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Critiques de Seung-U Lee (74)
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La vie rêvée des plantes

Lu en 2018. Un joli roman sur les tourments intérieurs et l'agitation de l'âme, sur la quête d'identité, d'émancipation et de vérité.

Deux frères que tout sépare, mais que l'amour fou pour la même femme finit par lier, malgré eux. Un secret qui vient se greffer à l'intrigue. Passé et présent, ces miroirs jumeaux... Une plume à la fois intimiste et ésotérique, mais également profondément sensuelle, bien qu'il y ait une forte part d'onirisme dans cette histoire. Les métaphores de l'amour et de la passion qui ponctuent le texte, en résonance avec la vitalité et la sensibilité des plantes, des arbres, sont vraiment de toute beauté.
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Le vieux journal

Lu en 2018. Un joli recueil de nouvelles d'un écrivain coréen, réputé dans son pays et très apprécié également au Japon.

Il s'agit de huit histoires, extrêmement intimistes, d'hommes et de femmes dont la vie est loin d'être un long fleuve tranquille. Un panel de trajectoires de vie, à l'image de la complexité des sentiments humains... Une plume fluide et envoûtante, introspective et ciselée, qui parle d'identité, d'abandon, d'exil, de culpabilité, d'espoir et de contradictions.
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La vie rêvée des plantes

C’est un bien curieux roman que La vie rêvée des plantes, et une découverte pour ma part de cet auteur très apprécié en Corée du Sud. Avouons-le, c’est une histoire déroutante. On plonge dans l’histoire d’une famille pleine de secrets : une mère distante et très occupée qui s’occupe d’un restaurant, un père mutique qui s’occupe de ses plantes, un grand frère lourdement handicapé, et le retour du petit dernier, détective privé de son état, après des années d’absence. Engagé pour enquêter sur sa mère, il va peu à peu dénouer les non-dits de sa famille et lever le voile sur le passé de ses membres.



Oscillant entre onirisme et réalité crue, ce roman est une histoire de ressentiments et de réparation, qui décrypte les formes les plus secrètes de l’amour. Je suis sortie de ma lecture en n’étant pas vraiment certaine de l’avoir appréciée et n’en ayant pas vraiment été transportée par son style très particulier. Une expérience à faire si vous souhaitez découvrir un auteur important de la scène littéraire coréenne !
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La vie rêvée des plantes

Sur une histoire originale, l auteure nous balade dans les lieux secret de l esprit, tour à tour, romantique et dur, les protagonistes tous empreint d une grande solitude, font mouche.

l écriture fluide et poétique de l auteur, éveillé a chaque page nos sens, convoquant au détour des chapitres, le mystère et le mystique, tout le livre est effort tendu vers la beauté, jamais contemplatif, une lecture enivrante, comme un doux murmure perçant du brouillard ....
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La vie rêvée des plantes

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Vie Rêvée des Plantes ?

"C'est l'un des auteurs coréens que l'on trouve parmi les plus traduits en France et je me dis que ce n'est sûrement pas un hasard. Ajoutez à cela qu'il s'agit plutôt d'un roman court, dans un très joli petit format poche de chez Zulma et vous comprendrez aisément mon choix."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Kihyon n'avait pas l'intention de retourner chez lui. Sa famille, il l'a laissée derrière lui lors de sa dernière fugue. Mais lorsqu'il apprend par hasard le drame qui a touché son frère, la culpabilité le rattrape..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Je suis bien obligée d'admettre que j'ai eu un peu peur. Si c'est bien écrit et très prenant dès le début, avec tous ces voiles à soulever pour découvrir la vérité, qui nous poussent à tourner les pages sans vouloir s'arrêter une seconde, on commence tout de même le roman par son aspect le plus glauque et on se demande à plusieurs reprises où cela va nous mener. Le narrateur lui-même a un côté parfois inquiétant, et parfois pitoyable aussi puis, petit à petit, on comprend mieux ce qui régit les relations des membres de cette famille et je n'ai pu m'empêcher d'avoir beaucoup de tendresse pour lui, même si je ne cautionnais pas toujours ses actes. Et comme toujours ou presque, avec la littérature coréenne, je n'ai pas vu venir le dénouement, j'ai été surprise et déroutée jusqu'au bout."



