broutards pour les expédier à l’étranger. Un modèle selon lequel il n’y a rien d’autre à faire qu’à suivre un schéma où tout est fléché.
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Ces temps-ci, le père tenait parfois des raisonnements un peu étranges, et la mère avait de soudaines absences. Alexandre n’avait jamais vécu loin d’eux, il les voyait presque tous les jours. De la même façon qu’on ne voit pas ses enfants grandir, demeurer auprès de ses parents au quotidien empêche de les sentir vieillir, sinon par à-coups.
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- Tu vois, papi, à force, on n'a plus peur, lança Mathéo à son grand-père sans se retourner.
- Et t'avais peur de quoi, de la nuit ?
- Non, du virus, du confinement, tout ça...
- C'est bien. Alors dis-toi qu'un jour, de cette peur on en rira. Peut-être même qu'on la regrettera.
- Ah bon, pourquoi ?
(..)
- Parce qu'elle n'est rien au regard de toutes celles qui nous attendent.
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Cette famille, c'était pourtant la sienne, ces êtres autour de la table, c'était les siens, mais il se sentait parfaitement étranger. Avec ses sœurs, ils avaient passé toute leur enfance ici, dans cette salle à manger, et voilà qu'ils dînaient dans trois pièces différentes, et pas seulement à cause d'un virus. Il en va des familles comme de l'amour, d'abord on s'aime, puis un jour on n'a plus rien à se dire, signe qu'on doit changer profondément.
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Rien n'affole plus les peuples que de se découvrir mortels.
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Aujourd'hui on ouvre sa porte au monde pour ne pas savoir ce qui se passe chez soi.
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Rien n'affole plus les peuples que de se découvrir mortels.
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Chaque vie se tient à l'écart de ce qu'elle aurait pu être. A peu de choses près, tout aurait pu se jouer autrement.
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Au Divo, c'était le branle-bas de combat, l'antichambre de la révolution, Greg le jurait : jamais les Français ne se laisseraient enfermer, jamais ils ne toléreraient cet emprisonnement généralisé que Macron était sur le point d'ordonner, mais surtout, il fallait être fou pour penser que tous les bistrots du pays resteraient portes closes pendant des mois. SI la France était peuplée de Gaulois réfractaires, c'était le moment où jamais de le prouver.
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On pense que les mots appartiennent à la langue, alors qu’en fait non, vous le voyez bien, chaque mot est un exemplaire unique qu’on a soit-même façonné…
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Qui n’a jamais joué un jour ou l’autre au jeu « ni oui ni non », en général on est bien content de tenir au moins une minute. Mais qu’on fasse l’essai de se livrer à ce jeu métaphysique sur une journée, ne serait-ce que douze heures sans dire non une seule fois, sans rien refuser, que chacun tente l’épreuve et il verra que dans le secours de cette simple molécule de langage, sans la ressource de l’opposition, l’environnement a vite fait de gagner sur vous comme un lierre, l’humeur des autres vous recouvre de son chiendent, les salves de sollicitations vous atteignent de leurs petits cailloux en faisant mouche à chaque fois, au point d’imprimer à votre démarche la courbure des hommes qui s’en remettent à tout.
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