...on peut tromper son monde avec une fausse fièvre, un faux mal au ventre, mais pas avec une fausse tristesse.
La mort de David Bowie est une mort idéale, n'est-ce pas, nette, immatérielle, pas besoin de tableau Excel, pas d'administration, pas d'appartement à vider, ni de contingences autres, toutes ces choses qui, je le sais à présent, relèguent à plus loin, à plus tard, la vivacité de la douleur.
« À quoi est-on certain qu’une personne est morte ? À ce qu’elle n’aura jamais, absolument jamais, l’occasion de lire le troisième tome de la trilogie d’Amitav Ghosh. » (p. 57)
J'ai l'impression de partir à la découverte d'un inconnu parfaitement familier, je reconnais tout, même ce que je ne connais pas .
Donc je résume : ma mère, d'un naturel près de ses sous, ma mère, qui ne tient vraiment pas à ce que qui que ce soit possède des choses aussi "épatantes" que les siennes, ma mère, obstinément réfractaire aux échanges trop familiers, ma mère propose que je fouille dans son sac afin de m'offrir la même veste qu'elle. À cet instant précis, je me dis que c'est peut-être à cela, finalement, que ressemble l'annonce de sa mort.