Et comment cela s'est-il fini ?

"La fin est aussi belle et poétique que le début est glauque. Pour peu que l'on ne s'arrête pas à son côté cru, c'est un roman que j'ai trouvé extrêmement touchant."
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Voyage à Cantant

🐳 Une fois l'an à Cantant, les habitants et les touristes venus pour l'occasion ressuscitent un ancien rite sacrificiel : l'offrande de corps au dieu de la mer depuis une haute tour. Cependant, les volontaires ne sont plus des victimes et espèrent au fond d'eux trouver des réponses dans ce saut impressionnant.



C'est dans cette ville balnéaire que Jungsu vient se reposer sur les conseils d'un ami médecin.

Là il rencontre Pip, vieil homme ayant posé ses valises à Cantant par amour, et Tanaël, un étrange et peu loquace missionnaire.



J'avais déjà lu Le chant de la terre de LEE Seung-U et j'ai retrouvé dans Voyage à Cantant cette poésie qui m'avait séduite.

Le roman, avec ses symboliques très fortes et ses références à Moby Dick et Jonas et la baleine, devient une sorte de conte magique.



Une invitation au voyage mais également à l'introspection.
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La vie rêvée des plantes

J’ai choisi de passer une partie de mon été à voyager, de manière immobile, en Corée. Le périple littéraire commence par un court roman de Lee Seung-U « La vie rêvée des plantes ».



« Après des années d’absence, Kihyon est de retour. Entre une mère énigmatique, un père retiré dans son jardin à converser avec ses plantes, et un frère qui a tout perdu, Kihyon cherche sa place. Il se voit bientôt confier une mission par un mystérieux commanditaire : enquêter sur sa propre mère, dont les silences dissimulent un troublant secret de famille. Obsédé par ce qu’il découvre et par la passion dévorante qu’il éprouve pour la belle Yun Sunmi, il tente à tout prix de réparer les blessures du passé… »



La quatrième de couverture donne le « la » sans pour autant dévoiler tout le sel de l’intrigue. On fait connaissance avec les protagonistes au fil des souvenirs de Kihyon, fils, non prodigue, de retour après des années d’éloignement. C’est qu’il a toujours nourri un sentiment d’infériorité envers son frère aîné, Uhyon, ainsi qu’une jalousie qui lui gâche la vie. Uhyon est tout ce qu’il n’est pas : bon élève, bon fils, bon esprit, photographe amateur éclairé, charismatique et droit au point qu’un jour Kihyon se dit qu’il ne manquerait à personne s’il quittait la maison.



Comment blesser son frère aîné ? Comment se venger de lui ? Tout simplement en fuguant et en emportant dans sa fuite l’appareil photo de son frère afin de le vendre et empocher l’argent. Hélas, il ne savait pas qu’une pellicule était dans l’appareil et ne put donc prévoir que l’acheteur de l’appareil photo la trouverait, la développerait et tomberait sur des photos montrant les violences policières lors des manifestations anti-gouvernementales. Une perquisition au domicile familial s’ensuit et Uhyon est enrôlé de force dans l’armée qui ne lui fera aucun cadeau puisque lors d’un exercice militaire il perdra ses deux jambes. Quand Kihyon revient chez lui, il comprend que son vol de l’appareil photo a engendré le lourd handicap physique de son frère. Il souhaite d’autant plus réparer les erreurs du passé qu’il a découvert de sa mère accompagne régulièrement Uhyon dans le quartier des plaisirs afin qu’il soulage sa libido dans les bras des prostituées. Mais, est-il possible de tout réparer ?



