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Citations de Sophia Mavroudis (14)


Sans un regard pour ce qui l’entoure, tête baissée et regard vide, Stavros s’enfonce dans le dédale de ruelles désertes. Seuls les chats et les étrangers s’aventurent désormais dans ces vieux quartiers d’Athènes autour de Metaxourgieo autrefois remplis de bars, de tavernes et de petits entrepôts. Les murs tagués de slogans antigouvernementaux tombent en ruines, les portes des maisons sont cadenassées pour éloigner les squatteurs, les rideaux de fer des entrepôts sont baissés, et les trottoirs défoncés s’ouvrent, béants, sur des flaques d’eau suintantes. Dans ces bas-fonds, Stravos n’erre pas. Il sait où il va.
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- Comme disent nos amis arméniens, si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes, rappelle Dora.
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Stavros est ce qu’on appelle un bel homme. La cinquantaine avancée et une épaisse chevelure brune, légèrement poivre et sel, qui encadre un visage hâlé, un menton carré, des sourcils épais. De grands yeux noir velours qui, à eux seuls, ont fait bien des conquêtes. Des yeux si foncés qu’il est impossible parfois d’en décoder les messages. Son nez légèrement busqué surplombe une bouche charnue qui oscille constamment entre une moue dubitative et un sourire dévastateur. Chez lui, la virilité est une seconde peau.

Stavros est grand, imposant. Il est large d’épaules, a des bras puissants et noueux. Corpulent mais pas gros, surtout pas. Ses jambes semblent des piliers sur lesquels se dresse son mètre quatre-vingt-sept. Il remonte sans cesse un pantalon qui tombe sous un bas-ventre légèrement arrondi par les années, ses nombreux repas à la taverne, et une absence totale d’activités physiques. Stavros est tout sauf sportif. La cigarette et le café matinaux lui suffisent amplement. Sa seule tentative s’était un jour soldée par un tour de reins et un tel épuisement qu’il avait dû l’éponger à la taverne. Il en avait conclu que le sport, c’était bon pour les autres, et en aucun cas pour lui, surtout dans un pays où la température vous plombe la moitié de l’année.
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- Stavros, le plus important est de respecter les règles non écrites du jeu.
L'enfant retient son souffle, les yeux rivés aux lèvres du père.
- Si tu peux, joue de préférence avec ton propre tavli ; plus il est usé, délavé, plus il respire l'expérience, plus tu seras respecté.
N'interromps le jeu que pour deux raisons :
l'éclatement d'une guerre mondiale ou pour te resservir un verre d'ouzo.
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La solitude est rampante et silencieuse comme un reptile. Au début, elle est sournoise, imperceptible. Puis, l'habitude, la lassitude s'insinuent dans le quotidien. Elles altèrent nos comportements, érodent nos passions, modifient nos attentes. Les mots deviennent désuets, les reproches muets, le désir absent. Quand on prend conscience de l'éloignement, il est déjà trop tard.
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Non, la crise n’est pas terminée parce que certains, là-haut, l’ont décrété. Sournoise comme un cancer, elle a gangrené le tissu social et l’économie. Et les Grecs pataugent toujours dans ce quotidien appelé à durer.
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- Ton pays, Stavros, est un vrai bazar. En bordure des zones de conflits, économiquement dépendant et politiquement faible. Vous ne contrôlez plus rien, ce qui nous permet d'agir en toute liberté et impunité...
- Tu riras moins quand nous relèverons la tête.
- Alors, nous irons voir ailleurs.
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Stavros est un bon vivant. Son médecin et ami d’enfance, Pavlos Sakellaridis, l’a longtemps harcelé pour qu’il arrête de boire, de manger, de fumer. Autant dire de vivre. Pour Stavros, rien ne vaut un poulpe grillé ou du kontosouvli. Il a rapidement écarté l’idée de manger sain tant il a déprimé devant une assiette de légumes bouillis.
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Stavros est un bon vivant. Son médecin et ami d’enfance, Pavlos Sakellaridis, l’a longtemps harcelé pour qu’il arrête de boire, de manger, de fumer. Autant dire de vivre. Pour Stavros, rien ne vaut un poulpe grillé ou du kontosouvli. Il a rapidement écarté l’idée de manger sain tant il a déprimé devant une assiette de légumes bouillis. Il aime à répéter qu’il est des pays où la notion même de régime est déplacée et qu’il est incapable de stimuler et entretenir sa réflexion sans l’abreuver, la sustenter et l’enfumer quelque peu. Peut-on décemment résister à de l’agneau garni de pommes de terre au citron ou à du veau avec des petites pâtes en sauce ?
Quand à l’absence du liquide dionysiaque, elle avait privé son corps de la chaleur et de la torpeur nécessaires à sa légendaire perspicacité. Seul l’effet du vin dans ses veines permet à son esprit de vagabonder et lui procure la léthargie nécessaire pour démêler ses enquêtes. Sans parler des matchs de football qui perdaient toute leur saveur sans quelques accompagnements éthyliques.
Stavros avait jugé inutile de poursuivre une abstinence si contre-productive. Devant autant de mauvaise volonté, son propre médecin l’avait personnellement poussé à renoncer.
Enfin, arrêter de fumer l’avait rendu tellement nerveux et irritable, qu’au bout d’un mois, ses collègues avaient eux-mêmes déposé sur son bureau une cartouche de ses cigarettes préférées sous son regard soulagé. Stavros partait du principe qu’un non-fumeur dans les Balkans était quasiment un hors-la-loi, considéré avec suspicion, et que les jeunots de son équipe pouvaient se charger des courses-poursuites.
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Depuis la crise, tout est sujet à caution. Le soir, tu t'endors avec une loi, le lendemain, tu te réveilles avec une autre. Aucun Grec ne dort tranquille tant qu'il n'a pas rempli la Feuille.
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Le Grec est comme le taureau dans une corrida, immanquablement attiré par ce qui doit normalement l'éloigner. Chaque événement permet de satisfaire son insatiable curiosité et sa furieuse envie de débattre des choses de ce monde. Plus prosaïquement, cela s'appelle du commérage.
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Les Chinois sont devenus des guerriers de chair et de sang à l'échelle planétaire alors que le Grec moderne a du mal à décoller.
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Le Grec est comme le taureau dans une corrida, immanquablement attiré par ce qui doit normalement l’éloigner. Chaque événement permet de satisfaire son insatiable curiosité et sa furieuse envie de débattre des choses de ce monde. Plus prosaïquement, cela s’appelle le commérage. Aucun autre peuple au monde ne nous arrive à la cheville, pense Stavros.
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Il s’était réfugié dans les livres comme la vigne contre son tuteur ou le lierre au grillage. Il avait sombré dans les histoires, bu les mots des autres jusqu’à plus soif. Il avait volé leur lumière, leurs aventures, leurs espoirs, leurs couchers de soleil. Les mots avaient pansé le manque.
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