Citations de Sonja Delzongle (836)
Que subsiste-t-il de quelqu'un après sa mort? Mais aussi que reste-t-il aux vivants?
Le temps semblait figé dans le désert arctique. C'était comme si la Terre s'arrêtait de respirer. Mais, en prêtant bien attention, on s'apercevait qu'elle était vivante, vibrant de mille sons, le murmure d'un ruisseau sous la glace, le craquement de la banquise à des kilomètres, le feulement du vent, le pas lourd d'un caribou sur la neige gelée, le goutte-à-goutte des feuilles humides au soleil, le crissement d'un traîneau.
Dans la nuit polaire, seule une pâle clarté nimbée de mauve rendait le relief visible. Par endroits, la neige formait des vagues bleues ou des monticules arrondis évoquant le dos d'un ours blanc.
La lune était alors si proche de la Terre qu'elle semblait sur le point de l'absorber tout entière.
La cuisine, lorsqu'elle est un art, possède ce singulier pouvoir de rassembler, d'abolir les différences et de délier les langues.
-- Aujourd’hui, on a des esquimaux en dessert! Ça vous va, les filles? claironne Malte en servant le café.
-- Très drôle, grogne Anita Whale en touillant sa tasse après y avoir balancé une sucrette.
-- Et quoi ? Sucer un esquimau ne peut que faire du bien!
Parfois, elle se demande si mettre un enfant au monde aujourd'hui ne relève pas de l'inconscience et de l'irresponsabilité.
C'est alors qu'on peut voir les aurores boréales, ces ondes célestes d'un vert phosphorescent, véritables apparitions tenant presque d'une manifestation divine.
L'eau est également présente sous forme de lacs bleutés d'une transparence de verre, de torrents et de bédières aussi pures que du cristal, ravinant et creusant la glace.
Tant qu'il ne frappe pas chez vous, le malheur ne concerne que les autres. Tout nous porte à en être les spectateurs au quotidien, tranquillement installée devant la télé.
Dans la clarté d'une lune presque pleine, la motoneige, feux allumés, trace sa route à travers l'immensité d'une blancheur luminescente. Les deux hommes se taisent, chacun est seul avec ses réflexions, ses doutes, tandis que la nature froide et sauvage se prépare à plonger une nouvelle fois dans la nuit totale.
Chaque jour sur la planète se produisent des hécatombes animales. Toutes n'ont pas d'explication. Mais, fait nouveau et inquiétant, leur fréquence et leur importance ont augmenté ces dix dernières années.
Un Inuit ne tue ni par plaisir ni pour le trophée. Il ne chasse que par nécessité et enlève la vie en s'excusant auprès de l'animal auquel il prête une âme.
Que cherche l'homme là où tout, jusqu'à l'air qu'il respire, lui est hostile, si ce n'est à se vaincre soi-même ? Terrasser son plus grand ennemi, celui qui le paralyse, qui le fait souvent renoncer, qui le détourne de sa propre vérité, la peur. Au-delà des limites du monde, des siennes, il va chercher l'essentiel, le silence et la solitude, parfois jusqu'à la folie.
... elle appartient à un monde où manger de la chair humaine est proscrit, inconcevable, et pourtant. Si, un jour, il n'y avait plus que ça. L'humanité deviendrait-elle résolument végétarienne ? Insectivore ? Ou se tournerait-elle vers elle-même ?
Après m’avoir laissé me perdre dans une carte qui me fournit l’embarras du choix, la voix encourageante de mon hôte me donne un petit coup de pouce. Ce sera un Bowmorre au goût tourbé, comme j’aime.
Une gorgée suffit à me faire voyager dans le cœur encore saignant des Highlands. Philip me regarde fermer les yeux quand l’alcool me chauffe la gorge.
Ça s'était passé en avril, l'air hivernal radoucissait au profit de la tiédeur printanière, mais les grosses pluies des jours précédents, peut-être à l'origine du glissement de terrain, avaient contribué à maintenir une atmosphère fraîche dans la montagne. La chaleur animale avait préservé celle du petit Jan, l'empêchant de mourir gelé.
Le plus dur est de vivre avec soi-même.
Comme le scientifique, le policier est un enquêteur, un chercheur de vérité. Et son pire ennemi est son humanité. Débarrasser le monde du germe du Mal, comme traquer et éliminer les virus, telle était sa tâche, dans laquelle l'empathie n'avait pas sa place.
Dans les rues, on frôlait l'étrangère, on la bousculait de tous côtés, parfois volontairement, pour attirer son attention, lui soutirer quelques shillings ou simplement par provocation.