De questionnements en filatures, Kihyon mettra le doigt sur un secret de famille et découvrira qu’il existe des formes, crues et élevées, de l’amour. C’est par amour que sa mère a porté son secret toute une vie. C’est par amour que son père est aux côtés de son épouse et qu’il accepte de ne pas être l’amour de sa vie, de n’être qu’un second choix. C’est par amour filial que sa mère supporte l’humiliation de porter sur son dos Uhyin et de l’amener au bordel. C’est par amour, filial et fraternel, et désir de pardon que Kihyon partira à la recherche de Summi, l’ancienne fiancée de son frère dont il était secrètement amoureux.



Mais que viennent faire, dans l’histoire, les plantes et leur vie rêvée ? Elles sont la métaphore des liens qui unissent les êtres de manière indéfectible. Elles sont la preuve, par leurs racines et leurs branchages, qu’un réseau complexe unit les vies des hommes comme celles des plantes. Les dieux sauvent les jeunes femmes et jeunes hommes des assiduités de leurs poursuivants en les transformant en arbres ou fleurs. Uhyon étudiait avec assiduité la mythologie au point qu’il affectionne, comme son père, la compagnie des arbres, qu’il aime leur parler. La nature montre le chemin à l’homme et le guide vers l’essentiel.



Lee Seung-U insuffle une atmosphère sulfureuse dans son roman et lui donne un mélange, très déroutant, de violence (il y a des scènes très crues notamment celles qui décrivent les crises de Uhyon) et d’infinie délicatesse (la description des arbres, de leur entrelacement surprenant ou la scène amoureuse entre la mère et son amant). Il montre les diverses formes que peut prendre l’amour, des plus merveilleuses aux plus sordides.



Un roman, très beau, prenant de bout en bout dans lequel l’onirisme a une place importante.



Roman traduit du coréen par Mi-Kyung Choi et Jean-Noël Juttet
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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La vie rêvée des plantes

Lee Seung-U est un écrivain Coréen que je découvre. Son livre est émouvant, il s’en dégage une ambiance poétique, mêlant les êtres à la nature. C’est une double histoire de passion amoureuse autour d’une petite maison perdue et d’un arbre.

Dans la famille décrite par le cadet des enfants, la vie semblait s’écouler tranquillement, la mère passait ses journées dehors, le père ne disait rien, son occupation était d’arroser les plantes du jardin. Chacun avait sa chambre et chacun était enfermé dans la sienne, nul ne s’en plaignait et nul ne trouvait cela gênant. Chacun vivait sa vie en toute indépendance sans chercher à avoir de relation avec les autres. Huyon, le grand frère était bourré de qualités et de talents et donnait à son frère un sentiment très vif d’infériorité. Il aimait Sunmi, une jeune fille à la voix d’or, et le jeune narrateur en ressentait encore davantage de jalousie d’autant qu’il était aussi épris de Sunmi. Mais voilà, le grand frère perdit ses deux jambes pendant son service militaire et son aimée avait disparu de sa vie. Il est alors sujet à de violentes crises de désespoir. Le petit frère qui se reprochait sa jalousie et lui avait dérobé son appareil photographique va tout faire pour l’aider à guérir et se reconstruire. Il lui fallait d’abord retrouver la jeune Sunmi, ce qui ne fut pas bien difficile pour le détective qu’il était devenu.

Un jour alors qu’il surveillait sa mère sur la demande d’un homme, il la suivit jusqu’à une maison isolée loin de Séoul, au bord d’une falaise donnant sur la mer, près d’un grand palmier. Il la vit sortir de la maison en compagnie d’un vieil homme décharné, se dévêtir et se coucher nue sur l’homme. Plus tard elle demanda à ses fils de venir la rejoindre à cette maison pour leur compter l’histoire qui l’avait lié à cet homme lorsqu’elle était toute jeune.

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Voyage à Cantant

Qu'est ce que j'ai aimé cette lecture.



Un titre très poétique dans l'écriture. La plume de 이승우 (Lee Seung U) est vraiment très belle, elle m'a transporté à Cantant. J'ai aimé les différentes réflexions des personnages et leurs mots, ainsi que la mythologie présente. C'est à la fois poétique, philosophique et psychologique. On voyage totalement pendant cette lecture intelligente et intéressante.



