Citations de Sergio Salma (108)
"_OOoh ! T'as ça ? Je l'ai lu quand j'étais môme ! J'en garde un souvenir ému... Tu me l'prêtes ?
_Bien sûr !
Alors ? Tu l'as lu ? Ça t'a plus ?
_Euh, la BD c'est un peu comme un copain d'enfance ou une ancienne petite amie... 25 ans après, vaut mieux pas trop se revoir..."
Les gens ne lisent plus de revues BD parce qu'ils ne veulent plus attendre une semaine pour avoir la suite... Maintenant ils lisent des albums, comme ça, ils ne doivent plus attendre une semaine. Ils doivent attendre un an…
"Un truc bizarre avec la bande-dessinée...Quand on est petit, elle nous fait rigoler. Et le même livre quarante ans plus tard...il nous tire des larmes. Marrant, non ?
Ça doit être ça qu'on appelle plusieurs niveaux de lecture.
Pendant qu'en surface la classe bourgeoise s'affiche et profite, sous terre, une armée de travailleurs s'épuisent comme des bêtes. Il faut bien ça pour faire tourner le monde.
Tout ça parce que j'ai dit Ma Zone, et que vous êtes allergique au mot Amazon !
Pietro, tu sais ce qui va pas dans ce métier ? C'est un métier de merde parce que quand on arrive à la mine le matin, il fait noir... Et quand on finit et qu'on sort du trou, il fait déjà nuit. C'est ça la vraie misère. Pas voir la lumière.
Aah ! Libraire ! Quel beau métier ! En fait je suis un marchand de bonheur. Comme un fleuriste, je mets de la couleur, du parfum dans le quotidien. C'est un cadeau idéal. On l'offre ou on se l'offre à soi-même. La différence, c'est que les fleurs, c'est un cadeau périssable, alors que les livres…
p.80.
- Patron… Je… je dois vous avouez quelque chose…
- ?
- J’ai acheté une BD dans une grande surface. Ça s’est présenté, j’ai été faible. Je suis désolé !!
- Me faire ça à moi qui vous ai si souvent guidé, initié ! Vous m’avez trahi !
- Ouais j’sais bien, c’est moche. Non, mais je le ferai plus. C’était un samedi, j’étais comme fou !!
- Bon, allez, je vous fais une carte d’infidélité. A la 3ème incartade, ce sera 10% plus cher.
- Alors, il est arrivé? il est arrivé?
- L'éditeur a fait faillite. La sortie est reportée, le dessinateur est en procès, l'album est saisi.
Je marche sans rien sur moi qui ne reluise empanaché d'indépendance et de franchise. Cyrano de Bergerac
La rentrée = sorties en pagaille. Les blockbusters qui rappliquent. Les premiers livres, les auteurs débutants noyés, perdus dans la jungle des parutions. Ranger les collections. Faire une nouvelle vitrine. Ouvrir les cartons. Déplacer. Gérer l'espace.
Milieu du XVe siècle, étape essentielle, Joannes Gutenberg invente l'imprimerie. Les livres allaient enfin pouvoir être diffusés largement. La population allait enfin quitter les âges obscurs de la barbarie pour accéder à la culture. Bref, les gens allaient devenir moins bêtes (enfin, pas tous).
La BD-cadeau, c'est ça le problème.
(en sous-entendu : l'acheteur ne la lit pas, et le bénéficiaire ne la lit pas non plus parce que ça ne correspond pas à ses goûts. Total : des BD jamais lues)
Tout le monde connaît la formule consacrée : en vente dans toutes les bonnes librairies. Mais au fait, c'est quoi une bonne librairie ? C'est une librairie où le patron prend le temps. Il vous aiguille, vous conseille. Mais alors, c'est quoi une mauvaise librairie ? C'est exactement la même chose sauf que vous n'y avez pas trouvé le livre que vous cherchez.
Je voudrais offrir une bande dessinée à mon petit-fils. Il adore la nature, les papillons, les belles histoires qui finissent bien. Arthur est un garçon très calme, très sage, et un peu timide, et si sensible, mon Arthur. Il lui faut une BD qui ne risque pas de le choquer.
Course perpétuelle, sorties, déballage cartons, réassorts, vitrine, retours. Natation. Toujours dans le flot des nouveautés, inondé de factures, submergé. Cyclisme : faut être bon au sprint, bon sur le plat, bon contre la montre, avoir du souffle devant la montagne de nouveautés. Libraire en fait, c'est un peu comme un triathlon perpétuel.
Monsieur Valentin T. de Nantes est un lecteur curieux. Cette semaine un livre attire son attention. Il a bien envie de l'acheter mais sur la couverture, il y a Tome 1, et en dernière page Suite et fin dans le tome 2. Il se dit qu'il attendra le tome 2 pour l'acheter. (1) Il aura l'histoire complète. (2) C'est plus sûr.
Le mot "musée" ressemble au mot "amuser" mais on est sérieux, attentif, un peu comme à l'école.
Vous voyez à ce stade du récit l'auteur est en panne. Il va faire appel à un ami scénariste de renom. Car la publication en revue ne souffre aucun retard. Nous sommes en avril 1961, les tensions internationales sont palpables, les lecteurs veulent leur dose d'humour. Le scénario page 37 comporte une incohérence. Le scénariste de secours va réparer l'erreur. – La BD commentée
Quand on est gamin, on peut passer des heures à parler de ce qu'on aime. Adulte, on peut passer des heures à parler de ce qu'on n'aime pas.