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Citations de Sonia Ristic (49)


Je suis sûre que tu finiras par tomber amoureux de Belgrade. C'est une ville plutôt moche à première vue mais qui a en vérité un charme fou. L'ambiance y est très particulière, joyeuse, pétillante, et il y a une vie culturelle extraordinaire. Et puis, j'aimerais que tu rencontres ma tribu, tous mes amis. C'est important pour nous, pour notre avenir, que nous puissions nous ancrer dans la "vraie vie", se voir dans nos quotidiens, expérimenter autre chose que des parenthèses enchantées.
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Toute cette histoire est soudainement devenue si compliquée, je ne sais pas quoi en penser, à vrai dire. J'ai l'impression d'être en proie à une tornade d'émotions contradictoires et de ne pas me retrouver dans mes propres sentiments.
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J'ai fait de mon mieux, j'ai oeuvré à me maintenir à la surface, j'ai appris à tricoter de la joie à partir de petits riens.
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C'est de cela qu'elles parlent en premier, commentant la répétition à laquelle elles ont assisté, et puis ça les mène aux livres qu'elles viennent l'une et l'autre de terminer, puis à ceux qu'elles ont lus il y a longtemps mais qui les ont marquées, et encore tous ceux qu'il leur reste à lire.
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En vérité, toutes sont avides de m'entendre raconter les détails croustillants, mais en bonne écrivaine, je sais ménager le suspense et ne leur livre le récit de nos folles aventures que par courts épisodes.
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J'ai écrit pas loin d'une cinquantaine de textes différents, or je ne sais toujours pas ce qu'est censé être de la "bonne littérature". Si on m'invite dans des librairies et des médiathèques, qu'on m'accorde des bourses et des résidences, qu'on me fait parfois l'honneur d'un papier élogieux, ni chiffres de ventes conséquents ni prix convoités ne sont jamais venus me faire croire que la littérature se portait mieux grâce à ma contribution.
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Un ami écrivain qui se reconnaîtra me maintenait il y a quelques temps que l'écriture était le lieu de la vérité absolue, de la mise à nu de l'âme, alors que je crois qu'au contraire, elle est le royaume du mensonge, ou pour le dire sans jugement moral, celui de l'arrangement. Qu'écrire n'est rien d'autre que bâtir des mythes et élaborer des légendes - jouer à se faire peur - pour pouvoir regarder en face les douleurs qui nous ont façonnés.
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Au bord de la route, tous les cent mètres, des gens vendent de l'essence de contrebande. Aucun n'a la tête de l'emploi, aucun ne ressemble à l'image qu'on se fait d'un contrebandier. Ils ressemblent à mes profs de lycée, à mon dentiste d'enfance, à la bibliothécaire de mon quartier.
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L'amour de ma vie, c'est ce que je suis en train de faire. C'est l'écriture. Tout le reste que j'ai vécu et qui me reste à vivre n'est là que pour alimenter l'écriture. p. 93
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Février était maussade, comme toujours. Froid, pluvieux, déprimant.
J'avais probablement foiré mes partiels, je n'avais pas vraiment de maison et, pour couronner le tout, voilà que je devais retourner à Belgrade, pour une sordide histoire d'héritage.
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On me paye pour écrire ! Certes, je n'écris pas que ce dont j'ai envie et mon salaire ne me permettra jamais de devenir millionnaire, mais je suis assez fière de la grande majorité des textes que je signe et mon salaire est suffisant pour que je puisse vivre comme je le souhaite, escapades à Paris pour retrouver mon amant incluses.
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Nadja prenait des trains, dormait dans des hôtels, s’asseyait derrière les stands et les piles de livres, mais ce n’était pas elle. Elle se quittait, elle quittait sa vie sur les quais des gares, elle s’éloignait et s’oubliait.
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Parfois, Patrick regarde Nadja dans les yeux, comme s'il y cherchait quelque chose. Rien à voir avec le regard d'un homme qui s'abandonne à la chute amoureuse, non, il essaye de décoder un mystère. S'il savait, pense Nadja, à quel point il n'y a pas de mystère, à quel point c'est seulement du vide.
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J'ai mis des semaines à me défaire du profond malaise que m'a laissé l'épisode auquel j'ai assisté la dernière fois que je l'ai vue. Je me sentais étrangement responsable de Mme Lily , elle m'avait invité dans son monde et je n'ai pas su prendre soin d'elle comme j'aurai dû. La fascination pour son histoire avait pris le pas sur le reste, et de cela, j'avais honte. Je me faisais l'effet d'un chacal venu piller les trésors d'une mourante.