Il y a de nombreuses références à Moby Dick mais pas que. Les Sirènes, Poseidon, la Bible, Nietzche, Rimbaud ou encore Shim Cheong en font partie.



J'ai aimé suivre et découvrir les personnages. • Han Junsu, est un homme qui ne va pas bien et qui, conseillé par son ami J, prend un long repos afin de s'écouter, se comprendre et se retrouver. Il part ainsi en voyage et arrive à Cantant, un petit village en bord de mer. Il fait la rencontre de Pip, un vieil homme solitaire et discret qui l'accueil dans sa maison. Et également de Tanaël un missionnaire au passé douloureux. • Chacun des 3 personnages est arrivé à Cantant en recherchant quelque chose. Fuir son passé ou encore se rechercher/retrouver. Pour en savoir plus, il faut se laisser guider par la plume de l'auteur. Nous en découvrons un peu plus sur chacun d'eux et leur passé au fil des pages.



Dans cette histoire est il question de recherche de soi, d'écouter sa voix intérieure, d'affronter son passé, d'acceptation, de pardon, de deuil ou encore de renaissance.



Une lecture profonde et passionnante. Mais également une lecture qui apaise, fait réfléchir et amène à l'introspection. C'est le premier titre de l'auteur que je lis et je sais que j'en lirais d'autres.



Un superbe et sublime roman.



"L'âme a l'oreille plus fine que l'ouïe."
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La vie rêvée des plantes

Ça démarre assez brutalement. Un homme, Kihyon, engage sans élégance une prostituée pour son frère Uihyon amputé des deux jambes suite à un accident à l’armée.

C’est, le peu sympathique Kihyon qui narre l’histoire de sa famille. Jaloux de son frère - qu’il admire néanmoins - parce qu’il fut sans doute le préféré de sa mère, il est aussi secrètement amoureux de sa petite amie. Par convoitise et provocation il va lui voler - ce qu’il a de plus précieux [\son appareil photo] précipitant ainsi l’accident qui coûtera les jambes à son frère. Au début, c’est mêlé de culpabilité et de morgue qu’il raconte mais au fil des pages et de ses découvertes, il baisse la garde et son enquête le conduit autant vers sa famille que vers lui-même . Il se diffuse très vite une atmosphère étrange et agréable. Étrange car Kihyon est engagé par un inconnu pour suivre sa mère, on ne sait pas pourquoi ; agréable parce que ce qu’il découvre au fur et à mesure de sa filature c’est l’amour, l’Agapé des grecs. Cet amour si vaste qu’il fait agir pour le bien d’autrui sans rien attendre en retour car tout est donné.

Du père silencieux qui a perdu l’usage de la parole après avoir appris de l’accident de son fils, on ne voit qu’un fantôme qui arrose son jardin luxuriant et pourtant on découvre un homme tenace, endurant qui tient une place capitale dans l’histoire. De très belles et poétiques images viennent effacer les crises effroyables d’Uihyon. Toutes ces plantes qui poussent en silence, cet arbre au bord de la mer scintillante qu’on admire à la presque fin de l’ouvrage procurent un sentiment océanique qu’on n’oublie pas même après avoir terminé la lecture.
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La vie rêvée des plantes

Ce roman ressemble à un cocktail de saveurs...On vacille entre douceurs de la poésie , le coté acide de la violence et dureté mais le tout surplombé par la fraîcheur de la nature . L’histoire est poignante, mais ces rappels incessants à la nature, nous apaisent durant notre lecture. Les arbres: Entre aliboufier et le palmier… on se demande pourquoi l’auteur insiste autant...Il reprend simplement l’expression; «L’arbre qui cache la forêt à sa manière en la détournant dans son histoire, d’une manière très habile. Qui cachent beaucoup de chose. L’amour entre deux frère malmené par des épreuves mais aussi par l’attitude étrange de leur parent , voilà bien le noyau de l’intrigue: les non-dits dans une famille peut être destructeurs malgré tout le soin qu’il est mis pour ne pas que cela explose. Un livre profond si on prend le temps et le soin de l’analyser. L’auteur n’a rien laissé au hasard, tout est symbolique. Une œuvre délicate aussi,grâce à la magnifique écriture de Seung-U Lee.



