Citations de Shelby Kaly (204)
Il y a des souvenirs qui nous hantent jusqu’à la fin de nos jours. Des morceaux de nos vies que nous ne pourrons jamais oublier, car ils sont ancrés au plus profond de nos âmes et nous ont marqués à jamais. Alessandro Gallino fait partie des fantômes de mon passé. Il était censé rester ce lointain songe, cette pensée réconfortante qui m’apaise quand je suis seule face à mon désespoir. Or, le revoir a été un énorme choc. Mon cœur s’est remis à battre dès lors, comme s’il avait cessé de le faire depuis ma fuite. Il galope dans ma poitrine telle une horde de chevaux sauvages.
Pure curiosité, je le conçois, mais celui-là n’est pas n’importe quel gars. Il est celui qui détient mon premier amour, celle que j’ai tant aimée et que je n’ai jamais oubliée. Cela me pose un problème qu’il puisse infliger cela à Monica. Comment peut-il avoir un bijou tel qu’elle en tant qu’épouse et aller tremper sa queue dans une autre ? J’exècre ces hommes qui n’ont aucun respect pour les femmes et les traitent de la même façon que de vulgaires bouts de viande. Si Monica était ma compagne, je la chérirais comme elle le mérite, la traiterais comme la reine qu’elle est.
Monica occupe toutes mes pensées depuis que nous nous sommes vus au bistrot, ce soir-là. Je me languis de la revoir, espère avoir à nouveau l’occasion de lui parler sans qu’elle fuie comme une voleuse.
Parfois, je plains Bernardo. Il paraît très rustre vu de l’extérieur, mais en réalité, c’est sa femme qui porte la culotte à la maison. S’il donne un ordre qui ne plaît pas à madame, c’est elle qui aura raison. J’ai assisté à je ne sais combien de scènes de ménage entre eux.
J’ai une cruelle envie de me vautrer dans mon lit et de ne plus en bouger pendant des jours et des jours. Je me demande déjà comment je vais annoncer à Livio que je suis estropié. Mon esprit turbine à m’en coller un mal de crâne carabiné. Alberta m’assène une claque qui me réveille instantanément.
Quand on joue, on peut perdre. Il faut toujours être prêt pour cette éventualité et avoir une alternative en fonction.
Ce n’est pas la première fois qu’on me casse la gueule. Bien que, petit, c’était plutôt moi la terreur de la cour de récréation, mais plus tard en grandissant, j’ai eu affaire à des adversaires à ma taille et là, je me suis pris de sacrées branlées dont je me souviens encore.
J’ai envie de mourir, disparaître et ne plus rien ressentir. Son sexe tranchant laboure mon antre et sa bouche expulse ses râles infâmes au creux de mon oreille. J’ai été stupide, oui. Pourtant, je ne parviens pas à le regretter. Revoir Alessandro a été la chose la plus délicieuse qui me soit arrivée depuis des années.
Je n’ai jamais aimé qu’il me touche, sentir son corps contre le mien. Je n’ai pas choisi cet homme. L’unique envie qui me gagne est celle de vomir, mon épiderme est échaudé sous ses paumes inquisitrices. Je voudrais le repousser, mais je ne peux pas.
Par contre, je suis fascinée par sa beauté et la liberté qui se dégage d’elle. J’aimerais tellement pouvoir être comme elle. Mais ce qui m’inquiète davantage, c’est de comprendre pourquoi Enrico a ce comportement avec moi. Pourquoi ne me demande-t-il tout simplement pas le divorce pour couler des jours heureux auprès de cette jolie blonde ? À moins que seule l’idée de me posséder ne le séduise…
Je ne pouvais pas continuer ma vie en ignorant sa présence si proche. Le tombeau de notre passé s’est rouvert avec fracas et tous les sentiments que je me suis évertuée à enterrer ont resurgi. Ce maelstrom d’émotions m’a engloutie tandis que j’affrontais cette vision qui, normalement, appartient à mes souvenirs. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire.
L’entendre utiliser mon surnom me galvanise et me donne l’impression que notre ancienne intimité n’a jamais cessé d’exister. Mes tripes se resserrent comme un boa sur sa proie et mon cœur fait une embardée. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il m’arrive qu’elle plonge une dernière fois ses yeux de biche dans les miens. Ils dissimulent des secrets qui me nouent l’estomac et elle est aussi troublée que je le suis.
Je fantasmais ce futur auprès de Monica et je chérissais tous les projets qui se construisaient dans mon esprit. Sauf qu’elle a tué dans l’œuf tous mes espoirs et est maintenant mariée à cet homme qui appartient à un monde qu’elle exécrait auparavant. Peut-être que je ne la connaissais pas aussi bien que je le croyais, finalement…
Un sourire énigmatique ourle ses lèvres tandis qu’elle scrute mon regard avec tant d’intensité que je me sens obligé de le détourner.
Plus jeune, elle m’avait déjà ébloui, mais aujourd’hui, elle me subjugue par sa sensualité qui déborde de tous ses pores. Elle relève ses grands yeux havane sur moi et me sourit. Je craque littéralement et deviens esclave de sa beauté. Je ne parviens même pas à amorcer la conversation, alors que j’ai des milliers de choses à lui demander. Mais tout disparaît dans le bronze de ses iris à mesure qu’ils crépitent comme mon cœur en cet instant.
J’ai la sensation d’atterrir dans un univers parallèle tant la situation est invraisemblable. Elle dépose son sac à main de la marque Giordano sur la table et en sort un paquet de cigarettes. Elle en extirpe une du carton et la loge entre ses lèvres.
Je ne me rappelais pas à quel point elle était belle et la forte attraction qu’elle exerçait sur mon esprit faible. Totalement envoûté par la magnifique créature qui se trouve en face de moi, j’en oublie ma sex friend à mes côtés, qui soupire encore, mais d’exaspération cette fois-ci.
Je préfère n’avoir que trois euros en poche et faire ce que je veux.
Au regard d’Enrico, je comprends qu’il l’a fait exprès. Il s’invente une excuse pour assouvir sa colère. Il me reprochera ce soir d’avoir attisé la convoitise d’un homme, juste parce que je me suis trouvée là. Un frisson d’effroi traverse mon échine et mon cœur s’accélère. L’appréhension du moment où nous serons seuls me dévore l’âme.
Elle porte une robe vulgaire d’où ses seins refaits sont prêts à s’échapper tant le décolleté est profond. Lui est plus sobre, mais arbore tout de même des boutons de manchettes en diamant qu’il ne se lasse pas de remuer pour que nous les remarquions. Nous sommes plus classes et élégants qu’eux, c’est indéniable.