Prenez du plaisir à porter ce tee-shirt.
Les esclaves qui l'ont cousu n'en ont pas eu.
Sais-tu qui a assemblé les comosants de ton téléphone portable ? Que c'est peut-être fait la nuit, par une adolescente de seize ans ? Sais-tu combien d'heures d'affilée les ouvriers travailent ? Connais-tu leur salaire misèrable ?
- Alors, comment ça va? veut savoir son père.
- Ça va, dit Emilie par automatisme, comme on répond à de vieilles connaissances. Même si on est au fond du trou et qu'on se rend à son propre enterrement, on dit "ça va".
Personne ne répond: "écoute en fait, je vais me suicider, alors ce serait bien de parler un peu ensemble. Je peux venir m'installer sur ton canapé? Juste quelques mois?" (p 91)
Il faut en finir avec le profit des uns au prix de la souffrance des autres
Ce n'est pas pour ça qu'elles boivent. Si le goût était déterminant, elle aurait bu un soda, un smoothie ou du thé glacé. Elle doit boire de l'alcool comme les autres, parce que tout le monde le fait. Parce que c'est l'excuse dont on a besoin pour pouvoir se lâcher. Pour être une version plus déchaînée, plus courageuse de soi-même. Quelqu'un qui ose parler à ceux qu'il ne connaît pas, rire tout haut à la moindre blague et embrasser son ou sa partenaire sur la piste de danse. (p.36)
À quoi ça sert de dire qu'on respecte des normes étiques si l'on interdit aux gens de l'extérieur de vérifier si elles sont réellement suivies ? Tous ces blablas sur les valeurs éthiques, c'est comme les bonnes résolutions du Nouvel An... Sauf que maintenant il y a des gens qui sont morts à cause de cette hypocrisie.
Dans l'Islam, Barsakh correspond à une sorte de stade intermédiaire après la mort, expliqua-t-il. Un endroit où l'on séjourne, dans l'attente du jugement dernier. (....)
"Barcelone ou barsakh" se mit-il à chanter. Barcelone ou la mort. C'est le slogan de beaucoup de ceux qui partent d'ici.
Je suis le garçon mort qu'on porte à travers un camp de réfugiés au soudan. Mes bras pendent ballants et mon pied se balance chaque pas de mon père , comme si mon pied se souvenait du ballon de foot [....]
Je suis la fille qui travaille à Derrin Electronics à Dongguan, en chine et qui dort dans un dortoir avec onze autres filles. Toutes Jeunes.[....]
Je suis la petite fille de sept ans qui creuse à mains nues pour trouver du micca brillant, à la périphérie d'une métropole en Inde. [....]
je suis Min, la fille qui a installé le disque dur dans le Mac de Lars dans une gigantesque usine à Dongguan. cela fait un an que je suis venue dans cette grande ville et, comme tant d'autres, j'ai compris que je ne pourrais pas rentrer chez moi [....]
"Quand quelque chose est bon marché, il y a en fait quelqu'un qui en paie le prix". (p.31)
Ils ne peuvent pas laisser passer ça, se dit Émilie. Ça apparaitra dans les journaux, on en parlera au journal télévisé et puis ça retombera dans les oubliettes. Les gens continueront comme avant. Feront leurs courses dans les mêmes boutiques.