La littérature coréenne demande au lecteur de réfléchir au-delà des mots et apporte une véritable profondeur à notre immersion dans ses œuvres. Belle lecture!
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La vie rêvée des plantes

La vie rêvée des plantes, ou plutôt la vie rêvée de Kihyon, un jeune homme qui est revenu vivre chez ses parents après le terrible accident de son grand frère, qui s’est fait amputer des deux jambes. Depuis rien ne va plus, son frère qui était le fils parfait, est victime des crises incontrôlables, son père ne dit plus un mot et se réfugie dans le jardinage, et pour couronner le tout, il apprend que sa mère cache un lourd secret. Ce roman, qui nous dresse un singulier portrait familial, nous fait suivre un protagoniste attachant, prêt à tout pour réparer ses erreurs du passé, même à sacrifier son amour pour rendre heureux sa famille et alléger sa culpabilité. Une belle histoire, ponctuée de drôles de réflexions sur les plantes, nous faisant voyager dans la nature.
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Voyage à Cantant

Sans jamais s’arrêter, la mer monte et descend. Les vagues viennent manger le sable puis s’en retirent. Un peu comme la part d’ombre et de lumière qui existe en chacun de nous, dans un mouvement permanent.



Que ce soit Jungsu, Pip ou Ismaël, ces trois personnages sont partis ou se sont retrouvés à Cantant, ce village méditerranéen du bout du monde. Amenés là-bas par le destin ou bien la fuite, question de perspective, ils cherchent tous quelque chose. Mais quoi ? Fouiller son intérieur, se confesser pour se pardonner ? Jungsu et Ismaël écrivent ou du moins essayent d’écrire pour comprendre comment leur passé les a menés jusque-là, quelle est leur place dans une société de laquelle ils essayent pourtant de se cacher. Eux-mêmes d’ailleurs se cachent sans cesse de quelqu’un, de quelque chose, d’eux-mêmes dans l’espoir confus de réussir à se dévoiler pour atteindre la lumière.



Dans ce roman, se retrouvent les thématiques clés de l’auteur coréen accompagnées des nombreuses références à la mythologie occidentale. Il est d’un tel niveau d’intériorité qu’il est parfois compliqué de s’immerger entre les lignes et la postface de l’excellent monsieur De Crescenzo, tel un phare en haute mer, est là pour guider nos réflexions, à la fin de notre lecture.



Son écriture est inchangée, complexe mais très intelligente et intéressante. Lee Seung-U continue de nous proposer une œuvre assez éloignée parmi les traductions d’ouvrages coréens. Néanmoins, je me suis rapidement ennuyée pendant ma lecture, malgré la petite taille du roman et je suis restée assez loin de la berge de Cantant. Je n’ai pas plongé dans les eaux sombres à la suite de Pip et me suis contentée d’observer les personnages aux prises avec le chants des sirènes.

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La vie rêvée des plantes

Assez confuse pour faire un résumé cohérent de ce livre et des impressions qu’il m’a laissées.

Roman à la fois poétique et violent, racontant l'histoire d'une famille coréenne, de ses drames et de ses secrets. Les sentiments et leurs expressions -violentes ou mesurées- entre les personnages, tels la jalousie, l’amour, la culpabilité, la compassion et la réparation en sont le thème central. Le récit se déroule en Corée du Sud. Le narrateur nous plonge dans une période de vie de sa famille où les démonstrations affectives n’existent pas, où chacun vit dans son coin indépendamment des autres, sans jamais se parler ni manger ensemble. Il éclaire les différentes pulsions qui parcourent les protagonistes : les 2 frères, les parents et la petite amie du frère, illustrés de leurs névroses que la culture rigide et contrainte a sculptées en eux. Le style est parfois répétitif et ennuyeux (peut-être dû à la difficulté de la traduction ?). Heureusement, quelques envolées lyriques, dont la poésie qui peint la nature et les arbres, allègent le fond assez glauque de l’histoire familiale. Mais tout est bien qui finit bien !!