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- D'accord, mais es-tu heureux ? elle a insisté.
- Le bonheur, je ne sais pas si ça existe vraiment, autrement que comme quelque chose de fugace et fugitif.
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C’est drôle, j’ai passé des années à clamer que nous n’avions rien à voir avec nos voisins ; aujourd’hui je réalise à quel point mes souvenirs d’enfance résonnent avec ceux de mes copines bulgares, roumaines, tchèques…, à quel point ce qui nous a construites s’ancre dans les mêmes mythes fondateurs.
De salon en médiathèque, je me retrouve souvent assise aux côtés d’écrivaines venant d’ex-pays de l’Est. Parmi les remarques émanant de lectrices et lecteurs, une constante : nous écrivons sur l’absence de liberté dans laquelle nous avons grandi avec douceur souvent, avec humour surtout. Que répondre à cela ? Que la plupart du temps l’absence de liberté est leur lecture et rarement notre projet d’écriture ? Que le fait qu’on n’ait jamais eu besoin de trois plombes pour choisir une lessive lorsque nous faisions nos courses nous a libéré du temps pour développer notre sens de l’humour ? Que nous racontons souvent, entre autres, des enfances heureuses ? Que notre notion de liberté et les critères qui la définissent, c’est une bien vaste question ?
Après ses rencontres, nous allons boire des coups et nous rions. La Bulgare et la Roumaine se chamaillent, s’accusant mutuellement de pisser dans le Danube. Nous brassons le folklore de nos souvenirs d’enfance et le ponctuons de soupirs en constatant le désastre que nos anciens pays sont devenus. Pas chez toutes évidemment, mais chez beaucoup d’entre nous, les moqueries sur les aberrations des systèmes dans lesquels nous avons grandi se teintent d’effluves de nostalgie.
-De Sonia Ristic (p. 110-111)
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Lorsqu'elles se quittaient à la fin de l'été et que Nadja pleurait, nonna Giulia lui disait que c'était une bonne chose que le fait qu'elles allaient se manquer durant l'année scolaire, qu'un être qui nous manque, c'est un être qui compte et que c'est beaucoup mieux que de n'avoir été touchée par personne.
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Je suis née par césarienne en 1988, à Moscou, en Union Soviétique. Ce que je sus de ma naissance se résuma longtemps à ces trois informations. L’origine du monde, les cols et les corridors des matrices féminines étaient des mystères plus opaques que l’enfer de la promiscuité dans les appartements communautaires, la couleur des chaussettes de Brejnev ou le contenu des livres auto-édités photocopiés en cachette.
Mes parents quittèrent l’U.R.S.S. en 1991, quelques mois seulement avant que son grand corps ne se transforme en puzzle de bras détachés, jambes souveraines et extrémités autonomes. A la fois toile de fond tenace et personnage principal, l’Union Soviétique hantait tous leurs récits.
Immigrés russes à Paris, l’Hexagone que mes parents ne connaissaient que par les romans de Dumas ne tint pas ses promesses. Les Français étaient arrogants, leurs règles de politesse étaient tels des cerbères veillant sur des coquillages creux. Personne ne lisait, ou seulement les livres au programme, et encore. Enfant, mes livres soviétiques étaient écrits en vers et merveilleusement illustrés. (..) Leurs couleurs étaient vives et joyeuses. Elles prônaient l’amitié, l’entraide et la solidarité entre les peuples.
Quand je fus en âge d’entrer à l’école primaire, mes grands-parents restés en Russie me firent parvenir des livres, des cahiers et des brochures. Ils étaient « destinés à l’éducation féminine ».
Ces manuels exploraient « tous les champs de l’activité féminine » : la cuisine, la couture, la broderie, le repassage, le ménage. « Tout ce que les jeunes filles doivent savoir, absolument tout », louait mon grand-père.

(p.89-90) – extrait de « Nina » de Marina Skalova
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Ulysse court, il dévale la montagne. On dirait que ses pieds ne touchent pas le sol, qu'ils glissent sur les rochers, qu'ils les effleurent à peine. Ulysse court, comme si non seulement sa vie mais la vie même en dépend. Il court tellement vite qu'on dirait qu'il vole.
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"Nous sommes heuruex", comme si le bonheur ne pouvait exister qu'en étant partagé, qu'il fallait être plusieurs pour pouvoir en profiter.
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