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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La vie rêvée des plantes

Voilà un roman qui confirme qu'il y a les lectures que le mainstream impose, et celles que l'on découvre, à chercher, vous savez cette perle précieuse. Alors... Il y a ce qu'on voit, et surtout ce qu'on ne voit pas. Par exemple, prenons un arbre, il y a le tronc, solide et droit. Il y a les feuilles que le vent fait déplacer, frôler, caresser celles des autres arbres, sans que jamais le tronc fasse un pas. Aucun tronc ne rentre en contact avec un autre. Et il y a les racines, invisibles, et pourtant primordiales, essentielles, vitales, qui s'entremêlent. Pensez-vous que ceci ne s'applique qu'à la forêt toute entière ? Non. C'est aussi vrai pour les hommes. Voilà ce que ce roman coréen viendra vous révéler : son onirisme est saisissant. Vous pensez lire l'histoire d'une famille ? Ne pas se laisser berner par l'histoire du narrateur : l'auteur nous rappelle que l'arbre ne doit pas cacher la forêt immense des significations et des symboles. Et pourtant ce n'est pas un roman sur un arbre, quoique ! Enfin vous verrez... Vous trouverez le synopsis de ce livre ailleurs, par l'éditeur en premier, pas ici. Parce qu'au delà des mots, le ressenti : il y a ce qu'on voit et, surtout, surtout, ce qu'on ne voit pas.
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La vie rêvée des plantes

On devine, à tort ou à raison, les Asiatiques capables d'une grande cruauté mais aussi d'une infinie patience et d'une très grande délicatesse. Cette impression peut être renforcée par la lecture de ce roman écrit (selon son éditeur français) par une "figure majeure de la littérature coréenne contemporaine".



Jaloux de son frère aîné qui est amoureux d'une belle et talentueuse jeune femme, le narrateur force d'entrée de jeu le lecteur à le suivre dans les arcanes de la rivalité pour ne le lâcher qu'en fin de roman dans un monde idéalement apaisé. L'histoire débute par un épisode très pénible dans lequel le grand frère, amputé accidentellement des deux jambes pendant son service militaire, est en proie à une crise d'une rare violence. Son handicap a mis une fin brutale à sa relation amoureuse. Il ne lui reste plus que le rêve. Le jeune frère éprouve à tort ou à raison un sentiment de culpabilité et tente de rétablir la relation rompue entre les deux amoureux, au risque de s'y brûler lui-même les ailes. Ce faisant, il découvre un secret longtemps protégé par ses parents.



On entre dans ce roman par la brutalité et, par la magie de la fine analyse dans laquelle Lee Seung-U nous entraîne avec finesse et précision, on est conduit vers des hauteurs que rien ne laissait deviner au départ. Le roman traite de l'amour idéalisé, de l'amour physique, de l'amour platonique, de l'amour au sein de la famille, de l'amour onirique et des relations entre l'homme et les plantes. Cette dernière partie ne m'a toutefois pas semblé la mieux traitée, au point que le titre du roman est quelque peu trompeur.



Si j’avais eu la maîtrise du titre de la version française, j’aurais choisi : "Métamorphoses d'un amour empêché".
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La vie rêvée des plantes

Dans un mélange surprenant de brutalité et de délicatesse, Lee Sung-U compose un roman d'une grande beauté. L'ambiance feutrée et déstabilisante de la vie à Séoul, l'écriture sensible et métaphorique de l'auteur, le motif obsessionnel du triangle amoureux, la profondeur du lien au monde végétal, ou encore la douceur nostalgique des derniers chapitres, j'y ai tout adoré.



Avec pudeur, l'auteur sud-coréen pénètre dans l'intimité d'une famille bancale, celle de Kihyon, le narrateur : entre une mère souvent absente, un grand frère mutilé de guerre, un père qui préfère parler aux plantes qu'aux humains, l'ambiance est plutôt mutique. Kihyon lui, c'est un peu le raté de la famille, alors quand il revient habiter à la maison, cela bouscule forcément les équilibres déjà fragiles et fait resurgir les rancœurs du passé. Kihyon parviendra-t-il à se faire pardonner ses erreurs et à comprendre enfin ce qui se joue sous les silences de ses proches ?



Au coeur de cette recherche, c'est le sentiment amoureux dans toute sa complexité qu'explore l'auteur: le désir incontrôlé, la passion dévorante, le sentiment refoulé, l'amour empêché. Tout cela prend corps dans la métaphore végétale : un palmier né d'un amour impossible, deux pins qui entrelacent leurs racines dans les profondeurs de la terre, des forêts sombres qui accueillent les plus étranges métamorphoses des amants.



Avec sensibilité et onirisme, Lee Seung-U raconte ces êtres qui rêvent de devenir des arbres, et les arbres, forts, solides, que l'on porte en nous.



Gros coup de cœur, vous l'aurez compris! J'ai complètement succombé au charme bizarre de ce roman et à l'écriture de l'un des plus grands romanciers sud-coréens contemporains.
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La vie rêvée des plantes

Ce livre « La vie rêvée des plantes » du coréen Lee Seung-U est délicat à résumer car il comporte tant de choses indicibles...juste raconter l'histoire c'est lui ôter tout ce qui l'entoure, cet espace par moment surnaturel, la nature décrite vibrante de vie, son onirisme et son ésotérisme, l'écoulement du temps, parfois lent, parfois suspendu, pouvant tourner en rond ou filer. Oui, son atmosphère. Ce récit est beau et m'a fait du bien, m'a même par moment envoutée, notamment du fait de la présence de belles métaphores surréalistes de l'amour, de l'amour passion, absolu, basées sur la nature. Il distille une sorte d'apaisement, de caresse, de doux flottement, ce malgré quelques passages durs, voire crus.



« Elle s'était tue. Les rayons du soleil passaient à travers les mailles ajourées du rideau. La poussière voltigeait comme des éphémères dans la lumière. La mélodie, lente et mélancolique, s'immisçait doucement à travers cette danse immatérielle ».



Après des années d'absence et d'errance, Kihyon revient dans le giron familial où dominent silence et non-dits. le père notamment ne dit jamais rien et ne s'occupe que de ses plantes au point d'être fantomatique, la mère, froide et distante, tient un restaurant, ce qui lui prend tout son temps, et son frère, pourtant promis à un bel avenir, Uhyon, se terre désormais dans sa chambre depuis qu'il a perdu ses deux jambes durant son service militaire. Kihyon vit de petits boulots et notamment exerce le métier de détective privé. Il est chargé par un mystérieux commanditaire de suivre sa propre mère. Cette curieuse filature va lui permettre de lever le voile sur le secret de cette femme et de comprendre pourquoi son frère ainé a toujours été préféré par sa mère…au point d'ailleurs qu'elle l'amène, sur son dos, voire les prostituées afin d'assouvir ses pulsions sexuelles. Ce d'autant plus que Sunmi, la petite amie de Kihyon, n'est plus là. Sunmi dont Uhyon était tombé fou amoureux.



« Elle avait ce teint pâle de plante poussée dans l'ombre. Ses longs cils palpitaient ».



Ce retour après toutes ces années nous montre un Uhyon bien plus mature, plus lucide, qui se rend compte de sa responsabilité dans le drame survenu et le destin de son grand frère. Il tente, avec beaucoup de sensibilité et de courage, de redonner un sens à la vie de son ainé au destin brisé.



Un livre sur les secrets, les silences, terreau de toute histoire de famille dans lequel Lee Seung-U plante des graines d'espérance. Y poussent alors, dans une sorte d'onirisme, des arbres dont les racines s'enlacent, dont les troncs se mélangent au point de ne former qu'un, dont les feuilles se caressent, dont les frondaisons frôlent les cieux… Une nature qui nous montre le chemin, nous guide vers l'essentiel.



« Un arbre effectivement voluptueux, svelte et souple comme un corps de femme. Il enlaçait le pin dans une tendre étreinte. J'imagine que, sous terre, leurs racines s'entremêlaient dans une intimité encore plus scandaleuse ».



Une lecture magique dans laquelle la violence côtoie la douceur, la bassesse conjugue la grandeur d'âme, le drame s'entrelace à la poésie, les penchants bestiaux se déclinent en amour pur et en bonté, la crudité en sensualité, « La vie rêvée des plantes », je le sens, va rester en moi et va diffuser ses particularités que, en tant que lectrice occidentale, j'ai du mal à mettre en mots. C'est un ressenti avant tout, comme une main qui vient nous caresser pour nous transcender.



« Ce qui en nous est le plus apte à exprimer les sentiments, n'est-ce pas la main ? de cette main, émanaient une tendresse, une affection extrêmes, perceptibles même pour quelqu'un qui regardait à bonne distance. Cette main câline et aimante glissait sur les cheveux de l'homme, ses oreilles, ses yeux, ses lèvres. Et à chacune de ses caresses, le visage s'éclairait, s'illuminait d'or ».



Voilà ce que m'a procuré ce livre à chaque fois que je l'ouvrais. Je crois. Un esprit surnaturel l'habite.







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La vie rêvée des plantes

Déroutant !

Autant je connais bien le cinéma coréen, autant sa littérature reste encore assez méconnue pour ma part donc découvrir Lee Seung U a été une rencontre intéressante et déroutante.



Plusieurs ambiances sont opérées dans le récit; au début j'ai eu peur que le petit frère se révèle un brin maniaque et trop étrange de part son comportement et ses réflexions.

Puis on bifurque dans un état méditatif où la poésie et le fantasque prend place avec cette relation aux arbres, aux plantes.

Puis une nouvelle dimension quasi onirique de la mère vient compléter un tableau aussi constrasté qu'intriguant.



A l'économie des sentiments de toute cette famille, il y a cette économie des mots qui donne beaucoup de relief aux regards, aux intentions non verbales et aux attentions portées à un amour impossible d'un coté, à des plantes de l'autre et à une désolation encore ici.

C'est déroutant, intriguant, perçant et j'ai eu beaucoup d'images me traversant durant cette lecture qui en plus a distillé en filigrane des impressions presque organiques.



Une lecture un peu hors du temps parce qu'il y aussi cette impression spatiale du monde qui reste en tête même une fois la dernière page refermée....

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La vie rêvée des plantes

Ce roman est l'histoire d'une famille désunie. Elle est racontée par Kihyeon, le plus jeune fils, qui revient à la maison après plusieurs années. Il retrouve sa mère énigmatique, son père solitaire et son frère aîné, amputé de ses deux jambes lors de son service militaire. Les membres de la famille vivent chacun de leur côté, ne partageant même pas leur repas. Ce sont juste des étrangers vivant sous le même toit. Kihyeon a toujours été jaloux de son frère, plus beau, plus intelligent, plus fort, et qui était le préféré de leur mère. Il éprouvait aussi des sentiments pour Sunmi, sa petite amie. Pensant que la situation actuelle est de son fait, il va essayer de changer les choses. De nombreux secrets jalonnent ce livre, ils sont découverts peu à peu. Les personnages sont souffrants et leurs blessures très vives. Bien que les événements qu'ils aient vécu soient cruels, les personnages ne sont pas forcément appréciables. Cela vient de leur caractérisation mais aussi du fait que seul le narrateur partage ses pensées. Cela ne m'a pas empêché d'aimer ce roman. L'écriture est à la fois réaliste et poétique, donnant à ce récit un ton énigmatique. Cette atmosphère est renforcée par les chapitres très brefs. La nature joue aussi un rôle important dans ce roman, étant une métaphore de l'être humain.

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